Notes de lecture 2020 - 2022

Annotation :

Fini le 11/12/2022
Superbe épopée historique en "France antarctique", cette éphémère (et réelle) tentative de colonisation française au Brésil, dans la baie de Rio en particulier. Avec en toile de fond les prémisses des guerres de religion qui ont marqué le XVIe siècle.
Belle écriture classique ; scénario guidé par les faits historiques, mais romancé de façon traditionnelle, disons ; documentation poussée de l'auteur, qui est reparti des sources mêmes des témoins de l'époque.

Annotation :

fini le 10/12/2022
De l'irrévérence, de l'hommage, de l'emphase, de l'humour, de l'audace dans cette collection de vers, théâtre, poèmes courts ou longs.

Annotation :

01/12/2022
Roman sur l'avarice à travers les générations, tenu en quasi huis clos dans la si déprimante Amérique puritaine de la fin du XIXe siècle, Mont-Cinère souffre hélas d'une fin précipitée, voire bâclée qui gâche un peu le goût de l'oeuvre, pourtant magistrale dans ses portraits psychologiques.

Annotation :

27/11/2022
Rédigé par un directeur de l'IFOP, L'Archipel français revient en chiffres sur les mutations sociales et politiques en France depuis 50 ans.
Son grand mérite est de quantifier ces changements - sans quoi on peut dire tout et n'importe quoi -. Passionnant sur les sujets abordés, donc, mais on sent bien que le monsieur vend sa soupe, car les données analysées sont toutes issues de l'IFOP - et plus rarement des données publiques en accès libres.
Certains phénomènes, par exemple, ne sont ainsi quasiment pas traités alors qu'ils auraient eu toute leur place: gilets jaunes, nuit debout, bonnets rouges... En particulier pour les gilets jaunes, le mouvement était quasiment achevé au moment de la nouvelle édition (fin 2020).

Annotation :

22/11/2022
OVNI total, impossible à résumer si l'on veut restituer le sentiment de folie que suscite ce "roman".
Si l'expression "lecture d'expérience" a un sens, Cosmos en est un bon exemple.

Annotation :

04/09/2022
Un petit 7.
Le livre se présente comme une explication de la méthodologie de l'étude réalisée par les auteurs pour mesurer les préférences ethico-économiques de la population de 3 pays occidentaux.
Intéressant pour remettre en perspective à la fois le dogme de l'homo economicus toujours plus ou moins en vogue en science éco, et au contraire les discours (souvent populistes) consistant à ne voir dans l'homme qu'un animal moral écrasé par le marché/le capitalisme/l'économie/la technoceratie (rayez la mention inutile). Les préférences éthiques, pour la plupart des gens, ont un prix.

Annotation :

01/09/2022
Récit typiquement vuillardesque (de l'indignation bien de gauche, du bon sens du récit, de l'emphase, quelques tics de langage) du Wild West Show, le premier grand spectacle à l'américaine de Buffalo Bill, et tout ce qu'il dit de la relation aux indigènes améridiens des colons blancs étasuniens: ethnocide, racisme, opposition ontologique...

Annotation :

28/08/2022
Dans un Tyrol de carte postale, cette pièce en vers, célèbre pour sa préface comportant le fameux mot "qu'importe le flacon....", campe dans une structure dialectique assez nette la trajectoire intellectuelle de Frank, un chasseur en quête d'absolu, passant du nihilisme aux passions de l'amour et de l'ambition avant de revenir sur le tard à une position plus... modérée. La chute abrute manque un peu de portée dramatique, comme si la pièce était inachevée.

Annotation :

26/08/2022
Une longue nouvelle psychologique dans une ambiance bien glauche desEtats Unis de la fin du XIXe. On a la schyzo, le suicide, les multiples points de vue, un soupçon de fantastique...
Dommage que la fin désamorce un peu l'effet.

Annotation :

24/08/2022
Maladie, culpabilité, puritanisme, suicide.
Cette courte nouvelle, oeuvre de jeunesse - c'est la première nouvelle publiée en français de Green - comporte déjà en germe les thèmes déployées ensuite sur Le Voyageur sur la terre.

Annotation :

23/08/2022
Complément indispensable à la lecture des romans de Houellebecq.
Cela dit, je note une légère dégradation de la qualité de ces interventions au fil du temps (qualité du style, mais aussi de la profondeur du propos...)
(le 8 ne concerne pas le concept de ce cru 2020, qui a choisi de recycler des textes déjà publiés, mais bien le contenu en tant que tel)

Annotation :

19/08/2022
C'est élégant, mais on se fait chier...

Annotation :

20/06/2022
Ecrit par l'excellent journaliste au Monde qu'est Benoit Vitkine - il est actuellement correspondant à Moscou, et sa couverture de l'actualité russe et séparatistes dans le contexte actuel est magistrale d'équilibrisme - Donbass est un polar qui vaut plus pour la documentation sur ce qu'est la guarre du Donbass que pour l'intrigue, finalement assez banale.
Style pas étourdissant - je préfère même ses articles -, mais meilleur que la moyenne de la production actuelle (de littérature générale comme de polars).

Annotation :

13/06/2022
Plaisant et rempli de petites réflexions philosophiques.
Mais un peu surcôté : dès l'intrigue dévoilée, on anticipe déjà mentalement les principaux développements et la fin du roman.
Le style est moderne, c'est-à-dire pas vraiment transcendant.

Annotation :

31/05/2022
Les critiques ici faites à ce livre sont assez justes.
Le livre est bien documenté, le terreau alléchant, l'écriture élégante, mais il manque un truc. Il manque du romanesque ! Le souci dans ce Sigmaringen, c'est que Pierre Assouline choisit le format roman, via la narration à la 1ère personne d'un majordome sans grande aspérité, quand un récit historique à la Vuillard aurait sans doute été plus percutant.

Annotation :

21/05/2022
Le souci avec le symbolisme, et c'est aussi ce qui fait son charme, c'est qu'on n'est jamais vraiment sûrs d'avoir tout compris, voire d'avoir compris quoi que ce soit au propos...
C'est le cas de cette oeuvre de jeunesse de Gide, long récit de voyage, mais "récit de chambre", car totalement imaginaire, dans lequel le narrateur et ses acolytes (l'appareil critique de l'ancienne édition de la pléiade, et la correspondance de Gide, suggère que ses amis y soient représentés) explore en bâteaau des contrées tantôt tempérées, chaudes, froides... A la recherche de... on ne sait pas trop, la vérité, quelque chose comme ça.
C'est formidablement bien écrit ; parfois un peu trop descriptif, un peu trop abscons aussi. Et obscur, bien sûr.

Annotation :

18/05/2022
Un complément intéressant à la lecture des Confessions.

Annotation :

16/05/2022
Le bouquin de référence pour qui aime le foot et la data.
Le livre consiste en une quinzaine de sujets, de "mystères" que les auteurs se proposent de décrypter, en tournant le dos à la tradition du foot (le doigt mouillé, "l'expérience"), et en utilisant un peu de statistiques - et de paroles d'experts, parfois issus d'autres disciplines.
Certains chapitres sont plus réussis que d'autres, en toute honnêteté. Ceux qui se proposent d'expliquer un phénomène tombent parfois dans l'écueil de la mono explication... Mais malgré tout ils défendent très bien leur point de vue.

Annotation :

08/05/2022
De la poésie, de l'argot, beaucoup de cul...
On sent tout de même que ce "Guerre", retrouvé dans les manuscrits de Céline 60 ans après sa mort, est un premier jet, devant les trous et répétitions du texte.

Annotation :

05/05/2022
Bon cru 1898 allaisien.
Pas énormément de fous rires, mais pas de ratés. 7,5/10.

Annotation :

05/05/2022
Réflexion sur ce que peut faire la foi, et la ferveur croyante de façon générale. Ou plutôt : comment la foi est récupérée par différents caractères, pour être mise au service de passions humaines : l'altruisme - le don de soi, "la sainte" -, l'égoïsme - "Dieu, faites que je puisse etc." -, le prosélytisme conquérant - le croisé -, le bâtisseur.

Annotation :

01/05/2022
Des phrases bien senties et du style, certes.
Mais que de répétitions, c'en est difficilement supportable, à la fin....
Beaucoup d'outrance et de radicalité aussi, peut-être trop excessif pour être complètement crédible.

Annotation :

25/04/2022

Annotation :

23/04/2022
Subtile et très juste critique de la noblesse de l'époque, dans cette comédie qui manque de tourner au drame, où le prince s'éprend de Silvia, alors amante d'Arlequin, au point d'échafauder avec ses valets un nombre de stratagèmes pour détacher l'un de l'autre les deux amants.
Finalement tout le monde sort content comme de bien entendu, ce qui m'a un peu agacé à la fin, mais... tout de même, on garde un petit malaise devant cette fin où le pouvoir et la richesse ont réussi à corrompre et tuer le petit amour sans prétention d'Arlequin et de Silvia.

Annotation :

20/04/2022
J'adore les romans satiriques, foisonnant comme celui-ci. Plusieurs lectures nécessaires probablement, mais dès la première l'humour et la lucidité de la critique de Daumal sur les artistes, les philosophes, les mathématiciens, les religieux fait mouche.

Annotation :

13/04/2022
Une pièce qui porte bien son nom. Un misogyne et une misanthrope, malgré et aussi à cause de leur posture, se découvrent une attirance mutuelle et apprennent à s'apprivoiser.

Annotation :

11/04/2022
Douze arguments métaphysiques sur l'impossibilité logique d'un Dieu infiniment bon et puissant, à travers lacritique des hypothèses d'un Dieu créateur , d'un Dieu gouverneur et d'un Dieu justicier.
Les arguments sur le Dieu créateur m'ont paru assez discutables, mais ceux concernant le gouverneur et le justicier sont à ma connaissance imparables et imparés : argument du mal, de la contradiction entre la stature de gouverneur et la perfection de la création ou encore l'argument de l'immoralité du châtiment divin.

Annotation :

11/04/2022
Pas forcément le meilleur de Yu Hua, mais toujours une dénonciation féroce, derrière la précision du conteur, des turpitudes de la vie des petites gens en Chine. Les autres romans de l'auteur explorant plutôt l'époque de la Révolution culturelle et de ses suites, Le Septième Jour est au contraire une plongée dans la Chine moderne, et les dérives de son système pas vraiment "populaire".

Annotation :

10/04/2022
La seule tragédie - en vers - de Marivaux.
Belle discussion sur les relations de pouvoir entre influence, suzeraineté de fait, loyauté, prestige et souveraineté Et bien sûr, le sort des femmes prises dans le piège de ce système de loyautés.
Dommage que la toute fin tombe un peu à plat et manque un peu de dimension tragique

Annotation :

08/04/2022
Comédie où Arlequin, en plus de ses pitreries, se trouve au milieu d'un drame amoureux à la Marivaux : capturé par une sorcière (la Fée) déjà engagée par ailleurs, il trouve l'amour auprès d'une bergère, qui elle-même découvre le vrai amour avec Arlequin, alors qu'elle-même était engagée auprès d'un berger.