Les romans parus dans la collection "Gore" (Fleuve Noir / Vaugirard)

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Le roman s'engage de manière intéressante en prenant pour cadre une autoroute surchargée par les estivants mais s'avère décevant pour plusieurs raisons : les personnages sont assez oubliables du fait d'une caractérisation faiblarde et les péripéties s'enchaînent de manière assez prévisible jusqu'à un final aussi étrange que moyennement réussi.

La principale faiblesse du roman réside dans ses créatures, difficiles à appréhender. Ce qui est un plus dans les descriptions des créatures indicibles de Lovecraft est ici assez mal géré. D'autant que l'auteur donne la parole à ses créatures au détour de certains brefs chapitres ; fausse bonne idée jetant encore la confusion sur la nature et les origines de ces monstres. A force de se poser des questions (qui resteront sans réponse) on en oublie de frémir, et c'est bien là où le roman rate sa cible.

Pas un essentiel de la collection donc. Mieux vaut se rabattre sur l'incroyable "Echo des suppliciés" du même auteur.

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"Blood-sex" est l'un des romans les plus cultes de la collection. Succès au moment de sa sortie, il marque les débuts de Nécrorian dans l'aventure "Gore", dont il restera l'auteur emblématique pour beaucoup de fans. "Blood-sex" marcha tellement bien qu'il deviendra le mètre étalon de ce vers quoi les auteurs français de la collection devaient tendre par la suite (surtout sous la direction de Juliette Raabe). Le programme est limpide : tout est dans le titre.

Mais qu'en est-il du roman proprement dit ? Le lecteur est invité à suivre deux récits parallèles. Dans le premier, on suit deux frères dégénérés, aux mœurs faisant froid dans le dos. Le second porte sur le romancier, auteur du premier récit, se livrant à de sanglantes exactions avec sa sœur pour trouver l'inspiration qui lui permettra de finir son roman.
Nécrorian verse allégrement dans l'érotisme et le gore. Le lecteur est embarqué dans de véritables montagnes russes émotionnelles, passant de la tension sexuelle à l'horreur la plus totale en quelques lignes.

Bien qu'efficace dans son écriture, "Blood-sex" n'en est pas pour autant révolutionnaire. Nous sommes en terrain balisé pour les amateurs du genre et le lecteur du XXIème siècle pourra trouver nombre de passages assez clichés. Il ne faut cependant pas oublier que le roman est sorti il y a 30 ans maintenant, à une époque où ce genre d'histoire était à la mode et encore assez original, bien que dans la veine de "Massacre à la tronçonneuse" et consorts.
"Blood-sex" est bien le produit de son époque et nous renvoie aux glorieuses heures du cinéma d'horreur des 80's.

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Il s'agit de la suite littéraire du mythique "La nuit des morts vivants", déjà écrit par John Russo. George Romero ne retint pas ce script pour sa séquelle cinématographique. On n'y a clairement pas perdu au change, tant l'histoire est proche du premier roman, avec une action toujours située à la campagne.

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Roman d'agression animale avec des limaces carnivores, il faut avouer que le sujet prête à sourire. Pourtant Shaun Hutson s'en tire avec les honneurs, gérant bien la progression de son histoire jusqu'à un dernier acte prenant et très réussi. Vous ne regarderez plus les limaces de la même manière.

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"Le Festin séculaire" se déroule dans un immeuble ancien, situé dans un quartier en travaux. Les bâtiments de la rue appartiennent pour la plupart aux Hiems, étrange famille nombreuse vivant sous la coupe d'une femme presque centenaire inquiétante. C'est dans l'un de ces appartements, où le froid règne en toute saison, que l'épouse de l'un des fils Hiems se prépare à accueillir des personnes invitées par son mari.

Difficile d'en dire plus sans dévoiler le mystère qui plane autour du clan Hiems et de leur résidence et de gâcher ainsi le plaisir de la découverte aux potentiels lecteurs. Je vous conseille d'ailleurs de ne rien lire dessus sur le net puisque l'essentiel de l'histoire y est systématiquement éventé.
Sachez seulement que ce "Gore" déroule une histoire aussi surprenante qu'originale. On pardonnera à l'auteur la simplicité et l'absurdité de certains dialogues et situations, ainsi qu'une fin trop précipitée, tant le roman se montre divertissant et agréable à lire.

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Un jeune homme, traumatisé par la mort brutale de ses parents, vit depuis seul avec sa soeur dans la petite maison familiale. Possessif et à la limite de l'incestueux, il pète littéralement les plombs quand elle lui apprend qu'elle a un petit ami.

Un roman glauque, violent comme il faut, qui sans révolutionner le genre se lit bien. Les troubles du jeune homme sont plutôt bien décrits et on suit avec intérêt sa plongée dans la démence.

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Incontestablement le livre le plus gore qu'il m'ait été donné de lire. Les descriptions folles des sévices subits par les habitants d'une station de sports d'hiver par des créatures sadiques tout droit échappées de l'enfer sont particulièrement horribles, à la limite du soutenable. Il m'est arrivé de poser le livre en cours de lecture le temps de digérer ce que je venais de lire (et c'est bien la première fois que ça m'arrive), tant Joël Houssin fait preuve d'inventivité et de surenchère dans les descriptions des nombreuses tortures et attaques sadiques perpétrées par ses cruels petits êtres. LE livre qui pourrait clairement servir de porte-étendard à la collection.

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Un roman qui part très bien mais qui s'avère au final assez décevant car l'auteur s'évertue à raconter dans le même livre deux histoires différentes qui auraient pu se suffire à elle-même. D'un côté on suit l'ancien patient d'un hôpital psychiatrique, traumatisé et défiguré par un incendie qu'il a déclenché enfant, et qui a provoqué la mort de sa mère et de son petit frère. Une histoire plutôt bien fichue à base de fœtus avortés télépathes et malfaisants ramenés à la vie.

De l'autre, on suit une histoire beaucoup plus banale de tueur psychopathe traqué par la police alors qu'il revient dans sa ville natale perpétrer des meurtres. Comme dans "Halloween" en quelque sorte. L'auteur cite d’ailleurs John Carpenter comme l'une de ses principales sources d'inspiration et appelle l'une des protagonistes du roman Judith Myers.

Ce qui handicape le roman, c'est que le lecteur, qui attend le télescopage de ces deux histoires sordides, n'aura droit au final qu'à une rencontre expéditive et hors-récit. Un peu dommage.

NB : Le roman traduit en français a fait l'objet de plusieurs coupes par rapport au texte original pour rentrer dans le format des 150 pages. Cette pratique dommageable y est sûrement pour beaucoup dans le rendu bancal de ce "Larvoïdes".

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Il y a beaucoup de "The Thing" dans "Terreur déliquescente", sauf que l'action ne se déroule plus dans une base de l'Antarctique mais sur une plate-forme pétrolière offshore vidée de ses occupants et que les protagonistes sont un groupe de 6 jeunes gens ayant fait naufrage alors qu'ils tentaient de convoyer de la drogue.
Pour le reste, on retrouve l'idée de la créature assimilant les êtres vivants et pouvant causer à terme l'extinction de l'humanité si elle atteint les côtes.

Je suis assez déçu d'Harry Adam Knight (pseudo de John Brosnan). "L'immonde invasion" m'avait bien plu et c'est confiant que j'ai débuté la lecture de ce roman.
Le résultat peine à soutenir l'intérêt et on a parfois le sentiment d'avoir entre les mains l'équivalent littéraire d'une série Z où la quasi totalité de l'action se passe dans des couloirs. Le potentiel du huis clos n'est pas assez exploité et les personnages, outrancièrement caricaturaux, n'attirent quasiment aucune sympathie. Quelques bonnes idées surnagent, mais pour l'essentiel le texte enfile les clichés comme des perles. Dispensable.

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Roman en trois parties à l'ambiance lourde et poisseuse m'ayant beaucoup fait penser au cinéma de Lucio Fulci : "L'Enfer des zombies" pour le premier acte, "L'Au-delà" pour les passages dans l'hôpital, voire même "Zombi 3" pour le final. Pas de zombies à l'horizon pourtant, mais des déments victimes d'une lèpre particulièrement dévastatrice, fléau déversé par une divinité marine ancestrale.

Certains passages sont particulièrement réussis, notamment un passage dément où un peep show se transforme en antichambre de l'enfer. L'auteur parvient tout au long du récit à faire ressentir le malaise qui s'empare progressivement du personnage principal.

On peut regretter cependant des personnages peu attachants, une narration parfois hachée et une fin trop précipitée. Alors que le premier acte, qui occupe la moité du roman, s'applique à créer une ambiance de cauchemar éveillé, on reste frustré par le manque de développement quand la "marée purulente" atteint finalement des zones urbaines.

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Une histoire peu convaincante de démon celte venu châtier les habitants d'une petite communauté du Pays de Galles.
L'ambiance était pourtant assez soignée (il pleut des trombes d'eau pendant une bonne partie du roman) et l'idée de faire du héros un ingénieur travaillant seul dans une centrale hydroélectrique isolée aurait pu ménager des bons passages angoissants. Le démon muet au sourire malsain est plutôt inquiétant, donc réussi.
Pourtant la sauce ne prend pas vraiment. Les passages horrifiques ne sont pas très efficaces et on s'ennuie un peu à défaut de se sentir impliqué dans le sort des personnages. Encore un roman anglais qui pâtit des coupes imposées pour entrer dans le format de la collection. Dommage.

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D'anciens étudiants en anthropologie, assaillis de pulsions cannibales, s'en prennent à leurs proches. Difficile pour la police de comprendre les raisons de leurs actes. Tous ont cependant en commun le fait d'avoir été les élèves du réputé professeur Allen Braithwaite, et tous ont participé avec lui à une expédition en Papouasie qui s'est dramatiquement terminée.

Le malaise ressenti par les cannibales lorsqu'ils sont pris de fringale est plutôt bien rendu, mais on pourra reprocher au roman de s'enfermer assez rapidement dans une enquête classique. Un peu dommage. Reste une poignée de bons passages et un final assez fun, mais qui pourra paraître grotesque si l'on est mal disposé.

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Un botaniste de génie créé une variété d'orchidées aux propriétés jusqu'alors inconnues. Problème : il les a stimulé avec des tissus et du sang humain et elles deviennent rapidement incontrôlables.

On pourrait croire en lisant ces quelques mots que j'évente totalement l'intrigue du roman. Il n'en est rien, car le lecteur apprend tous ces éléments dès le début. Le reste de l'histoire se tisse donc autour de cette trame prometteuse, mais qui peine à trouver son rythme dans la première moitié du livre. La faute en revient à un découpage assez saccadé (plusieurs chapitres sont très brefs) et à un récit souvent elliptique dans le premier tiers. Il y aurait eu là quelques coupes au moment de l'adaptation française que ça ne m'étonnerait pas.
La deuxième partie est en tout cas suffisamment rythmée et riche en images cauchemardesques pour emporter finalement l'adhésion.

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Avant de participer à l'aventure "Gore", Jean-Pierre Andrevon en était l'un des principaux détracteurs. Surprenant donc de le voir y participer avec ce "Cauchemars de sang".

On suit les déboires de Gino, jeune homme enfermé dans une vie précaire et morne. Il habite dans un immeuble chez sa mère, véritable déchet humain, et travaille dans un garage avec un patron qui passe ses journées à le rudoyer. Ce quotidien fait de frustrations lui occasionne de violents maux de tête et des cauchemars particulièrement sanglants dans lesquels il se venge de ceux qui lui gâchent la vie en les massacrant. Mais ses cauchemars finissent par prendre une tournure bien plus réaliste qu'il ne l'aurait souhaité. Hasard ? Hallucinations ? Troubles mentaux ou manipulation ? Le lecteur se fait balader une bonne partie du récit.

Le roman est assez plaisant à lire et exploite bien son contexte social et géographique. Les journées de Gino et ses rencontres avec son groupe d'amis évoquent les chansons de Renaud de la période et respirent les faubourgs parisiens.
En participant à la collection, Andrevon voulait montrer qu'il était capable d'en signer un bon opus. Mission plutôt réussie, même si personnellement j'ai trouvé la fin un peu facile.

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Très bonne surprise que ce roman qui démarre sur l'attirance qu'éprouve une professeure de collège pour l'un de ses élèves qui lui rappelle un garçon dont elle était très éprise lorsqu'elle était adolescente. Parallèlement on retrouve des amas de ce qui semble être des vers de terre un peu partout dans l'établissement. Nous découvrons rapidement que le garçon n'est pas ce qu'il semble être et que sa famille est pour le moins surprenante.

Contrairement à ce que peut laisser penser la couverture, il ne s'agit pas d'un roman d'agression animale, à l'image de "La Nuit des vers voraces" sorti précédemment dans la collection, mais d'une love story glauque et jusqu’au-boutiste.

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Je cherchais un roman peu engageant de prime abord pour continuer ma découverte de la collection (c'est le 26 ème "Gore" que j'ai lu). "L'Horreur aux Mille Visages" était le candidat idéal : un auteur dont je n'ai jamais entendu parlé (et dont c'est le seul roman traduit en français), une histoire archi rebattue d'adultère qui tourne mal et l'une des couvertures les plus laides que Dugévoy ait signé.
Contre toute attente ce fut une bonne surprise. Je me suis laissé prendre dans cette histoire de coucherie entre un patron et son employée, alors que ce n'est clairement pas mon style de roman. L'auteur fait preuve d'une bonne maîtrise en matière de caractérisation des personnages et de réalisme dans les situations décrites, ce qui est loin d'être la norme chez les auteurs de la collection.
La deuxième partie du roman verse finalement dans le fantastique et l'horreur, avec un récit de vengeance implacable menée par un golem de chair. Peut être ai-je un petit peu surnoté ce roman, mais j'ai pris un réel plaisir à cette lecture. C'est d'ailleurs le premier roman de la collection que je lis d'une traite.

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