Films découverts en 2023

Dans cette liste je répertorie tous les films que j'ai découvert pour la première fois en 2023.

C'est donc un pur mémo personnel qui n'a donc aucun intérêt à être rendu public et devrait mieux figuré en liste privée. Mais que voulez vous, j'adore étaler ma vie culturelle aux yeux de ...

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Liste de

89 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 3 mois

Les Banshees d'Inisherin
7.2

Les Banshees d'Inisherin (2022)

The Banshees of Inisherin

1 h 54 min. Sortie : 28 décembre 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Martin McDonagh

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

La soixantaine déjà bien entamée, Colm en a marre d'attendre la mort sur sa petite île irlandaise. Il décide donc de couper les ponts avec son ami de toujours et ses conversations sans intérêt, afin de se consacrer pleinement à la composition musicale, seul moyen pour lui de laisser une trace de son passage sur terre. L'idée était magnifique, mais passé les excellentes 20 premières minutes, le film donne déjà l'impression de ne plus rien avoir à dire. McDonagh tentera par la suite de rajouter un semblant d'enjeu et de progression dramatique avec l'irruption de ce grotesque "découpage de doigts", mais cela ne suffira pas à masquer la vacuité d'un récit trois fois trop long pour le peu ce qu'il avait finalement nous à raconter. Alors ok, y a deux trois échanges assez rigolos, les acteurs sont convaincant, l'âpreté des paysages insuffle une atmosphère que peine à instaurer la mise en scène très plan-plan de McDonagh et on s'ennuie pas trop vu qu'on est toujours dans l'attente que quelque chose de grave arrive. Mais franchement, 2h pour ça ?

Avatar - La Voie de l'eau
6.7

Avatar - La Voie de l'eau (2022)

Avatar: The Way of Water

3 h 12 min. Sortie : 14 décembre 2022 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de James Cameron

Alfred Tordu a mis 5/10 et a écrit une critique.

Rien à foutre
6.3

Rien à foutre (2021)

1 h 55 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Emmanuel Marre et Julie Lecoustre

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Reprenant la forme épurée d'un épisode de Strip-Tease, les deux réalisateurs captent avec une justesse rare, le quotidien de Cassandre, jeune hôtesse de l'air vivant au rythme irrégulier des vols sur lesquelles elle officie et qui ne lui laisse au final que de rares moments de vie dans des espaces de temps et de lieux complètement quadrillés, dans lesquelles elle ne peut tisser que de courtes relations sans lendemain.

Une existence chaotique et marginale qu'elle semble subir avec une relative indifférence. Se laissant simplement porter par le courant de son emploi du temps infernal, comme pour oublier les fêlures d'un lourd passé qui ne sera pleinement exposé que lors de son retour dans le foyer familial. A ce titre, cette seconde partie occasionne les meilleurs moments du long-métrage, tant elle permet à Cassandre de se reconnecter avec ses proches, prendre conscience du décalage qui s'est instauré avec eux du fait de ce mode de vie hors du commun, ou de régler certaines choses laissées en suspens pour retrouver l'ambition qui lui faisait jusque-là cruellement défaut.

Mais cet espoir d'heureux dénouement sera vite contre-balancé par la dernière séquence, laissant suggérer qu'en troquant sa compagnie Low Cost contre les prestigieux apparts d'Emirate Airlines, Cassandre ne faisait que se condamner une nouvelle fois à une existence encore plus aliénante et quadrillée de toutes parts. Comme si sa seule prescriptive d'avenir ne se résumait finalement qu'à cela.

Chantons sous la pluie
8.1

Chantons sous la pluie (1952)

Singin' in the Rain

1 h 43 min. Sortie : 11 septembre 1953 (France). Comédie, Comédie musicale, Romance

Film de Stanley Donen et Gene Kelly

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Toujours pas friand des codes récurrents dans les comédies musicales hollywoodiennes, surtout celles de ces années-là. Que se soit au niveau de l'humour, des personnages stéréotypés, de l'interprétation hyper théâtrale des comédiens, ou des nombreux numéros musicaux pas toujours justifiés et systématiquement filmés de manière statique, afin de laisser la part belle à des chorégraphies élaborées, mais qui ne me font ni chaud ni froid.

Pourtant, sous ces apparats de musical calibré pour le grand public, Chantons sous la Pluie raconte avec pertinence le douloureux passage au cinéma parlant pour toute une génération d'acteurs, obligés de s'adapter à de nouvelles contraintes techniques limitant considérablement leur jeu et faisant transparaître des défauts jusque-là imperceptibles. Et c'est sous cet angle que la comédie musicale prend alors tout son sens, tant elle permet aux personnages comme aux vrais comédiens du vrai long-métrage, de retrouver la liberté de jeu et de mouvement du cinéma muet.

Unicorn Wars
6.6

Unicorn Wars (2022)

1 h 32 min. Sortie : 28 décembre 2022 (France). Animation, Action, Comédie

Long-métrage d'animation de Alberto Vázquez

Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

5ans après le formidable Psiconautas, Alberto Vasquez revient avec une nouvelle fable animée sur la masculinité toxique, à travers la tragique destinée d'une division de soldats bisounours (au sens propre du terme), contrains par endoctrinement militaire, de réfréner leur naturel pétri d'amour, d'empathie et de tendresse, pour devenir des machines sanguinaires à la solde d'une guerre "sainte", toujours prompte à justifier l'injustifiable.

Le discours n'est pas nouveau et a déjà pris forme dans bien d'autres grandes œuvres du genre, ne serait ce que celles explicitement citées par le long-métrage lui-même comme Full Metal Jacket ou Apocalypse Now. Mais difficile de rester insensible à l'approche poétique de Vasquez. Faisant fi des conventions narratives habituelles, le réalisateur développe un récit décousu mettant l'accent sur la psychologie des personnages, ce par le biais d'une mise en scène extrêmement sensitive, jouant avec toutes les excentricités permises par l'animation.

La force du long-métrage réside également dans sa foisonnante direction artistique, faisant cohabiter plusieurs styles antinomiques au sein du même univers : le cartoon coloré pour les oursons, un dessin plus réaliste pour la jungle, ainsi qu'une iconographie chrétienne pour le monde des Licornes et le peuple simien. Cette diversité stylistique permet de représenter visuellement l’altérité entre les protagonistes, l'environnement dans lequel ils évoluent et les peuples contre lesquels ils luttent. Soulignant ainsi leur incapacité à comprendre l'autre et a appréhender un environnement qui leur est inconnu, ce que finira par accomplir Dodu, seul personnage à n'avoir jamais renié sa sensibilité.

Aussi, contrairement à ce que nous laisserait entendre certaines blagues homophobes faciles dont le film aurait clairement pu se passer, Unicorn Wars fait bel et bien la part belle à une certaine sensibilité masculine, jugée ici comme salutaire face à un virilisme autodestructeur. Un message louable qui résonne forcément avec notre époque contemporaine.

Kung-Fu Zohra
4.9

Kung-Fu Zohra (2022)

1 h 38 min. Sortie : 9 mars 2022. Drame, Arts martiaux

Film de Mabrouk el Mechri

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Transformer un récit digne d'un drame social en une comédie d'arts martiaux, dans le fond pourquoi pas ? Dupontel a bien bâtit une carrière sur une démarche assez similaire. Le souci, c'est que le kung-fu met très longtemps à pointer le bout de son nez et au final, on assiste bel et bien à un drame social durant les trois-quarts du long-métrage. Le film tente sérieusement de traiter le sujet des violences conjugales et le fait comme un gros bourrin, à grands renforts de clichés malaisants, sans jamais rendre compte des mécanismes à l’œuvre dans ce genre de situations abominables.

Kung-Fu Zohra est donc un très mauvais film sur les violences conjugales, en plus d'être une comédie d'arts martiaux chiante, jamais drôle, mal rythmé et visuellement immonde ; qui n'a pour lui que quelques chouettes scènes de cascades, malheureusement toutes condensées dans les toutes dernières minutes.

O'Brother
7.2

O'Brother (2000)

O Brother, Where Art Thou?

1 h 46 min. Sortie : 30 août 2000 (France). Comédie, Aventure, Road movie

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Décidément entre moi les Coens, soit ça passe, soit ça casse. Manque de pot ici, je n'ai pas vu l'intérêt de cette adaptation (partielle) de l'Odyssée d'Homère dans l'Amérique des années 30. D'autant que l'humour, les personnages et leurs pérégrinations m'ont laissé complètement de marbre.

Terrifier 2
5.8

Terrifier 2 (2022)

2 h 20 min. Sortie : 11 janvier 2023 (France). Épouvante-Horreur

Film de Damien Leone

Alfred Tordu a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une pure comédie horrifique dans la droite lignée des premiers films de Peter Jackson. Jouissivement gore et étonnamment bien foutu dans son esthétique 80's et ses effets spéciaux old school. Après, si on jubile à chaque apparition du clown tueur, on s'emmerde sec dès que celui-ci sort de l'écran. Bien que jouant la carte du mystère et du surréalisme, le scénario et ses personnages stéréotypés n'ont que peu d'intérêt. Mais le film vaut clairement le coup d'oeil pour la savoureuse pantomime de son héros, ainsi que la violence absurde avec laquelle il commet ses méfaits.

La Reine des Neiges II
5.8

La Reine des Neiges II (2019)

Frozen II

1 h 43 min. Sortie : 20 novembre 2019 (France). Comédie musicale, Fantastique, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Assurément le pire Disney que j'ai vu de toute ma vie ! Pourtant, cette intrigue sous fond de critique du colonialisme pouvait apporter quelque chose de potentiellement plus intéressant que le premier volet (ce qui n'était pas forcément bien difficile). Sauf que ce sujet n'est jamais réellement traité et fait plus office de sous-texte rajouté à la dernière minute, afin d'arborer une image progressiste de façade auprès de tous les Disney-zouzs qui défendront le film bec et ongles sur les réseaux sociaux.

L'histoire qui est déjà d'une pauvreté scénaristique aberrante, met en plus un temps fou à se mettre en route, tout en étant régulièrement mit en pause par des sous-arcs inintéressants, prétextes à de nombreux gags poussifs et autres numéros musicaux hors sujets.

Bien-sûr, l'animation est une nouvelle fois irréprochable et il subsiste quelques séquences notables, notamment LE grand moment de bravoure d'Elsa et la chanson qui l'accompagne. Mais cela n'est jamais corrélé à une intrigue digne de ce nom, du développement de personnages ou une quelconque profondeur thématique ; ça n'est jamais rien de plus qu'un cache-misère dissimulant mal la vacuité d'un produit bancal fait uniquement pour capitaliser sur sa fructueuse licence. Rien de plus à en tirer.

Mean Streets
7.1

Mean Streets (1973)

1 h 52 min. Sortie : 12 mai 1976 (France). Policier, Drame

Film de Martin Scorsese

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Je le vois un peu comme le brouillon des Affranchis. Très influencé par la Nouvelle Vague française. On y sent déjà ma volonté de dépeindre l'univers mafieux avec authenticité et sans manichéisme. Malheureusement, l'ensemble demeure beaucoup moins maitrisé, surtout d'un point de vue dramaturgique. Le faible budget et l'absence de Thelma Schoonmaker au montage se font cruellement sentir et même si la réalisation ne manque pas d'audace, le résultat transpire pas mal le film d'étudiant amateur.

The Game
7.1

The Game (1997)

2 h 08 min. Sortie : 5 novembre 1997 (France). Thriller

Film de David Fincher

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Fincher tire de son excellent concept un thriller paranoïaque que l'on suit avec attention, en doutant constamment de tout et de tout le monde. A l'instar du personnage principal, on se laisse facilement porté par le récit et sa trépidante mise en scène, mais dommage que le voyage ne débouche finalement sur pas grand chose de très intéressant.

Interdit aux chiens et aux Italiens
7

Interdit aux chiens et aux Italiens (2022)

1 h 11 min. Sortie : 25 janvier 2023. Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Alain Ughetto

Alfred Tordu a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Assez émouvant de voir le réalisateur utiliser une animation en stop-motion 100% artisanale pour redonner vie à sa lointaine famille italienne qu'il n'a jamais connue et avec laquelle il peut librement interagir dans des décors faits de brique et de brocs. A mi-chemin entre la fiction et le documentaire biographique, la démarche singulière justifierait à elle seule le visionnage du long-métrage. Mais le film vaut également le coup d'oeil pour l'histoire de cette famille modeste, fortement impactée par le contexte sociétal de leur temps (pauvreté des campagnes italiennes, montée du fascisme, guerres meurtrières, occupation allemande...) et permettant de mettre en lumière l'histoire plus large d'une immigration italienne rarement abordé au cinéma malgré son importance dans le développement industriel de la France.

TÁR
6.7

TÁR (2022)

2 h 38 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Drame, Musique

Film de Todd Field

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Déjà, je trouve ça moralement très douteux de présenter un des rares personnages de "cheffe d'orchestre" dans une fiction comme une agresseuse sexuelle. Ça donne le sentiment que le réalisateur nierait les rouages du patriarcat, en affirmant qu'une femme pourrait très bien commettre les mêmes abus qu'un homme si elle se retrouverait à la même position de pouvoir que lui.

Mais le gros problème du film, c'est qu'il ne s'attarde même pas sur les mécanismes de domination permettant à Lydia Tàr d'assoir son emprise sur ses victimes. Tous ses méfaits sont soigneusement éludés pour ne nous laisser que l'image d'une artiste talentueuse au caractère bien trempé, qu'on nous force à prendre d'empathie, sous prétexte qu'elle serait rongée par la culpabilité et que le scandale lui coûterait sa carrière. Et encore, elle arrive quand même à retrouver un taff en Asie pour, excusez du peu, la reprise orchestrale d'une OST de jeu vidéo pour un important spectacle musical. Franchement, on a connu pire comme chute professionnelle non ?

La démarche du projet m'apparaît donc non seulement abjecte, mais surtout, complètement foiré, tant la mise en scène froide de Todd Field et ses symboliques cryptiques, nous mettent toujours à distance de son héroïne. Résultat, 2h38 de séquences redondantes ne racontant au final pas grand-chose de très intéressant et dont seule la performance notable de Cate Blanchett nous restera durablement en tête.

La Grande Magie
5.4

La Grande Magie (2022)

1 h 50 min. Sortie : 8 février 2023. Comédie dramatique, Musique

Film de Noémie Lvovsky

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Vu complètement au pif sans rien connaître du projet. Dans ces conditions, le film était plutôt une bonne surprise, même si je pense que les meilleures idées viennent de la pièce, notamment le rapport qu'entretient le héros avec la magie et qui évoluera au fur et à mesure du récit. Devenant progressivement une croyance aveugle dans laquelle il s'enfermera, pour le meilleur, comme pour le pire.

Dommage que le film soit un poil trop longuet, avec un gros ventre mou au milieu, laissant la part belle à une sous-intrigue assez extérieure à l'histoire et qui aurait pu facilement être dégagé du reste. Mais l'ensemble est assez rigolo, les comédiens se donnent à fond et malgré le faible budget, la théâtralité de la mise en scène, couplée aux nombreux moments musicaux du récit ; instaurent une ambiance de conte féerique très plaisante.

Babylon
7.3

Babylon (2022)

3 h 09 min. Sortie : 18 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Historique

Film de Damien Chazelle

Alfred Tordu a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Que ceux qui craignaient un énième rise & fall taillé pour les oscars se rassurent. Le dernier chef d’œuvre de Damien Chazelle se révèle beaucoup moins conventionnel qu'il n'en a l'air.

Contrairement à la plupart des films du même genre, les protagonistes ne sont cette fois pas les acteurs de leur propre déchéance. Ils ne font que subir le chamboulement d'une industrie hollywoodienne en pleine mutation depuis l'arrivée de la captation sonore, imposant à des artistes décadents issus du music-all, une discipline de travail beaucoup plus rigoureuse, ainsi qu'une ouverture vers un nouveau public de bourgeois voyant d'un mauvais œil le mode de vie débauché de ces starlettes du muet. Dès lors, leur personnalité atypique qui était jusque-là un atout essentiel, devient brutalement une tare à corriger au plus vite pour perdurer dans le milieu.

Après seulement 3 films. Chazelle nous livre déjà un brillant film testament dans lequel il questionne son statut d'artiste, se demandant ce qu'il adviendra de son œuvre lorsque celle-ci ne sera plus en phase avec son temps. Le réalisateur rappelle ainsi que chaque long-métrage est le produit d'une époque, d'un système de production découlant lui-même d'un état d'esprit particulier voué à s'estomper un jour où l'autre. Que le cinéma dépasse les individualités de ceux qui le font vivre et que, lui seul, survira aux affres du temps qui passe en s'adaptant aux évolutions techniques et sociétales de l'histoire.

Un constat amer, rendu d'autant plus pertinent par l'approche de Damien Chazelle, s'évertuant à restituer le contexte dans lequel prend place le récit, afin que cette bascule vers une nouvelle ère soit aussi palpable pour nous qu'elle ne l'ait pour les personnages. Le tout évidemment emballé dans une gigantesque comédie populaire à la mise en scène baroque, et dont l'humour trash renoue avec l'esprit du muet burlesque des années 10 tant vanté par le long-métrage.

Je n'avais pas vu un spectacle de 3h aussi bien rythmé, drôle et profond depuis Le Loup de Wall Street en 2013. Si vous avez encore l'occasion de le voir en salle, n'hésitez pas une seule seconde. Ce film ne mérite pas les critiques injustes que j'ai pu lire à son sujet et encore moins le four monumental qu'il s'est tapé aux USA.

Kramer contre Kramer
7.2

Kramer contre Kramer (1979)

Kramer vs. Kramer

1 h 45 min. Sortie : 7 février 1980 (France). Drame

Film de Robert Benton

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Même si on adopte pleinement le point de vue du mari pour qui l'on se prend réellement d'affection, le long-métrage ne cache pas non plus le connard qu'il a pu être avant sa séparation, vis à vis de son fils dont il s'occupait à peine, ou de sa femme dont il négligeait la souffrance. Cette dernière, sublimement incarnée par Meryl Streep, n'est d'ailleurs jamais diabolisée par le scénario, et l'on comprend autant son ressenti que celui du personnage principal. Le traitement réaliste du sujet dénué de tout manichéisme, constitue l'une des grandes forces d'un film très bien écrit qui, à travers une banale histoire de divorce, devient un témoin important des évolutions matrimoniales de son époque.

Seules les bêtes
6.8

Seules les bêtes (2019)

1 h 57 min. Sortie : 4 décembre 2019. Drame, Thriller, Policier

Film de Dominik Moll

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

L'idée principale est absolument fantastique, mais pour moi ça ne fonctionne pas du tout. La narration du film impliquait un changement de genre et de registre à chaque changement de point de vue, ce qui n'est jamais opéré. Tout est constamment écrit et réalisé comme un thriller pesant full premier degré alors que plus l'intrigue avance, plus elle sombre dans un grotesque digne d'un vaudeville français ou d'une comédie noire des Frères Coens. Et si Dominik Moll n'avait pas autant prit son histoire au sérieux, peut-être alors lui aurait-il rendue davantage justice.

A Serious Man
6.6

A Serious Man (2009)

1 h 46 min. Sortie : 20 janvier 2010 (France). Comédie dramatique

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Un gentil prof de maths juif, bon sous tous rapports,, remet progressivement en cause sa foi indéfectible dans le judaïsme à force d'être confronté à des avalanches d'emmerdes qui ne cessent de s'aggraver au cours du récit. L'humour tire son efficacité de l'amoncellement de mésaventures ubuesques vu par le prisme du personnage principal, convaincu que le sort s'acharne sur sa gueule et qui désespère d'en comprendre la raison, lui qui semble être le seul de son entourage à respecter les préceptes de sa religion. A Serious Man est un des mal-aimés des Frères Coen, qui peut désarçonner au premier abord, mais se révèle sur la longueur, d'une intelligence et d'une finesse d'écriture absolument exceptionnelles.

Hitler... connais pas
7.2

Hitler... connais pas (1963)

1 h 28 min. Sortie : 25 juillet 1963 (France).

Documentaire de Bertrand Blier

Alfred Tordu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

5 ans avant les évènements de Mai 68, Betrand Blier faisait déjà le portrait de cette génération d'après guerre sur le point d'exploser, ce à travers les interviews entrecroisées d'une dizaine de baby-boomers issus de tous horizons.

Le réalisateur s'amuse à faire résonner entre eux les témoignages de ses intervenants, que ce soit en les enchaînant, en les superposant, ou en manipulant les images pour donner l'illusion qu'un intervenant réagit physiquement aux paroles de l'autre. Non content de dynamiter l'austérité apparente du dispositif et de donner un rythme du rythme au long-métrage, ce remarquable travail de montage permet également de construire des ponts entre les vécus de ces jeunes parfois radicalement opposés, mais bien souvent réunis par des angoisses, des colères, des plaisirs ou des aspirations communes.

Blier aboutit ainsi à une représentation tout en nuance de ce à quoi on pu ressembler nos grands-parents dans leurs jeunes années et c'est terriblement plaisant de la redécouvrir 60ans plus tard.

The Fabelmans
7.3

The Fabelmans (2022)

2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic

Film de Steven Spielberg

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Tout bon fan de Steven Spielberg ne peut qu’éprouver un bonheur immense à voir son cinéaste préféré découvrir devant ses yeux le pouvoir des images, apprendre la manière de les concevoir, observer la réaction qu'elle suscite sur le public et comprendre comment s'en servir comme redoutable moyen d'expression artistique. Mais il y a tout de même toujours quelque chose d'assez gênant à voir un réalisateur façonner ainsi sa propre légende, surtout quand celui-ci ne tarit pas d'éloges sur son propre travail. Difficile par exemple de croire que ses premiers courts-métrages réalisés entre 12 et 18 ans étaient déjà de petits chefs d’œuvres débordant de maîtrise alors que, ce qui est attendrissant dans les premiers travaux des cinéastes légendaires, c'est justement d'y déceler les quelques éclairs de génie, noyés sous une tonne de défauts dû au manque d’expérience.

Fort heureusement, le véritable intérêt de cette autobiographie fabulée ne se trouve pas là. Car en s'attardant à ce point sur la séparation de ses parents, le drame de son enfance, événement matriciel de toute son œuvre, Spielberg fait ce qu'il n'avait jusqu'ici effectué que de manière indirecte ou inconsciente. Il utilise son art comme catharsis à ses vieux traumas, faire la paix avec son passé, et plus intimement avec toutes les personnes qui lui sont chères et qu'il a l'impression d'avoir pu blesser durant sa jeunesse.

Le véritable intérêt de The Fablemans n'est donc pas tant de suivre le parcours du jeune Spielberg, mais bien d'observer la manière qu'il a de le raconter, ce qu'il choisit d'y omettre ou d'y rajouter et qu'est ce que ces choix narratifs disent sur le regard que porte le cinéaste sur sa propre histoire.

Et étant intimement habité par son sujet, il sait précisément comment mettre en scène ces moments de vie réels ou fantasmés, afin d'en ressortir toute l'émotion et le sens qu'ils revêtent à ses yeux. Sublimant par la même ce qui n'est en soit, rien d'autre qu'une histoire de famille assez banale, portés par des personnages très caricaturaux et au scénario hyper balourd, surlignant au marqueur un propos méta-textuel que la réalisation à elle seule racontait déjà parfaitement.

Saint Omer
6.3

Saint Omer (2022)

2 h 03 min. Sortie : 23 novembre 2022. Drame

Film de Alice Diop

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Sordide affaire d'infanticide que la réalisatrice Alice Diop choisit de raconter uniquement par le biais de son procès. Procès auquel elle a elle-même assisté et dont elle restitue le contenu des plaidoyers, mais aussi la teneur des échanges, l'ambiance dans la salle et le comportement de tous ceux amenés à comparaître.

La démarche n'est pas sans rappeler celle de La Fille au Bracelet ou des Choses Humaines, deux films français sortis entre 2020 et 2021. A la différence qu'ici, la culpabilité de l'accusée ne fait aucun doute. Le spectateur n'est donc pas invité à faire son propre jugement, mais à tenter de comprendre les raisons ayant poussées Laurence, une jeune universitaire prometteuse à abandonner son enfant sur une plage en pleine montée de la marée.

Le film doit énormément à la performance de Guslagie Malanda , campant avec brio une meurtrière au visage impassible, et dont le récit incohérent jonché de propos irrationnels, contraste fortement avec son apparente sérénité, la richesse de son vocabulaire ou sa diction absolument parfaite. Laurence ne correspond pas au cliché de la meurtrière psychotique et, au fil des témoignages, il se dessine davantage le portrait d'une femme complexe, victime de bien des maux et dont Rama (avatar d'Alice Diop) ne peut s'empêcher d'y projeter son propre parcours, ainsi que ses propres névroses vis à vis de sa future maternité.

C'est là que réside le cœur émotionnel de Saint Omer et le plus impressionnant, c'est que tout ceci se développe dans le cadre rigide du procès, presque exclusivement par la subtilité des dialogues, le jeu des comédiens ou les raccords caméra au montage.

Crazy Bear
4.9

Crazy Bear (2023)

Cocaine Bear

1 h 35 min. Sortie : 15 mars 2023 (France). Comédie, Thriller, Policier

Film de Elizabeth Banks

Alfred Tordu a mis 2/10.

Annotation :

Y a clairement tromperie sur la marchandise. La promo nous vendait uniquement la réincarnation oursinière de Pierre Palmade coquée jusqu'au museau et massacrant des randonneurs imprudents. Mais tel Kangourou Jack sortit 20ans plus tôt, le film préfère se focaliser sur une ribambelle de personnages inintéressants, chacun réduit à un running gag répété en boucle sans jamais déclenché un seul éclat de rire.

L'ours est finalement assez peu présent sur ces 1h30 de vide intersidéral et ses rares apparitions sont bien décevantes. La faute à une modélisation complètement foirée qui n'assume même pas son parti prit cartoonesque et reste limitée par une animation trop réaliste, ne donnant jamais suffisamment d'expressivité à l'animal pour qu'on puisse le sentir réellement shooté à la poudre de perlinpinpin.

On sent également que le long-métrage voudrait lorgner dans la parodie de slasher 80's, mais cette tentative se limite à quelques pitoyables jump-scares, couplée à l'utilisation de musique "horrifique" pour accompagner les apparitions de l'ours. Du reste, la réa est au ras des pâquerettes et malgré la présence de titres iconiques des années 80 dans la BO, rien ne donne l'impression que le film se déroulerait à cette époque. Surtout pas cette photo insipide, digne des pires publicités pour Center Parks.

My Left Foot
7.3

My Left Foot (1989)

My Left Foot: The Story of Christy Brown

1 h 43 min. Sortie : 4 avril 1990 (France). Biopic, Drame

Film de Jim Sheridan

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Biopic académique, chiant et misérabiliste, fait uniquement pour glaner baftas et oscars. En soit le film n'a aucun intérêt et repose entièrement sur la performance de Daniel Day-Lewis qui s'est donné corps et âme sur ce rôle, au point de rester en fauteuil roulant durant tout le tournage. Plus jeune, sa prestation m'aurait peut-être davantage impressionné, mais aujourd'hui, j'ai du mal à y voir autre chose qu'un mec valide singeant la gestuelle d'une personne atteinte de paralysie cérébrale, gesticulant à outrance pour nous faire croire que chacune de ses actions serait une souffrance alors qu'il n'en est rien.

Mon crime
6.1

Mon crime (2022)

1 h 42 min. Sortie : 8 mars 2023. Comédie, Policier

Film de François Ozon

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Superbe comédie de boulevard pastichant à merveille le cinéma de papa des années 30-40. Je vois déjà certains pisse-froids critiquer le jeu théâtral des comédiens, oubliant que la théâtralité assumée du long-métrage en constitue sa principale force, et qu'un jeu plus naturel desservirait grandement l’efficacité des dialogues ainsi que le tempo comique du scénario.

Certes, les deux premiers rôles féminins sont peut-être un chouia mécanique dans leurs interprétations, mais celles-ci sont largement compensées par la myriade de seconds couteaux tous plus excellents les uns que les autres. Mention spéciale à Fabrice Luchini et la légendaire Isabelle Huppert dans un fabuleux contre emploi.

Maintenant, le fond idéologique de "Mon Crime" pose tout de même question. Même si le film dépeint ses deux héroïnes comme victimes d'une société patriarcale les incitant à faire preuve de fourberie pour inverser le rapport de force, la seconde partie tend à montrer les dérives d'une trop grande sacralisation la souffrance féminine. Un parti prit qui n'est clairement pas anodin à une époque comme la nôtre.

Heureusement que c'est fait avec suffisamment de malice et d'ingéniosité pour ne pas être trop dérangeant.

Ma femme est une actrice
5.9

Ma femme est une actrice (2001)

1 h 35 min. Sortie : 14 novembre 2001 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Yvan Attal

Alfred Tordu a mis 6/10.

Annotation :

Sympathique comédie sans prétention, remplie de bonnes idées mais assez oubliable. Son principal intérêt sera de mettre en valeur le talent inestimable de la splendide Charlotte Gainsbourg.

Clothilde dans l'alliance

Clothilde dans l'alliance (2023)

Clothilde dans l'alliance

1 h 35 min. Sortie : 13 mars 2023. Politique, Portrait, Société

Documentaire de Simon Baïchou-Rose et Antoine Personnaz

Alfred Tordu a mis 6/10 et a écrit une critique.

Bonne conduite
6

Bonne conduite (2023)

1 h 36 min. Sortie : 29 mars 2023. Comédie, Thriller, Policier

Film de Jonathan Barré

Alfred Tordu a mis 3/10.

Annotation :

Première comédie de Jonathan Barré écrite sans ses deux acolytes du Palmashow et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bougre est meilleur réalisateur que scénariste.

On sent qu'il souhaiterait être dans le sillage d'un Edgard Wright avec un film délirant, très référencé mais fait sérieusement, avec une certaine teneur dramatique. Mais alors RIEN ne fonctionne. Le rythme est pataud, les gags pas drôles, les protagonistes font trop "personnages de sketchs" pour être réellement intéressants et surtout, l'intrigue ne va nulle part. Barré n'a tellement rien à raconter qu'il se voit obligé de ralentir l'enquête par les pitreries lourdingues du Palmashow et de greffer du trafic de drogues à l'histoire pour atteindre les 90minutes règlementaires.

Tout n'est pas non plus à jeter. Les acteurs se font plaisir. La musique est sympa. La mise en scène tient la route, surtout dans les rares scènes d'action. Y a quelques gags qui m'ont fait un peu sourire et comme le film joue énormément sur le comique de répétition, certaines blagues ont finit par m'avoir au bout de la 100ème fois. Mais le résultat est tout de même sacrément médiocre, surtout par rapport à ce qu'à pu pondre le réal auparavant.

Tetris
6.7

Tetris (2023)

1 h 58 min. Sortie : 31 mars 2023. Biopic, Drame, Historique

Film de Jon S. Baird

Alfred Tordu a mis 5/10.

Annotation :

Difficile d'être 100% raté lorsqu'on a une histoire si passionnante à raconter. Dommage que le réalisateur ne soit pas parvenu à la transcender pour en faire autre chose qu'un téléfilm gros budget. Le long-métrage a beau revêtir les apparts du film d'espionnage en territoire soviétique par sa musique, son méchant russe caricatural ou quelques effets de style propres au genre, cela reste de l'habillage cosmétique, au même titre que les séquences d'illustrations en pixel art. On en met parce que c'est joli, que c'est cohérent esthétiquement avec le sujet et probablement pour être mieux être référencé par l'algorithme d'Apple +, mais ça ne va guère plus loin que ça.

Globalement la mise en scène reste assez fonctionnelle et le film ne fait pas grand chose pour nous impliquer émotionnellement dans son récit. Les protagonistes sont sommairement exposés et leurs relations très peu développées, voire carrément inexistantes. A ce moment-là, quitte à seulement raconter la bataille pour les droits de Tetris sans réellement de plus valu filmique, un documentaire exhaustif aurait été je pense plus adapté.

Raya et le Dernier Dragon
6.3

Raya et le Dernier Dragon (2021)

Raya and the Last Dragon

1 h 47 min. Sortie : 4 juin 2021 (France). Aventure, Action, Comédie

Long-métrage d'animation de Don Hall, Carlos López Estrada, Paul Briggs et John Ripa

Alfred Tordu a mis 4/10.

Annotation :

Je pourrais répéter quasiment la même chose que pour Avalonia du même réalisateur, tant les deux œuvres partagent à la fois les mêmes défauts et les mêmes qualités.

N'étant pas un grand fan de films d'action hongkongais, ça ne me parle pas énormément, mais je reconnais que le genre est assez bien émulé. Que soit dans les mouvements de caméra, la musique, la manière de filmer et d'animer les combats au corps-à-corps ou tous ces petits effets de style utilisés à des moments opportuns. Rien que ce parti prit inédit chez le studio aux grandes oreilles, combiné à un univers de Fantasy inspiré de la mythologie asiatique, en font un long-métrage très original par rapport aux autres disneys.

Y a beaucoup de bonnes idées par-ci par-là, qu'elles soient esthétiques ou narratives. J'aime par exemple, le fait que les compagnons de route de Raya soient tous de fieffés filous et que tout ce beau monde doit apprendre à se se faire confiance pour réussir leur quête. C'est plutôt malin comme développement, en plus d'être complètement raccord avec le propos de fond.

Malheureusement, le rythme effréné du long-métrage, couplé à un traitement trop superficiel des personnages, font que les péripéties s'enchaînent à toute vitesse sans que nous n'ayons réellement le temps de les apprécier. De fait, on comprend ce que le film cherche à raconter, on voit l'aventure se dessiner pas à pas à l'écran, mais comme tout se fait dans la précipitation, de manière hyper programmatique, on ne parvient jamais à rentrer dedans.

Je verrai toujours vos visages
7.5

Je verrai toujours vos visages (2023)

1 h 58 min. Sortie : 29 mars 2023. Drame

Film de Jeanne Herry

Alfred Tordu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

A l'heure où la moitié de la population française se dit favorable à la peine de mort, ça fait plaisir de voir une telle ode à la justice réparatrice rencontrer son petit succès en salle.

Je verrais toujours vos visages raconte ainsi le fonctionnement d'une association à but non-lucrative, permettant à des victimes de viols, cambriolages ou agressions en tout genre, de rencontrer des détenus incarcérés pour des méfaits similaires, afin de donner la possibilité aux criminels de comprendre la gravité de leurs actes, aider les victimes à surmonter leur traumatisme, ou permettre à ces derniers une rencontre sécurisée avec leurs propres agresseurs après leur sortie de prison.

Le sujet laissait présager d'un film lourd et misérabiliste, or, c'est tout le contraire qui se produit. Malgré la teneur dramatique de l’ensemble, la réalisatrice s'autorise une certaine légèreté dans les conversations entre ses personnages, crédibilisant par la même la nature de leurs échanges et rendant de fait moins pesante la gravité générale du récit. Comme dans un film d'Eric Toledano & Olivier Nakache, les dialogues parviennent toujours à trouver le mot juste et la bonne formulation pour exprimer avec drôlerie, pertinence ou vérité, les sentiments complexes éprouvés par les protagonistes.

En outre, le dispositif filmique, très simple en apparence, met parfaitement en valeur les deux éléments fondamentaux du long-métrage que sont : La Parole et L'Ecoute. La réalisatrice peut alors capturer chaque détail corporel du personnage à l'écran, laissant entrevoir l'émotion que ce dernier aurait à prendre la parole ou à écouter celle de l'autre ; le moindre regard fuyant, le plus petit haussement d'épaule ou même un début de larmes coulant sur un visage pourtant remarquablement impassible. Mais aussi les sourires, les petits échanges anodins entre détenus et victimes, ou tout autre élément actant le rapprochement entre ces deux types d'individus ayant toutes les raisons de se détester mais qui, à force de converser, apprennent à se comprendre et à s'apprécier.

Ce souci du détail, couplé à la qualité d'écriture, ainsi qu'à l'exceptionnelle prestation des comédiens, tous littéralement habités par leur rôle, dégagent une puissante sensation d'authenticité rendant le film incroyablement juste et émouvant.

Alfred Tordu

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