Les Infréquentables de chez Ralph

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Lorsque la formation "The Residents" s'établit au tout début des années '70, chacun des membres s'engage à ne jamais divulguer sa véritable identité et à ne jamais accorder d'interview. De plus, tous cachent au public leur visage au moyen d'un masque, le célèbre "globe oculaire" coiffé le plus souvent d'un chapeau haut-de-forme. Préserver cet anonymat, encore d'actualité après plus de 40 ans de carrière, reste un pari audacieux qui a toujours été finement étudié. Les contacts avec le groupe se font par le biais de la "Cryptic Corporation" qui associe quatre personnages étranges aux noms dont on peut se demander s'ils ne sont pas de sobriquets : Homer Flynn, John Kennedy, Hardy Fox et Jay Clem. Influencés par les racines de R&b, le Sun Ra's sci-fi Jazz, Captain Beefheart, Frank Zappa et les compositeurs de l'avant-garde comme Harry Partch, les "Residents" ont toujours associé l'humour à leur désir de dépasser très nettement les limites de la musique.

Le groupe s'installe à San Francisco en 1972 et crée le label "Ralph Records" pour leur première réalisation officielle que constitue le pressage de 300 disques de "Santa Dog" (anagramme de Satan God). Ces disques sont distribués gratuitement aux stations de radio et à un certain nombre de personnes de renom comme Frank Zappa ou encore ... Richard Nixon !

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"Santa Dog" annonce la sortie en 1974 d'un premier album reprenant l'image des Beatles explicitement caricaturée. Intitulé "Meet The Residents", il ne se vend dans sa première année qu'à 40 exemplaires. Il aurait pu disparaître de la circulation sans laisser de trace, toutefois "Capitol" estima finalement la pochette de l'album comme une atteinte tolérable (pourtant légalement attaquable) à l'original parodié. Les Fabulous Four savent apprécier la plaisanterie !

Les rééditions futures de cet album ne comportaient plus cette couverture qui avait provoqué à l'époque les foudres d'EMI et de Capitol Records. Toutefois, le disque comportait tout de même une allusion parodique aux Beatles. En effet, au verso de l'album, les Residents étaient mentionnés sous les noms de John Crawfish, George Crawfish, Paul McCrawfish, and Ringo Starfish, avec des images de crustacés habillés des costumes des Beatles.

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L'album officiel suivant "Third Reich 'N' Roll" (1976) suscita à nouveau la controverse : orné de croix gammées, il dépeint Hitler dans un décor pour le moins végétarien. Inquiétant et dissonant, il comprend des reprises de chansons populaires des années '50 et'60, à l'exception de "Hey Jude", l'unique morceau qui adoucisse l'atmosphère générale plutôt endiablée.

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C'est le single "Satisfaction", sorti en 1977, qui promut le groupe à une plus large audience, tant aux Etats-Unis qu'en Grande Bretagne. Ce single "thrash" manifestement déjanté s'accordait bien au mouvement punk en train d'exploser Outre-Manche. Le single est surtout utilisé pour annoncer l'arrivée d'un nouvel organe de gestion et de contacts, "The Cryptic Corp.". Nouveau lien entre les membres occultes du groupe et le public, elle remplace définitivement la "Residents Unincorporated" primitive.

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"Satisfaction" reçut un triomphe saisissant de même que les deux singles suivants : "Aphids In The Hall" et l'adroit "The Beatles Play The Residents And The Residents Play The Beatles".

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L'album "Radio Special" a été enregistré en 1977 comme cassette promotionnelle et destinée aux stations radio ...elle fût aussi vendue en quantité limitée sous forme de cassette ... une édition limitée, ayant comme titre "Eat Exuding Oinks" est sortie en 2002 et comprend les versions remasterisées de ces chansons ...

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"Fingerprince" aurait dû répondre au doux et voluptueux patronyme de Tourniquet Of Roses et être composé de 3 faces ... comment 3 faces peuvent-elles tenir sur un vinyle ? ... voila une noble question.

Explication : sur la première face deux sillons parallèles auraient dû être gravés. Hélas, cette idée généreuse a avorté, les producteurs refusant de se damner pour telle diablerie. Aussi, The Residents vont-ils saucissonner leur galette : un LP sortira en décembre 1976, le bien nommé "Fingerprince" regroupant deux faces, la troisième face de Fingerprince sortira en 1979, sous la forme d'un EP, appelé logiquement "Babyfingers"

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Duck Stab regroupe deux projets. Le côté A combine les pièces de Duck Stab et le côté B celles de Buster & Glen, d’où la double couverture au format vinyle.

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Not Available est enregistré en 1974 à la suite de l'album Meet the Residents. Une fois l'album enregistré, il aurait été conservé dans un coffre afin que le groupe, selon la « théorie de l'obscurité » de N. Senada, oublie son existence. L'album sort en 1978 par suite du retard dans la production de l'album Eskimo et alors que la sortie du single Satisfaction avait attiré de nouveau l'attention du public sur le groupe.

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"Santa Dog '78" est un remaniement de la chanson "Fire" du single "Santa Dog" original du double single des Residents. Il a été publié en décembre 1978, dans une pochette spéciale et vendu uniquement par correspondance. Le tirage total était de 2700 exemplaires.

La face B est l’original "Fire", remasterisé à 40 tours / minute.

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"Nibbles" et "Please do not steal it!" sont des compilations publiées en 1979. Ils contiennent des morceaux des albums "Meet the residents" à "Duck stab".

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Les chansons figurant sur l'album "Eskimo" se composent essentiellement d'effets sonores divers, parfois joués sur des instruments faits maisons, et de charabia prétendument inuit. Au moment de sa sortie, il est présenté comme un album-concept sur la vie des Inuits, mais il s'agit plutôt d'une critique de la façon dont la civilisation occidentale étouffe les autres cultures plus primitives : ainsi, les chants pseudo-inuits de "The Festival of Death" sont en réalité des publicités déformées pour diverses marques comme Coca-Cola.

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Les 4 titres composant ce Babyfingers devaient à la base constituer la «3ème face» de Fingerprince, un concept que les Residents croyaient avoir inventé : seul le petit curieux déposant le bras de sa platine sur une certaine partie du disque, entraînant ainsi le diamant dans un nouveau sillon, inaccessible jusqu’ici, aurait découvert l’appendix caché de l’album. Quand ils réalisèrent que cette idée saugrenue avait déjà été réalisée sur Matching Tie & Handkerchief (un album des… Monty Python ! Les grands esprits se rencontrent…), les Residents laissèrent tomber et gardèrent la «face cachée» de leur album pour ce Babyfingers.

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Art Bears est un groupe de rock britannique. Il est formé en 1978 des cendres de Henry Cow, par Fred Frith (guitare, basse, violon, claviers, xylophone), Chris Cutler (batterie etc.) et Dagmar Krause (chant). C'est avant tout une formation de studio qui n'a effectué qu'une courte tournée en 1979 avec l'aide de Peter Blegvad (basse, guitare, chant) et de Marc Hollander (claviers, clarinettes, saxophones).

Tant par ses compositions que par la nature de ses textes signés Chris Cutler, c'est un groupe phare du courant Rock in Opposition.

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"Subterranean Modern" est le premier album de Ralph Records avec de la musique provenant de quelqu'un d'autre que The Residents ou Snakefinger. L'idée était d'élargir l'attrait de Ralph en introduisant une plus grande variété de styles dans le label de "San Francisco".

Chacun devait inclure une version de "I Left My Heart In San Francisco" (J'ai laissé mon coeur à San Francisco de Tony Bennett. Les quatre groupes choisis sont The Residents (bien sûr), Chrome, Tuxedomoon et MX-80 Sound.

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Snakefinger n'a sûrement pas besoin d'une grande introduction. Né Philip Charles Lithman à Londres, il s'installe à San Francisco en 1971. Ses racines se situent dans la scène du blues britannique, mais il devint rapidement ami avec The Residents, qui lui donna également le nom de Snakefinger, d'après une photographie de Lithman en train de jouer. le doigt ressemble à un serpent sur le point d'attaquer son violon. En 1972, Lithman retourna en Angleterre et forma le groupe de rock pub Chilli Willi et les Red Hot Peppers. Après le manque de succès du deuxième album, il retourne aux États-Unis et commence à travailler sur son premier album solo. Le disque est co-produit avec The Residents, qui ont également co-écrit de nombreuses chansons. L'album a la particularité de comporter la première reprise de la chanson de Kraftwerk "The Model", ainsi que la reprise de "Magic and Ecstasy" d'Ennio Morricone de la bande originale de "Exorcist II: The Heretic".

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Gravity est un album solo de 1980 créé par le guitariste, compositeur et improvisateur anglais Fred Frith de Henry Cow et Art Bears. Il s’agit du deuxième album solo de Frith et de son premier depuis la disparition d’Henry Cow en 1978. Il a été initialement publié aux États-Unis sur un album de disques sur le label Ralph de The Residents et était le premier de trois albums solo que Frith a réalisés pour le label.

Gravity a été enregistré en Suède, aux États-Unis et en Suisse et a présenté Frith avec le groupe suédois Rock in Opposition Samla Mammas Manna d’un côté du disque et Frith avec le groupe de rock progressif américain The Muffins de l’autre. Marc Hollander de Aksak Maboul et Chris Cutler de Henry Cow comptaient parmi les autres musiciens.

Gravity a été décrit comme un disque de "danse" d’avant-garde qui s’inspire du rythme et de la danse tirés de la musique populaire du monde entier. AllMusic l'a qualifié de l'un des plus importants titres de guitare expérimentaux de Fred Frith.

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Tuxedomoon est un groupe expérimental avant-gardiste au style plutôt électronique no wave. Ce fut un des premiers groupes de la culture underground californienne à mélanger synthés, bandes enregistrées et violons.

Ne dépareillant pas de la production avant-gardiste du label, Tuxedemoon offre sur son premier album une musique expérimentale où jazz et electro copulent allègrement dans un hangar désaffecté.

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La particularité de cet album provient du fait qu'il comprend 40 chansons (ce qui est beaucoup pour un vinyl, à l'origine) qui durent toutes approximativement une minute.

The Residents en partant du principe que :
1) La musique pop est en grande partie une répétition de deux types de phrases musicales, les vers et le refrain
2) Ces deux éléments se répètent en moyenne trois fois dans un tube radio potentiel
3) En la dégraissant du superflu, une chanson pop ne fait pas plus d'une minute
4) Une minute, c'est aussi le temps de la plupart des spots publicitaires
5) La musique américaine n'est donc que de la publicité...
se fendent d'un album COMMERCIAL qui n'a de commercial, bien sûr, QUE le nom...

La pochette de l'album représente face à face John Travolta et Barbra Streisand, avec, à la place de leurs yeux, les globes oculaires portant un costume qui sont l'effigie du groupe.

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Greener Postures, le deuxième album de Snakefinger, a été co-écrit et produit à nouveau par The Residents. Il comporte des pistes classiques telles que The Man In The Dark Sedan et Golden Goat.

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Dans Out of the tunnel, le post-punk est bien malmené. La faute a des instrumentistes s'autorisant à peu près tout. Maintenant que le son rock domine très largement leur musique, les guitares prennent aussi bien plus d'importance, et chaque morceau est un déluge sonore électrique qui explore plusieurs directions. MX-80 Sound ose tous les ingrédients : des riffs hard-rock aux expérimentations no-wave, d'un son aux guitares claires à un fatras métallique noise. Il est ainsi difficile de parler de leur musique si disparate sur le papier et qui pourtant sur disque possède une cohésion totale. Il faut dire qu'on a ici affaire a de sacré musiciens ! Et pas seulement la guitare de Bruce Anderson si souvent vantée. La bass de Dale Sophiea n'est notamment pas en reste. Elle mêle à la fois virtuosité et créativité, puise dans le jazz, le funk, et la ressort dans un écrin rock qui semble parfois sortir de nulle part. Et c'est un peu le cas. Le disque possède une tonalité surréaliste assez particulière ; il faut peut-être un peu de temps au début pour appréhender toute cette richesse, tout ce qui sonne parfois comme des contradictions.

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Dans les années 1980, le label Ralph Records a publié un nombre d'échantillons de 7 "pour promouvoir leurs artistes. Ces EP portaient le même slogan que les catalogues de Ralph Records:" Buy Or Die ".

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Eugène Chadbourne est un compositeur, improvisateur, joueur de banjo et guitariste américain.

Mêlant pratique de l'improvisation, du jazz, influences rock sixties, goût pour le bruit et les branches les plus extrêmes du punk rock et de la musique bruitiste, et passion pour la musique country, Eugene Chadbourne se situe donc dans un registre décalé, mille-feuille d'influences. Son œuvre, composée au fil d'une discographie variée, comprend plusieurs centaines d'albums, déclinés sous forme de cassettes, de CD, de CDr, de disques vinyles, et souvent conditionnés dans des emballages recyclés, allant de la chaussette (récurrente) à divers collages cartonnés (contenant souvent des documents, des photos, des coupures de presse, des billets de train, et autres éléments chinés au gré de ses tournées).

Ses productions sont réparties entre une multitude de maisons de disques et ses propres labels (Parachute dans les années 1980, House of Chadula depuis les années 2000), Eugene Chadbourne est en activité depuis la fin des années 1970. Il a collaboré avec John Zorn, Fred Frith, Derek Bailey, Han Bennink, Lukas Simonis, Carla Bley Band, Paul Lovens, Toshinori Kondo, Kommissar Hjuler und Frau, Camper Van Beethoven, Jello Biafra, Turbonegro, They Might Be Giants, Sun City Girls, the Violent Femmes, Aki Takase, Walter Daniels, Kevin Blechdom, Biff Blumfumgagnge, Arnaud Le Gouëfflec, Zu and Jimmy Carl Black et a fait partie du groupe Shockabilly. Il est également l'inventeur du Rake, râteau à feuilles mortes amplifié.

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Richard Marriott est compositeur, musicien, producteur et créateur d’instruments depuis plus de trente ans. Il a composé pour le cinéma, la télévision et différents arts du spectacle : la danse, le théâtre et l’opéra, mais aussi pour des installations et jeux video (il fut employé par la société Atari), englobant un éventail de styles, de l’avant-garde à l’industrie du commerce traditionnel.

L’orchestre, rebaptisé The Club Foot Orchestra, en référence au lieu d’origine et en hommage à Richard Kelly, se reforma en octobre 1983 pour se produire au Horn Reborn Festival à San Francisco. Pendant quelques années, le CFO joua dans la plupart des clubs de la ville. Deux disques, produits par Ralph Records, témoignent de cette période du Club Foot Orchestra : "Wild Beasts" en 1985 et "Kidnapped" en 1987 incluant des musiciens comme Snakefinger, Beth Custer, Eric Drew Feldman, Dave Barrett, Dick Deluxe Egner, Josh Ende, Arny Young, Julian Smedley, Dave Kopplin, Raoul Brody and Opter Flame.

Ces deux albums sont aujourd’hui réunis sur un seul CD chez Rastacan Records.