Musique pour le XXIème siècle

Plus j'écoute Schnittke et plus je suis convaincu qu'il est probablement un des compositeurs les plus significatifs de la deuxième moitié du vingtième siècle. Cela vient peut-être du fait que je trouve que la musique actuelle la plus intéressante vient de l'URSS, mais je retrouve son ombre chez nombres de compositeurs. D'où que je le mette quand même, bien qu'il soit mort en 1998...

Tabula Rasa a d'ailleurs été composé par Pärt pour être joué à la suite du premier Concerto Grosso de Schnittke, qui emploie deux violonistes solistes et un piano préparé. Sur cet enregistrement fondateur de la légende pârtienne, c'est d'ailleurs Alfred qui joue au piano préparé.

La pièce la plus connue de Gorecki et de ce que je connais de son œuvre de loin la meilleure. Le reste me semble assez anecdotique, mais c'est juste moi...

J'aime beaucoup la musique de Peteris Vasks, qui a assez de points communs avec la musique de Schnittke, partagée entre une tendance à la stridence post-sérielle et au pathos plus néo-classique (faute de meilleur terme) qu'on retrouve dans par exemple le requiem ou le concerto pour chœur d'Alfred.

J'aime bien le hiératisme grandiloquent de Giya Kancheli. Son Ex Contrario est la piste la plus intéressante de toute cette compilation, même si le concerto de Glass est pas mal en soi.

En parlant de Philip Glass, je ne pense pas qu'il ait écrit rien de mieux que ce dernier volet de sa trilogie biographique. Ainsi que dans Einstein on the beach il réussit parfaitement à mettre son style au service de son sujet, mais là où le premier me donne mal au crâne celui-ci déborde d'une énergie irrésistible qui sied à merveille au récit de la vie du Mahatma.

John Cage a écrit par ci par là quelques trucs que j'aime bien mais dans l'ensemble il m'assomme.

Avec Terry Riley c'est souvent l'ennui mortel (in C est une canule à l'eau tiède...) mais il arrive qu'il fasse autre chose que de la musique minimale à-la-Reich chiantissime au détachement pseudo-zen à la con et offre des pages qui offrent de vrais émotions. Cet album propose un peu les deux aspects de son œuvre.

Ça c'est le Riley musique concrète... et c'est un sacré test pour ma patience! La composition éponyme peut encore passer, avec ces enregistrements de Chet Baker mais ce qui suit, c'est une cassette qui patine pendant vingt minutes, c'est plutôt abominable. Son "concerto" pour deux pianos est très de son époque et on ne peut que sympathiser avec le présentateur qui n'est pas trop sûr si ce qu'il entend est déjà la performance ou les roadies qui ont laissé tomber le matos...

Je suis décidément trop vieux pour ces conneries...

La sonate d'Alberto Ginastera est un des sommets pour l'instrument.

J'aime beaucoup la musique vocale de Rautavaara, qui n'est pas si marquée de néo-romantisme que beaucoup de ses œuvres orchestrales. Le Canticum Mariae Virginis à lui seul mérite le détour.

Il faut un peu imaginer Aaron Copland réincarné dans les santiags d'un redneck texan élève de Ligeti obsédé par les icônes pop américaines... et on est pas loin de la réalité.

Je suppose que je suis le public parfait pour ce genre de trucs: c'est beau, c'est chaud, c'est répétitif, ça enveloppe comme une douce couette. Ça fait un peu musique de film, voir musique d'ambiance, mais faut pas bouder son plaisir...

Recommandation de David Bruce il s'agit d'une pièce plutôt impressionnante.

Compositeur belge (cocorico) qui écrit dans un style purement tonal dans laquelle on sent l'influence du "minimalisme" (terme que personne ne reconnait pour lui-même) et d'Arvo Part en particulier, mais peut-être aussi le néoclassicisme stravinskien.

Litanies, dont le texte a été écrit par Nick Cave, est formellement un opéra, un lockdown opera, écrit pour une orchestration minimale et peu de voix (dont certaines sont tenues par des chanteurs non-lyriques). Difficile de faire plus pertinent et opportun. C'est de la très-belle musique quoi qu'il en soit...

https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mxsCDpqGD2iVD4SlTlv1QPu9RWKl8NsB0