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Musiques "expérimentales", musiques "nouvelles" : un poil de ludisme dans un monde de pédanterie intellectuelle

Avatar toma Uberwenig Liste de

25 albums

par toma Uberwenig

Souvent, "Musiques Nouvelles" est synonyme de partouze sonore déstructurée à odeur de free jazz de bas étage et de grands discours. La scène dite "expérimentale" des années 80 (voire avant, mais l'attitude générale se cristallise dans ces années là) à nos jours a été un territoire d'élitisme intellectuel, de musiques mues exclusivement par l'impératif de nouveauté au détriment de la qualité, et dissimulées sous des noms pédants et intellectualisants puant l'autosuffisance.

Mais contrairement à ce qu'une telle introduction pourrait laisser croire, en creusant dans ma mémoire usée, je vais tenter de proposer une sélection de quelques albums qui, outre le fait qu'ils pourraient constituer des points d'entrée vers une scène qui a l'air de déployer tous ses efforts pour fermer ses portes au profane, et élargir éventuellement le paysage sonore de certains animés de saine curiosité, ont croisé mon chemin perdu au milieu de nombreuses écoutes pénibles, décourageantes, et se sont avérés de rares oasis dans un désert d'esbrouffe pseudo créatrice.

(Oui, il y a un poil de rancoeur acide dans mon propos, mais non, ce n'est pas une revanche ni une leçon de savoir-écouter, mais juste une façon toute personnelle de ne pas oublier que malgré l'ambiance générale dans les festivals de musique nouvelles, malgré les partouzes sonores qui m'ont gâché maintes fois la possibilité de jouir de la créativité d'un artiste spécifique, c'est malgré tout une scène où tout peut arriver, y compris, fort heureusement, de bonnes choses.)

(comme j'ai bossé cette nuit et que je tombe de sommeil après quelques nuits de boulot, j'en appelle à l'indulgence de ceux qui tomberaient sur cette liste par erreur avant que je ne puisse m'en occuper vraiment, elle sera complétée et annotée soigneusement, promis)

NB : je m'arroge le droit d'inclure quelques outsiders qui ne font pas partie de cette scène à proprement parler, mais qui ont fait partie du parcours qui m'y a mené, ou qui m'a permis de m'en échapper, mais qui clairement, à titre personnel, font partie de la chose. Et comme ce sont des albums rien moins qu'indispensable, c'est sans honte ni remords que je me permets de le faire.
Oui, c'est comme ça.

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  • Gravity (1980)

    1980. Pop rock et jazz. 13 morceaux.

    Album de Fred Frith

    Guitariste improvisateur de renom, capable de beaucoup, y compris d'emmerder le monde avec des "klong klong" dissonants just for the sake of it, Frith prouve par cet album qu'il a la créativité chevillée au corps, qu'il aime la musique, le son dans son épaisseur, et que c'est avec une certaine candeur qu'il a décidé de visiter l'espace sonore, de l'explorer, de l'embrasser à bras-le-corps, d'oser se casser la gueule parfois, mais ce n'est pas grave, si de temps en temps arrive dans nos lecteurs un album de cette richesse et de cette qualité!
  • Step Across the Border (OST) (1990)

    1990. Rock, bande originale, jazz, expérimental, cinéma & théâtre, electronique, avantgarde et fusion. 26 morceaux.

    Bande-originale de Fred Frith

    OST du film sur le guitariste/artiste/rêveur Fred Frith avant qu'il ne se perde vraiment, un passage en revue de son parcours, et un excellent point d'entrée/de contact entre/vers diverses zones du paysage sonore. Plutôt indispensable.
  • Torture Garden (1990)

    1990. Avant-garde jazz et grindcore. 42 morceaux.

    Album de Naked City

    Pas pour toutes les oreilles, cut up oscillant entre death metal, free jazz et musique d'ascenseur, furieux, composé méticuleusement et pourtant sacrément déstructuré, plein d'une beauté absurde. J'aime, et je trouve ça drôle en plus (mais est-ce vraiment intentionnel ? Je crois, j'espère...)
  • Écouter

    Scriptures of the Golden Eternity (1993)

    1993. Electronique, ambient, rock, expérimental et noise. 3 morceaux.

    Album de Lee Ranaldo

    Une ambiance sombre, mystérieuse, méditative, à la croisée de la musique improvisée, du drone, et de la musique répétitive à la Terry Riley, un disque contemplatif qui s'adresse aux sens et qui emporte loin...
  • I Said, This Is the Son of Nihilism (1995)

    1995. 1 morceau.

    Album de Keiji Haino

    Keiji Haino offre quelque chose d'intense avec ses premier albums solo à la guitare et voix, des ambiances pesantes, ténébreuses, parfois fragiles, souvent explosives, où surnagent poésie, beauté, et quelques fragments d'un rock primal. Avec Watashi Dake, un de ses meilleurs albums, et définitivement quelqu'un à coté de qui il serait dommage de passer.
  • Beginning and End, Interwoven (1994)

    1994. Pop rock et electro/techno. 11 morceaux.

    Album de Keiji Haino

    L'un des meilleurs albums du maître de cérémonie japonais, saturé de noirceur et de mélancolie, de rage sonore et de tension dans les silences. Un des exemples les plus parfait que la noise japonaise ne se limite pas à une pédale de disto un crincrin hasardeux. Tout est parfaitement en place, la couleur du son est profonde, et Haino propose une danse rituelle à travers un espace sonore qui n'appartient qu'à lui. (en d'autre terme, une mégabaffe, quoi...). S'il ne fallait en choisir qu'un...
  • AMMMusic (1967)

    1967. Electronique, musique classique contemporaine, expérimental, musique abstraite, noise et classique. 2 morceaux.

    Album de AMM

    Entre le free jazz et la véritable liberté créatrice dans l'improvisation, il y a AMM, qui réussi au sein de la musique improvisée ce que CAN réussit dans le rock, à savoir de la véritable "composition spontanée". Parfois difficile, parfois chiante, leur musique contient néanmoins suffisamment de perles pour les imposer comme figure incontournable de l'improvisation et de l'expérimentation.
  • Buncha Hair That Long (1992)

    1992. 5 morceaux.

    Album de Borbetomagus

    A l'extrémité du spectre de l'improvisation se trouve les géants Borbetomagus, explosion gargantuesque et organique de hurlements de saxophones et de guitare sur table, c'est à la fois une révolution, un traumatisme, et à n'en pas douter un évènement, qui prolonge ce que le génial Milford Graves avait accompli avec Babi Music.
  • Écouter

    Strumming Music (1974)

    1974. Classique, avantgarde et minimale. 2 morceaux.

    Album de Charlemagne Palestine

    Un album historique qui offre à contempler, pour peu qu'on s'y attarde un peu, les zones externes du son, un peu à la façon des cloches d'églises qui viennent à peine de se taire et révèlent un court instant leur beauté cachée, leur résonance secrète avant de fondre dans le silence. Sauf que Palestine le fait avec une série d'accords martelés en boucle sur deux (?) pianos. A explorer d'une oreille attentive et ouverte.
  • I Am Sitting in a Room (1981)

    1981. Mots parlés et art sonore. 2 morceaux.

    Album de Alvin Lucier

    Une expérience sonore qui date des années 60 je crois, une sorte d'objet sonore parfait, où le propos et le processus se mêlent pour emmener lentement l'auditeur dans un espace organique qu'il ne pouvait soupçonner. Plus qu'une curiosité hermético intello, un véritable voyage dans les replis du son, à bruit secret.
  • Balance (1998)

    1998. 10 morceaux.

    Album de Merzbow et Ladybird

    Bon, ici on peut parler de tricherie, puisque d'une, la noise n'est pas vraiment une extension de la scène dont je souhaite parler, et que cet album n'est pas spécialement représentatif de Merzbow. Une autre liste serait de rigueur, mais ça serait tellement dommage de passer à coté...
  • Ferocity of Practical Life (EP) (1987)

    1987. Electro/techno et hard/metal. 2 morceaux.

    EP de Hijōkaidan

    Et comme il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que Merzbow qui représente la noise sur cette liste, voici un disque magistral d'un des groupes les plus extrêmes que le Japon ait pu abriter ce qui n'est VRAIMENT pas peu dire.
  • Un peu de neige salie (1993)

    1993. Electronique et minimale. 5 morceaux.

    Album de Bernhard Günter

    Retour à mon propos d'origine, avec ce disque qui révolutionna la musique concrète en proposant des expériences sonores à très bas volume qui dansent avec l'espace d'écoute et se mêlent aux sons ambiants (ça marche moins bien au centre-ville à l'heure de pointe toute fenêtre ouvert, soit dit en passant). Mouvement d'esbrouffe dans l'ensemble (la scène du "presque rien"), cet album est une des véritables perles qui en ont émergé.
  • Sound Characters (Making the Third Ear) (1999)

    . 7 morceaux.

    Album de Maryanne Amacher

    Sorti sur le label de John Zorn, disque tout bonnement traumatisant, expérience sonore physique au sens le plus strict, composition à partir de sont calibrés sur la fréquence de votre oreille interne, il se passe ici quelque chose sans précédent. Déroutant, envoûtant, éprouvant, une expérimentation sonore qui tient de la réussite parfaite, et vous fera entendre la musique secrète de votre propre oreille. (flippant, sérieusement...)
    PS : le procédé ne fonctionne pas au casque, à écouter assez fort sur une chaîne stéréo.
  • Early Minimalism, Volume One (1996)

    1996. Drone, electronique, avantgarde, minimale, expérimental et classique. 5 morceaux.

    Album de Tony Conrad

    Au sein de cet excellent et massif coffret, se trouve Four Violins (1964). Tony Conrad tient un accord parfait sur son violon amplifié, électrifié, jouant lui-même (un après l'autre, grâce à la magie de l'enregistreur 4 pistes) les 4 violons qui s'entremêlent et offre à entendre une musique hors de l'espace et du temps, un des meilleurs disques de tout les temps, et une composition spontanée représentant à elle seule un mouvement au sein de Fluxus, une époque, une attitude. Brutal et beau à la fois.
  • Écouter

    Music for the Gift (2000)

    2000. Sound Collage, expérimental et avant-garde jazz. 12 morceaux.

    Album de Terry Riley

    Une des figures maitresses de la musique répétitive, souvent proche de la transe (In C et a Rainbow in Curved Air) , ce sont ses enregistrements avec Chet Becker sortis sur le tard et datant des débuts 60 qui s'avèrent la claque que j'attendais. Impro au saxophone triturée via des enregistreurs et delays à bandes, un album précurseur et qui frôle le génie. Avec un morceau live with LaMonte Young himself, en bonus, commenté par un animateur radio totalement perdu. Du bonheur...
  • Crop Circles (1997)

    1997. 1 morceau.

    Album de Steve Roden

    Retour dans la scène du "presque rien" avec un de ses artistes les plus sensibles dégagé de toute pédanterie, un amoureux du son, de son épaisseur. Ce disque est un voyage organique étrange, sur le mode du soit ça passe, soit ça casse. A tenter les yeux fermés (au sens strict, allongé, les yeux fermés - ça marche mieux qu'en bruit de fond en faisant du step ou de la zumba), qui sait, vous pourriez vous retrouver dans des territoires sensuels et granuleux contenus dans ce microcosme sonore
  • Humming Endlessly in the Hush (1995)

    1995. Electro/techno. 10 morceaux.

    Album de In Be Tween Noise

    Toujours Steve Roden, mais cette fois dans sa version la plus accessible, où la sensualité et l'émotion prend le pas sur les expériences et l'aridité mélodique. Un disque beau à pleurer, aux sonorités déjà étranges, moins audacieux que Crop Circle, mais plus directement émouvant.
  • So Delicate and Strangely Made (1993)

    1993. Electro/techno. 9 morceaux.

    Album de In Be Tween Noise

    La même chose en aussi bien. Les deux disque sont tout à fait dans la même optique et tranchent avec le reste de la discographie de Steve Roden qui est plus sombre, moins mélodique. Ils constituent tout deux un excellent point d'entrée dans cette scène, composés de plateaux, de surfaces entremêlées, de fragments d'émotions intenses, point de basculement entre la musique et l'expérimentation sonore.
  • Stories (2000)

    2000. 6 morceaux.

    Album de Milford Graves

    Je n'ai pas écouté ce disque, mais ça me permet de mentionner dans cette liste l'indispensable, l'incontournable, le sublime Bäbi Music, datant de la fin des 60's si mes souvenirs sont bons, et qui redéfinit la notion de "free", en la dégageant de celle de jazz. Malgré une intelligence aiguë et une véritable complexité dans sa gestion de la polyrythmie, ce qui ressort de ce disque, c'est l'incroyable puissance viscérale, primale à l'oeuvre dans ce torrent percussif creusant les giclées dissonantes de saxophone. Un disque sans lequel Borbetomagus n'existerait probablement pas. Une perle.
  • Speechless (1991)

    1991. Rock, jazz, expérimental, electronique, musique improvisée et avantgarde. 19 morceaux.

    Album de Fred Frith

    Bon, allez, un dernier Frith pour la route, histoire de causer quand même du compagnon de route de Gravity. Un peu moins accessible mais tout aussi riche, il esquive avec la même candeur les boursouflures égotistes de la scène dans laquelle Frith évoluait, et ose le musical lorsque la dissonance était à la mode.
  • Écouter

    Trilogie de la Mort (1998)

    1998. Electronique et drone. 3 morceaux.

    Album de Éliane Radigue

    Un peu outsider au sein de cette liste (pas moins que Bernhart Gunter, cela dit), la Trilogie de la Mort est néanmoins un disque indispensable, peut-être le meilleur de la compositrice, du moins au sein de ce que j'ai pu entendre. A la croisée des chemin entre la musique du "presque rien" façon Trente Oiseaux, le drone et la musique concrète, pas si loin que ça des Soliloquy For Lilith de Nurse With Wound, il se dégage une sensualité de cette massive trilogie parfois anxiogène et simplement magnifique. Si le premier disque est le plus facile à écouter et représente une introduction parfaite à la fois pour ce disque et pour Eliane Radigue dans son ensemble, le vrai gros morceau reste le second disque, perle de minimalisme hypnotique.
  • Plays Well (Live) (2001)

    2001. 2 morceaux.

    Live de Alan Licht

    Pour le morceau The Old Victrola.
    Alan Licht s'impose rapidement comme pointure de la scène des guitaristes noise ( "The Evan Dando of Noise ?", "Rabbi Sky", ses disques avec Loren Mazzacane Connors...etc) avec un pied dans la musique contemporaine.
    Ici, il confirme sa danse entre les deux scènes, mariant d'un coté la musique répétitive façon Terry Riley, les audaces d'un Steve Reich dans ses excellents travaux sur bande des débuts (It's Gonna Rain et autres), avec une pointe de Plunderphonics de John Oswald, et de l'autre, les plaisirs de l'impro noise flirtant avec le drone.

    C'est dans The Old Victrola que la magie prend.
    Après une magnifique intro servie par un segment convoquant Captain Beefheart, Alan Licht fait montre d'une audace folle avec cette boucle de Donna Summer en suspension proche de l'insoutenable tant l'auditeur est suspendu à un climax en ligne de fuite qui n'en finit plus de se dérober, tenu à distance par une note infinie chantée par Donna Summers et soutenu par les nappes de guitare d'Alan Licht.
    Alors quand, à la surprise de l'auditeur, le morceau de Donna Summers se lance réellement, en guise de break, à un moment où l'on avait renoncé, c'est juste l'orgasme.
    Une des plus belles pièces d'Alan Licht, assurément.
  • Automatic Writing (1979)

    1979. 3 morceaux.

    Album de Robert Ashley

    Rarement un album m'aura pris autant à revers. Est-ce de la musique concrète ? Un field recording ? Un spoken world enregistré à partir de chez le voisin de palier ? Une sorte d'ambient music dont je ne connaissais pas l'existence ?
    Difficilement descriptible, probablement unique, porteur d'une beauté pour qui écoute entre les lignes, une sorte de magie prend forme de façon lancinante, presque à l'insu de l'auditeur.
    Indéniablement, il se passe quelque chose, de moins évident que sur Private Parts (mais certainement plus important, je crois), ou que d'autres perles qu'on trouvait sur le label (comme l'album Out of the Blue de "Blue" Gene Tyranny), mais clairement un album qui mérite que l'on pousse, que l'on replace la galette sur sa platine, car oui, il se passe quelque chose.

    Ca va un peu à l'encontre de la volonté ludique de cette liste, mais parfois, l'effort en vaut la chandelle.
  • Private Parts (1977)

    1977. Mots parlés et new age. 2 morceaux.

    Album de Robert Ashley

    Entre un prolongement de la veine expérimentale de l'ambiant de Brian Eno et une introduction à ce que le label Lovely Music a à offrir de meilleur, cet album est une perle.