Les Pires Films de 2022

Annotation :

Assurément le film plus cynique et putassier que j'ai vu de ma vie. Je pensais que la palme avait déjà été remporté par Space Jam 2 l'année dernière, mais ce dernier avait au moins pour lui de bons effets spéciaux et une certaine cohérence artistique qui rendait le projet à peut-être digeste, ce dont Tic et Tac : les rangers du risque est totalement dépourvu.

Le scénario pseudo-méta complètement fucktup fait office de prétexte à caler le plus de références à tout et n'importe quoi, multiplier les caméos les plus improbables sans même prendre la peine de rappeler leurs voix d'origine et enchaîner les vannes éculées sur les cibles faciles du milieu cinématographique comme dans une cérémonie des Razzie Awards. Le pire, c'est qu'il subsiste quelques excellentes trouvailles dans ce marasme référentiel informe, mais les gags sont tellement mal amenés mal réalisés qu'ils tombent tous systématiquement à plat.

J'ai du mal à comprendre comment un tel navet a pu obtenir la moyenne sur Sens Critique tant il m'a été difficile de le regarder en entier. A croire que tous les utilisateurs un tant soit peu exigeants se sont barrés du site après la dernière mise à jour.

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Visiblement, la saga n'a plus aucune autre ambition que de séquestrer des spectateurs le plus longtemps possible pour les inciter à consommer toujours plus de popcorn.
David Yates s'évertuant à ralentir au maximum chaque action de son maigre récit pour que celui-ci tienne tant bien que mal dans un énorme blockbuster de 2h30.

Résultat, les personnages prennent un temps fou à se retrouver, blablater inutilement durant des plombes et se perdre dans des sous-intrigues qui ne servent absolument à rien. Il faut attendre la candidature de Grindelwald aux élections allemandes (si j'ai bien compris) pour avoir le début d'un semblant d'intrigue. Au moins trois quarts du film aurait pu être facilement retiré du montage. De même que la séquence à Poudlar qu aurait pu se passer dans n'importe quel autre bled magique et n'est là que pour servir d'appât à Potterheads dans la bande-annonce.

Du reste, ça manque cruellement d'action, de péripéties et d'émotion. A tel point qu'on peine à croire à l'intensité du climix final tant il semble arriver comme un cheveux sur la soupe et pas comme l'aboutissement d'une énorme épopée de trois films. Les rares séquences avec un minimum de potentiel comme celle dans le cachot remplit de monstres sont complètement desservis par le rythme léthargique du métrage, ainsi qu'un montage parallèle sur une sous-intrigue dont on se fout éperdument. Le charismatique Mads Mikkelsen est en pilotage automatique tout du long et le changement d'interprète n'est d'ailleurs jamais justifié. Quant au "secret de Dumdledore" censé être le cœur émotionnel du long-métrage, il est en réalité bien vite expédié au cours de trois pauvres scènes absolument pas mémorables.

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9 ans d'attente pour un épisode de Black Mirror trois fois trop long, reprenant tous les poncifs de la science-fiction robotique, combinés à des sous-intrigues de vaudeville mettant en scène des personnages tous plus insupportables les uns que les autres. Le concept et la narration décousue rappelle vaguement Delicatessen, la noirceur et l'inventivité visuelle en moins.Si Jean-Pierre Jeunet ne se trouvait pas derrière la caméra, j'aurais arrêté au bout de 10min.

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Je ne me sens pas légitime à parler de ce film dans la mesure où je n'ai jamais subit d'harcèlement durant de mon enfance. Quelques intimidations occasionnelles, mais rien de comparable à ce qui est montré ici. Par conséquent, j'ai une vision totalement différente du monde de l'enfance et de la violence qui peut y régner et en cela, les bouquins du Petit Nicolas ou les écrits de Riad Sattouf à ce sujet, résonnent infiniment plus avec mon propre vécu que ne le fait ce long-métrage soit disant plus réaliste.

C'est pourquoi je vous invite à me corriger si vous avez l'impression que je dis une bêtise. Peut-être que pour certains, cela fait sens de filmer une école primaire comme la prison de Fleury-Mérogis, mais personnellement je n'y vois qu'un traitement caricatural, manichéen et sur-dramatisé totalement détaché du réel et m'empêchant de croire à la véracité du "monde" que l'on me présente. Un monde filmé à hauteur d'enfant mais déformé par les yeux adultes de sa réalisatrice.

D'autant que, si le film montre frontalement la violence dans les cours de récré, jamais il ne se questionne sur les raisons de cette violence ou n'essaye de l'inscrire dans un contexte sociologique plus complexe. Dès lors, difficile de le percevoir autrement que comme un interminable spot de prévention gouvernemental contre le harcèlement scolaire.

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Un diptyque sorti la même semaine avec un second volet racontant la conception du premier, le projet avait de quoi m'intéresser. Autant vous dire que maintenant, je suis beaucoup moins enthousiaste à l'idée de retourner en salle m'infliger 2 nouvelles heures de mélo bourgeois ennuyeux, accumulant tous les clichés affiliés aux relations toxiques et dévitalisant totalement son récit répétitif par une lenteur léthargique, des comédiens sous xanax aux dialogues ampoulés et une mise en scène purement cérébrale, tentant vainement d'insuffler une épaisseur intellectuelle à la banalité de son scénario.

Aussi, même si la seconde partie semble montrer comment transformer son vécu personnel en œuvre d'art, tout en s'appuyant sur les évènements racontés dans le premier film. J'ai peur que le style de la réalisatrice me rende totalement hermétique à sa proposition filmique.

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Transformer un récit digne d'un drame social en une comédie d'arts martiaux, dans le fond pourquoi pas ? Dupontel a bien bâtit une carrière sur une démarche assez similaire. Le souci, c'est que le kung-fu met très longtemps à pointer le bout de son nez et au final, on assiste bel et bien à un drame social durant les trois-quarts du long-métrage. Le film tente sérieusement de traiter le sujet des violences conjugales et le fait comme un gros bourrin, à grands renforts de clichés malaisants, sans jamais rendre compte des mécanismes à l’œuvre dans ce genre de situations abominables.

Kung-Fu Zohra est donc un très mauvais film sur les violences conjugales, en plus d'être une comédie d'arts martiaux chiante, jamais drôle, mal rythmée et visuellement immonde ; qui n'a pour lui que quelques chouettes scènes de cascades, malheureusement toutes condensées dans les toutes dernières minutes.

Annotation :

C'est en faisant n'importe quoi, qu'on devient n'importe qui !

Avis Complet :
https://www.senscritique.com/film/everything_everywhere_all_at_once/critique/270846388

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Joe Wright parvient à emballer son mélo historique anglais dans une réalisation très élégante. Mais, à part filer un beau rôle à Peter Dinklage, je ne vois pas l'intérêt de cette énième adaptation au combien didactique. L'aspect music-hall n'étant même pas justifiée puisque les (horribles) chansons ne remplacent pas les poèmes, mais surviennent ponctuellement dans le récit pour souligner les sentiments des personnages, comme dans toutes les putains de comédies musicales

Du coup, rien d'étonnant à ce que la MGM ait décidé de saboter la distribution française de Cyrano. D'abord en décidant au dernier moment de sa sortie sur le territoire, puis en torchant sa VF en moins de 2 semaines (au grand dam du doubleur habituel de Dinklage, le seul à être un minimum investi dans son personnage) et en le sortant dans un nombre réduit de salles, sans presque aucune promotion.

Le film était destiné à mourir en silence. Laissons donc sa dépouille reposer en paix.

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Le postulat rappelle un peu celui de Parasite, si ce n'est que Bedos se débarrasse de toute la dimension sociale qui structurait l’œuvre de Bong Jon-hoo. Les personnages sont ainsi tout aussi antipathiques que les richous qu'ils escroquent, on ne prend aucun plaisir à voir leurs manigances se concrétiser et donc, comme on ne s'attache pas à eux et qu'ils ne sont en plus quasiment jamais mis en danger, le film se retrouve alors dépourvu de tout enjeu. Ne reste plus qu'un thriller trois fois trop long dont le rythme effréné et la narration faussement complexe, tentent en vain de nous faire oublier les grosses ficelles, la vacuité et parfois même le sexisme latent de l'ensemble. Heureusement que la fantastique brochette de comédiens aident un peu à faire passer la pilule.

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J'ai du mal à voir Athena comme autre chose qu'un spectacle pyrotechnique de parc d'attraction. La myriade de plans séquences, aussi virtuoses soient-ils, ne sont là que pour faire de la belle image et pas pour créer de la proximité avec les protagonistes ou immerger le spectateur dans un univers tangible.

Gavras utilise la banlieue comme toile de fond pour son spectacle sons et lumières, sans traité le sujet dans toute sa complexité. Le conflit entre flics et banlieusards se voit ainsi réduit à une banale histoire de vengeance dérivant rapidement en gueria urbaine, le tout porté par une tripoté de personnages archétypaux, ayant tous comme seule caractéristique de gueuler comme des putois.

Le résultat est une succession de séquences jamais prenante car mit au service d'un récit simpliste et désincarné qui n'a visiblement pas grand chose d'intéressant à raconter et qui, à défaut d'apporter une représentation réaliste de la banlieue, risque fort de conforter les droitards dans leur lubie de guerre civile imminente.

Annotation :

La soixantaine déjà bien entamée, Colm en a marre d'attendre la mort sur sa petite île irlandaise. Il décide donc de couper les ponts avec son ami de toujours et ses conversations sans intérêt, afin de se consacrer pleinement à la composition musicale, seul moyen pour lui de laisser une trace de son passage sur terre. L'idée était magnifique, mais passé les excellentes 20 premières minutes, le film donne déjà l'impression de ne plus rien avoir à dire. McDonagh tentera par la suite de rajouter un semblant d'enjeu et de progression dramatique avec l'irruption de ce grotesque "découpage de doigts", mais cela ne suffira pas à masquer la vacuité d'un récit trois fois trop long pour le peu ce qu'il avait finalement nous à raconter. Alors ok, y a deux trois échanges assez rigolos, les acteurs sont convaincant, l'âpreté des paysages insuffle une atmosphère que peine à instaurer la mise en scène très plan-plan de McDonagh et on s'ennuie pas trop vu qu'on est toujours dans l'attente que quelque chose de grave arrive. Mais franchement, 2h pour ça ?

Annotation :

Très déçu par ce "nouveau" documentaire de Strip-Tease qui n'est en fait qu'un remontage de la trilogie "La Juge, Le Flic et L'Assassin" diffusé au milieu des années 2000. Pour avoir vu les deux montages, je vous invite plutôt à visionné la version TV disponible gratuitement sur Dailymotion qui se laisse plus de temps pour développer le contexte sociétale de l'affaire, en plus d'apporter plus d'éléments permettant d'éclaircir de déroulé de l'enquête et d'approfondir subtilement la personnalité de ses différents protagonistes. Cette nouvelle version n'apporte strictement rien et fait même perdre pas mal de fluidité et d'émotion au récit.

https://www.dailymotion.com/video/x7v2t8i

Annotation :

Vu lors d'une séance spéciale où The Truman Show était diffusé en première partie de soirée. Autant vous dire que la comparaison ne lui a pas été favorable.

Passer de la magistrale mise en scène de Peter Weir aux plans moches et verdâtres de Louis Garrel, ça pique forcément les yeux. Alors quand le plus grand parvenu du cinéma français n'a rien de mieux à proposer qu'une comédie de braquage reposant exclusivement sur des personnages agaçants voire franchement insupportables, ainsi que la promesse d'un casse qui se fait trop longuement attendre, tout ça pour une résolution bâclée et prévisible ; impossible de ne pas en ressortir déçu même si à la base, je n'en attendais de toute façon pas grand chose.

Et ce ne sont pas les hommages grossiers à Hitchcock/De Palma, la belle performance de Noémie Merlant dans un rôle à contre-emploi, ou les quelques fulgurances du long-métrage qui viendront relever le niveau général d'un film globalement sans intérêt.

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Une star de porno déchue et sans le sous se voit contraint de revenir dans son ancien patelin et de reprendre les vielles combines pour gagner sa croûte, jusqu'à ce que sa rencontre avec une jeune fille aussi douée que lui pour les parties de jambe en l'air ne lui redonne l'espoir de revenir dans l'industrie par la grande porte.

Synopsis alléchant mais dans les faits, malgré ses 2h10, le film n'a pas grand chose à offrir de plus que ce que je viens de vous raconter. Accumulant les saynètes inutiles pour raconter la même chose encore et encore. Le développement du personnage principal se fait dans la longueur, tranche de vie après tranche de vie. Du coup, si vous êtes réceptif à l'humour de Sean Baker et que vous tombez sous le charme des facéties de son looser magnifique, vous passez à coup sûr un franche moment de rigolade. Mais pour ma part, j'avoue de pas avoir rit une seule seconde devant le métrage et m'y être même copieusement ennuyé.

Annotation :

Des quatre saisons de la série, la première est étonnamment celle qui a le mieux vieillit et c'est peut-être parce que, contrairement à Noob et compagnie qui se sont directement pris pour de grandes fresques épiques, Le Visiteur du Futur faisait réellement office de joyeux bordel absurde et cartoonesque, assumant complètement son côté cheap et palliant son absence de budget par une mise en scène chaotique mais très inventive. Hélas, le web-show a presque perdu tout intérêt dès l'instant où il a commencé à se prendre au sérieux. Et malheureusement, le film suit la même trajectoire.

Si le film n'a clairement pas la gueule de sa web-série, il en conserve néanmoins l'écriture immature et inconsistante. L'histoire, d'une banalité affligeante, nous est livrée avec tous les poncifs mielleux du genre. Tous les tenants et aboutissants du scénar se voient explicités par des dialogues didactiques qui ne sonnent jamais comme "naturels" et font perdre beaucoup de justesse au jeu des comédiens. Le tout baignant dans un florilège d'incohérences et de facilités scénaristiques. Incohérences qui ne poserait pas de problème dans un délire absurde, mais qui deviennent beaucoup plus gênantes lorsqu'on essaye de réellement d'instaurer une dramaturgie à tout ce bordel.

Bon ces défauts étaient déjà présents dans les saisons précédentes. Les fans ne risquent donc pas d'être trop déçus et apprécieront même surement l'ampleur cinématographique apporté à cet univers qu'ils aiment tant. Mais pas sûr que les néophytes y trouvent leur compte. Le film a beau avoir de la gueule, raconter une histoire simple accessible à tous et contenir quelques gags assez marrants, reste que l'univers et le récit proposés sont d'une trop grande banalité pour captiver le spectateur lambda. Même les personnages ayant un background très développé dans la série qui n'est qu'habillement suggéré pour donner envie aux non-initiés de découvrir le web-show, ne sont ici réduits qu'à des stéréotypes peu étoffés et pas du tout attachants.