MySpacecore revival : la nouvelle tendance du metalcore dissonant

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SeeYouSpaceCowboy sont clairement les tauliers du revival MySpacecore. La majorité des groupes qui ont cimenté la tendance font partie de leur entourage et SYSC a joué le rôle de structure centrale du mouvement avec un line-up qui ressemble davantage à celui d'un collectif que d'un groupe traditionnel.

Sur cet album qui compile toutes leurs compositions de 2017 à 2019 (ainsi que deux morceaux inédits), le groupe fait preuve d'une mentalité toute sasscore que n'aurait pas renié The Blood Brothers.
Le sasscore fut un mouvement bref du hardcore, en vogue au début des années 2000 et qui précéda et annonça le MySpace-core. Partageant avec ce dernier un chant maniéré et une sensibilité androgyne / LGBT-friendly, le sasscore conciliait des rythmes et des riffs dansants avec des structures ultra-chaotiques et changeantes. Le chant était particulièrement représentatif avec un cheveu sur la langue ou une façon enfantine de chanter.

Pas de doute, SYSC est en plein dans le cliché. Rien que le nom écrit sans espaces, référence à l'anime Cowboy Bebop, rappelle les (pires) heures de MySpace avec les Blessthefall ou iwrestledabearonce.

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Pourtant, c'est avec leur premier album que SYSC confirme vraiment les bases du revival MySpace-core. Ils ne sont ni les premiers à le faire, ni les plus virtuoses, mais leur visibilité bien plus consistante que celle des autres groupes contribue à faire de ce disque un point d'entrée évident pour la scène.

Tout y est réuni de façon claire : la dissonance est omniprésente (même si elle est moins utilisée que sur les compositions précédentes du groupe) et la frontière entre metalcore touffu et mathcore nerveux est à nouveau floutée dans un déluge d'intensité caractéristique.
L'attitude est confirmée avec des titres de morceaux interminables et une sensibilité pour les questions de genre (plusieurs membres du groupe se reconnaissent comme non-binaires). La posture politique du groupe s'ancre clairement dans le libertaire comme le définissent les millennials tardifs et les premiers de la génération Z (globalement celles et ceux né.e.s entre 1995 et 2000) et sera partagée par beaucoup d'autres groupes.

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Wristmeetrazor vient directement dans la même démarche que SYSC. Les deux groupes partagent même un membre, le batteur Bryan Posser.

Aussi évident que la construction du nom du groupe, la musique de Wristmeetrazor se retrouve à cette même intersection entre l'écorché et l'urgent. Frontal et bruyant, les bases sont clairement metalcore mais les délires stridents des guitares renvoient encore une fois au mathcore et les techniques vocales au screamo.
Encore une fois les titres ne trompent pas (à l'instar du cliché "XOXO (Love Letter From a Loaded Gun)") et les breaks hystériques viennent confirmer l'évidence.

Le groupe a bénéficié d'une bonne médiatisation underground et a permis de populariser plusieurs codes de la scène. Néanmoins, il fait partie pour moi des groupes les moins aboutis du style. Malgré de nombreuses bonnes idées, le groupe se perd dans ses idées et dans des gimmicks trop pompiers.

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Mais Wristmeetrazor n'est pas qu'un membre de la première heure de cette tendance. Le guitariste-chanteur n'est autre que Jonah Thorne, aka. Secondgradeknifefight et précurseur dans la scène avec son travail de design graphique sur les pochettes de Cauldron, SHAME ou le fameux split SGKF/SYSC. Et Bryan Posser ne fait pas du rab que dans SeeYouSpaceCowboy, mais aussi avec Inclination et SHAME.

Comme expliqué ci-dessus, "Misery Never Forgets", mélangeait maladroitement metalcore et screamo et peinait à proposer autre chose que la somme confuse de ses influences. Ce deuxième album s'avère bien plus cohérent et réfléchi. Penchant clairement du côté mélodique du style, "Replica of a Strange Love" multiplie les panic chords, les riffs empruntés au death metal mélodique, un chant saturé particulièrement criard et des breakdowns permanents. Parmi tous ces éléments, le groupe n'hésite jamais à avoir recours à des refrains en chant clair, comme sur "Anemic (The Same Six Words)" sans jamais tomber dans le sirupeux dispensable.

Avec ce disque, Wristmeetrazor se rapproche encore davantage de l'esprit et des sonorités "Scene" et notamment des groupes de feu le label Ferret Music. Alors que je ne suis pourtant pas du tout un client de "melocore"/"Scene-core", je trouve que Wristmeetrazor parvient à pousser le style à un nouveau niveau de maturité et de pertinence. C'est la force de tout ce renouveau, de prendre l'ancien, décrié et moqué, pour en faire quelque chose de plus abouti et de légitimer le style avec une meilleure recette.
La variété des compositions, la force des breakdowns et la justesse de la production (assurée par Isaac Hale de Knocked Loose) font de "Replica of a Strange Love" un album qui fera date dans le renouveau Scene si celui-ci s'avère perdurer.

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Letters to Catalonia fait aussi partie du cercle proche de SYSC. Jesse Price et Dominick Larocca (guitare et basse) ont fait partie des deux groupes notamment.

Letters to Catalonia est probablement mon groupe préféré de la scène.
La dimension mathcore / dissonante est toujours aussi présente mais LtC s'appuie davantage sur les scènes les plus amères et extrêmes du screamo comme l'emoviolence.
Furieux et désespéré, cet EP condense toute la fatalité, la hargne et l'impétuosité du mouvement qui nous intéresse. Les breaks et les crescendos sont particulièrement savoureux ici.

Et on n'oublie pas le traditionnel morceau au nom interminable : "If I hear one more flip flop outta you dude... I'm gonna throw up in my mouth"

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.gif from God compte dans ses rangs deux membres des exceptionnels Ostraca, figure ultra forte du screamo moderne.
Pourtant ce projet s'éloigne clairement de la musique émotive comme on la connaît pour aller lourdement taquiner les références MySpace.

Le bingo est très vite rempli : le nom ironique et alambiqué, les titres aux allures de chapitres entiers (mention spéciale à "Kevin Fell Down the Lube Well...The Perfect Trap...Gg Kevin"), le chaos stridant du mathcore et les élucubrations vocales ultra saturées.
Clairement le groupe que j'aime le moins du revival, trop peu inventif à mes oreilles.

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Pour ne pas déroger à la règle, Binary partage un membre (le bassiste Liam Coombe) avec SYSC.

Cet album n'est pas le plus orienté "MySpace-core revival" du groupe mais il en comporte déjà toutes les bases.
Le metalcore est couplé à l'emoviolence dans un écrin de dissonance, le chant est androgyne et les titres sont volubiles (mention spéciale à "This Song Title Used to Be a Phone Number").
Le son est toujours aussi dense et impitoyable avec des explosions de décibels particulièrement intenses.

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C'est surtout dans ce dernier EP que le groupe développe tout son génie et se rapproche du son des groupes cités précédemment.
L'emoviolence prend bien moins de place pour laisser s'exprimer le metalcore infernal et massif.
Pas une pause, pas une respiration, juste une longue déflagration chaotique et à l'amplitude effrayante. Cette sensation suffocante est renforcée par la place donnée à des basses graves qui agissent comme un subwoofer metalcore.

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Alors que la plupart des groupes a le séant entre les genres, les Callous Daoboys ont décidé d'aller à fond dans le mathcore.

Ça ne les empêche pas de mobiliser tout le nécessaire pour rejoindre le mouvement. Entre la posture rigolarde aux titres marrants ("Flip-Flops at a Funeral"), les gros déluges de larsens et l'attitude assurément impertinente, le groupe ne fait pas les choses à moitié.
Néanmoins, leur regard est également tourné vers le mathcore à l'ancienne avec les premiers Every Time I Die, Norma Jean ou The Chariot.

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Groupe marquant de la nouvelle vague de LIHC (Long Island Hardcore), Sanction propose un metalcore revêche et épileptique dans lequel tous nos ingrédients sont réunis.
La dissonance est omniprésente, l'amour pour les breaks et les ponts en mid-tempo est prégnant et on ressent une propension générale au boucan particulièrement jouissive.

L'ancrage dans la scène se ressent particulièrement sur les morceaux phares du disque, comme "Paralysis" et "Radial Lacerations".
Mais Sanction peut paraître moins référentiel que d'autres groupes cités ci-dessus. Néanmoins, aucun doute sur leur légitimité ici quand on lit leurs interviews et que le guitariste confesse que récemment le groupe s'inspire de plus en plus de Suicide Silence, Through the Eyes of the Dead ou d'autres groupes de la "early scene" comme All Shall Perish.
On sent également l'appétence du groupe pour la scène fin 90s / début 2000s de metallic hardcore bien crasseux.

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Bloodbather est probablement l'un des groupes les plus costauds et véhéments de la mouvance.

"Silence" est une tornade de bouts de verre et de clous rouillés, un hurlement grinçant en stéréo. Ce frappadingue pamphlet (non je n'ai pas honte d'avoir accolé ces deux mots incompatibles) se libère de l'engoncement des étiquettes pour naviguer entre les trois styles métalliques du -core. Clairement plus orienté metalcore, de nombreuses lignes vocales tirent vers le deathcore discret, tandis que l'omniprésence de la dissonance et des plans hystériques renvoient au mathcore.
Quelque part entre meth., Vein et Binary.

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Juste quand je vous dis que Bloodbather fait partie des groupes les plus méchants du mouvement, je tombe sur les grands malades de Mattachine qui repoussent encore les murs en matière de densité et de chaos.

Le groupe a été formé par plusieurs membres des exceptionnels Infant Island et de Black Matter Device, dans le but de faire un projet commun centré sur les thématiques d'homophobie et d'exclusion LGBT+ dans la scène hardcore.

Mathcore ultra nerveux et frontal, Mattachine y intègre également les autres -core habituels pour un cocktail bruitiste et ultra-agressif.
Malgré une approche thématique nécessaire (à noter que le bassiste est racisé, fait encore trop rare dans la scène), des paroles marquantes et un vrai projet musical, tout n'est pas mémorable sur cet EP de quatre titres.
Une fois le puissant morceau d'introduction passé, les trois titres suivants n'ajoutent pas grand chose de plus et ne parviennent pas à se hisser au niveau de décapage de "Sisyphus", dont le break est un véritable appel au meurtre.

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Là on est sur un cas d'école de la scène. Pas tant sur la musique que sur tout ce qui entoure le groupe.

Shame remplit bien évidemment toutes les cases musicalement avec des changements de rythme soudains, des "panic chords" omniprésents, des chuggs chuggs de guitare et un chant saturé incarné et écorché.

Mais du côté meta c'est un sans faute encore plus honorable.
- La pochette est un mélange entre Poison the Well et les premiers As I Lay Dying (design à la Jacob Bannon).
- L'artwork est d'ailleurs signé Jonah Thorne, aka. Secondgradeknifefight et membre de Wristmeetrazor.
- Ça tombe bien, le batteur n'est autre que Bryan Posser, membre de Wristmeetrazor, SYSC et Inclination.
- Les titres de morceaux sont longs et sophistiqués ("Despite Goodwill, Human Intimacy Cannot Occur Without Substantial Mutual Harm") ou humoristiques et sarcastiques "404 (dead and gone)".
- Les paroles sont edgy comme jamais et évoquent les déceptions amoureuses, les pensées suicidaires et globalement tout ce qui est dans le pré carré scene/emo : "i’ll never forget that look in your eye / when i told you i want to die. / can you still taste me?".
- La version physique n'est sortie qu'en cassette.
- Sur les réseaux, le groupe fait référence à l'album en enlevant les espaces du titre.
- Globalement dans les thématiques, la souffrance psychologique, les oxymores et la santé mentale sont des thèmes ultra récurrents : "love me, fuck you" ou "can you save me from you?".

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On ne va pas se mentir, si l'appartenance de Vein au MySpace-core revival n'est pas évidente, elle n'en est pas pour autant surprenante.

Le groupe de Boston a fait grand bruit en 2018 avec ce formidable brûlot qui avait surtout surpris par ses influences nu metal et metal alternatif.
Mais sous ces petites touches 90s, le fond de commerce de Vein est résolument connexe à celui des autres petits camarades précédemment cités.
Un metalcore crispé qui explose parfois en bulles mathcore avec des plans complètement déstructurés, ça ne vous rappelle rien ?
Même si les références sont bien moins tournées vers le MySpace du milieu 2000, la musique en garde clairement les stigmates.

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Là aussi, la filiation n'est pas si évidente car Code Orange s'est clairement émancipé de tout mouvement en faisant sa propre tambouille (et en rencontrant un énorme succès ce faisant).

Pourtant l'inclure ici tombe complètement sous le sens. Surtout avec cet album en particulier.
Les Pennsylvanien.ne.s y déploient un metalcore abrasif et dérangé qui emprunte certes largement au metal indus, mais qui garde tout de même un gros pied dans le hurlant et le déconstruit.

Trop disparate pour faire partie du mouvement de plein droit, mais suffisamment majeur et dissonant pour y être connecté et pour assurer une influence mutuelle.

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xRegressionsx est un cas particulier.
Le groupe s'auto-qualifie de "North East Edge Metal" et reprend en effet de nombreux codes du edge metal (metalcore assumant encore davantage sa proximité avec le metal extrême), mais ne pourrait y être cantonné.

Car les riffs dissonants, la passion pour le mid-tempo et la DA générale embaume le MySpacecore. Le groupe de Newcastle semble être exactement au milieu de l'influence des deux scènes.
Le doute n'est plus permis quand on voit leur pochette alternative pour cet EP, pastichant My Chemical Romance : https://www.instagram.com/p/CLmGo30gV_l/

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Hazing Over n'est autre que le nouveau nom de Shin Guard, valeur montante de la nouvelle scène screamo.
En changeant de nom, le groupe a également changé de style en adoptant un deathcore dissonant en hommage assumé aux groupes scene du milieu des années 2000.

En interview, le chanteur Jake Yencik avoue "I grew up listening to like, Suicide Silence, stuff like Chelsea Grin and those bands."
En effet, le deathcore de Hazing Over évoque clairement Job for a Cowboy ou Despised Icon. Sur le morceau "Jock", le groupe se fend même de synthés complètement scene.

Néanmoins, Hazing Over est loin d'être une resucée de l'âge d'or du deathcore. Le groupe dépoussière le genre et écarte les gimmicks qui ont mal vieilli (les pig squeals, les palm mute sur la corde grave et les "blergh" faciles) et ajoute beaucoup de variations et de textures avec l'influence conjointe du mathcore.

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Pour la partie Agent Mulder uniquement.

Le groupe canadien se situe du côté mathcore assumé du MySpace-core.
Le cahier des charges est encore coché : énergie adolescente, grands renforts de dissonance, changements de rythme intempestifs, attitude ironique et morceaux aux titres blagueurs.

On peut notamment citer le morceau "You Are So Robert DeNarrow Minded" ou "We Don't Want To Alarm Anybody, But Right Now... There's a Skeleton Inside of You!".
Mais le morceau qui incarne le mieux musicalement le style qui nous intéresse est le premier du split, "McDonalds, San Ysidro, 1984".

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Le ton est vite donné par le communiqué de presse, lorsque le groupe a signé sur Rude Records : "Formed in 2019, Graphic Nature have spent the last two years honing their sound and taking influences from their love of nu metal and early 2000’s metal-core era but adding their own contemporary approach and aggression".

Les fans des 2e et 3e Code Orange apprécieront ce metalcore hargneux, grinçant et lugubre.
Le morceau "Mortal Fear" témoigne des influences nu-metal du groupe, sans jamais se départir d'un amour éhonté pour la dissonance.

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Quelle merveilleuse époque on vit !
Une époque où on peut écouter autant de projets inspirés et intransigeants de metalcore réinsuffler de l'énergie dans des scènes de niche avec pertinence et modernité.

En l'occurrence Dying Wish fait dans l'edge metal suffocant et dissonant. Quelque part entre xElegyx et Mortality Rate, le groupe mené par l'extraordinaire chanteuse Emma Boster, utilise panic chords et riffs empruntés au melodeath pour construire un metalcore pugnace et acide.
On ressent aussi des influences scene, principalement sur le refrain en voix claire mélodique de "Autumn's Final Sun".

Un peu moins affilié à la scène qui nous intéresse ici, Dying Wish en utilise toutefois les codes pour explorer des styles connexes.

Serration est un peu plus lointain du MySpace-core, avec un metalcore gras et poisseux qui fait la part belle à une batterie ultra versatile et étouffante. Toutefois, on peut entendre pas mal de riffs dissonants et une sensibilité pas si lointaine, même si elle se rapproche davantage de Knocked Loose période "A Different Shade of Blue".

Annotation :

Dark Trail Records est déjà la maison de plusieurs groupes de MySpace-core, avec les Callous Daoboys mais aussi le premier split entre SeeYouSpaceCowboy et Secondgradeknifefight et d'autres projets adeptes des panic chords et d'une attitude sarcastique.

Pas étonnant donc, de voir un groupe au sobriquet aussi clair, sortir son premier album chez eux.
Si les mots collés ne vous avaient pas mis la puce à l'oreille, le premier morceau se chargera d'écarter le moindre doute. Chant clair sur arpèges menaçants et batterie martiale, qui mènent à l'explosion évidente de saturation et un déluge de changements rythmiques à deux guitares.

Pendant près de 40 minutes, l'album vogue entre les influences mathcore classiques (Converge et TDEP), le metalcore chaotique (Norma Jean, ETID) et le post-hardcore catchy à voix éraillé popularisé par MySpace.

Les questionnements existentiels des paroles, les leads mélodiques, le second chant typé sasscore et même un "BLEGH" lâché dans "Shortcuts to Hell" finissent de peindre le tableau.

Annotation :

Originaire de Savannah en Géorgie, long.way.down. est un de ces groupes qui revient émuler le son du metalcore strident et insolent de l'époque qui nous anime dans cette liste.
Dans le sillage assez évident de WristMeetRazor et SeeYouSpaceCowboy, long.way.down produit un EP de six titres sans un seul espace dans les titres et avec beaucoup d'irrévérence.

Personnellement, je trouve ça très itératif et ça n'apporte vraiment pas grand chose au mouvement. Les phases agressives sont assez molles, les moments d'ambiance pourraient être plus immersifs et tous les breaks ne sont pas réussis (même si celui de "a:eulogy:in:essence" est chouette).