Cover Mon p'tit cahier de citations : le cinéma

Mon p'tit cahier de citations : le cinéma

Je lis. Et parfois je m'enthousiasme pour quelques belles phrases, des anecdotes amusantes, des avis ridicules, des propos anodins ou des réflexions profondes. Je fais partager.

Ici, c'est sur le cinéma.

Ailleurs, c'est sur le jeu vidéo ...

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Liste de

181 films

créee il y a presque 6 ans · modifiée il y a 10 jours

Taxi Driver
7.9

Taxi Driver (1976)

1 h 53 min. Sortie : 2 juin 1976 (France). Drame, Policier

Film de Martin Scorsese

Annotation :

" Mon autre souvenir préféré de Cannes date de 1976, l'année où Taxi Driver remporta la Palme d'or. Je vis à cette occasion, sans doute aussi surpris que lui, le jeune Martin Scorsese découvrir à quel point le journalisme cinématographique européen était politique. Au beau milieu de la conférence de presse, un journaliste français se leva. Après avoir rappelé un échange entre Travis Bickle, joué par Robert de Niro, et Iris, interprété par Jodie Foster, au cours duquel Travis parle de quitter la ville et de passer du temps à la campagne, il demanda : "Monsieur Scorsese, devons-nous interpréter cet échange comme un refus chez Travis du capitalisme culturel occidental en faillite pour retrouver au contraire un modèle de vie en communauté, un modèle socialiste." Scorsese parut sincèrement interloqué. "Non, finit-il par dire. Travis a juste envie d'aller à la campagne " . "

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 1971 par Kenneth Turan

De Gaulle
5.3

De Gaulle (2020)

1 h 49 min. Sortie : 4 mars 2020. Drame, Historique, Biopic

Film de Gabriel Le Bomin

Annotation :

" [...] Lambert Wilson [qui joue le général De Gaulle dans le film] avait déjà joué pour le cinéma l'abbé Pierre et le commandant Cousteau. Il mérite beaucoup mieux que de devenir à lui seul une galerie du musée Grévin."

Source : critique du film dans Télérama n°3695, 4 novembre 2022

Pas son genre
5.8

Pas son genre (2014)

1 h 51 min. Sortie : 30 avril 2014 (France). Romance, Comédie

Film de Lucas Belvaux

Annotation :

" [...] si à Cannes, les catégories [les films étaient distingués selon leur genre] ont disparu, et ce n'est pas dommage, une des premières décisions prises par les patrons de journaux aujourd'hui encore est de les rétablir sitôt que les critiques, quand il en reste à la rédaction, ont tourné le dos ou font semblant de regarder ailleurs. Ceux qui règnent sur la destinée de la presse sont seuls à penser, de toute évidence, que les lecteurs, dès lors qu'ils se muent en spectateurs, se décident en fonction du "genre". Je veux bien entendu que l'on puisse se sentir dévoré par le désir de voir un western (même nul ? de toute manière il n'y en a presque plus), brûlé par l'envie de découvrir un film d'horreur (même lamentable ? en tout état de cause il y en a trop), mais jamais personne en ma présence n'a émis le souhait de voir un "drame" ou une "comédie dramatique". "

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 1947 par Pascal Mérigueau

Stranger Than Paradise
7.2

Stranger Than Paradise (1984)

1 h 29 min. Sortie : 9 janvier 1985 (France). Comédie dramatique

Film de Jim Jarmusch

Annotation :

« Début 84, Jarmusch dit encore aux Cahiers du cinéma qu'il veut filmer New-York toute sa vie, comme Rivette a filmé Paris. Mais en réalité, il n'y tournera plus jamais. J'ai retrouvé par hasard le numéro de novembre 1984 d'Actuel, avec le récit d'un voyage à New York de Bizot, où il déchante totalement. Il voit d'abord John Lurie, qui vit dans un appartement misérable : le mec met des bouts de moquette aux murs pour ne pas se faire exproprier parce qu'il joue du saxo toute la journée. Lurie l'envoie voir Jim Jarmusch et là, l'appart est encore pire. Il vient de gagner la Caméra d'or mais vit dans un endroit misérable et insalubre. Et Jim confirme à Bizot que tout est mort : il n'y a plus de clubs, plus de groupes, il n'y a plus que du fric et ils sont en train de nettoyer les rues. Et il a cette phrase : "Reagan a amené le découragement". Il ne tournera plus à New York, comme si pour lui, New York, c'était ce moment d'effervescence entre 1978 et 1983, qui est le moment de sa jeunesse. »

Source : Magic n°202, janvier-février 2017, Jim Jarmusch par Philippe Azoury

Amadeus
7.9

Amadeus (1984)

2 h 40 min. Sortie : 31 octobre 1984 (France). Biopic, Drame

Film de Miloš Forman

Annotation :

" Des musicologues reprochèrent à Milos Forman, dans son film Amadeus, de n'être pas toujours historiquement exact. Il répondit :
- La musicologie est à la musique ce que la gynécologie est à l'amour."

Source : " Une plaisanterie musicale " de Mario Bois, atlantica, 2009

La Complainte du sentier
7.9

La Complainte du sentier (1955)

Pather Panchali

2 h 05 min. Sortie : 16 mars 1960 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Annotation :

" Filmé en noir et blanc, joué en langue bengalie, dépourvu de toute star ou acteurs professionnels, interprété au contraire par des hommes, des femmes et des enfants tout à fait ordinaires, Pather Panchali fut d'abord rejeté à Cannes par François Truffaut, alors critique renommé, qui quitta la projection en soirée, furieux, exaspéré d'avoir dû regarder, comme il le dit, des "indigènes mangeant avec leurs mains" . "
"Pather Panchali créa un véritable choc. Akira Kurosawa, le grand cinéaste japonais, alla même jusqu'à dire : "Ne pas voir vu le film de Ray, c'est comme vivre sans voir le soleil ou la lune. Je ne peux oublier l'enthousiasme que suscita ce film en moi. Il coule avec la sérénité et la noblesse d'un fleuve"."

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes " , année 1956 par Gautaman Bhaskaran

Exhibition
6.8

Exhibition (1975)

1 h 32 min. Sortie : 25 juin 1975. Érotique

Documentaire de Jean-François Davy

Annotation :

" La soudaine possibilité de montrer au public des films pornographiques, qui sera le phénomène de l'été pour l'exploitation suscite un essor inédit du Marché du film. On verra ainsi, en projection privée de minuit, au cinéma Le Français, l'actrice Claudine Beccarie venue présenter, seins nus, le film de Jean-François Davy Exhibition, dont elle est la vedette et qui sera un blockbuster deux mois plus tard... Signe des temps, ce docu égrillard est également en sélection officielle à Perspectives. On se presse, les professionnels les plus sérieux font la queue pour assister à ces séances sulfureuses. Un soir, l'excellent critique Rui Nogueira, attendant d'entrer à une séance d'une adaptation X du Portrait de Dorian Gray, proclame à qui veut l'entendre qu'il est là "pour Oscar Wilde"..."

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 1975 par Gérard Lenne
Plus d'informations :
http://www.sofilm.fr/interview-quand-jean-francois-davy-encanaillait-la-croisette

Parsifal
7.2

Parsifal (1982)

4 h 40 min. Sortie : mai 1982 (France). Expérimental, Musique

Film de Hans-Jürgen Syberberg

Annotation :

" Il y eut aussi cette projection mémorable du Parsifal de Syberberg, qui dura toute la nuit, et à l'aube le réalisateur et son producteur, Daniel Toscan du Plantier, sortant dans un état second de cette expérience effectivement sidérante, entourés d'une nuée de cinéphiles en smoking défait et robes de soirée en bataille, pour découvrir que la plage où il était prévu d'offrir un petit déjeuner aux spectateurs ayant traversé victorieusement cette expérience extrême était fermée. Toscan et Syberberg, sans hésiter, défoncèrent à coups de chaise la porte vitrée de ladite plage et organisèrent le pillage des victuailles, partagées sur le sable avec quelques impécunieux qui y avaient dormi. Parmi eux, un géant velu et complètement nu, faune surgi du néant, dansait autour du réalisateur et du producteur mi-ravis mi-inquiets en jouant de la flûte dans le soleil levant."

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 1982 par Jean-Michael Frodon

L'Anguille
7.5

L'Anguille (1997)

Unagi

1 h 57 min. Sortie : 1 octobre 1997 (France). Drame

Film de Shôhei Imamura

Annotation :

" J'ai aussi découvert l'état particulier du journaliste en fin de Festival [de Cannes] : marchant, visionnant, écrivant comme un robot, zombéifié par douze jours ininterrompus de projections, d'interviews, d'articles, de rencontres, de fêtes, de cocktails et de très courtes nuits. Mais les zombies de la presse peuvent faire des miracles : durant la projection de L'Anguille, un critique fameux s'est endormi sur mon épaule pendant une bonne partie du film, ronflant puissamment, ce qui ne l'a pas empêché de rédiger un papier impeccable dans le journal du lendemain. "

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 1997 par Serge Kaganski

Un long dimanche de fiançailles
6.3

Un long dimanche de fiançailles (2004)

2 h 13 min. Sortie : 27 octobre 2004. Drame, Romance, Guerre

Film de Jean-Pierre Jeunet

Annotation :

" C'est très important la musique à Cannes. Y faire le DJ a d'ailleurs pour avantage, très relatif, de vous renseigner sur le goût des artistes. Dans l'hypothèse, très relative, où vous vous retrouveriez en soirée avec certains d'entre eux, voici quelques topos. Tim Robbins aime agiter son grand corps dégingandé sur du James Brown. Salma Hayek a un faible pour l'électro-flamenco de Chambao et son mari, François-Henri Pinault, pour U2. Le remix des Starsailor de "Four to the floor" rappellera à Marion Cotillard le temps où elle pouvait se permettre de se lâcher sur la piste, hors du coin VIP, sans craindre les regards alentours. Valérie Lemercier ne peut résister au "Yes Sir, I can boogie" du groupe de disco hispano-allemand Baccara. Et puis il y a la valeur sûre, Michael Jackson, qui ravit à peu près tout le monde, Léa Seydoux, Mélanie Laurent et Guillermo del Toro en tête, ce dernier se distinguant par son amour des freaks jusque dans ses penchants musicaux."

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 2010 par Nicolas Schaller

The Dancer
3.7

The Dancer (2000)

1 h 29 min. Sortie : 7 juin 2000 (France). Comédie dramatique, Musique

Film de Fred Garson

Annotation :

" Et Luc Besson est nommé président du jury. Un tsunami sur la Croisette et une revanche pour le réalisateur boudé par la presse, qui se souvient d'avoir fini, douze ans plus tôt, sous les sifflets la projection du Grand Bleu, en ouverture, puis réitéré l'expérience avec Le Cinquième Élément cette fois en clôture. Au journal télévisé de France 2, en duplex de l'hôtel Majestic, l'intéressé ne boude pas son plaisir derrière ses lunettes noires. " J'ai l'habitude d'être critiqué, alors je fais avec. Maintenant que j'ai la carte, je ne vais pas me priver. Mes camarades m'appellent président camembert. Il ne faut pas se prendre trop au sérieux, car ce n'est quand même que du cinéma tout ça " . "

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 2000 par Stéphanie Belpêche

Inglourious Basterds
7.4

Inglourious Basterds (2009)

2 h 33 min. Sortie : 19 août 2009 (France). Drame, Guerre

Film de Quentin Tarantino

Annotation :

" Quelques jours plus tôt, devant la presse, en termes sobres et dignes, Christoph Waltz avait raconté comment Tarantino, exubérant fureteur de talents, mis sur sa piste par Brad Pitt, l'avait repéré dans Derrick où, ayant abdiqué ses ambitions artistiques, il achevait de sombrer, sur le point de tout lâcher... "

Source : " Ces années-là, 70 chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes ", année 2009 par Jean-Claude Raspiengas

Supergirl
3.6

Supergirl (1984)

2 h 04 min. Sortie : 10 octobre 1984 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Jeannot Szwarc

Annotation :

« En août 83, j'ai eu l'occasion (au prix de quelles bassesses, je ne vous raconte pas) de passer une journée dans les studios de Pinewood [...].
On tournait "Supergirl !" et un charmant gentleman qui était le Producteur Exécutif nous a fait faire le tour du propriétaire. [...]
Près de la caméra, sur un écran-témoin, un paysage filmé d'avion défilait et les techniciens tentaient tant bien que mal d'incruster la fille volant sur ce décor. C'était très laborieux.
Il y avait un type un peu bedonnant avec une belle cravate Eton et une calvitie naissante Cambridge qui devait être le chef comptable. «C'est du boulot, pour le responsable de tout ça, que je lui dis. Il a bien raison de ne se pointer que quand tout est au point ! » « M'en parlez pas, qu'il me répond, c'est moi le Directeur des Effets Spéciaux de Vol. Je suis là depuis 4 heures du matin et je m'emmerde d'une façon que je ne la souhaite pas à mon pire ennemi. » [...] Un gigantesque décor tarabiscoté et futuriste y était planté. Mis à part la beauté formelle et l'esthétisme flamboyant de ce décor, ce que j'ai surtout remarqué, c'est qu'il y avait plein de bouts de ficelle, de scotch, de feuilles de plastique agrafées et de peinture dégoulinante. [...] J'ai tendu ma cigarette vers un petit machino mal rasé qui glandait dans un coin. Il m'a répondu d'un ton glacial que je veuille bien voir ça avec son assistant et j'ai appris peu après que le petit machino, en fait, c'était Jeannot Szwarc, le Réalisateur du film. [...]
Comme on a pu le voir, il n'y a pas eu grand chose de magique durant cette mémorable journée. »

Source : édito de Gotlib, Fluide Glacial n°102, décembre 1984,

Godzilla
7.2

Godzilla (1954)

Gojira

1 h 36 min. Sortie : 14 mars 1957 (France). Science-fiction, Catastrophe, Fantastique

Film de Ishirô Honda

Annotation :

« Le besoin de défoulements agressifs est permanent, et les grands médias l’ont bien perçu, au mépris de toute déontologie du spectacle ou de l’information.[…] Peut-être, y a-t-il trop d’images déversées à flots à longueur de journée sur le Japonais moyen pour que les seules qui l’émeuvent soient cette violence brute. Mais c’est une habitude qui est prise dès le plus jeune âge : les écoliers japonais suivent avidement des feuilletons de monstres sanguinaires, auxquels ils rêvent probablement la nuit. »

Source : " Le Japon : L’ère de Hirohito ", Jacques Gravereau, Imprimerie nationale, 1988
Page 441 Cinquième partie : Le monde en face (1971-1985), XXVI. Les revers du conformisme : Violence dans la ville

Dune
6

Dune (1984)

2 h 17 min. Sortie : 6 février 1985 (France). Fantastique, Science-fiction

Film de David Lynch

Annotation :

" C’est en travaillant les croûtes que David Lynch s’est fait. Dune, son nouveau film, est une plaie, on est défait. L’Elephant Man est bouffé aux vers. S’il n’y en avait qu’un… "

Source : critique du film par Gérard Lefort et BAYON parue dans Libération du 7 février 1985
Archive :
https://www.liberation.fr/culture/cinema/et-dune-20210915_NCOXMOJMCNHNBAM322LPKNGIXY/

Jungle
6.4

Jungle (2017)

1 h 55 min. Sortie : 20 octobre 2017 (Australie). Action, Aventure, Drame

Film DTV (direct-to-video) de Greg McLean

Annotation :

" Depuis la fin de Harry Potter, en 2011, Daniel Radcliffe cherche à prouver sa virilité avec des films plutôt médiocres (horreur, polar, action), comme Horns, d'Alexandre Aja [...]. Cette énième mue pour se débarrasser des oripeaux du petit sorcier aurait été complète si le comédien avait été crédible dans ce numéro masochiste [...]. "

Source : critique télévision de Jungle par Nicolas Didier, Télérama n°3697 du 18 novembre 2020

En liberté !
6.3

En liberté ! (2018)

1 h 48 min. Sortie : 31 octobre 2018. Comédie, Policier

Film de Pierre Salvadori

Annotation :

Entretien avec le réalisateur Pierre Salvadori pour l'article " En manque ! " du Télérama n°3701 du 16 décembre 2020 :
" "Lors des avant-premières, je m'assois discrètement pour cinq minutes et je n'arrive plus à sortir ! Je regarde les gens, je guette leurs attentes, leurs réactions. La salle me permet d'entretenir avec eux un rapport magique. Ils ont payé et m'accordent, à priori, leur indulgence pendant quelques minutes où je peux être audacieux. Leur engagement me rend libre, alors qu'à la télé ils peuvent démissionner tout de suite et zapper" [...] Tombé malade pendant le montage d'En liberté, le cinéaste se souvent qu'il a quasiment découvert son oeuvre à la projection cannoise : "Un type rigolait tellement à côté de moi que j'ai cru qu'il allait mourir de rire. J'avais envie qu'il meure ! Quelle promotion géniale pour le film !" "

The French Dispatch
6.5

The French Dispatch (2020)

1 h 43 min. Sortie : 27 octobre 2021 (France). Comédie dramatique

Film de Wes Anderson

Annotation :

"Le Prix Pulitzer de l'ennui
Le maniérisme de l'esthète Wes Anderson bute sur ses limites. [...] C'est chic, hyper-chiadé, ultra-référencé, mais terriblement soûlant, tant la vie, le réel, le naturel y font défaut. "

Source : Jacques Morice, Beaux Arts Magazine n°448, octobre 2021

La Griffe du passé
7.4

La Griffe du passé (1947)

Out of the Past

1 h 37 min. Sortie : 30 mars 1949 (France). Film noir

Film de Jacques Tourneur

Annotation :

« Comparé à Jimmy Stewart, Henry Fonda ou Ronald Reagan, Mitchum était comme un cran d’arrêt sur une assiette de petits fours.»

Source : Dave Hickey, cité dans l'article de Libération du 23-11-2021 par Philippe Garnier :
https://www.liberation.fr/culture/musique/dave-hickey-lart-sans-les-manieres-20211123_43ANDA3CMJFP3AD75NLTB2ZJ4Q/

Rosetta
6.4

Rosetta (1999)

1 h 35 min. Sortie : 29 septembre 1999 (France). Drame

Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

Annotation :

" La fiction pourrait-elle -devrait-elle ?- réparer le réel ? Cette perspective fait frémir nos deux interlocuteurs de choc, joints en Belgique un matin, les frères Dardenne [...]. "Réparation, résilience, l'époque est pour beaucoup dans ce vocabulaire, se méfie Jean-Pierre. Si par réparer on entend réconforter, anesthésier, alors non, le cinéma n'a pas cette fonction. Il est quand même là pour venir percuter la réalité. Il la révèle, la critique. Il peut faire mal." La reprise de volée est signée Luc, qui n'a pas plus l'âme d'un "réparateur" [...] : "L'Art n'est pas là pour donner de bonnes ondes. L'art n'est pas un jacuzzi. "
[...]
"Réparer la vie, œuvrer à une société plus juste, c'est le travail des humains, de l'action si vous voulez. Le cinéma ne peut pas sauver le monde mais il peut dire que le monde est sauvable "

Source : "Les fins malheureuses sont de droite !" par Marie Sauvion, Télérama n°3702-3703 du 23 décembre 2020

De rouille et d'os
6.7

De rouille et d'os (2012)

2 h. Sortie : 17 mai 2012 (France). Drame, Romance

Film de Jacques Audiard

Annotation :

Propos de Thomas Bidegain, scénariste et réalisateur :
" La fiction doit résister à l'écrasement des personnages par le monde et par leur sociologie. Avec Jacques Audiard, on a toujours pensé qu'une fin malheureuse est une fin par défaut, par manque de travail. C'est une tentation quand on écrit, il arrive un grand malheur, le héros se tue, il est puni... Mais non, on est au cinéma, les personnages sont plus forts que le monde !"
"Après une projection américaine [du film De rouille et d'os co-écrit par Thomas Bidegain], on nous a demandé : mais pourquoi un happy end ? Aux États-Unis, le cinéma hollywoodien a tellement peur du syndrome Hollywood qu'il y a un peu une police du réalisme. "

Source : "Les fins malheureuses sont de droite !" par Marie Sauvion, Télérama n°3702-3703 du 23 décembre 2020

La Chair et le Sang
7.4

La Chair et le Sang (1985)

Flesh + Blood

2 h 06 min. Sortie : 2 octobre 1985 (France). Aventure, Romance

Film de Paul Verhoeven

Annotation :

"Pour la musique temporaire du film, puisqu'il s'agissait de ma première production américaine, nous avions placé beaucoup de pistes issues d'autres longs-métrages. L'un des scores qu'on avait beaucoup utilisés était celui de Conan le barbare. Il y avait aussi beaucoup de James Horner, qui est malheureusement décédé il y a quelques années dans un accident d'avion. J'ai donc utilisé beaucoup de Poledouris et de Horner. En fait, à l'origine, j'ai proposé le film au second. Je lui ai montré La Chair et le sang dans une salle de cinéma privée de Los Angeles, j'étais assis à côté de lui... et il a détesté ! Il m'a dit : « Je ne peux pas travailler sur cette merde ! ». (rires)"

Source : Entretien avec Paul Verhoeven, Mad Movies n°359 avril 2022

Nine lives of a wet pussy
4.1

Nine lives of a wet pussy (1976)

1 h 10 min. Sortie : 20 août 1976 (États-Unis). Érotique

Film de Abel Ferrara

Annotation :

" - Delia [Joe Délia, compositeur attitré du cinéaste] était déjà là sur le film que vous avez réalisé avant votre premier long-métrage officiel : le porno 9 Lives of a Wet Pussy. Cela vous fait quel effet qu'il soit ressorti en Blu-ray aux États-Unis ?
- Déjà, c'est fou que des gens s'y intéressent encore. Ensuite, eh bien nous avons fait ce film, et il appartient à mon œuvre. Je dois assumer mon travail, frère, que puis-je te dire ? Le problème avec 9 Lives..., c'est que les deux meilleures scènes n'y sont plus. À l'époque, la copie d'un film porno passait de ville en ville. Celle de la côte Est jouait à New York, puis à Philadelphie, Washington, Charleston, Savannah, Miami... Et les projectionnistes coupaient souvent des scènes pour les mettre dans leur collection personnelle - ils se seraient fait choper s'ils l'avaient fait avec un film hollywoodien, mais là, ils pouvaient. Naturellement, ils coupaient les meilleurs moments, et c'est ainsi que deux scènes de 9 Lives... ont été perdues pour toujours. "

Source : Entretien avec Abel Ferrara, Mad Movies 359 d'avril 2022 :

Le Vent se lève
7.3

Le Vent se lève (2013)

Kaze tachinu

2 h 06 min. Sortie : 22 janvier 2014 (France). Drame, Biopic, Historique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Annotation :

Entretien avec Hayao Miyazaki :
" Être réalisateur, cela ne m'a jamais rendu heureux, mais j'ai été très souvent comblé lorsque je créais des dessins animés. Être capable d'animer l'eau et le vent, cela vous rend heureux pendant des jours. Mais en tant que réalisateur, il faut donner son avis sur tout. Ce n'est pas bon pour mon estomac (rires). "

Source : Animeland n°196, janvier-février 2014

Evil Dead
7

Evil Dead (1981)

The Evil Dead

1 h 25 min. Sortie : 24 août 1983 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Sam Raimi

Annotation :

Si les problèmes d'Evil Dead avec la censure britannique à l'époque sont assez connus (l'époque des "Video Nasty"), cela a aussi eu une conséquence sur le développement du jeu vidéo de Palace Software, filiale de la société de production du film :
« "Un jour des flics de l'OPS [Obscene Publications Squad, l'unité anti-pornographie à Scotland Yard, NDLR] ont débarqué à cause du film Evil Dead", se souvient Richard [Leinfellner, dirigeant de la société de développement et programmeur], en riant. "Ils ont perquisitionné les masters, et je me rappelle que Pete [Stone, responsable des graphismes] m'a imploré de ne pas leur dire sur quoi on travaillait, de peur qu'ils embarquent aussi nos ordinateurs." »

Source : "A l'affiche : The Evil Dead", Retrogamer Collection n°25, avril-juin 2020

Ernest et Célestine
7.8

Ernest et Célestine (2012)

1 h 16 min. Sortie : 12 décembre 2012 (France). Animation, Comédie dramatique, Jeunesse

Long-métrage d'animation de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

Annotation :

Article sur le film, avec des interventions de Benjamin Renner, co-réalisateur :
" " Au début, je pensais faire un film comme Mes voisins les Yamada (de Isao Takahata, NDR) à la française. Mais le scénario de Pennac était beaucoup plus épique. En revanche, l'idée graphique est restée." En fait d'autres clins d'oeil à l'animation japonaise apparaissent tout au long du film. "Parmi mes influences, je dois citer le Studio Ghibli et le cinéma japonais en général." "

Source : Animeland n°187, décembre 2012-janvier 2013

Perfect Blue
7.8

Perfect Blue (1997)

1 h 21 min. Sortie : 8 septembre 1999 (France). Animation, Épouvante-Horreur, Thriller

Long-métrage d'animation de Satoshi Kon

Annotation :

Entretien avec Marie-Eugénie Maréchal, comédienne et doubleuse, notamment pour Perfect Blue :
" Bien que ce film d'animation japonais soit de haute facture, j'avoue avoir été assez décontenancée en découvrant son atmosphère malsaine et ce fan déséquilibré qui pourchasse l'Idole. Perfect Blue m'a tellement marquée, avec ses scènes répétitives, les flashs-backs et cette ambiance anxiogène, schizophrène, que j'en ai fait longtemps des cauchemars après l'avoir doublé ! "
" Perfect Blue est arrivé au cinéma après le phénomène Akira. On sortait alors à peine du cliché "japonaiserie=sexe+violence" véhiculée par la Presse. En revanche, je me souviens que Jin-Roh [elle a doublé le personnage de Kei Amemiya] avait globalement reçu de très bonnes critiques. Bien qu'il soit esthétiquement réussi, Perfect Blue n'a fait que prolonger et conforter certains détracteurs au sujet de leur opinion négative autour de l'animation japonaise..."

Source : Animeland n°191, mai 2013

Vice
7.1

Vice (2018)

2 h 12 min. Sortie : 13 février 2019 (France). Biopic, Comédie, Drame

Film de Adam McKay

Annotation :

Entretien avec Adam McKay pour la sortie de Vice :
" Comment continuer à faire les mêmes comédies sans conséquence dans un monde devenu zinzi ? Les États-Unis sont dans une situation à la fois bizarroïde, horrifique et cartoonesque. The Big Short et Vice sont les deux premiers volets de ma trilogie "What-the-holy-hell-is-going-on" ("non-mais-il-se-passe-quoi-bordel"). Le troisième portera sur le réchauffement climatique ."
" Pourquoi devrait-on s'en tenir à une catégorie narrative alors que la réalité emprunte à tous les genres et à tous les registres, y compris les plus fous ? Un biopic sage et bien fait, quel intérêt ? Vice devait être agressif. Un poing dans la mâchoire plutôt qu'un soufflet subtil. "

Source : Télérama n°3605, 13/02/2019

La Princesse de Montpensier
5.7

La Princesse de Montpensier (2010)

2 h 19 min. Sortie : 3 novembre 2010 (France). Action, Drame, Historique

Film de Bertrand Tavernier

Annotation :

Article "Le cours d'histoire du professeur Tavernier", par Bertrand Tavernier sur son film :
" On a dû imaginer comment un homme religieux tel que le comte de Chabannes avait pu devenir un renégat, en désertant. Il existait alors trois péchés mortels en temps de guerre, dont aucun ne consistait à massacrer tout un village. C'étaient la destruction d'une charrue, celle d'un four à pain et le meurtre d'une femme enceinte. Trois cas où la survie de l'espèce est menacée. Dans le film, Lambert Wilson tue une femme enceinte, par erreur, dans un combat. "
" Pour la noblesse, la nuit de noces était publique, la première pénétration devait être vue. Les mariages étaient de véritables OPA économiques. Et si la mariée n'était pas vierge, c'était le divorce immédiat. Vous imaginez la tension de ces deux jeunes personnes qui ne se connaissent pas et qui vont devoir faire l'amour sous les yeux de leurs parents et d'autres personnes ? "
" Le problème du XVIe siècle c'est qu'on en a surtout une vision déformée par le XIXe siècle et son romantisme. Dans les films sur cette époque, les hommes portent toujours des fraises. Avec Caroline de Vivaise, la costumière, on a convenu qu'il n'y en aurait pas. La fraise, c'était comme un smoking, un vêtement de gala pour poser face aux peintres. Il faut se méfier des sources picturales, qu'elles soient miniatures du Moyen Age ou tableaux du XIXe siècle. C'est comme si, pour faire un film sur les paysans, on s'inspirait de leurs photos de mariage ! "

Source : Télérama n°3610, 20-03-2019

Critique

Critique (2008)

Crítico

1 h 16 min. Sortie : 21 janvier 2008 (Brésil).

Documentaire de Kleber Mendonça Filho

Annotation :

Article "Profession éclaireur" de Juliette Cerf sur André Bazin, l'un des premiers théoriciens de la critique de cinéma :
" Le critique part du résultat, de l’œuvre achevée. Il a pour mission non pas tant de l' " expliquer " que d'en épanouir la signification (ou plutôt les significations) dans la conscience et l'esprit de son lecteur, précise-t-il dans le dernier texte des Écrits complets. La fonction du critique n'est pas d'apporter sur un plateau d'argent une vérité qui n'existe pas, mais de prolonger le plus loin possible dans l'intelligence et la sensibilité de ceux qui le lisent, le choc de l'oeuvre d'art. "
C'est d'ailleurs parce qu'il se met du côté du spectateur et non du créateur qu'il n'approuvera pas la " politique des auteurs" défendue en 1955 par les jeunes critiques des Cahiers du cinéma, autour de Truffaut et Rohmer, selon laquelle un cinéaste, quand il est génial, serait infaillible, et ses films donc tous dignes d'être défendus, en raison même de cette cohérence géniale, morale et esthétique, s'illustrant dans la mise en scène. " Je considère que l'oeuvre dépasse son auteur", tranche pour sa part Bazin, tout en diffusant et en défendant la théorie de ces jeunes "fanatiques de cinéma" contre ses détracteurs. "

Source : Télérama n°3604, 06-02-2019

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