Les pérégrinations d'un amateur de Manga

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Ma première porte d'entrée via l'univers du manga et quelle porte. Regard sans concession envers une population marinant dans le cyberpunk et où les optimistes ne font pas de vieux os, Gunnm aborde l'humain sous toutes ces facettes et nous fait ressentir de l'empathie envers tous même les plus pourris ou condamnables d'entre eux. En plus d'avoir une des protagonistes des plus attachante et intéressante tout médium confondu.

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Il y a eu bien des lectures depuis mes débuts mais si il y a un manga que je retiendrai davantage, c'est lui. Puisant dans les influences de Berserk, Yukimura en reprend beaucoup de choses pour tailler sa propre voie et aborder les questions de la violence et de l'homme au sein d'un environnement rarement gâté quand il s'agit de l'aborder avec justesse, celui des Vikings. La voie est longue et les cicatrices ineffacables mais à l'instar de Thorfinn, on sait que ce voyage en vaut la peine.

Ma première découverte personnelle et un achat sur un coup de tête que je ne regretterai jamais.

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Autre découverte faite sur le tard et une excellente surprise ; véritable récit fleuve s'étalant sur plus de 40 ans, 20th Century Boys brasse une quantité folles de thèmes autour du fossé entre générations, les sociétés et leur contrôle voire aliénation, le mensonge, le complotisme... le tout avec une intrigue qui parvient toujours à te tenir en halène de bout en bout.

Une intrigue qui gardera le dernier mot jusqu'au bout d'ailleurs. Mais au vu de tout le voyage accompli, faut il forcément lui en tenir rigueur ? A vous de voir. Toujours est il qu'après avoir assisté à cette fin touchante, il est parti pour hanter mon esprit longtemps...

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Petite surprise qui a fait son bout de chemin depuis maintenant 6 ans, THe Promise Neverland a su creuser sa place grâce à son histoire et son point de vue peu commun via ses jeunes gosses plus vulnérables que la moyenne mais loin d'être bêtes. S'ajoute à cela un univers impitoyable, des personnages tous creusés mais aussi une intrigue qui aurait pu atteindre l'excellence sans sa dernière ligne droite proche de la sortie de route.

Reste malgré tout un petit bijou de caractérisation et d'univers.

ÉDIT : bon peut-être pas un bijou. Mais ça n’a pas été fait par dessus la jambe.

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Autre belle trouvaille que ces Carnets de l'Apothicaire ; via un contexte historique tout ce qu'il y a de plus terre à terre, l'histoire de la jeune femme au coeur du titre a de quoi attirer l'intérêt tant elle ne manque pas de ressources et de répartir dans un monde où avoir des conditions de vie peut être idéal même à la cour impériale. Un dessin soigné et des personnages qui prennent leur temps pour être développés en plus d'aller à l'essentiel.

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Manga interrompu ; avis à suivre.

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Une catégorie auquel je n'attendais rien, ce sont les récits à connotation historique, surtout quand ils se basent sur des faits passés. Mais ici Osamu a su faire preuve d'un sens de l'équilibre et d'une certaine honnêteté en expliquant chacun de ses choix en fin de tome, permettant la distinction entre le vrai et le faux et laissant des pistes pour les plus curieux. Le tout au service d'une plongée de ce Hollywood à part de la fin des années 40 dans ce qu'il a fait de pire... mais aussi pousser des hommes et femmes à donner le ''meilleur''. Pas simple d'accès mais passionnant à suivre.

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Manga terminé ; avis à suivre !

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Manga terminé ; avis à suivre !

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Œuvre importante au sein du genre cyberpunk, Blame est le genre d'univers qui se laisse pas aborder facilement et révèle à tous ceux prêt à le parcourir en long en large une profondeur à plus d'un niveau dont une première lecture ne suffit clairement pas. Visuelle par ses planches semblant tendre vers un horizon presque impossible à estimer ; thématique quand on décèle les différents emprunts à d'autres genres au fur et à mesure des chapitres et qu'on se met à vouloir comprendre les rouages. Narrative enfin quand on constate l'épure de dialogues allant à l'essentiel et que l'auteur amuse presque à malaxer la donnée temporelle... Pour ma part je fus amplement séduit par la proposition de Nihei et souhaiterait presque partager son souhait de vivre dans cet univers malgré son hostilité constante.

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Première découverte des adaptations de Gou Tanabe sur les écrits de Lovecraft ; l’auteur semblant faire le choix de la fidélité et maîtrisant son sujet en y ajustant son style propre qui affinera au fur et à mesure.

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Avis à suivre.

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Avis à suivre.

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Avis à suivre.

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Manga en cours... ?

Edit : Interrompu finalement. Pas intéressé de poursuivre davantage.

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Manga interrompu.

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Derrière un trait de dessin qu'on attribue davantage à la comédie se cache un récit bien plus sombre voire carrément morbide à propos de l'immortalité en plus de renouveler le mythe de la sirène, faisant d'elle l'équivalent de vampires aussi craintes que convoitées par leur chair. Si le double ton employé par Takahashi a de quoi me faire douter en plus de faire usage de ficelles pas toujours habiles, la teneur de ses histoires, son duo central et surtout ses créatures souvent flippantes font la différence. Juste avant d'entamer une saga réputée pour sa comédie, faut le faire.

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Une prolongation du premier tome qui n’hésite plus à multiplier les situations comme les temporalités et laissant souvent de côté l’effroi pour faire place au doute et une émotion plus à vif, particulièrement dans la dernière histoire. Le duo avec un duo devenant de plus en plus attachant à suivre, au delà de certaines ficelles. Hâte de voir comment Takahashi tentera de leur apporter une conclusion… si elle arrive.

Edit : en fait ce sera seulement en deux tomes. Dommage mais compréhensible.

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D'un postulat basé sur la vengeance (dont la prémisse m'évoque à certains égards le célèbre roman de Dumas) et un schéma souvent répétitif, Koike et Kamimura ont su dépeindre le portrait pas si simple de cette tueuse au nom iconique, n'ayant aucun scrupule pour atteindre ses cibles quitte à faire dériver le manga vers l'érotisme voire, disons le franchement, le porno. Sans pour autant rendre cette partie excitante ou donnant envie de se rincer l'œil, bien au contraire. Le tout avec une critique acide vis à vis des institutions japonaises de l'époque, de son conservatisme et du machisme dominant. Couplé à un trait élégant et trouvant de l'impact sans pour autant donner l'impression de mouvement, c'est impressionnant.

(Mais plus mitigé sur le destin final réservé lors du tome final ; un constat fataliste sur ce que adviendra sa vie ? Oui. La placer ainsi comme une justicière pour les classes populaires... mouais. Malgré son passif, le faire ainsi a de quoi faire douter.

Cela dit, dépeindre ce mouvement conservateur qu'est l'Akatsuki comme une cabale menés par des machos refoulés et aveuglés dans leur quête de sauvegarde de leur ''pays sacré'' a quelque chose d'évocateur aujourd'hui quand on pense à cette chère France...)

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Une proposition plus modeste qui tend vers l’Isekai avec toutefois un pas de côté : la protagoniste devant se réincarner dans la peau d’une jeune fille frêle avec son lot de désavantages. Si cela permet un regard différent sur ce type d’écriture, on sent cependant que cette dernière a parfois de la peine à en maîtriser les tenants, même si elle parvient à restituer l’essentiel. Quant à la décision de diviser son histoire en parties, je la laisse au jugement de chacun.

Une agréable surprise au début mais qui m’aura hélas lassé.

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Véritable conclusion de la saga de Urasawa, ce dernier conclut les points laissés dans l'ombre et offre la suggestion d'un après pour tous ses personnages même de façon minime. Et en profite pour un petit tacle supplémentaire envers la mentalité étasunienne. Si la progression est plus faillible que la série, elle en offre pas moins une forme d'aboutissement pour le tout et pouvant laisser sonné une fois terminé.

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En moins de 13 tomes, Tetsuya Chiba et Ikki Kajiwara ont établi rien de moins qu'une anomalie fulgurante dans le monde du shonen et difficilement égalable encore aujourd'hui. En faisant le choix d'une réalité terre à terre dans toute la brutalité de leur époque (ce qui ancre aussi bien son contexte que son style artistique et le différenciant de bien d'autres, mais ne les empêche pas de tutoyer ces limites) et en malaxant les codes désormais connus du genre le tout avec un traitement très juste envers ses personnages, Ashita no Joe n'est rien de moins qu'un chef d'œuvre. Une histoire coup de poing qui a de quoi expédier en deux rounds (si ce n’est un) beaucoup de ses confrères, qu'ils soient anciens ou surtout contemporains.

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Première véritable découverte avec le légendaire Taniguchi (le sommet des Dieux étant une adaptation), cette petite projection dans le Japon de l'ère Edo exploite des thèmes qui me semblent récurrents chez son dessinateur tel que la portée des actes, les effets du temps et les convictions personnelles. Et pour un artiste dont la bibliographie n'est pas porté sur l'action, son trait pour retranscrire les duels d'escrime n'a pas à rougir face aux cadors du genre. Une belle pépite à découvrir.

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Première découverte avec celui qu'on nomme le Dieu du Manga... mais pas avec le plus simple ni le plus connu à aborder. Puisque la protagoniste éponyme auquel tout gravite fait partie de ces personnages difficiles à appréhender, appliquant l'expression lié à chaque insecte prédateur sur tous ceux qui s'approchent d'un peu trop près. Individus qui s'avèrent également les représentants des différentes strates d'une société japonaise en pleine mutation et mise à mal. Vraiment pas simple à aborder et non sans reproches sur le long de sa narration (notamment sa fin qui ne peut contenter personne) mais c'est le genre d'œuvre à la personnalité affirmée qui ne laisse pas indifférent.

(Et note à part : entre cela et Ashita no Joe, un trait plus rond est sans doute un outil à ne pas sous-estimer quand il s'agit d'établir un contraste d'ambiance).

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Plus proche d'une succession de moments que d'une histoire complète, chaque chapitre permet pourtant au détour de chacun de ses restaurants d'en apprendre plus sur la culture japonaise : le sens de la convialité, la manière de servir et les habitudes culinaires qui diffèrent clairement de l'Hexagone. Et aussi pour Kusumi et Taniguchi de creuser petit à petit le caractère de leur protagoniste : un obsédé du travail qui accorde pourtant beaucoup d'importance au plaisir de la nourriture surtout quand elle est simple, sans attaches en dehors de son travail et travaillé par sa mélancolie. Probablement l'une des oeuvres les plus touchantes de Taniguchi que j'ai pu découvrir jusque là alors que je n'ai pas encore abordé la plupart des plus importantes.

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En prenant en compte son contexte de sortie, on peut comprendre la volonté de Tezuka de vouloir axer ce récit sur le rapport amoureux de toutes sortes mais aussi toutes les conséquences ; et quoi de mieux pour cela qu'un protagoniste aussi détestable que succeptible d'être pris en pitié ? C'est également l'occasion pour le bonhomme de continuer les tirs à balles réelles sur la mentalité de ses compatriotes et en particulier cet orgueil qui se cultive chez certains... Pas aussi abouti dans son traitement cette fois mais tout de même bien badant, particulièrement sur son dernier quart et cette fin tragique.

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Après le périple pesant initial, Nihei se lâche complétement avec ce détournement de son propre univers, confinant souvent à la parodie ou la bonne blague potache (qui est parfois l'excuse aussi pour caler du nu de façon gratuite ; ca, c'est pas top par contre... pauvre Shibo). Et la couleur lui donne une occasion de nous montrer son fameux univers sous un autre jour, toujours aussi accrocheur à l'oeil si bien qu'on pourrait regretter qu'il n'ait pas été édité en grand format. Un bon complément amusant recommandé pour ceux ayant aimé cet univers bien que dispensable.

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Moi qui ne suis habituellement guère porté par le western, cette vision portée par Taniguchi m’a pourtant bien accroché. Mêlant sources historiques du réel avec une pointe d’écart ainsi que ses thèmes dont le choix de vie incertain, cette histoire d’union entre ronins et indiens face à l’envahisseur s’avère prenante malgré une dichotomie inégale. Le tout avec le trait de son auteur si caractéristique qui sait décidément comment sublimer les paysages.

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Quand on connaît le style exubérant de Araki et son goût pour le loufoque, cette occasion d’en profiter avec la couleur se refuse difficilement (avec en plus le personnage idéal pour les a côtés ainsi que d’illustrer sa fascination pour les arts et les antiquités, merci la collaboration avec l’institut du Louvre). Moins prenant que d’autres de ses histoires et péripéties précédentes mais reste très efficace.

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Premier pas d'un auteur qui finira par se placer comme un de mes maitres de pensée (ca c'est dit), Planètes regroupe bon nombre de thèmes chers à Yukimura et qu'il approfondira dans son oeuvre culte : l'obsession personnelle, l'altruisme, la gestion des ressources et surtout notre place dans un univers au système se permettant de légitimiser son inégalité et son absurdité et bâti sur le sacrifice, excluant tous ceux n'étant pas conformes à ses volontés. Si le style graphique de Yukimura trouve ses bases et même des motifs essentiels, on sent cependant que sa capacité à délivrer son propos n'a pas encore trouvé sa pleine maturité ; et malgré le pessimisme de son univers, il trouve comment conclure sur une note d'espoir loin d'être naif. Et qui laisse songeur sur la manière dont Yukimura pourrait achever sa saga du Vinland quand on connait l'avancée et le thème de son désormais ultime arc.