Mon job d'éditeur (Focus 2000/2018)

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Premier jeu Focus qui n'était alors qu'une petite boite de 3 salariés dans le 93, et n'avait fait que des logiciels de creation musicale (eJay). C'était surtout un très gros pari. J'ai récupèré les droits du jeu pour la France. On y a mis toutes nos économies et même celles que l'on n'avait pas. Pas facile d'être crédible quand on arrive de nulle part, avec un jeu de stratégie fait par des russes inconnus ayant pour thème la seconde guerre mondiale, thème alors totalement inexploité dans le jeu vidéo si ce n'est par d'obscurs wargames en tour par tour. Je me suis retrouvé à faire le commercial, le marketing et les relations presse. Le jeu a été N°1 des ventes en France pendant de longues semaines où il s'est vendu à plus de 200 000 exemplaires. Focus était lancé et la seconde guerre mondiale allait devenir le thème surexploité des années 2000.

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Deuxième jeu de Focus, quelques mois après Sudden Strike, encore un jeu de stratégie de l'est (Ukraine), avec cette fois la promesse d'afficher des batailles opposant des milliers d'unités, du jamais vu, écrivions-nous sur nos publicités. Une communication efficace et un véritable raz de marée en France, seuls les SIMS se vendront mieux sur PC en 2001. La France représente 30 % des ventes mondiales de Cossacks, ce qui conduira d'ailleurs le studio GSC quelques années plus tard à faire un Cossacks 2 centré sur les batailles napoléoniennes. Le jeu était tellement populaire en France que Virgin qui publia le premier FPS de GSC: Codename Outbreak, avait mis sur ses pubs et boites "par les créateurs de Cossacks". Pas une super bonne idée et pas une belle réussite. GSC fera pourtant plus tard un sublime Stalker.

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Après deux succès spectaculaires pour une petite boîte comme la notre , autant dire qu'il y avait un peu d'attente sur l'annonce de notre troisième jeu. Quand nous avons annoncé que celui ci allait être un jeu de vélo, nous avons déclenché pas mal de fous rires. Aucun éditeur ne voulait de ce jeu, et le studio Cyanide se retrouvait à quelques mois du Tour de France sans partenaire. Personnellement emballé par le concept, je l'ai signé à la seule condition que le studio Cyanide soit capable de faire un jeu solo, car à quelques mois du départ du tour de France, Cycling Manager était un jeu multijoueurs, ce qui en 2001 était quelque peu couillu :) A la surprise générale, le jeu s'imposa au sommet des charts. Aujourd'hui véritable référence des jeux de sport en Europe, il s'en vend chaque année des centaines de milliers. Et Cyanide est devenu un partenaire avec lequel nous avons partagé pas mal d'aventures incroyables depuis. Ce jeu m'a convaincu qu'on pouvait réussir avec des jeux originaux,décalés par rapport à la production habituelle.

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Première collaboration avec Swen Vincke et le studio belge Larian . Une équipe de passionnés. On récupère les droits du jeu pour la France du premier titre dans l'univers de Divinity. Malgré une presse française complètement passée à côté à sa sortie, le jeu s'est imposé grâce au bouche à oreille et la hype auprès des fans de RPG. C'est le début d'une belle relation qui conduira nos routes à se recroiser à des moments importants de nos histoires respectives.

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Cossacks au Far West, c'était pour le marché américain qui au final n'en a pas voulu. Sorti le même jour que Age of Mythology. Carton pas aussi gros que Cossacks mais joli carton quand même. Un de mes jeux de stratégie préférés. Les premiers systèmes de classements des joueurs en ligne, et le souvenir humide d'une partie nocturne en ligne à 4 qui a duré un peu plus de 2 heures . Après avoir été laissé pour mort au bout d'une demi heure par mes adversaires tous trois classés dans le top 10 mondial. J'ai pu reconstituer mes armées et mes ressources pendant qu'ils se livraient une bataille incroyable. J'ai ainsi pu vaincre par surprise le dernier survivant, affaibli par la guerre totale qu'il venait de livrer. Ce fait d'armes m'a permis de rester dans le top 20 mondial pendant un mois. J'en rigole encore.

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Incroyable aventure que ce Runaway. Pendulo Studio était sur le point de fermer quand je les ai contactés. Il ne restait que les 3 amis de 20 ans, fondateurs du studio. Des personnes admirables et extrêmement sympathiques. Runaway n'était sorti qu'en Espagne, leur éditeur espagnol qui avait dépensé beaucoup d'argent dans divers projets pour devenir un éditeur de taille internationale, avait fait faillite en quelques semaines. A l'ėpoque où nous avons signé Runaway, le jeu d'aventure avait totalement disparu des rayons. Depuis l'avènement de la 3D sur PC et de la playstation, tous les éditeurs se concentraient sur des jeux qui faisaient la part belle aux graphismes 3D et FX. En me balladant un jour sur un site espagnol, j'étais tombé sur des screenshots de Runaway. Je suis totalement tombé amoureux du style graphique du jeu, j'ai dévoré la démo jouable espagnole. On a décidé alors de relancer le genre. On a appelé ça le retour de la grande aventure. Un des succès qui m'a le plus touché, car il a permis à Pendulo de continuer à faire d'excellents jeux d'aventure, nous avons fait avec eux depuis 5 jeux dont une trilogie pour les aventures de Brian & Gina.

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Excellent jeu de strat, mais Blitzkrieg, quel nom à la con. A l'époque, il n'y avait que les allemands et les historiens qui savaient ce que cela voulait dire. Personne ne retenait le nom en France, c'était compliqué pour la com' et les référencements en magasin. Et pan, à quelques semaines de la sortie du jeu, Georges W. Bush décide de faire la guerre en Irak et annonce préparer un Blitzkrieg. Ce mot a tourné en boucle pendant des semaines dans les journaux télévisés. Le jour de la sortie du jeu, j'étais planté Fnac Saint Lazare devant une grosse mise en avant du jeu avec plein de boites et le trailer qui tournait sur toutes les télés. Un couple est passé devant la gondole, et la nana en regardant toutes les boites et la vidéo a dit à son mec. "T'as vu chéri, c'est dingue, ils en ont même fait un jeu vidéo". Le jeu a bien sur, super bien marché, grâce à ses qualités et un peu aussi grâce à Georges W. Bush.

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Après Cycling Manager et Runaway, je commençais à avoir la réputation de m’intéresser à des jeux qui sortaient un peu des sentiers battus. Monte Cristo qui ne trouvait aucun éditeur m'a donc contacté. Un jeu de stratégie où on sauve des gens, loin d'être parfait mais tellement original et plutôt bien foutu. J'ai adoré et les joueurs aussi. Le premier succès de Monte Cristo au passage. Fire Department c'est aussi les pompiers, une fascination de gosse, comme l'étaient les petits soldats (Sudden strike), les courses de petits cyclistes dans le sable (Cycling manager) , il ne me manquait plus que les cow boys et les petites voitures ...

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Ah les petites voitures...TrackMania, c'est un jeu à part dans la liste, déjà c'est le jeu que j'ai édité auquel j'ai le plus joué et c'est surement l'un des jeux pour lequel je me suis le plus battu pour l'imposer. Pas facile d'imposer un jeu de caisses, sans licence, sans collision, sans graphismes spectaculaires et sans beaucoup de moyens. On a énormément appris avec Trackmania. Focus à travers le site officiel, les forums a organisé et animé une communauté comme jamais. Internet, vidéos, compétitions, partages de circuits, création de vidéos par les joueurs, distribution digitale... Un jeu fondateur pour Focus. On. a vraiment été des pionniers sur pas mal de points à cette époque.

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Fire Department, TrackMania, Runaway, Cycling Manager et Virtual Skipper, 2003 est vraiment une année à part, on avait commencé par distribuer des jeux des pays de l'est et voila qu'on édite de plus en plus de studios français à un moment où leur avenir semblait vraiment bouché. C'est vraiment l'année où Focus avait vraiment l'un des catalogues les plus originaux. Une année à part qui nous a totalement décomplexés. Pour la petite info, c'est Virtual Skipper 3 qui a financé en partie TrackMania développé également par Nadeo. Les deux jeux au final se ressemblent beaucoup plus qu'on ne pourrait le croire. Et ce n'est pas anodin s'ils sont sortis tous les deux le même jour.

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Un bon petit jeu de stratégie avec des gangsters et plein de bonnes idées et intentions. Tout n'était pas parfait, mais l'ambiance était là.
Le truc drôle, c'est que l'on a fait l’acquisition des droits auprès de Whiptail Interactive. Une boite étrange qui avait décidé de ne faire que des jeux de gangsters ou ultra violents. C'est eux qui ont financé Postal également. Je me souviendrai toujours de ma première rencontre avec eux à Londres, j'avais l'impression d'être dans un épisode des Soprano. Les developpeurs quant à eux, étaient danois et super sympas. On a intégralement financé leur jeu suivant, Whiptail ayant disparu de la circulation.

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Avant Blood Bowl, il y avait Chaos League et sans Chaos League, il n'y aurait jamais eu de Blood Bowl chez Focus. C'était surtout la première fois que mes amis de Cyanide lâchaient leur jeu de vélo pour s'attaquer à quelque chose de totalement différent. Sacré grand écart. Énormément d'humour, un beau succès, des joueurs conquis, une vraie communauté, un jeu culte et on s'est éclaté comme des bêtes sur la communication autour du titre.

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L'avènement des jeux de strat en 3D, on gagnait en graphismes ce que l'on perdait en profondeur et intérêt. Je lui préférais définitivement Sudden Strike, beaucoup plus exigeant mais Codename Panzers a fait son boulot, bonnes reviews, bien scripté et assez spectaculaire. Les développeurs prometteurs se sont perdus plus tard dans d'incroyables embrouilles de contrats avec différents éditeurs, qui avaient tous l'impression d'avoir acheté le même jeu, ils n'avaient pas entièrement tort :)

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Pas mal de monde, notamment la presse, avait fait la fine bouche sur le premier TrackMania à cause des graphismes un poil trop dépouillés. Comme les créateurs du jeu étaient plébiscités par les journalistes pour la beauté incroyable et le réalisme de la mer dans leur jeu Virtual Skipper, je leur ai soumis l'idée de faire les nouveaux environnements de Trackmania avec de la flotte. Cela a donné Sunrise et ses environnemets marins, une jolie claque graphique, une énorme dose de fun et un très gros succès en France et sur Internet que nous gérions intégralement. Le phénomène était vraiment lancé.

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Sans doute l'un des épisodes les plus douloureux de l'histoire de Focus. J'avais écrit un long pavé que j'ai préféré finalement ne pas publier pour épargner celui qui est à l'origine de tout ça. Pour mémoire le jeu avait eu 1 sur 10 dans le magazine Joystick de l'époque, 10% dans le magazine PC Jeux et 17/20 dans jeux vidéo magazine qui appartenaient au même groupe. Il y avait une forte pression sur la rédaction de Jeux vidéo magazine pour baisser sa note afin d'avoir une cohérence de groupe, ils nous avaient alors alertés de la situation.
Je pourrais dérouler l'histoire mais je vais laisser les fantômes là où ils sont, d'autant plus que lorsque je vois le parcours de Focus depuis et le rédacteur en chef qui nous voulait tant de mal, je me dis que le karma a fait son job.

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Notre premier jeu en tant que véritable éditeur, et le premier jeu qu'on a vendu un peu partout dans le monde et sur Internet. L'occasion de bosser avec Ken Levine qui réfléchissait déjà à BioShock. Végétarien avant l'heure, on a galéré pour trouver un restaurant veggie dans Paris pour passer avec lui une soirée hyper diet.
Pas un grand succès que ce Freedom Force qui n'était pas du tout gaulé pour le marché PC magasin qui s'effondrait mais était vraiment fait pour la distribution digitale d'aujourd'hui. Mais on s'est bien marré et on a appris pas mal en tentant d'être distribué partout en Europe.

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J'ai joué aux cow-boys gamin, grandi avec les Westerns, et j'étais persuadé que c'était un genre qui devait s'imposer en jeu vidéo. J'ai cherché pendant des années un Western en développement et quand j'ai vu les premières vidéos de Call of Juarez sur Internet de techland alors jeune studio, j'en suis devenu malade. Bon ce ne fut pas un grand succès, le jeu avait ses faiblesses (Billy) mais des qualités aussi (Ray). Au final un super souvenir, un jeu sympa et le plaisir d'avoir bossé sur un genre que j'affectionne. Quelques années plus tard, Rockstar mit tout le monde d'accord sur le Western avec un magnifique Red Dead Redemption.
Techland a eu raison de s'acharner sur le côté escalade /parkour tant décrié à l'époque par quelques journalistes, c'est toute cette expérience engrangée qui leur a permis de délivrer des années plus tard Dying Light..

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Pour la petite histoire, on avait fait avec Nadeo une version Freemium à l'époque pour Steam qui intégrait le client Steam. Le jeu est resté près d'un an à l'époque en gros bandeau à la une sur Steam avec la mention "La meilleure raison d'installer Steam". Steam n'était pas encore Steam mais nous étions déjà là.

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Je crois que c'est à partir de cet opus que les non initiés se sont rendus compte que Cycling était tout simplement un bon jeu.

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Un excellent jeu de rôle réalisé par les amis belges de Larian. Une sorte de version améliorée de Divinity 2, sorti un an plus tôt dans de très mauvaises conditions et pas au niveau que le souhaitaient ses créateurs. Une aventure qui avait bien failli mettre le studio sur la paille, l'éditeur allemand du jeu ayant mis la clé sous la porte quelques mois après la sortie.. A la recherche de distributeurs pour sortir l' extension de leur jeu, ils sont venus nous rencontrer. Vu le peu d'intérêt de sortir une Extension d'un jeu en France qui n'avait pas marché uniquement sur PC.je leur ai proposé de financer un Refonte de leur jeu sur PC et Xbox 360 ,pour le monde entier qui comprenait le jeu enfin au niveau et la grosse extension. C'était pour le coup notre tout premier jeu console en tant qu'éditeur..
Un beau succès, qui a permis à Larian de sortir d'une bien mauvaise passe et d ’enchaîner sur des projets encore plus excitants. Je mets un gros billet sur le Divinity Original sin qui sortira fin 2013.

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Cities XL était le projet le plus ambitieux du studio parisien Monte Cristo. Malheureusement le business model mélangeant micro transactions, connexion obligatoire, abonnement et version boite était compliqué à mettre en place, d'ailleurs je n'en reviens pas que quelques années plus tard EA reprenne pas mal de tout ça pour le lancement de Sim City 5.Cette mésaventure mit malheureusement Monte Cristo en faillite.Avec la bienveillance des équipes de Monte Cristo, Focus a pu reprendre la licence du jeu et sortir un Cities XL 2011 qui intégrait tous les contenus additionnels prévus pour être vendus en téléchargement. Un jeu certes imparfait mais qui a connu un beau succès en ligne et occupé seul pendant 3 ans la place de City builder de référence. Le dernier Sim City a d'ailleurs repris quelques grandes idées de Cities XL, mais pas la taille des villes par contre :)

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Au début il y avait Chaos League, présent plus haut dans cette liste. Ca nous valu quelques échanges compliqués avec Games Workshop car Chaos League pouvait pour certains s'inspirer de Blood Bowl. Au final tout le monde s'est entendu après pas mal d'échanges entre avocats. Chaos League fut mis de côté, et nous avons en échange pu récupérer la licence Blood Bowl et en faire une adaptation en jeu vidéo avec nos amis de Cyanide. Blood Bowl edition légendaire est la deuxième version du jeu Blood Bowl qui fut un sacré pari et une très belle réussite internationale . Un des plus beaux succès également pour le département Licensing de Games Workshop. Une vraie surprise pour eux que de voir un jeu specialiste leur rapporter autant d'argent. Ils ont d'ailleurs à partir de Blood Bowl largement ouvert leur catalogue de licences aux studios. D'où l'explosion du nombre de titres adaptés de l'univers GWS après la sortie de Blood Bowl.

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Spider Games est un joli studio français, tout neuf avec beaucoup de talent, ils avaient un gros projet de RPG pour lequel ils ne trouvaient pas d'éditeur et qui à l'époque était trop important pour Focus. On avait travaillé avec une partie de l'équipe sur le hack 'n Slash Silverfall (Monte Cristo). Parce que j'étais convaincu du potentiel du studio, je leur ai demandé de nous proposer un titre moins ambitieux pour le Xbox live et le PSN, qui leur permettrait de démarrer enfin. Cela a donné Faery, un jeu de rôle qui s'adresse aux plus jeunes et à ceux qui ont gardé une âme d'enfant. Au final un jeu très original, qui a trouvé son public, a ses fans et a connu un succès suffisant en ligne pour permettre à Spiders Games d’enchaîner sur des projets beaucoup plus ambitieux. Des projets de la taille de celui pour lequel ils ne trouvaient pas d'éditeur en 2008. Et cette fois, c'est Focus qui les financera.

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Retour à nos premiers amours, la stratégie temps réel avec un des plus talentueux studios français, Eugen Systems. Un vrai pari et une belle réussite, Wargame étant devenu en quelques mois, une véritable référence des STR dans le monde entier se vendant à plus d'un million d'exemplaires.

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Le studio parisien Cyanide a une immense qualité, celle de savoir choisir les thèmes et univers de leurs futures productions. Ils ont fait l'acquisition très tôt des livres de Georges RR Martin, avant même que la série d'HBO ne soit annoncée. Un très grand projet pour Cyanide que l'on ne devait pas éditer au départ, Focus n'ayant pas, quand le projet a été mis en route, suffisamment de vécu à l'international pour prendre le risque de sortir un jeu de cette taille dans le monde entier. Finalement les éditeurs ayant été frileux et Focus ayant grandi, nous avons pu récupérer les droits européens du titre et le digital 6 mois avant sa sortie. Atlus qui éditait le jeu aux US a tenu absolument à rajouter la licence de la série TV quelques mois avant la sortie du jeu. Pas sur que ce fut un bon calcul, d'autant que les fans de la série, voulaient retrouver dans le jeu, l'image qu'ils avaient de l'univers à la télé. Au final, Game Of Thrones est sans aucun doute l'un des jeux les plus sous notés que j'ai eu à sortir, d'autant qu'en règle général les appréciations des joueurs sont en majorité positives. Le jeu bénéficie de l'un des meilleurs scénarios de jeux vidéo sortis depuis bien longtemps. Beaucoup pensent d'ailleurs que l'histoire passionnante du jeu, est de G.RR Martin.

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Ah ce jeu, une grande histoire. Un titre que je regardais depuis un petit moment avec amusement, performer en tête du classement des meilleures ventes PC sur Amazon.fr en import avec le nom improbable de Landwirtschaft simulator. Je l'ai suivi un peu, j'ai découvert que ça cartonnait en Allemagne et qu'il y avait une grosse communauté française autour de ce jeu, grâce notamment au modding.
Je me disais que le premier qui le signerait en France ferait un carton, je ne voulais pas le faire chez Focus, car il était trop décalé avec notre catalogue Gamer. Puis le temps a passé, personne n'a voulu de la première version en France, si ce n'est un petit distributeur qui a écoulé à peine 2000 exemplaires sans soutien marketing. A quelques mois de la sortie de la deuxième édition, je donnais un cours à l'université de Vinci sur les acquisitions dans le jeu vidéo. A un moment, un élève m'a demandé avec quel genre de titre, sur un marché aussi concurrentiel, une jeune société d'édition pouvait se lancer à moindre frais avec la possibilité de réussir. J'ai pris l'exemple de Farming Simulator que personne n'éditait en France et fait la démonstration aux élèves amusés des raisons pour lesquelles il ferait un immense succès . Alors que je rentrais chez moi en moto, je n'ai pu m’empêcher de repenser à tous les arguments que j'avais mis en avant pendant ce cours, et je me suis dit que j'étais un sacré connard de snober un jeu pareil. On l'a signé le lendemain. Il est devenu quelques mois plus tard la meilleure vente de l'année 2011 sur PC en France.
On a signé ensuite dans la foulée les droits monde de la version 2013, qui serait disponible pour la première fois sur consoles également. Un incroyable succès avec des millions d'exemplaires vendus.

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Alors que le point & clic commençait à battre de l'aile, j'ai eu de grandes discussions avec le patron de Frogwares, un français parti il y a une dizaine d'années en Ukraine monter un gros studio de jeux vidéo. On savait qu'il fallait exister aussi sur consoles pour que le genre puisse survivre. On pensait alors que ce serait une bonne idée de chambouler la série des Sherlock, le gameplay, les contrôles, l'affichage et la dynamique du jeu en s'inspirant des jeux consoles à la troisième personne. Cela a pris énormément de temps, beaucoup de boulot, de retard et on a vu arriver LA NOIRE de nulle part qui reprenait nos objectifs avec un budget immense et les ambitions qui vont avec. Du coup on a attendu un peu pour sortir le testament qui est de loin le meilleur Sherlock à l'époque.

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Un jeu qui s'appelait à la base Renaissance. le premier prototype du jeu avait été développé par Arkane (Dishonored) pour Cyanide pour être ensuite être développé sur mes recommandations par Spiders, toujours pour le compte de Cyanide. Le jeu s'est appelé longtemps Renaissance, et puis à un moment il a fallu lui trouver un nom pour commencer la com' parce que Renaissance, c'est un peu compliqué comme nom pour un jeu avec des Orcs. J'ai vu sur un site US que le film français 'des hommes et des dieux' avait été traduit par Of gods and men,faisant ainsi référence au roman de Steinbeck. Je m'en suis inspiré pour le titre du jeu. Et ça sonnait plutôt mieux que renaissance au final :)

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Une dernière édition de Blood Bowl qui devrait nous permettre de dépasser le million d'exemplaires sur la franchise sur PC. Quand je revois la tête des éditeurs étrangers à qui nous essayions de vendre le titre pour leur pays il y a quelques années ou encore l'actionnaire principal de Focus qui déclarait droit dans ses bottes à une semaine de la sortie que le jeu ne marcherait jamais... je me dis que c'est une sacrée réussite et heureusement que la dématérialisation a pris le dessus sur la distribution physique et les incompétents.

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Le studio parisien Spiders a été fondé en 2008 avec pour projet un RPG ambitieux appelé Mars. Ils n’ont malheureusement pas trouvé d’éditeur et de financement pour le jeu et ont du se résoudre à démarrer avec Focus un plus petit projet (Faery). Quelques années plus tard, après la sortie du jeu Of Orcs and Men, développé par Spiders mais produit et designé par Cyanide, un autre studio parisien, Spiders nous a proposé de faire leur propre RPG Fantasy (Bound By Flame) avec un système de combat différent de celui imaginé par Cyanide. Alors que le développement venait de commencer, j’ai été invité à passer voir le nouveau système de combat via une démo jouable de Mars que l’équipe continuait de développer sur son temps libre. Surpris de voir la qualité de la démo, je leur ai demandé s’ils étaient intéressés d’en faire un jeu aux ambitions plus modestes, destiné exclusivement au téléchargement. C’est ainsi que Spiders a développé parallèlement deux RPGs en seulement 18 mois, challenge incroyable qui a tous failli nous mettre dans le mur, tellement c’est compliqué. Même si tout ne fut pas parfait avec ce Mars, le succès fut au rendez vous pour le jeu en digital. Nous avons décidé d’ailleurs au moment de la sortie de Bound By Flame, de lancer la production d’un gros RPG avec Spiders qui ne sera pas une suite directe de Mars, mais se situera dans cet univers qui a su séduire beaucoup d’aficionados de RPG SF.