Cover Mes petites découvertes du beau monde de la bande dessinée européenne

Mes petites découvertes du beau monde de la bande dessinée européenne

Une petite liste en construction de mes lectures en bande dessinée européenne. Cette liste comporte des lectures que j'ai trouvé sympathique ou mieux.

Liste de

147 BD

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a 12 jours

Lapinot et les Carottes de Patagonie
7.6
1.

Lapinot et les Carottes de Patagonie (1992)

Sortie : décembre 1992 (France).

BD franco-belge de Lewis Trondheim

nolhane a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Lapinot est une grande aventure et une des lectures des plus rafraîchissantes.
C'est la première oeuvre de Lewis Trondheim qui a choisis d'inventer les histoires d'un lapin durant 500 pages, chaque pages contenant 3 cases sur 4 (largeur * longueur). Trondheim aime l'anthropomorphisme et à juste simplement choisis de l'utiliser dans sa première BD.
Lapinot est un jeune lapin un peu naïf et se montrant plus bête qu'il ne l'est réellement. Il a éliminé sans s'en rendre compte une source du mal qui terrifiait la petite commune de campagne où il vie. Cela va lui attirer les foudres de Lemarcheur, un sorcier maléfique influent. Lapinot va entendre parler des carottes de Patagonie et de leur pouvoir, il va rapidement chercher à s'en procurer à tout prix.
Va alors débuter un grand tohu bohu où vont se mêler mafia, vieille prophétie, culte occulte, sorciers, politiciens et bien d'autres dans un grand foutoir savamment orchestré par Trondheim. L'improvisation est de mise mais forme petit à petit un univers dense et palpable où plusieurs trames vont peu à peu de former. Jubilatoire!
Si le dessin est assez approximatif dans les premières pages, il s'améliore rapidement. Inventif, d'une grande fluidité, drôle et expressif. Il est d'ailleurs assez impressionnant de voir avec quelle vitesse Trondheim fait d'immenses progrès au fil des pages, que ce sois dans la narration ou la finesse de son trait.
Le ton est constamment léger et drôle, les répliques sont cassantes, les situations loufoques, le tourbillons d’événements incessant. L’imagination de Trondheim semble sans limite.
Captivante de bout en bout cette bd est un vrai délice qui se savoure durant 500 trop courtes pages. Dès la dernière page tournée, on a aussitôt envie de se replonger dans cet univers unique si attachant et drôle.

Le Combat ordinaire : L'Intégrale
8.3
2.

Le Combat ordinaire : L'Intégrale (2010)

Sortie : 2 décembre 2010 (France).

BD franco-belge de Manu Larcenet

nolhane a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Marko est un jeune photographe indépendant un peu perdu. Il fait une pause dans son travail pour reprendre pieds, sauf que ce n'est pas si facile. Alors qu'il s'isole à la campagne, il se lie d'amitié avec un vieux monsieur qui l'aide à voir la vie autrement. Sauf que ce vieux monsieur a un passé que Marko n'accepte pas. Le combat ordinaire propose de suivre Marko dans sa vie familiale, professionnelle et amoureuse durant les années qui suivirent.
Manu Larcenet (Blast, Le retour à la terre, Le rapport Brodeck) parle souvent de lui au travers de son travail. SI Le combat ordinaire est une œuvre éminemment personnelle, elle est assez universelle pour résonner en nous à la lecture.
Si l'on voit Marko regarder le monde, penser, se mettre en colère avec son caractère râleur et craintif... S'est avant tout pour participer à un voyage introspectif sur la vie que chacun peut mener et les difficultés qui l'accompagne.
L'amour, le deuil, la paternité, les luttes sociales, le travail, la politique, le pardon.. Marko vie tout cela sous nos yeux. La force de cette bande dessinée est la sensibilité et la justesse avec Larcenet raconte son histoire. On est pris d'affection pour ce personnage terriblement humain qui nous partage ses doutes, ses douleurs et rêves. La lecture propose de nombreux moments introspectifs qui, loin d'être jugeant ou hautain posent des émotions et des réflexions sur la vie que chacun peut interpréter et ressentir à sa façon.
Bien sur, le combat ordinaire propose également une histoire aussi bien construite que raconté. Les petits riens de la vie sont narrés de manière à ce que l'on sois pris dans cette histoire. Les dialogues sont extrêmement bien écrits et ne manquent pas d'humour et de dérision.
Le dessin est surtout focalisé sur l'efficacité. Les visages sont assez simples mais très précis dans les émotions qu'ils décrivent, que ce sois dans l'humour ou bien les passages plus graves. Cela n’empêche pas Manu Larcenet de livrer de sublimes planches via de très beau paysages.
Le combat ordinaire est une bande dessinée engagée. Pas politiquement mais engagée dans sa manière de voir et percevoir ce qui est important, ce qui nous touche et nous blesse. Une oeuvre qui transcende la vie pour mieux la montrer, s'est rare mais précieux.
Le combat ordinaire peut, pars de nombreux aspects résonner en chacun d'entre nous. Une lecture qui est aussi forte dans son histoire que dans ce qu'elle nous évoque.
Une sublime histoire de la vie ordinaire.

Ailefroide altitude 3954
8
3.

Ailefroide altitude 3954 (2018)

Sortie : 21 mars 2018 (France).

BD (divers) de Olivier Bocquet et Jean-Marc Rochette

nolhane a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Certaines lectures nous prennent aux tripes de manière inattendu. Ce fut mon cas à la lecture de Ailefroide, récit autobiographique dans lequel Rochette (Transperceneige, Edmond le cochon) raconte avec beaucoup de sensibilité une partie de son enfance et son passage à l'âge adulte.
Enfant, Rochette aimait passer ses journées à contempler les peintures du musée des beaux arts de Grenoble. Son père mort en Algérie, Rochette était élevé par sa mère qui semble avoir eu du mal a créer un lien affectif entre eux. Au cours d'une balade, Rochette découvre la montagne et le plaisir de la gravir, s'est une révélation. Adolescent, il rêve avec son copain Sempé de devenir guide de haute montagne. Les deux gars entreprennent d'avoir une longue liste de courses (voies amenant à des sommets) afin de pouvoir passer la formation d'aspirant guide. Leur rêve final est de gravir ensemble la face nord d'Ailefroide un sommet redouté pour sa difficulté.
Rochette doit suivre sa scolarité dans un internat très stricte. Ses seuls intérêts sont le dessin et l'alpinisme. Il dessine en cours et s'échappe dès qu'il peut à la montagne avec Sempé.
L'alpinisme est toujours plus important pour Rochette, il se met à gravir des montagnes avec d'autres partenaires de cordé que Sempé (qui passe de plus en plus de temps à draguer des filles).
Au fur et à mesure que le jeune homme allonge sa liste de courses, il apprends la vie, la solitude, la solidarité mais aussi la mort au grès des ascensions. Alors qu'il découvre les dangers de la montagne, Rochette apprends ce que s'est de vivre. En parallèle, son amour pour l'art augmente et il ses bandes dessinées sont désormais publiés, bien que de manière confidentielles.
Cette bande dessinée est d'une authenticité touchante. Chaque case respire la passion, l'amour pour la vie. L’œuvre semble avoir mûrie durant des années chez son auteur tant il porte un regard précis, juste et sensible sur sa vie.
Si la lecture est si touchante, s'est grâce au ton et au regard de l'auteur mais aussi par la beauté sombre et réaliste du dessin. La montagne y est magnifique tout comme les visages et gestes des hommes qui la grimpe.
Aildefroide est une œuvre qui vibre de passion et d’authenticité. Une grande bande dessinée autobiographique et une grande œuvre sur l'alpinisme. Un Immanquable.

L'Incal, intégrale
8.1
4.

L'Incal, intégrale (1993)

Sortie : octobre 1993 (France).

BD franco-belge de Alejandro Jodorowsky et Jean Giraud (Moebius)

nolhane a mis 10/10.

Annotation :

L'incal fut pour moi la découverte de deux géant de la bande dessinée (même si je connaissais les deux artistes pour d'autres facettes de leur oeuvre).
La lecture du premier tome ma tout de suite captivé et en même temps surpris.. Je m'attendais à une lecture plus profonde, plus diversifié. Quel incompréhension! L'incal est assurément une oeuvre multiple, profonde et très dense. Il est nécessaire d’accepter une lecture où tout parait dans un premier temps précipité, sans fonds alors que l'oeuvre prends son ampleur dans ses multiples lectures et relectures.
Tout va vite, très vite et le plaisir de lecture est tel que l'on dévore l'intégralité de l'oeuvre sans s'en rendre compte.
L'incal est une oeuvre de science fiction follement inventive et épique. Elle s'avère être également une oeuvre qui parle beaucoup de notre monde, de la vie, des notions de bien et de mal, de la notion de cycle et de bien d'autres thèmes.
Jean Giraud apporte beaucoup à l'oeuvre au travers de son style dense et inventif.
Une oeuvre somme et diablement inventive. Un indispensable.

L'Autre - Le Rapport de Brodeck, tome 1
8.1
5.

L'Autre - Le Rapport de Brodeck, tome 1 (2015)

Sortie : 10 avril 2015.

Roman graphique de Manu Larcenet et Philippe Claudel

nolhane a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le rapport Broadeck est une adaptation en deux tomes du célèbre roman du même nom de Philippe Claudel. Il nous livre ici une œuvre sombre et profonde sur la nature humaine.
Un jour, alors que Broadeck entre dans l'auberge de son village perdu dans les montagnes.. il y trouve l'ensemble des hommes du village, tendu, le visage sombre. Ils lui demandent de rédiger un rapport sur ce qu'il s'est passé. Cette demande cache en fait une menace sourde. Broadeck a l'habitude de consigner tout ce qu'il voit et entend par écris. Sage, naturaliste.. il semble avant tout être un homme droit, sensible mais brisé par la violence du monde.
Au fil d'une histoire qui révèle peu à peu son histoire t ses personnages.. le lecteur découvre l'indicible.. La violence et la douleur que les hommes veulent absolument oublier. Sauf que Broadeck lui n'oublie pas car il a échappé à la mort mais n'en est pas revenue totalement vivant, et ses écrits sont un souvenir de la violence des Hommes. Il va alors être partagé entre son besoin de se rappeler de ce qui s'est passé et la menace qui pèse sur lui.
Le rapport Broadeck est une BD qui est visuellement d'une beauté à couper le souffle. Le dessin d'un noir et blanc profonds sublime les paysages et la nature. Manue Larcenet dresse le portrait d'un village perdu dans les montagnes qui représente une société en miniature. Une société meurtrie par la guerre et par la faiblesse du cœur des Hommes.
Les pages sont des tableaux d'une puissance évocatrice impressionnante dans lequel j'ai aimé plonger mon regard.
J'ai rarement vu une œuvre qui traite aussi justement de la nature triste et froide de l'Homme. Le besoin qu'ont les groupes d'oublier la guerre, d'oublier les erreurs tout en se protégeant de l'inconnu et de l'extérieur. Cet aspect sombre de l'humanité est montré avec subtilité au travers de l'histoire de Broadeck et du village perdu dans les montagnes.
Tout n'est pas sombre dans ce récit. Broadeck a beau être meurtrie par ce qu'il a vécu durant la guerre, c'est aussi le personnage qui symbolise le plus la vie. Il aime par dessus tout la nature et arpente les montagnes à l’instar de cet étranger dont tout le monde a peur, mais qui ne fait qu'observer avec lucidité et amour le monde. De nombreuses cases dépeignent ainsi une faune, une flore et des paysages magnifiques.
Manu Larcenet transcende le roman de Philippe Claudel et livre un chef d’œuvre du neuvième art.

Persepolis : Intégrale
8.3
6.

Persepolis : Intégrale (2008)

Sortie : janvier 2008 (France).

BD (divers) de Marjane Satrapi

nolhane a mis 10/10.

Annotation :

Persepolis est un roman graphique dans lequel Marjane Satrapi raconte comment elle a grandit en Iran durant une période charnière de l'histoire de son pays.
Le lecteur la suis donc de son enfance à ses débuts dans sa vie d'adulte. L'Iran y est décris de l'intérieur. La révolution, la guerre avec l'Irak, la transformation du quotidien des iraniens.. tout y est décris avec pudeur et précision. Une lecture douce et triste sur une culture et un peuple que l'on découvre par les yeux d'une personne qui grandit et découvre le monde.
Le dessin et la narration sont sublimes. Un grands roman graphique autobiographique et une lecture passionnante.

Highbone Theater
7.2
7.

Highbone Theater (2016)

Sortie : 14 mai 2016 (France).

BD (divers) de Joe Daly

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une lecture psychédélique sur un jeune homme tendre et intéressant. Influencé par la BD indé américaine tout en gardant son identité propre. Highbone Theater est assez géniale dans son portrait d'un jeune cherchant sa voie. Drôle, touchant, critique et psyché. Cette bande dessinée originale et véritable claque graphique est un incontournable.

L'Odeur de la poussière chaude - Aâma, tome 1
7.7
8.

L'Odeur de la poussière chaude - Aâma, tome 1 (2011)

Sortie : 27 octobre 2011.

BD franco-belge de Frederik Peeters

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

(Critique de l'ensemble de l'histoire, tome 1 à 4).
Frederic Peeters (Pillule Bleue, Château de sable, Lupus...) est un auteur qui sais constamment se renouveler. Chacune de ses œuvres a une place bien précise dans sa carrière, se démarque avec intelligence tout en gardant la patte de son auteur.
Cette bande dessinée de science fiction prends place dans un futur lointain ou l'humanité vie sur des planètes recouvertes de villes. Les livres ont disparues et chaque humain a recours a de nombreux implants pour être directement branché à un internet humain.
Verloc essaye de résister à ce monde froids tout en étant accro à Verloc une sorte de drogue. Il va être repêcher par son petit frère très différent de lui. Son frère va partir en mission sur une planète lointaine et de là la grande aventure va débuter.
La force du scénario est de mêler une intrigue conjointement d'un niveau familial (Verloc, sa femme, sa fille et son frère) tout en parlant d'une grande aventure remplie d'action. De plus la narration alterne entre deux temporalités différentes, la première rattrapant la seconde, le lecteur a hâte de découvrir comment on en est arrivé là.
Aâma est doté d'une intrigue particulièrement bien écrite, se dévoilant doucement au fil des pages. Si la lecture est si addictive, s'est par la découverte d'un univers d'une richesse et d'une ampleur rare. Le mélange de thématiques (implants, monde-ville, héros nostalgique d'une humanité révolue...) et d'un univers aussi maîtrisé rends la lecture neuve et irrésistible. L'impression de découvrir un nouveau classique imposant sa grande épopée au travers d'un dessin d'une grande richesse. Comme toujours avec Frederic Peeters, le trait est fluide, courbé et fin. Il est ici accompagné d'une magnifique colorisation. Que ce sois sur la planète-ville ou sur l'étrange planète de Aâma, l’univers dépeins est subjuguant. Les scènes de dialogues, de marche ou d'actions ont en plus droit à une mise en page inspiré insufflant un vrai souffle à l'histoire.
Si le quatrième et dernier tome peut en décontenancer plus d'un, s'est par l'évolution à la fois logique et surprenante du récit. Exit les mystères, et la narration des trois premiers ouvrages. Nous avons droit à un véritable trip narratif et visuel assez bluffant, rappelant à la fois Akira et Lincal. Une page se tourne pour l'humanité et pour la famille de notre héros.
Oeuvre de science fiction unique et implacable, Aâma est un petit bijou d'un auteur décidément incontournable.

Polina
7.5
9.

Polina (2011)

Sortie : 9 mars 2011.

Roman graphique de Bastien Vivès

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Polina raconte l'histoire de la vie d'une jeune fille entrant dans une académie reconnue mais exigeante de danse.
Cette jeune fille est Polina Oulinov et nous allons la suivre de son enfance à l'âge adulte. L'apprentissage de la danse comme l'apprentissage de la vie,de son rapport au monde et à soi. Une fois Polina devenue adulte, l'histoire gagne constamment en profondeur.
Le scénario témoigne d'une belle réflexion sur l'art et la danse qui transcende la vie.
Le trait de Bastien Vivès est impressionnant tant il capte les expressions, les mouvements ou les postures avec précision et réalisme. Le dessin en noir et blanc est magnifique et transmet de nombreuses émotions. L'aspect visuel du titre est incroyable d'autant plus qu'il fait preuve d'une grande originalité.
Polina est une oeuvre passionnante de bout en bout doté d'un visuel magnifique.
Une excellente et forte bande dessinée, pleine de vie et de subtilité. Une grande réussite et un portrait rare du monde de la danse.

Le Livre du Mont-Vérité
7.3
10.

Le Livre du Mont-Vérité (2002)

Sortie : 15 mars 2002 (France).

BD (divers) de Jean-Christophe Menu

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le style graphique de J-T Menu m'a immédiatement séduit. Je me suis donc penché sur cette bande dessinée sans savoir ce qu'elle contenait et qu'elle découverte !
Le livre du mont vérité est une bouffée d'air frais. Une lecture drôle et inventive qui immerge le lecteur dans un univers qui lui est propre.
Nous suivons 7 moines un peu fou vivant reclus sur le mont vérité. Parfois des visites impromptues bousculent leurs habitudes. Ces moines ont pour compagnie Sphinge, une sorte de chat/sphinx omniscient.
La paresse et la bêtise de ces moines est excise. L'auteur créer page après page un monde cohérent ou l'absurde et le loufoque sont rois. Les répliques sont excellente tout comme le soin apporté à la mise en scène. Le dessin tout en contraste de noir est blanc est magnifique et contribue beaucoup à l'impression d'immersion. Le lecteur s'attache donc très vite à tout ce petit monde et tourne les pages très rapidement.
Le nombre de trouvailles scénaristiques est impressionnant et chaque idée est utilisé avec justesse pour rendre la lecture à la fois drôle et addictive.
Une excellente découverte qui me donne envie d'approfondir cet auteur et d'espérer relire les aventures de cette délicieuse bande de moines !

Tes yeux ont vu
6.7
11.

Tes yeux ont vu (2017)

Sortie : 21 septembre 2017 (France).

BD (divers) de Jérôme Dubois

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

En voici un beau et singulier objet de lecture.. Jérôme Dubois y propose une brillante relecture du golem dessinée en quadricolore (blanc/noir/rouge/bleu).
La professeure Loew mène des expériences dans un grand laboratoire. Alors qu'elle se fait licenciée, Loew voit naître une de ses expériences.. Emet, un golem pourvue d'une conscience.
Tes yeux ont vu raconte la relation entre se golem découvrant le monde et une femme seule.
L'ambiance qui se dégage de l’œuvre est assez unique. La finesse de la narration et la beauté des pages font de la lecture une expérience délicieuse.
Emet pose des questions, observe, prends des photos, réfléchis... qu'est ce que l'avant et l'après la vie ? Le lieu où on est née ? La trace que l'on laisse ? Et nos souvenirs qui s'effacent pour laisser place à des sentiments nostalgiques.. Cette BD est d'une étonnante profondeur et transmet beaucoup d’émotions.
Tes eux ont vu est donc une très belle lecture portée par un visuel aussi intelligent que superbe. Une excellente lecture et la découverte d'un auteur a suivre.

Ces jours qui disparaissent
8
12.

Ces jours qui disparaissent (2017)

Sortie : 13 septembre 2017.

BD franco-belge de Timothé Le Boucher

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Ces jours qui disparaissent est une bande dessinée racontant la vie de Lubin Maréchal, un jeune circassien qui a une copine et une bande d'amis. Un jour il se réveil et constate qu'une journée entière s'est passée sans qu'il en ai conscience. Le phénomène se répète, lui faisant perdre son petit boulot et blessant sa copine. Lubin se rend compte qu'un double de lui prends sa place un jour sur deux. Ce double ne se rappelle de rien, n'a pas le même caractère, la même alimentation n'y les mêmes goûts.
Ces jours qui disparaissent est une bande dessinée qui vire petit à petit vers le fantastique, un fantastique qui parle du quotidien et de la vie. Si l'histoire est aussi passionnante que terrible, elle traite de beaucoup de sujet. Le temps qui passe, ce que l'on fait de la vie, les traumas, le passage à l'âge adulte etc... Le double de Lubin est un acharné de travail amassant l'argent avec rigueur et sécheresse quand le Lubin que l'on suis vie de ses passions, d'amour et d'amitié. Cette histoire parle avec beaucoup de justesse du rapport à ce que l'on s'impose à l'âge adulte, ce que l'on y perds et les vraies moments de bonheur qui disparaissent peu à peu. Plus l'histoire avance et plus on est ému par ce sentiment que la vie coule entre nos doigts et qu'on doit lutter contre nous même pour profiter de ce qui est essentiel dans la vie.
Le dessin est très efficace, exprime beaucoup de chose mais reste assez simple surtout dans sa colorisation. La bd n'est pas spécialement belle visuellement mais l'ensemble est suffisamment bon et bien raconté pour raconter cette belle histoire.
Ces jours qui disparaissent est une lecture aussi passionnante qu'émouvante. Il est rare de lire une histoire aussi singulière que profonde. Un très bel hommage à la vie, l'amour et l'amitié autant qu'une sombre réflexion sur la personnalité, les sacrifices et moments de bonheur. Une œuvre excellente doté d'un scénario d'une grande intelligence.

Les Pizzlys
7.7
13.

Les Pizzlys (2022)

Sortie : 5 octobre 2022.

Roman graphique de Jérémie Moreau

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Magnifique fable sur notre besoin de nous réancrer dans le monde (réel), histoire qui mêle avec brio espoir et désespoir sur l'avenir de notre monde, Les Pizzlys est une fantastique BD de Jérémie Moreau, un auteur que j'aime décidément beaucoup.
Visuellement, le mélange entre ligne claire, couleurs fluos, élégance d'un dessin très expressif qui laisse de la place à la mise en page pour s'exprimer et expérimentation visuel est détonnant et particulièrement réussi.
Gros gros coup de cœur!

Chroniques birmanes
7.6
14.

Chroniques birmanes (2007)

Sortie : 10 octobre 2007 (France).

BD franco-belge de Guy Delisle

nolhane a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Guy Delisle accompagne sa femme a en mission pour Médecin Sans Frontière au Myanmar (ou Birmanie du point de vue Français).
Pendant que sa femme Nadège est en mission, Guy s'occupe de leur fils Louis, découvre peu à peu le pays et.. fais son travail de dessinateur. Au fil d'un quotidien raconté avec humour et délicatesse, cette bd nous apprends a découvrir la Birmanie de l'intérieur. Fin observateur, Guy Delisle dessine sa vie d'occidental immergé à la fois dans une dictature et dans un réseau d'ONG et donc d'occidentaux menant une autre vie que les locaux. Avec un ton léger mais ne manquant pas de mordant, il va pointer du doigt les tentacules d'une dictature toute puissante mais aussi la beauté des habitants et de leur culture.
Certains détails mis en valeur dont par exemple les produits trouvable dans les supermarchés ou la chaleur sont aussi instructifs que bien amenés. D'autres moments comme la fête de l'eau et un essai de méditation pendant quelques jours dans un monastère sont aussi précieux que drôle.
Une bande dessinée déjà un peu daté (la situation a pas mal changée depuis 2007) mais précieuse dans ce qu'elle révèle d'un pays qui nous est inconnu. Véritable mine d'information et d'humanité, Chroniques Birmanes est une lecture passionnante et facile d'accès. Une œuvre précieuse qui rejoins d'autres œuvres de Delisle comme Pyongyang et Chroniques de Jérusalem.

Les Murailles de Samaris - Les Cités obscures, tome 1
7.5
15.

Les Murailles de Samaris - Les Cités obscures, tome 1 (1983)

Sortie : septembre 1983 (France).

BD franco-belge de Benoît Peeters et François Schuiten

nolhane a mis 9/10.

Annotation :

Ouah ça c'est de la bonne SF (même si c'est réducteur, c'est bien plus que cela)

Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien
7.1
16.

Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien (2017)

Wie ich versuchte ein guter Mensch zu sein

Sortie : 3 novembre 2017 (France).

BD (divers) de Ulli Lust

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Après "Trop n'est pas assez", "Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien" est une seconde claque donnée par Ulli Lust. Un portrait de femme sans concession qui décrit à merveille une relation toxique, une passion physique autant qu'une emprise malveillante au sein d'un couple. Le tout est englobé par l'excellente narration de l'autrice qui dépeints un quotidien très intéressant (qui fut certainement en partie le sien). J'aime énormément le trait très atypique de l'autrice ainsi que le ton franc, brute et en même temps tellement beau qu'elle inscrit à son récit.

Rural !
7.5
17.

Rural ! (2001)

Sortie : 17 mai 2001 (France).

BD franco-belge de Étienne Davodeau

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Avec Rural !, Etienne Davodeau a dessinée une bande dessinée reportage importante sur ce que l'on nomme généralement le monde rural. Durant un peu plus d'un an, l'auteur va suivre la vie d'un petit coin de France où des personnes sont obligés de lutter pour mener leur vie face aux décisions de puissants vivant pourtant loin de chez eux.
Le Kozon est une exploitation agricole gérée par 3 courageux gaillards, touchant dans leur propos et leur regard sur certaines réalités. Il est intéressant de découvrir le travail mené dans cette exploitation convertie en bio où les 3 hommes réfléchissent à être le plus en accord possible avec leurs valeurs tout en gardant une vie autour de leur travail.
Le problème, l'autoroute A 87 est en cours de construction le long de leur exploitation.
Etienne Davodeau va nous faire découvrir le travail d'une production laitière bio à taille humaine, la lutte de la population locale et le triste sors d'un couple obligé de déménagé..Le regard porté sur la(les) situation(s) est juste humain, engagé et ne manque pas d'humour.
Rural ! est une lecture forte, touchante et instructive. La narration est simple, efficace et soutenue par un dessin beau, réaliste et précis. Les lectures qui permettent de montrer des réalités méconnues tout en gardant un ton humain et un regard critique, s'est toujours important et celle-ci l'est.
Je recommande chaudement cette lecture passionnante et très documentée. Une des meilleurs BD reportage qui m'est été donné de lire.

Riyad-sur-Seine - RG, tome 1
7.5
18.

Riyad-sur-Seine - RG, tome 1 (2007)

Sortie : 16 mai 2007 (France).

BD franco-belge de Frederik Peeters et Pierre Dragon

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un polar dessiné par Frederik Peeters ça fais rêver, encore plus si on trouve au scénario Pierre Dragon, un ancien policier des RG (renseignement généraux).
On est plongé dès la première page dans un polar hyper réaliste (du moins pour les non connaisseurs comme moi), en suivant Dragon, un enquêteur des renseignement généraux au caractère bien trempé et à l'équipe efficace.
L'histoire est un entremêlement complexe entre une enquête d'une grande rigueurs scénaristique et le quotidien complexe de ses personnages, en particulier de Dragon. Les dialogues sonnent, claquent tout comme le dessin est parfait de maîtrise et de rigueurs. Tout cela donne vie à des personnages complexe et humain malmené par la dureté du travail aux renseignements généraux.
Durant deux tomes (chaque tome correspondants à une enquête), on halète, fouille, trépigne et sue aux coté de Dragon (certainement le double du scénariste Pierre Dragon).
On retrouve bien sur des classique comme le policier peu bavard, l'équipier fidèle et les affaires de drogues et manipulation mêlant mafia et politique mais cela fonctionne à merveille tant tout cela sans le vécu et semble raconter avec les tripes.
Bien sur, le travail de Peeters pour illustrer et raconter tout ça est impressionnant. On y est aux RG et on tourne les pages sans pouvoir s’arrêter tant la lecture est un délice.
Un grand polar, sombre, réaliste mais avant tout touchant tant son personnage de Dragon sonne juste et vraie.

Éveils
7.3
19.

Éveils (2021)

Sortie : 19 février 2021 (France).

Roman graphique de Juliette Mancini

nolhane a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Récit d'une émancipation féminine qui pourra parler à tout un chacun. Visuellement c'est la folie.
Classique mais génial.

Pyongyang
7.9
20.

Pyongyang (2003)

Sortie : 1 mai 2003 (France).

BD (divers) de Guy Delisle

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Guy Dellisle s'est rendu durant deux mois en Corée du nord au début des années 2000. Pyongyang raconte l'expérience de son séjour partagé entre travail, visite guidée du pays et soirée d’échappatoire avec ses amis.
Le travail de Guy Delisle consistait a coordonner l'animation d'une adaptation de Corto Maltese (et oui la France sous traite des animateur nord coréen pour pas cher).
Tout le long de ce pavé nous allons suivre l'auteur dans la découverte de ce pays méconnu. Entre le quotidien partagé avec son guide comme la loi l'exige et ses réflexions personnelle la lecture est savoureuse.
En effet cette bd met bien en avant l’abîme qui sépare nos mode de pensé de ceux des coréens du nord. Avec un regard d'occidental cultivé qui sais prendre du recul, Delisle montre embrigadement de pensé du peuple et le fonctionnement d'un pays où tout tourne autour du chef d'état vénéré comme un demi dieu.
L'humour est très présent et heureusement, il sert à relativisé le quotidien, à rendre chaque acte humoristique comme un bras levé envers le régime et montre bien l'absurdité d'un pays tournant en rond.
Le peuple coréen est montré avec humanité, sans moquerie, avec un humour assez subtil pour rire non des personnes mais de l'absurdité de lois empêchant toute liberté de pensée et développement personnel.
Pyongyang est une oeuvre aussi intelligente qu'intéressante. La Corée du Nord y est montré telle qu'elle est.. Un régime impitoyable, manipulant totalement la population. Les coréens semblent ici très éloignés de nous mais restent terriblement humain.
Un regard fort et utile sur un pays qui bien que montré en permanence du doigt est avant tout peuplé d'humains.

La Main Verte et autres Récits (Nouvelle Édition)
7.1
21.

La Main Verte et autres Récits (Nouvelle Édition) (2019)

Sortie : 5 décembre 2019 (France).

BD franco-belge de Edith Zha et Nicole Claveloux

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Nicole Claveloux est une autrice assez méconnu du grand public qui a pourtant une carrière importante et a beaucoup dessiné dans la revue Métal Hurlant durant les années 70/80.
Prix du patrimoine à Angoulême 2020, cette bande dessinée comporte les 5 chapitres du récit « la main verte », scénarisé par Edith Zha. Le volume est complété par 6 histoires courtes en noir et blanc permettant de découvrir plus en profondeur le travail de cette autrice unique.
La main verte est un récit fantastique en couleur psychédélique et mélancolique. Une femme achète un jour une plante pour égailler l'appartement dans laquelle elle vie avec son compagnon oiseau. Elle est heureuse de cette plante et va jusqu'à se peindre la main pour avoir la main verte. L'oiseau dépressif ne supporte pas la petite forme de vie verte et créer une dispute au sein du couple.
Cette dispute va amener le récit vers de péripétie surréaliste magnifiquement mis en dessin par Claveloux. Les couleurs bigarré ont un rendu unique (du à une technique assez particulière de colorisation). Le récit pars à droite, à gauche, s'inverse jusqu'à perdre le lecteur et c'est un délice. Un récit débordant de qualités.
Les histoires courtes qui suivent la main verte témoigne d'une imagination incroyable et d'un humour corrosif s'alliant parfaitement à l’univers étrange et surréaliste de l'autrice.
Cette bande dessinée est un régal visuel et narratif. Nicole Claveloux et Edith Zha emporte le lecteur où elles veulent, loin des entiers battus et de nos habitudes. On sens bien l'influence visuel d'auteurs comme Mobius mais la personnalité de Claveloux et l'impression d'étrangeté sont présents à chaque cases.
Une lecture étrange, drôle et fantasque pas forcément facile d'accès mais qui ne laissera personne indifférent. De la bande dessinée rare et la découverte d'une autrice française importante.

Max Winson, intégrale
8.3
22.

Max Winson, intégrale (2016)

Sortie : 2 novembre 2016 (France).

BD franco-belge de Jérémie Moreau

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Max Winson n'a jamais perdu un seul match, il est considéré comme un génie du tennis. C'est un véritable phénomène mondial et chacun de ses matchs est regardé dans le monde entier, des statuts lui sont dédiés, les jeunes veulent la même coupe de cheveux que lui.. Ce jeune homme est le symbole mondial de la réussite, de la productivité et de l'efficacité.
Cependant Max Winson ne connait rien de la vie n'y même de la défaite. Ce n'est que l'outil victorieux d'un père tyrannique.
Le jeune homme va se rendre petit à petit compte que son écrasante réussite est un poids pour les autres tennismans. Ce dernier est doux et attentionné contrairement à son père et à la myriades de gens qui s'enrichissent sur son dos.
Après de multiples événements, Max Wilson va découvrir une autre manière de vivre et de jouer au tennis. Cette découverte va le bouleverser et changer sa vie.
Cette BD possède une histoire passionnante qui monte petit à petit en puissance se révélant être d'une grande profondeur.
Le dessin de Jérémie Moreau est très expressif, son trait, fait de ligne courbe précise et d'ombrage renvoie une forte impression d'énergie et de dynamisme. Le noir et blanc est très beau et renforce l'impression de clarté et de dynamisme de l'histoire. Les cadres sont très intelligent et efficace. Jérémie Moreau est un auteur autant intelligent et doué pour l'écriture du scénario que dans sa manière de raconter une histoire.
Max Winson est une incroyable BD, un ovni passionnant et intelligent qui révèle Jérémie Moreau comme un auteur à suivre de prêt.
Cette histoire est un éloge à l'échange, à la beauté du geste et à la communication avec autrui. Nous n'avons pas besoin d'écraser autrui avec notre productivité et notre réussite. Nous progressons plus en écoutant et acceptant les autres ce qui permet d'apprendre d'eux et de s'enrichir mutuellement.
Une oeuvre forte et profondément humaine et une lecture marquante.

Mildiou
7.5
23.

Mildiou (1994)

Sortie : mai 1994 (France).

BD franco-belge de Lewis Trondheim

nolhane a mis 9/10.

Annotation :

Mildiou est une course poursuite qui part dans tout les sens. L'univers et le ton très personnel de Lewis Trondheim font de cette dispute un moment comico-philosophique très burlesque.
Le rythme foutraque (et ultra précis) du récit et l'art narratif de l'auteur font de cette lecture un grand moment je liberté, de joie et d'euphorie.

La Saga de Grimr
7.8
24.

La Saga de Grimr (2017)

Sortie : 13 septembre 2017.

BD franco-belge de Jérémie Moreau

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La saga de Grimr se déroule dans une Islande médiévale (XVIIIième siècle), alors sous le joug impitoyable des danois.
L'histoire commence lorsqu'un volcan se réveille, la coulée de lave tuant la famille de Grimr sur son passage le laissant miraculé. De fil en aiguille, cet enfant à la force extraordinaire va grandir avec un mystérieux personnage, haïe de tous pour ses combines louches mais cherchant à faire entrer leur duo dans une nouvelle saga islandaise mettant fin à cette sombre période de l'histoire.
Nous allons ensuite comment Grimr va vivre sa vie, en lien avec la nature, le volcan et la force de l'Islande.
Éloge de la différence, de la sensibilité à ce qui est invisible et véritable étendart contre l'obscurantisme des hommes.. Cet œuvre est porteuse de message fort et montré avec beauté.
Si cette BD est si enchanteresse s'est avant tout grâce à son dessin et à l'efficacité avec laquelle Jérémie Moreau la narre. La beauté des couleurs, l'énergie qui se dégage du magnifique dessin, la finesse du trait... De nombreuses pages ressemblent à des tableaux de par l'agencement et la beauté des couleurs. Un véritable régal pour les yeux portant très haut cette histoire déjà très belle.
La saga de Grimr est une véritable claque et confirme tout le talent de son auteur après le très réussi Max Wilson.
Une lecture à ne pas manquer, joyaux brillant de l'énergie du volcan et portrait d'une période sombre de l'histoire. Un bel hommage aux sagas et à la beauté de l'Islande.

Trop n'est pas assez
7.5
25.

Trop n'est pas assez (2010)

Heute ist der letzte Tag vom Rest deines Lebens

Sortie : 22 novembre 2010 (France).

Roman graphique de Ulli Lust

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Trop n'est pas assez est le roman graphique d'un road trip de deux jeunes filles autrichiennes voulant aller en Italie pour dire merde à tout ceux qui leur impose quelque chose.
Ulli (l'autrice) est une jeune fille de 17ans fumant et traînant toute la journée avec ses amis dit « punk ». Ulli rencontre Edi, une jeune fille qui comme elle n'accepte pas le monde des adultes et prône l'envie de faire ce qu'elle lui chante. Les deux femmes décident de se rendre sans papier, bagages n'y argent en Italie pour oublier leur pays étouffant et découvrir le monde. Rapidement les difficultés s’amoncelle. Ulli et Edi avancent, fument boivent, marchent et crient mais leur caractère n'est pas le même. Ulli crois en quelque chose, à une sensibilité et cherche la douceur malgré la violence qui les entoures. Edi ne cherche qu'à s'amuser, à sauter sur les mecs mêmes quand ils sont violent avec elle, prends des drogues dur.. Elle entraîne son amie dans une attitude autodestructrice.
Leur voyage ne va pas se faire sans encombre mais révèle tout de même quelques belles rencontres et agréable moment. S'est le voyage d'une jeunesse emprisonnée dans une vie qu'on lui impose, qui la refuse mais qui se confronte à des choses auxquelles elle n'est pas préparée. S'est également le portrait d'une jeunesse dite « punk » et qui partout en Europe ressent et vie des choses semblables.
Le dessin dégage une énergie semblable. Vif, écorché, plein de trait et de hargne. Il est parfaitement adapté au récit.
Trop n'est pas assez est une œuvre de résilience suite à un traumatisme. Le choc d'une jeunesse en désaccord avec ce qu'on lui impose. La trahison de celle que l'autrice prenait pour une amie et qui n'était qu'une égoïste qui finit dans une école de commerce. On ne ressors pas indemne d'une telle lecture tant elle témoigne de ce qu'est d'être une jeune femme dans un monde où encore aujourd'hui les femmes sont des proies ou des jouets pour de nombreux hommes.
Trop n'est pas assez est un crie du cœur, une œuvre forte dressant le portrait autobiographique d'une jeunesse des années 80. Une bande dessinée à découvrir de toute urgence et une autrice à suivre de près.

Le Grand Vide
7.3
26.

Le Grand Vide (2021)

Sortie : 20 août 2021.

Roman graphique de Léa Murawiec

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Derrière le concept simple mais génial de la nécessité d'être dans les pensées d'autrui pour exister, Le grand vide parle de la vacuité de la vie citadine contemporaine et de notre besoin de combler le vide de nos existences au travers du regards des autres. Génial!
Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque graphique! C'est beau beau beau, le trait de Léa Murawiec est très expressif et inventif. Cette BD expérimente beaucoup au niveau de la forme et je trouve que l'autrice propose une véritable expérience graphique
Gros coup de cœur!

Tout seul
8
27.

Tout seul (2008)

Sortie : septembre 2008 (France).

BD franco-belge de Christophe Chabouté

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Tout seul est une lecture unique. L'histoire d'une personne désespérément seule ne connaissant rien du monde.. isolé.
A partir de là, Chabouté va multiplié les idées pour décrire l'étroit univers de cet homme. L'ami poisson, le bateau de pécheur passant chaque semaine, le dictionnaire.. toutes ces idées sont très pertinentes et belles (j'aime beaucoup tout les passages avec le dictionnaire).
Le rendu visuel est magnifique. Son dessin comme toujours aussi beau, précis, détaillé fait ici des merveilles en instaurant une atmosphère unique où l'on ressens pleinement la solitude et le besoin de curiosité, de découverte du monde.
Une lecture remplie de délicatesse et de poésie. Egalement très émouvante, car chaque homme se sens parfois seul et enfermé dans un monde étriqué sans connaître ce qu'il y a au-delà de notre monde intérieure.
Il est parfois difficile de partir vers l'inconnu, surtout quand on se sens seul et démuni. La fin de la lecture, pleine d’espoir est très réussie.
Une oeuvre magnifique.

S’enfuir, récit d’un otage
7.4
28.

S’enfuir, récit d’un otage (2016)

Sortie : 16 septembre 2016 (France).

BD franco-belge de Guy Delisle

nolhane a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Guy Delisle est un auteur connu pour ses récits autobiographiques de séjour en pays lointain lorsqu'il suis sa compagne ou travail comme animateur (Chroniques de Jérusalem, Pyongyang, Chroniques birmanes). Avec « S'enfuir, récit d'un otage », Delisle témoigne de l'histoire de Christophe André, membre d'une ONG médicale qui s'est fait enlevé en 1997 alors qu'il travaillait dans la région du Caucase.
De la prise d'otage à l'évasion, on ne loupe rien de ce que monsieur André a vécu durant ces mois difficiles.
L'auteur se focalisant sur le point de vue de Christophe André, le cadre ne va pas lâcher l'otage durant les 400 pages que contiennent le livre. On reconnaît parfois le ton de Delisle mais celui ci se met en retrait afin de coller le plus fidèlement possible aux souvenirs et au ressentit de l'otage.
La lecture permet donc de se mettre à sa place tant la narration colle à ses pensées. On ressens son trouble, on se pose les mêmes questions que lui.. à savoir pour combien de temps suis-je là? Est-ce que mes ravisseurs sont en négociations avec mon ONG? Est ce que la mission continue ?
On se rends compte que ce qui est dur pour l'homme n'est pas seulement d'être enfermé dans le noir, attaché à un radiateur pendant des semaines mais également de ne rien savoir de sa situation.
La précision de la narration rends hommage à la lutte intérieur de Christophe André pour tenir et pour s'en sortir coûte que coûte. Rien n'est omis n'y laissé au hasard.
Nous avons là une lecture particulièrement prenante et captivante. Le dessin et la narration de Guy Delisle sont d'une grande précision et s'adapte bien au sujet.
S'enfuir, récit d'un otage est une lecture enrichissante et intéressante, permettant de découvrir ce que vivent à l'heure d'aujourd'hui des otages dans le monde entier (la situation d'un otage étant bien sur toujours unique).
Une excellente lecture, prenante et humaine.

Île Bourbon 1730
7
29.

Île Bourbon 1730 (2007)

Sortie : janvier 2007 (France).

BD franco-belge de Appollo et Lewis Trondheim

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Certaines lectures désarçonnent lorsqu'elles sortent du registre habituel dans lequel navigue leur auteur. Île Bourbon 1730 est l'une d'elle. Lewis Trondheim nous a habitué à des œuvres déjantés et drôles ce qui est loin d'être le cas ici. Trondheim est ici cantonné au rôle de dessinateur, le scénariste est Appollo, originaire de l'île de la Réunion anciennement nommé île Bourbon.
Nous suivons principalement un jeune homme venu de Paris pour aider un ornithologue venu chercher des oiseaux inconnus dans l'île Bourbon dont le fameux dodo. Arrivé sur l'île, les deux hommes découvrent un contexte particulier. Alors que le gouverneur de l'île viens de capturer le dernier pirate encore en activité (afin de lui ravir son trésor), le duo parisien s'enfonce dans l'île à la recherche d'oiseaux. Alors que la méthode de chasse du renommé ornithologue consiste a tuer tout ce qui vole devant ses yeux, le jeune apprentis semble plus sensible et observateur. Il va rapidement s'intéresser aux habitants de l'île et aux nombreux remous accompagnant la capture du dernier pirate. Le jeune apprentis va devenir fasciné par les pirates et la soif de liberté et d'égalité qu'ils représentent à ses yeux.
Non sans proposer un humour grinçant des plus réussi, les auteurs livrent ici un vrais rapport historique de la situation sociopolitique de l'époque. L’État a acheté l'amnistie de presque tout les anciens pirates et a instaurer une grande culture de café (acheté par la métropole) grâce aux multiples esclaves venant de Madagascar. Entre fin du rêve de la piraterie, esclavage, racisme, destruction de la faune endémique, soif de pouvoir du gouvernement de l'île ainsi que de l'église prémices d'un capitalisme acerbe.. le constat est amer et ne s'améliore pas au fil de l'histoire.
Le superbe dessin en noir et blanc de Trondheim se reconnaît au premier coup d’œil et apporte âme et vitalité à cette sombre histoire. Le contraste entre le fonds et la forme marche a merveille et apporte beaucoup de cachet à la bd.
Sans misérabilisme et avec beaucoup d'humanité, les auteurs montrent avec brio comment la France a utilisé l'océan pacifique afin de s'enrichir en supprimant tout rêve de liberté, en réduisent les population à l'esclavage et en détruisant la diversité locale.
En voilà une bande dessinée surprenante et acide, un roman graphique réussi tenant en grande partie sur son jeune personnage principal très réussi car finement écris. À Lire.

Tumultes
7.5
30.

Tumultes (2015)

Sortie : 29 mai 2015.

BD franco-belge de Hugues Micol

nolhane a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Tumultes est le préquel de Sequelles et Jumanji qui forment tout trois une trilogie.
Le long d'une fantastique enquête où nous retrouvons l'univers dingue et unique de Hugues Micol. Nous découvrons les débuts de Sabre (perso principal de la trilogie) dans la fameuse organisation « 3 ».
Tumultes marque par la densité de la lecture. Le scénario pars dans tout les sens pour finalement devenir petit à petit cohérent alors que dans le même temps l'histoire vire de plus en plus dans les délires fantastiques et dans le toujours plus. Micol garde toujours le cap de son récit en faisant preuve d'une maîtrise rare. Maîtrise qui se retrouve dans le dessin dense précis et d'une grande inventivité. Tumultes est un vrai bijou visuel. L’enchaînement des cases est subjuguant tant le dessin est beau et la mise en page riche et précise si bien que l'on dévore cette bd en une bouchée.
Véritable plaisir à suivre, l'enquête mêle habilement personnage marquant, mystère épais, action et retournement de situation.
L'auteur nous réserve même quelques surprises jusque dans les dernières pages amenant à revoir le relire le récit sous un tout nouveau jour.
Avec Tumultes, Hugues Micol confirme qu'il est un grand auteur possédant un style et un univers unique. Arriver à rendre cohérent et digérable délire foutraque et enquête mystérieuses est un tour de force.
Une excellente lecture divertissante et intelligente pouvant être lu et relu vu son scénario énigmatique.

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