Petites perles jazz à partager

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Bon, hein, je l'ai répété dans d'autres listes/tops: ce disque est l'un des plus beaux et bouleversants des 15 dernières années à mon sens. Relecture de la formule du trio drumless piano/clarinette/contrebasse de Giuffre placée sous le patronage lunaire de Schoenberg. (Dit comme ça, ça n'excite pas forcément, mais pourtant:) la musique réduite à son essence la plus humaine, où tout n'est plus qu'émotion et empathie télépathique. Je garde mes superlatifs mais la liste pourrait continuer encore et encore.
Quelques extraits se laissent goûter par ici: http://www.ayler.com/foltz-turner-carrothers-to-the-moon.html

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Le jazz français a-t-il jamais vu d'albums aussi fous et ambitieux? Peu en tous cas, et ce manifeste brûlant est appelé à faire encore longtemps date. Autour de la vielle débridée de Clastrier: Godard, Sclavis, Matinier, Riessler et Gérard Siracusa réunis au sommet de leur fougue et de leur verve. Cet "Hérésie" n'a pas d'équivalents et l'écouter, c'est se perdre dans l'inconnu. On y prend immédiatement goût!
"Le bûcher" https://www.youtube.com/watch?v=fQALcl7Wg50

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Un claque de free jazz, mené tambour battant par les deux saxes de Frank Wright & Noah Howard. Un son unique et une énergie immense sans pour autant que l'écoute ne soit "violente". Un grand disque.
"Being" https://www.youtube.com/watch?v=3edc27CVCK8

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Compagnon de voyage de l'"Uhuru Na Umoja" précité, où le même Noah Howard signe les compositions. La recette est sensiblement la même, mais le paysage se transforme et nous emmène ailleurs; moins brut et saisissant, mais plus dessiné et riche dans sa palette de couleurs. Beau voyage!
"Ole negro" https://www.youtube.com/watch?v=JUfijC57cQ0

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Parmi ces autres albums 'invisibles' que je m'évertue à faire connaître, celui-ci occupe une place de choix. Si Cherry et Ayler avaient viré free folk le temps d'une session obscure, ce disque aurait pu voir le jour trente ans plus tôt. Jouissif!
"Orbling" https://www.youtube.com/watch?v=LN3KP7yBCPo

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Hmm, un disque et un artiste qui n'ont pas besoin de ma promotion, mais n'importe, cette formule en trio de Brahem, et ce disque en particulier m'émerveillent et m'apaisent.
"Leila au pays du carrousel" https://www.youtube.com/watch?v=Pdt8QfaPn_Q

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Hop, coup de projecteur sur ce superbe septet belge, mené par le pianiste Pirly Zurstrassen et signé chez Igloo Records: Musicazur. Déjà la pochette, le titre et le nom du combo donnent le ton: un album ensoleillé aux couleurs méditerranéennes. Les rythmes, les mélodies et la verve de ces sept compères nous balayent d'un bol d'air délicieusement rafraîchissant. Précieux et intarissable! Écoutez-donc: http://www.igloorecords.be/IglooJazz/albums/prend-lair/
Puis les cousins de "Musique à Neuf", menés par le même P.Zurstrassen: https://youtu.be/QxaXzTrf728?t=19m49s

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Le souffle de Jacques Coursil est bien singulier, un 'exotisme' hors du temps, qui transpire d'élégance, d'humanité et de sagesse sereine.
https://www.youtube.com/watch?v=uOhPlvTGQo4

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L'immense Giuffre dans ses œuvres "classiques" avant le trio stellaire qu'il formera avec Steve Swallow et Paul Bley. Jim Hall à la guitare, Bob Brookmeyer au trombone; ce disque a une patte unique; un régal en tous points!
https://www.youtube.com/watch?v=8-2Z4qPgNlE

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Robert Johnson revisité avec humilité, tripes et audace par l'excellent Philippe Mouratoglou et pour acolytes 2 esthètes de choix: Jean-Marc Flotz (clarinettes) et Bruno Chevillon (contrebasse). Un des très grands crus de l'année 2012 à découvrir de toute urgence chez Vision Fugitive: www.visionfugitive.fr/ !

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Très étonnant que ce pavé ne récolte que… 3 notes ici-bas?! Une pour chacun de ces 3 monstres que sont Williams, McLaughlin et Larry Young. Décharge de jazz rock aussi aventureux qu'emblématique de son époque. Comment ne pas y entendre des effluves de Can ou d'Hendrix?
"Via the Spectrum Road" https://www.youtube.com/watch?v=Lb6sEqseWkM

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Perle aussi précoce que rare et précieuse du jazz scandinave. Le grand Terje Rypdal enregistre en 1969 ce trio féroce et corrosif aux côtés du batteur Espen Rud et du contrebassiste Bjørnar Andresen. Un jazz/rock complètement ancré dans son époque (et ce n'est pas pour rien que je le propose juste après cet 'Emergency'); lourd et plein, justement, de cette urgence sèche et nerveuse, mais qui n'oublie jamais de groover. Impérial de bout en bout, et avec une paire de montées complétement jubilatoires! Ne le ratez pas! http://www.youtube.com/watch?v=_XcfCA6DKdc

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Plutôt qu'un commentaire, une bafouille écrite à la suite d'un gargantuesque live de ce quatuor lillois de très grand cru: "Ils m'ont soufflé, les Louis Minus XVI, dans un registre oscillant entre les Meditations de Coltrane (et encore plus quand Will Guthrie est venu adjoindre sa force de frappe à celle du groupe à la fin du set) et le Greenwich Village d'Ayler. Des échanges proprement corrosifs entre les deux sax's alto et ténor du groupe, mais avec un lyrisme et une musicalité qui ne les a jamais quitté. Des thèmes parfois quasi folk qu'ils insufflent comme des hymnes, avec ci et là quelques passage à l'unisson tellement soudainement reposant pour les oreilles qu'ils en semblent deux fois plus beaux. Et surtout, un potentiel rock qui, ce soir aura fait la différence (me serais limite cru face à l'Amamaailman Vasarat à une paire de moments). Chapeau bas pour ma part au bassiste qui m'a, plus qu'impressionné, simplement ravi avec des lignes de basse jamais évidentes, mais toujours délivrées avec une clarté redoutable (..et un très très beau son sur sa Fender Precision!)".
Bref, un manifeste pour le jazz/rock à l'orée de ce nouveau millénaire dans lequel se retrouveront les amateurs des heures les plus musclées de King Crimson. C'est énorme et c'est en libre distribution: https://louisminus.bandcamp.com/album/birds-bats

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Découverte fraîche (merci RêveLunaire!); la musique d'Urban Sax est à la fois une telle évidence et une telle singularité que je peine à comprendre l'obscur voile faisant que cet album soit encore si confidentiel aujourd'hui. Bref, un amalgame assez unique de textures saxophoniques mouvantes, qui traverse les décennies avec une fraîcheur et une immédiateté intactes (-- dont beaucoup d'artistes de la scène electro/ambient auraient bon goût de s'inspirer aujourd'hui).
…Et parce que le 'mythe' Urban Sax s'est aussi constitué autour de leur happenings: https://www.youtube.com/watch?v=WxH3F6WGLjk

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Trio mené par trois esthètes du son s'il en est: le trompettiste polonais Tomasz Stańko et les 2 norvégiens Arild Andersen (contrebasse) et Jon Christensen (batterie). Un album qui ne ressemble à aucun autre: contours éthérés et oniriques, textures et plans sonores magiques. Idéal pour laisser l'esprit s'échapper…

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Impro jazz soliste pour instruments préparés, une recherche sur le son et les textures aussi pasionante qu'envoûtante!
https://www.youtube.com/watch?v=9wLOfXgaCxY

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Un peu à l'image de 'Bluish', "The Word" est un paysage à lui tout seul. Une musique pleine de sensibilité avec une puissance évocatrice/cinégénique rare. À chaque morceau mille images surgissent, un monde se dessine et notre esprit rapidement se prend à imaginer quelle pourrait être l'histoire de cette ballade. Curieusement, la musique ici imaginée par Hellborg est petit à petit devenue chez moi indissociable d'un roman (le merveilleux 'Palais de glace' du norvégien Tarjei Vesaas) et illustre/exprime le ressenti intérieur que j'ai de ce texte avec une force et justesse assez incroyables. La basse acoustique de Hellborg, les cordes délicates et déchirantes du Soldier String Quartet, la frappe sensible et subtile d'Antony WiIliams… le seul énoncé de ce line-up évoque déjà mille couleurs et textures. La musique les décuple encore. Fermez-les yeux et laissez votre esprit construire le monde intérieur que nous propose ce magnifique album.
"Black Rite" https://www.youtube.com/watch?v=ga3oT-_fH40

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Impro minérale. Gouband, seul à la manipulation des pierres, fait naître un monde sonore beau et apaisant.

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Après une série de collaborations diverses tout au long des années 80s, Michel Godard prend pour la première fois les manettes en solo pour concevoir ce manifeste passionné du serpent, encore mal connu sur la scène musicale. 12 compositions audacieuses et enchanteresses (parmi lesquelles de véritables perles!) mettant au premier plan toutes les richesses de cet instrument étrange et obsédant Une réussite sous tous les plans qui nous laisse facilement comprendre pourquoi Godard est dès lors à ce point devenu un incontournable.

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L'un des pères emblématiques du jazz européen, mentor de Stańko, à la carrière tristement fulgurante. Outre son superbe manifeste 'Astigmatic' (1966), Komeda s'est très vite tourné vers le cinéma et le théâtre (et en particulier pour ses compatriotes Polanki et Skolimowski). Je retiens ici les thèmes beaux et attachants du "Couteau dans l'eau", mais toute la carrière de Komeda mérite le même intérêt!
"Ballad for Bernt" https://www.youtube.com/watch?v=fpSP_a5XdNQ

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…et ici le 2e nom qui me vient en tête quand je pense aux pères du jazz européen: Jan Johannsson ('cousin' suédois de Komeda, décédé tout aussi tragiquement quelques semaines avant ce dernier). Bon, il serait peut-être exagéré de prétendre que son influence a énormément transpiré hors des frontières scandinaves (mais pourtant, si l'on considère à quel point la Suède a pu constituer une terre d'accueil pour de nombreux jazzmen dans les 60s-70s, et à quel point les jazzmen scandinaves occupent aujourd'hui la scène européenne…!), mais n'importe! Plus qu'ailleurs en Europe, l'héritage musical traditionnel en Suède est quelque chose de véritablement ancré dans le patrimoine national, dans la culture populaire… et dans les gènes! Fort de ce constat, Johannson a eu le coup de génie de se réapproprier une dizaine d'airs du répertoire populaire et de les réarranger en toute simplicité pour avec son trio jazz. Résultat: l'album jazz le plus vendu en Suède de tous les temps, et autant de mélodies devenues aujourd'hui des hymnes dans la mémoire collective. Et on a rapidement fait de comprendre pourquoi à l'écoute de ce fabuleux disque!
Pour les gourmets, l'album complet en streaming: https://www.youtube.com/watch?v=t2D5HlKLh34&list=PLKUyqLlH6brkzzJgD6Gdriga4mdtCAMBJ

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Le jazz est aussi une affaire de solistes. McPhee seul au tenor, au hasard d'un séjour dans un chalet Suisse au comble de l'été 76, l'enregistreur posé sur la table. 40 minutes d'une performance intime et intérieure, magnifiée par l'expressivité et le lyrisme de ce merveilleux musicien.

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Act II. Lacy, seul au soprano, devant l'audience restreinte d'un restaurant Bâlois. Parmi les captations légendaires qui ont fait la grandeur de HatHut. Un "langage" espiègle, virevoltant et regorgeant de vie, et un premier pas de choix dans la discographie du grand Steve Lacy.