Cover Paralized by the emptiness (Top Jason Molina)

Paralized by the emptiness (Top Jason Molina)

Puisqu'il faut bien, à un moment, exorciser / rendre honneur à ses hantises, ces voix qui se sont tues et qui sont souvenues par ces albums répétés à volonté.
Ici, on parle d'un éternel amoureux malheureux, qui chante des dizaines d'amour différents, qui apaise et calme de façon douce-amère ...

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24 albums

créee il y a environ 6 ans · modifiée il y a presque 2 ans

Ghost Tropic
7.7

Ghost Tropic (2000)

Sortie : 14 novembre 2000 (France). Folk, Slowcore

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Le plus frêle de tous, celui où la moindre note viendrait tout déséquilibrer, tant l'épure est parfaite. Les regrets meurent avec les chants d'oiseaux, la tristesse se fait plainte éternelle et lente (l'Incantation finale...), des pistes étendues et étendues comme des plages rebattues.

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Des paroles : "Simply to live, that is my plan. In a city that breaks us, I will say nothing."

S'il n'en fallait qu'une : The Body burned away, la plus "évidente" dans sa construction additive, l'arrivée du piano, les cris de chouette perdue de Molina.
https://www.youtube.com/watch?v=Ib6pUL5t8ok

Et puis impossible de ne rester qu'à une pour celui-là, alors Incantation en litanie éternelle.
https://www.youtube.com/watch?v=jQQfV6679Rk

Mi sei apparso come un fantasma (Live)
8.5

Mi sei apparso come un fantasma (Live) (2001)

Sortie : 2 octobre 2001 (France). Indie Rock, Rock

Live de Songs: Ohia

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Même période que The Lioness/Ghost Tropic ; on y devine encore la retenue devant les notes, toujours toujours tendre l'atmosphère pour faire hurler plus fort derrière ; refrains sanglants et superbes, la colère (ou la hargne d'Amour ?) comme énergie formidable - cette colère reste mon meilleur carburant aurait-dit un autre.

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Des paroles : "But you let the world stop trying
And you let the world stop trying
You let the world give up
And my blood runs against that kind of blood"

S'il n'en fallait qu'une : My Blood (Nobody Tries That Hard Anymore), sérieusement, Jason qui s'époumone de la plus superbe des manières, toute la tristesse bravache qu'il peut, et la guitare et la guitare qui rugit...
https://www.youtube.com/watch?v=1RGJ0YV3Dzw

(mention à She Came to me as a Ghost, et à tout le live en fait)

The Magnolia Electric Co.
7.8

The Magnolia Electric Co. (2003)

Sortie : 4 mars 2003 (France). Country, Country Rock

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Oeuvre de découverte pour moi - j'aimais beaucoup Talk Talk, David Sylvian, et on m'avait conseillé alors cet album. La plus diversifiée de la partie "Songs : Ohia", et aussi le line-up qui deviendra justement le "Magnolia Electric Co" ensuite ; on y retrouve déjà les incantations à la lune, aux loups, aux chouettes ; les tristesses cachées, mais aussi des choses pas vues ailleurs chez Songs Ohia (les autres voix, les blues). Et puis, et puis une fin déchirante.

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Des paroles : "Did you really believe
that everyone makes it out?
Almost no one makes it out
I'm going to use that street to hide
from that human doubt
to hide from what was shining
and has finally burned us out"

S'il n'en fallait qu'une : Hold On Magnolia, en bonne chute de piano et soupirs tenus - Magnoliaaaaaa - se perdant en un souffle.
https://www.youtube.com/watch?v=P3gJ5YBJvaA

Et puis, le bonus découvert récemment, The Big Game is Everynight (pas sur ma version de l'album !), dans la veine d'un Farewell Transmission :
https://www.youtube.com/watch?v=gO6abj9yRUc

Travels in Constants, Volume Fourteen (EP)

Travels in Constants, Volume Fourteen (EP) (2001)

Sortie : 2001 (France). Latin, Rock

EP de Songs: Ohia

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Bouleversant. Guitare sèche seule, qui brode et brode lentement ses mêmes accords, dans une promenade dans une plaine de nuit, la respiration retenue. La Lune en faucille ; Jason Molina qui souffre doucement dans chaque mot.
Des éclats, des éclats dans cet enfoncement de 18 minutes. Equilibre entre l'american primitivism brillant et la pudeur, la retenue de Ghost Tropic (ou l'économie d'accords de The Lioness).

Et les paroles... En substance, tout l'univers de Molina ; la faucille, la lune, le hibou, le coeur, le rapace.

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Des paroles : " all of these corrections and all of these failings
all of these corrections permanent says:
tell me to remember (x2)
your pulse beats on forever in the wreckage of this man"

Il n'y en a qu'une de toute façon :
https://www.youtube.com/watch?v=bTcNpD1YyoI

Didn’t It Rain
7.8

Didn’t It Rain (2002)

Sortie : 5 mars 2002 (France). Folk, Slowcore

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Passerelle entre Ghost Tropic et The Magnolia Electric Co ; plus dense que l'un avec une retenue qui n'est pas sur l'autre, enfin pas de la même manière... C'est les touches légères ajoutées par à-coup, gentiment, des explorations fines - et la voix déchirante toujours...

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Des paroles : "The sound of that choir through the fog
They're always close, they're always so close ; always close, always so close
If there's a way out if will be step by step, through the black
Why wouldn't I be trying to figure it out, it don't mean I'm not trying if I don't make it back
I know serpents will cross universes to circle around our necks
I know hounds will cross universes to circle around our feet
I know they're close
Step by step one's beside me to kill me or to guide me
Why wouldn't I be trying to figure which one out "

S'il n'en fallait qu'une : je triche, mais l'enchaînement Ring The Bell / Cross the Road, Molina ; poursuivant la même hantise à la guitare.
https://www.youtube.com/watch?v=5xgKpUKPpmc
https://www.youtube.com/watch?v=wAIq1LP7Pm8

Et je ne peux m'empêcher de partager cette version démo de Blue Factory Flame, qui est peut-être la plus belle chose qu'ait enregistré Jason Molina...
https://www.youtube.com/watch?v=7lCS0s5C3A4

The Lioness
7.7

The Lioness (2000)

Sortie : 17 janvier 2000 (France). Slowcore, Folk

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Presque que des chansons parfaites sur le modèle de Captain Badass ; douceur folk, puis refrain inoubliable via des paroles précises dans leur lyrisme, leur symbolisme animal (Tigress / Lioness) ça frappe le coeur sans cesse.

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Des paroles : "Being in love means you are completely broken
then put back together the one piece that was yours
is beating in your lovers breast
[...]
cause we are proof that the heart is a risky fuel to burn !"

S'il n'en fallait qu'une : En fait deux, je n'arrive pas à partager Tigress et Lioness, selon l'humeur...
https://www.youtube.com/watch?v=wxAaf16xXRk
https://www.youtube.com/watch?v=lG9ZH-1TSUQ

Eight Gates
6.9

Eight Gates (2020)

Sortie : 8 juillet 2020 (France).

Album de Jason Molina

Rainure a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On rêve rarement d'un plus bel album posthume - persistance des mondes moliniens parsemés de chants d'oiseaux, et de suspensions (de la fin de Fire on the Rail jusqu'à la fin de l'album notamment). Cette fois en plus, les choses "sortent du tombeau", j'avais eu l'impression pour En Amont de Bashung, elle est renouvelée ici, les enregistrements sont comme déjà un pied dans la tombe (est-ce la production qui joue ce rôle ?).
Moi en tout cas, je ne rêvais pas mieux - après l'un peu décevant "vieux live" sorti en début d'année, je n'aurai pas cru réentendre quelque chose d'inédit du pauvre Jason Molina avant bien longtemps, d'autant plus une si belle assemblée de morceaux : tout tremblotte à la flamme, perd bord et vacille, ou bien sous des orgues fantômes, donc, ou bien sous la frêle acoustique de choses proches des Lioness et autres Let Me Go, soit : sous l'éternel rappel des ombres et sous un chapelet de brèves paroles, presque de résumés des idées habituelles (craintes amoureuses, mort se rapprochant à grand pas, le cœur des prairies, tout ce qui bat au crépuscule). Logiquement on finira aux croisées des chemins et du vide, on a tracé quelque chose de quasi-mythique ici, les huit portes où Jason Molina conjure sa propre histoire de riens et de déserts.


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Des paroles : Jason revenant sur son anniversaire,
"Sundown December 30 comes
Though given one, I have no wish
I feel the dread as you re-read my palms
Remember, I showed you the scarecrow's heart
The crossroad and the emptiness
Remember, we were the nameless ones
Not the lonely beings"

S'il n'en fallait qu'une, Be Told the Truth, où Molina n'est plus qu'un spectre qui nous susurre quelque chose depuis l'autre côté du voile.
https://www.youtube.com/watch?v=fGwltZI392w

Pyramid Electric Co
7.8

Pyramid Electric Co (2004)

Sortie : 20 janvier 2004 (France). Folk, Slowcore

Album de Jason Molina

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jason Molina qui retrouve l'esprit de Ghost Tropic en solo, par moments - le début de l'album, où c'est le plus marquant. Un piano cassé et étroit, par projections (Red Comet Dust), puis quelques cordes sur chuchotements plus habituels mais pas moins beaux ensuite (Spectral Alphabet).

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Des paroles : "And they are forgotten by the world again
Emptiness and blue
Beside the city moon
The empty streets

Hardly remember you
The rest of us do
A promise inscribed by death
In a spectral alphabet

The words look foreign
And they are forgotten by the world again
What it says could that have kept us out of fiery hands"

S'il n'en fallait qu'une : la magnifique piste introductive, Pyramid Electric Co'. Sa fin en fantômes du lointain.
https://www.youtube.com/watch?v=J-eJouWWrgQ

Axxess & Ace
7.2

Axxess & Ace (1999)

Sortie : 15 mars 1999 (France). Folk, Country

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Penchant un poil plus "jeune" et fringuant de The Lioness, des regrets d'Amour encore et toujours en de grandes épopées folk répétitives, un peu un schéma identique qui fonctionne si bien ; la bride relâchée pour des refrains galvanisants.

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Des paroles : "though leaving is a curious way
for you to love me
so my life and my whole waiting guilt
i enclose late with my dues to you
love leaves its abusers"

S'il n'en fallait qu'une : Captain Badass, la répétition merveilleuse, la simplicité au service de quelque chose d'inoubliable "and friendship failed... And friendship failed...", et la douceur de la voix féminine venant répondre à Molina.
https://www.youtube.com/watch?v=_CmN9gTo3zU

Let Me Go, Let Me Go, Let Me Go
7.8

Let Me Go, Let Me Go, Let Me Go (2006)

Sortie : 22 août 2006 (France). Folk, Slowcore, Americana

Album de Jason Molina

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quelque part proche proche de Jason Molina, focus immédiat sur sa voix / sa guitare / son écriture de chansons inoubliables - un piano doux, un peu de grain partout ; plus simple et pas moins beau. Un peu de boîte à rythme par instants, je pense à Mount Eerie sur Clear Moon...

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Des paroles : "Alone with the owls howling “pain, pain, pain”
Alone with the owls howling “pain”
Alone with the owls howling “pain, pain, pain”
You don’t have to live this way"

S'il n'en fallait qu'une : It's Easier Now, échange délicat entre le piano bouclant, la guitare éparse, la voix dans un désert de Jason...
https://www.youtube.com/watch?v=5OCQqAPTSGc

Autumn Bird Songs (EP)

Autumn Bird Songs (EP) (2012)

Sortie : 25 septembre 2012 (France).

EP de Jason Molina

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

La boucle est bouclée : dernier enregistrement de Jason Molina avant sa mort ; on retombe en écho sur le premier album de Songs Ohia dans les intentions, dans la retenue douce. Utilisation unique du duo voix / guitare, plein de souffle dans le micro, de bruits par-dessus l'enregistrement, impression chaleureuse et étouffante du craquement. Dans "Shore to Shore", on repense à "Alone with the owl", on réentend des choses qui reviennent vers le Cabwaylingo de départ ; et surtout, plein de cassements dans la voix usée de Molina, plein de sentiment de s'être résigné dans ces accords répétés éternels, cette voix d’ululements, et de belle poésie des croisements, des chouettes, des loups toujours.

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Des paroles : "Cold was sharp across the high desert
You and me in the secrets
Once it must have been
Not only my heart on the rail
Once it must have been
No hand was at the wheel
That no hand was at the wheel"

S'il n'en fallait qu'une : La plus belle de toute ici, The Harvest Law et ses douze feux réunis.
https://www.youtube.com/watch?v=gSStfv0S_RA

Protection Spells
7.7

Protection Spells (2000)

Sortie : 1 septembre 2000 (France). Folk, Slowcore

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Même année que Ghost Tropic et The Lioness ; une impression de Jason qui ne se retrouve pas totalement, quelques éclats parmi ces pianos perdus, ces scintillements perdus (un xylophone ?), une guitare qui se tord en râles. Assez surprenant / difficile à appréhender je trouve, des chansons bizarres en fait (pleines de craquements, de bruits - l'eau qui coule sur Fire on the Shore, des sifflements, un peu comme une suite flinguée de Ghost Tropic). Des fois, des frottements de corde qui me rappellent Dirty Three (The One Red Star, on jurerait que c'est une B-side de Horse Story). La dernière piste fait très Slint aussi ; bref, presque du hors-série pour Songs Ohia.

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Des paroles : "it is dull hot hours
it is hurting like the winter
stars do spangle the sky here
and the moon is burning between us (x2)
and it is so hard (x2)
the weight of the distance comes down between us
mighty like love and mighty like sorrow"

S'il n'en fallait qu'une : Peut-être la bizarroïde Fire on the shore justement...
https://www.youtube.com/watch?v=HT0WUvOgHPM

The Ghost
6.7

The Ghost (1999)

Sortie : 1 mars 1999 (France). Rock, Folk Rock

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

"The Lost Messenger", parfait pour une journée de Saint Valentin ("A little frightened of going near, a little distracted I hear, wouldn't you rather come back with me?")

C'est un album enregistré de manière terrible ; le bruit blanc qui grossit presque autant que les instruments, la voix de Molina crassée par tout plein de cassures qui s'ajoutent à ses cassures habituelles de la voix, la simplicité des motifs de guitare brouillée par cette saleté, le fantôme d'un enregistrement d'album plus que l'album lui-même, sur lequel survole et transperce les hurlements, les implorations de Jason dans les plus beaux moments de bravoure du tout (At Certains Hours It All Breaks Down, The Lost Messenger, You Are Not Alone on the Road, The Far End of The Bridge).

Tout y est sur le point de se briser - de manière toute autre que le "Ghost Tropic", la cassure de Ghost Tropic viendrait de l'intérieur quand celle de "The Ghost" viendrait de l'extérieur, de quelque chose qui nous écraserait et nous réduirait. Un côté très Daniel Johnston, et des paroles parmi les plus touchantes et déprimées de Songs Ohia - moins d'animaux, moins de lyrisme magique, de lunes bleues et de loups, plus de méchanceté qui surgirait de nous, d'échecs derrière lesquels on accepte de s'effacer, on accepte de prendre le recul pour réessayer plus tard.

"So I left the city in the most subtle way"

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Des paroles :
"There has never been a good night for letting you friends down
There has never been a good night for being cheap
There has never been a good night for ripping people off
But there ain't no law against it
Obviously you don't see no law against it
Obviously you haven't seen nothing wrong with it"

S'il n'en fallait qu'une : pas possible, trop viennent à l'esprit, celles où la voix de Molina hurle en grand désespéré.
The Far End of the Bridge :
https://www.youtube.com/watch?v=BmppiivwByw
At Certains Hours :
https://www.youtube.com/watch?v=lk6DEp2uOSM
The Lost Messenger :
https://www.youtube.com/watch?v=z8gnCpoo_CY

Hecla & Griper (EP)
7.3

Hecla & Griper (EP) (1998)

Sortie : 10 mars 1998 (France). Freestyle, Electronic, House

EP de Songs: Ohia

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Un EP de chansons très très - trop - courtes, qui ne laissent pas éclater les morceaux, les magnifier... Un peu frustrant, puisqu'il y a de belles choses par ailleurs.

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Des paroles : "some sick halo
down the ocean
this light means nothing now(x2)"

S'il n'en fallait qu'une : Impulse (Declarer), le jeu du petit silence avant de revenir protester, chanter et vivre, et "Whooooo.... Beeeelong !"...
https://youtu.be/FOp3noDTwds

Songs: Ohia
7.3

Songs: Ohia (1997)

Sortie : 1 avril 1997 (France). Folk

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Sécheresse globale, style bûcheron encore naissant de Jason Molina, il y a encore des choses à apprendre, mais des belles choses (les genres d'accordéon sur Crab Orchard, remplacés par les vents) pourtant. Un peu long et plein de choses pas mémorables.

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Des paroles : "i’ve left what’s left of me on the shores of the Eerie
on the shores of the Eerie
and i’ve crawled ne’er so
home sickwardly home"

S'il n'en fallait qu'une : Cabwaylingo, où l'on saisit déjà tout ce que deviendra Jason ; la batterie jamais trop agaçante / présente, la guitare entêtante (et la reprise de la chanson dans le live susmentionné est démente).
https://www.youtube.com/watch?v=XP4LOHd65Cc

Amalgamated Sons of Rest
7.1

Amalgamated Sons of Rest (2002)

Sortie : 2002 (France).

Album de Amalgamated Sons of Rest

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Sur le papier, ça a tout pour être un des disques qui me bouleverserait le plus au monde : Jason Molina qui accompagne Will Oldham, et Alasdair Roberts qui les suit.

Mais au final, malgré toute cette harmonie de grange, ce sable dans l'enregistrement, les pleurs, le piano, ça finit par tourner trop vite en rond, comme si la tension habituelle de Molina était soulagée par Oldham, et que l'amertume de l'autre était adoucie, et il reste un blues qui se cherche un peu, un piano qui meurt fort joliment, des tristesses qui réussissent au mieux quand elles sont réduites à presque rien, à deux accords qui bouclent (Jennie's Blackbird Blues, la superbe).


Et pourtant... Il y a un miracle avec ces trois là, mais il n'est pas sur disque. C'est un morceau à part, enregistré en une session, où tout s'équilibre, où tout se soulève et rompt les coeurs, un des plus beaux morceaux de Jason Molina (ce n'est pas rien), écrit le lendemain des attentats du 11 septembre, dans une ambiance suspendue, une vie qui redémarrerait avec peine, lentement, après un cauchemar éveillé.

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Des paroles :
"My donal he works on the sea
On the waves that blow wild and free
He splices the ropes then he sets the sails
While southwards he goes to the home of the whales"

S'il n'en fallait qu'une : Jennie's Blackbird Blues, le piano qui s'éveille, éclate, et la torpeur derrière.
https://www.youtube.com/watch?v=16M9KcY3w-Q

Mais donc... Il y a surtout ce morceau parmi tous, fascinant, merveilleux et hanté. September 11, 2001. Et "The preworld darkness again... [...]" - et un rappel au "whipping will"... et "Where are the blue gasoil flames ?"
https://www.youtube.com/watch?v=H7nJfYcI4UE

Sojourner
7.5

Sojourner (2007)

Sortie : 7 août 2007 (France). Country, Americana, Folk Rock

Album de Magnolia Electric Co.

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

L'habituelle fouille de quelques trucs pas encore dévorés à la moelle chez Jason Molina ; cette fois, une genre de grande compilation en quatre enregistrements différents (aux intentions qui changent, à l'intérêt personnel aussi) autour des sessions de Fading Trails. Forcément, une grande part donnée aux morceaux de Fading Trails en versions plus brutes, mais qui ont toujours peu mon intérêt (sauf "The Old Horizon" encore, et pourquoi pas "Don't Fade on Me"), ainsi que quelques morceaux sortis autour ("No Moon on the Water" dans une version plus rock, que j'aime bien moins que la spectrale du single).
Mon intérêt se relève plutôt sur le deuxième enregistrement (Black Ram) et surtout le quatrième (Shohola), plus nus et brisés, à mon sens plus évocateurs de là où excelle Jason Molina : à trancher sur les chemins nus, désertiques, accompagné de tous ses fantômes, ses lunes bleues, espagnoles, et ses villes lointaines qui lui ont brisé le cœur.

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Des paroles :
"here is the lone pine who named the wind
gave the starry crown
the saddest bird in the wilderness
who would lay no nest down
sent to see death in the world
the night country comes
clasp all wings together now
the night country comes"

S'il n'en fallait qu'une : Take One Thing Along, pour trouver encore une fois la voix proche du sanglot, qui tremble comme sur une lointaine B-side perdue, la guitare qui fait à peine plus que broder de la dentelle.
https://www.youtube.com/watch?v=dNAI6Le0YlY

Howler (Single)

Howler (Single) (2001)

Sortie : 1 mars 2001 (France).

Single de Songs: Ohia

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Un morceau curieux : une boîte à rythme lente, des synthés bizarres, très pinçant, qui rompent avec ce qu'on connait de Songs Ohia ; puis ensuite la guitare et la voix rappellent où l'on est ; treize minutes qui se perdent en répétitions, en éclats de voix (la voix surtendue à un moment, de Jason...) ; curiosité plus qu'intérêt véritable (mais quand on est passionné de Molina...)

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Des paroles : "the slow bells write time out in blood
the slow bells write our shadows out in blood
and the slow bells write my echo down in blood"

Il n'y en a qu'une de toute façon :
https://www.youtube.com/watch?v=qMhLT-Ga71Y

Fading Trails
7.8

Fading Trails (2006)

Sortie : 11 septembre 2006 (France). Folk Rock, Country

Album de Magnolia Electric Co.

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Jason poursuit avec le groupe formé suite à la fin de Songs: Ohia, et offre quelque chose de varié, mais à mon sens on y perd en qualité d'écriture / moins de chansons tendues, et manquent les sursauts cutanés que j'aime tant...

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Des paroles : "Out here the ghost wears the feathered crown of blues
And the sickle moon to watch over all the lost horizon
All through the lonesome valley, the lonesome valley"

S'il n'en fallait qu'une : The Old Horizon, solitude de la voix et du piano, et crissements lointain.
https://www.youtube.com/watch?v=-ZUW66UxWkk

Molina & Johnson

Molina & Johnson (2009)

Sortie : 3 novembre 2009 (France). Folk

Album de Jason Molina et Will Johnson

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Un Jason Molina mineur, mais tout de même mieux qu'espéré : j'avais écouté il y a longtemps un extrait que je n'aimais pas du tout, et au final c'était le morceau que j'aime le moins sur le tout.
Globalement, quand Will Johnson chante c'est moins bien. C'est un entre-deux un peu étrange entre le blues du Magnolia Electric Co et la folk plus minimaliste des albums solos de Jason Molina, finalement pas si loin que ça d'Amalgamated Sons, quelque chose du désert de nuit, mais sans l'aplat total et éternel des pistes des "Ghost Tropic" / "The Ghost", sans désespoir effondré, l'album serait presque joyeux s'il n'était pas mou, et si les paroles éternellement n'agitaient pas de nouveau ces pantins de départs et d'absences. Des choses comme "Darling our love will never fade", tandis que la guitare s'épuise en écho, pour rappeler que quand même on est triste, on le sera à jamais, et qu'on cherche toujours une main pour l'aide, quelque part.

Des très beaux morceaux qui valent le détour tout de même, "Lenore's Lullaby" (alors que ça n'est pas la voix de Molina, tiens !), avec son piano qui s'éparpille, "Now, Divide" qui ferait presque Robbie Basho dans ses consonances, "For as Long as it Will Matter", puis "34 Blues" où les obsessions de Molina reviennent à la chaîne, les "crossroads" et "North Star", les "Ghost", tandis que le fantôme d'un melodica vient se plaindre (l'une des instrumentations les plus tristes que j'ai pu entendre dernièrement, si seulement on pouvait avoir tout un morceau, tout un album de choses comme ça).

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Des paroles :
"Hold me now
In the darkness
Hold me now
In the crossroad fire
Hold me now
In the coming storm
Bring the north star down"

S'il n'en fallait qu'une : 34 Blues, les rappels au passé.
https://www.youtube.com/watch?v=YNxQS6GsmPw

Live At La Chapelle

Live At La Chapelle (2020)

Sortie : 1 janvier 2020 (France).

Album de Jason Molina

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

Enregistrement moyen d'un live pas fantastique de Jason Molina - ni mes chansons préférées (plutôt des chansons du Magnolia Electric Co') ni les meilleures interprétations que j'en ai entendu pour certaines.
La guitare un peu grattée, dans l'épais silence, quelques mots entre deux, rien d'absolument captivant. Un peu de trompette aussi, enfin pas grand, pas grand.

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Des paroles :
"it broke my heart to leave the city, i mean it broke what wasn't broken in there already"

S'il n'en fallait qu'une : Leave the City, quelques échos.
https://www.youtube.com/watch?v=Ps7mwb3ArGU

Josephine
7.1

Josephine (2009)

Sortie : 21 juillet 2009 (France). Rock, Indie Rock

Album de Magnolia Electric Co.

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

L'Electric Co, toujours la partie de la carrière de Jason Molina qui me plaît le moins - plus mollassonne, à coup d'une folk-rock, blues pas si loin de certains Neil Young en moins bien, et heureusement quelques accrocs parfois, un cuivre là, et toujours les textes d'yeux tristes, d'engoulevents, fantômes et solitudes comme horizons de toutes prairies.
Donc de rares semonces, le cri de "Josephine" qui revient de ci de là, les plaintes aux mots de "Mercy" de Knoxville girl, et surtout le bel équilibre tout de même de "Map of the Falling Sky" dans sa manière d'aller en portant ses fardeaux.

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Des paroles :
"Harvest and ruin, I've carried both of them
Out of the world that was, into the world to come
That's what little sad eyes are made of
Only the strongest hearts can make the heart tick back
But what good is it, if good news is just goodbye"

S'il n'en fallait qu'une: Map of the Falling Sky, devenir l'essence, la fumée, la prairie.
https://www.youtube.com/watch?v=oexZbzxgdYI

Impala
7.2

Impala (1998)

Sortie : 1 avril 1998 (France). Folk

Album de Songs: Ohia

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

Ca commence par une chanson magnifique - les synthés lunaires et qui ne relâchent rien, l'éparse guitare - puis tout se perd pour proposer des morceaux trop similaires et pas trop excitant, un peu revêche, lassitude globale, je ne retiens rien d'autre.

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Des paroles : "tonight i am gambling with my sentiment
tonight i am gambling with my repentance
deny i am losing in a crowded room
to a gambler in a crown of thorns"

S'il n'en fallait qu'une : An Ace unable to Change, tristoune et aérienne - et ces paris, ces paris...
https://www.youtube.com/watch?v=HKFJ02NiXN4

Riding With The Ghost

Riding With The Ghost (2017)

Sortie : 30 novembre 2017 (France).

Album de Various Artists

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

[BONUS] Reprises de Songs : Ohia par des artistes belges et français.

Des artistes très bien choisis, plein de bonne volonté pour offrir au moins de belles reprises (conformes) à Jason, parfois des choses plus osées et pas moins belles (Thomas Mery au piano/voix seuls pour The body burned away, transcrite en français). L'esprit de Jason est merveilleusement capté, et on découvre en plus de belles choses ; puis il y a Mendelson et Michel Cloup...

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Des paroles : "Donne moi ta main...
Donne moi ton sang...
Mais ne te méprend pas,
Je connaissais les mots,
J'oubliais les mots..."

Découvrir le projet :
https://watchfossrecords.bandcamp.com/releases

(je conseille tout particulièrement la reprise d'Ignatz et de Thomas Mery)

Rainure

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