Cover Journal de classe 2023

Journal de classe 2023

Encore une année de passée, encore une bougie de soufflée...

Liste de

167 films

créee il y a environ 1 an · modifiée il y a 3 mois

The Fabelmans
7.3

The Fabelmans (2022)

2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic

Film de Steven Spielberg

Peaky a mis 8/10.

Annotation :

1/1

Spielberg, c’est quand même la définition du cinéma. Tu demandes à quelqu’un dans la rue de te citer le nom d’un réalisateur, 9 chances sur 10 il te cite Spielberg (et probablement aucun autre). Tous les réalisateurs qui ont sorti des projets autobiographiques se sont cassés les dents cette année, et il a fallu que Steven revienne mettre de l’ordre dans tout ça. C’est le seul qui ait réussi à me raccrocher à son histoire.

The Fabelmans, c’est une déclaration d’amour au cinéma en tant qu’artisanat, en tant que création de l’art. C’est l’ABC du cinéma, sans fioritures, juste de la passion. C’est juste fascinant de voir l’envers du décor, de voir là où tout a commencé, de l’émerveillement des premières séances aux premiers home movies amateurs, recrées pour l’occasion.

Après l’émerveillement de l’enfance, le film devient un teen movie exceptionnel. Si j’avais des réserves sur la première partie (les parents sont peu aimables et on a encore une mère dépressive, la vie va assez mal pour que je doive supporter ça à l’écran aussi), la partie adolescente en milieu scolaire est juste géniale. Est-ce que c’est une dinguerie de dire que Spielberg a sorti le meilleur teen movie de l’année ? (excepté The Fallout évidemment).

Voilà c’est très chouette, plus le film avance, plus il devient intéressant. Paul Dano est fabuleux et ça se termine avec David Lynch qui joue John Ford. On s’incline, on dit bravo pour les oscars et merci pour tout Steven.

L'Ange exterminateur
7.4

L'Ange exterminateur (1962)

El ángel exterminador

1 h 33 min. Sortie : 1 mai 1963 (France). Drame, Fantastique

Film de Luis Buñuel

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

2/1

Je ne sui pas assez intelligent pour comprendre les films de Buñuel. C’est certainement très bien mais je ne comprends pas les métaphores derrière l’absurdité des situations. Des bourgeois, réunis pour un dîner, ne peuvent plus sortir de la maison. Pendant plusieurs jours ils sont coincés. Sauf que… rien ne les empêche vraiment de sortir. Et c’est pareil dans l’autre sens, la police et les pompiers n’arrivent pas à rentrer… mais n’ont pas essayé de le faire.

Du coup, c’est un huis-clos survivaliste absurde, avec ses histoires de tromperies et autres petites embrouilles. Ca n’a aucun sens, y a un ourson en laisse, y a la main de la famille Addams qui se pointe on sait pas pourquoi. La détérioration des conditions de vie entraine la déshumanisation et avec elle, la violence. Ou du moins, c’est ce que j’ai lu sur Wikipédia. Mais du coup, pourquoi ne pas avoir été encore plus loin dans la violence dans le final, pourquoi ne pas avoir poussé le concept jusqu’au bout ? Parce que ça reste très gentil finalement.

Les Chevaliers de la Table ronde
6.5

Les Chevaliers de la Table ronde (1953)

Knights of the Round Table

1 h 55 min. Sortie : 15 décembre 1954 (France). Aventure

Film de Richard Thorpe

Peaky a mis 5/10.

Le Sorgho rouge
7.2

Le Sorgho rouge (1988)

Hong gao liang

1 h 30 min. Sortie : 15 février 1989 (France). Drame

Film de Zhāng Yì-Móu

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

3/1

Au panthéon des meilleurs premiers films de réalisateurs. Zhang Yimou se dévoile directement au grand public, remportant l’ours d’or au Festival de Berlin en 1988. C’est visuellement magnifique, le réalisateur chinois étale déjà tout son talent et son esthétique radicale.

On retrouve aussi déjà un premier rôle féminin de femme forte, avec les débuts de la légende Gong Li. Elle va reprendre, seule, l’entreprise de son défunt mari, qui produit du vin. Et évidemment, comme tout film chinois parlant de l’invasion japonaise (qui viendront jouer les troubles fêtes), ceux-ci sont dépeints pire que des nazis.

Les situations dramatiques auraient pu être mieux exploitées (ça manque d’émotions dans le dernier tiers), mais c’est très joli et efficace.

Olga
6.9

Olga (2021)

1 h 27 min. Sortie : 17 novembre 2021 (France). Drame, Sport

Film de Elie Grappe

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

4/1

Olga est une gymnaste professionnelle ukrainienne, envoyée en suisse pour échapper aux menaces de mort que sa mère, journaliste, doit subir au pays. Le film se passe en 2013, au moment du soulèvement populaire contre le président de l’époque, Ianoukovitch. Déjà en jeu : un rapprochement ou non avec l’UE. On voit que les problèmes ne datent pas d’hier.

Ca se passe il y a dix ans mais c’est parfait pour l’actualité. Ca montre à quel point il est difficile de plonger d’un coup dans une nouvelle culture. Il y a beaucoup d’images d’archives d’émeutes, de rassemblements violents. C’est davantage un film politique qu’un film sur la gymnastique, qui n’est finalement qu’un prétexte.

Le Conformiste
7.3

Le Conformiste (1970)

Il Conformista

1 h 51 min. Sortie : 17 février 1971 (France). Drame, Thriller

Film de Bernardo Bertolucci

Peaky a mis 8/10.

Annotation :

6/1

C’est beaucoup trop fort Bertolucci en fait. Il y a une grâce et une sensualité infinie dans son cinéma, il y a des scènes qui marquent à vie. C’était déjà le cas de la scène de la baignoire dans Innocents, il y aura désormais celle du train, avec un coucher de soleil éclaboussant dans celui-ci. On a déjà dit ça pour d’autres réalisateurs, mais vraiment il propose une idée de mise en scène à chaque plan. Ca dégouline de cinéma partout, sans pour autant être poseur ou vain. La mise en scène sert vraiment l’histoire et l’émotion.

Alors c’est vrai que j’ai eu un peu difficile à rentrer dans le film, notamment à cause d’une chronologie d’abord confuse. Mais une fois qu’on a pris ses marques, c’est un régal. D’ailleurs, au-delà de la forme, le propos est très intéressant. C’est l’histoire d’un homme qui cherche à être normal à tout prix. Et dans l’Italie des années 30, être normal c’est être fasciste. Il va donc adhérer au parti, même si cela ne correspond pas à ses idées de base.

C’est super intéressant, parce qu’en poussant autant le concept (tous ses choix de vie sont dictés par cette recherche de normalité, y compris le choix de son épouse), cela reflète dans une certaine mesure nos propres choix basés sur la norme, notre volonté d’appartenir à celle-ci (par exemple, ils font le parallèle avec les supporters de foot).

Le Menu
6.2

Le Menu (2022)

The Menu

1 h 46 min. Sortie : 23 novembre 2022 (France). Drame, Thriller, Comédie

Film de Mark Mylod

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

7/1

Je suis hyper mitigé, je ne sais pas trop quoi en penser. J’ ai passé un bon moment mais je pense que l’expérience aurait été bien meilleure si je n’avais rien entendu sur ce film, comme pour Banshee of Inisherin. On a trop parlé sur ce film. Du coup, si vous comptez le voir, ne lisez pas la suite.

En fait, je ne suis pas certain de la morale derrière tout ça. Tous les personnages sont juste complètement fous et ne font aucun sens. Genre Tyler, c’est quel genre de personnage ça, ça n’existe nul part et il est super agaçant. Pareil pour les cuistots, c’est quelle genre de secte ? Et surtout les motivations du chef, ça tient la route un moment mais en vouloir à l’acteur qu’il n’a pas aimé dans un film, c’est tellement hors de proportions. Il n’y a que Margot qui a des réactions « normales », c’est comme si elle vivait un cauchemar. Ca pourrait justifié l’absurdité de la situation mais ce n’est jamais présenté comme tel.

C’est divertissant, très original (et donc j’ai tendance à encourager ce genre de projet) et Anya Taylor-Joy s’en sort admirablement bien pour un rôle pas si facile. Mais plus j’y pense, plus la mécanique du film me tracasse.

L'Arche russe
6.9

L'Arche russe (2002)

Russkiy kovcheg

1 h 39 min. Sortie : 26 mars 2003 (France). Fantastique, Historique

Film de Alexandre Sokourov

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

8/1

J’adore les plans-séquence, j’admire les films tournés en un seul plan (Victoria et Utoya 22 juillet) mais là ce n’est pas possible. C’est à peine un film déjà, c’est une visite guidée d’un musée. Et que ce soit notre guide ou la voix off, les deux sont assommants au possible. Et le fait de tourner cette visite de 100 minutes en un seul plan ne va pas la rendre passionnante.

Il est question de raconter 300 ans d’histoire de la Russie, mais c’est tellement hermétique qu’on n’apprend pas grand chose. Il faudrait presque être russe, ou un spécialiste, pour saisir le sens des analyses historiques. Et quand on rencontre Catherine II ou Anastasia, les deux seuls personnages connus de tous, on ne dit rien sur elles.

Seul le final, avec cette magnifique scène de bal, trouve évidemment grâce à mes yeux. Avoir garder le plus grandiose pour la fin, c’était courageux. Malheureusement, cette grâce soudaine, est beaucoup trop tardive.

Soupe au canard
7.2

Soupe au canard (1933)

Duck Soup

1 h 08 min. Sortie : 2 mars 1934 (France). Comédie, Musique, Guerre

Film de Leo McCarey

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

10/1

Première incursion dans le cinéma des Marx Brothers, et je n’ai pas accroché. En fait, je trouve que dans l’humour, ils privilégient la quantité à la qualité. C’est épuisant le nombre de blague à la seconde. T’as pas le temps de rire à la première qu’il faut déjà comprendre le (mauvais) jeu de mots suivants. C’est calembour sur calembour sur calembour, c’est un festival. Par exemple, le duo de détective, ils sont ultra détestables et pas drôles pour un sou (même si pour le coup c’est du comique physique plutôt).

C’est chaotique et pas forcément drôle (encore une fois pas fan de l’absurde, j’ai l’impression de ne voir que ça en ce moment). Par contre, le gag où les espions sont en robe de chambre afin de se faire passer pour Groucho (puis face au miroir), il est excellent. C’est peu.

Le Chat potté 2 - La dernière quête
7.4

Le Chat potté 2 - La dernière quête (2022)

Puss in Boots: The Last Wish

1 h 42 min. Sortie : 7 décembre 2022 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Joel Crawford et Januel Mercado

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

11/1

Ce film n’avait aucune raison d’être aussi bon. C’est une très bonne surprise et c’est top que le bouche-à-oreille fonctionne à ce point. L’animation est dingue, pleine d’idées, et c’est vrai qu’elle fait penser au génial Spider-Man New Generation (surtout dans les scènes d’action je trouve, ainsi que dans l’explosion des couleurs).

Les personnages sont aussi tous très chouettes et inventifs. J’ai notamment adoré le personnage du loup, qui m’a littéralement donné des frissons. Enfin, j’ai bien aimé le côté Ready Player One, avec des références par milliers à des contes en tous genres.

Si je devais donner un petit bémol, je trouve que le film s’adresse un peu trop à un public jeune. La quête en mode Dora l’exploratrice, c’est du ultra classique, on est jamais surpris par les événements.

Le Dernier Tango à Paris
6.1

Le Dernier Tango à Paris (1972)

Ultimo Tango a Parigi

2 h 09 min. Sortie : 15 décembre 1972 (France). Drame

Film de Bernardo Bertolucci

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

12/1

Stoppé net dans l’amour que je commençais à porter à Bertolucci.

Le film est non seulement intéressant, il est surtout désagréable. La photographie est tellement terne, c’est moche et vieillot. C’est un film crade dans tous les sens du terme, très loin de la grâce habituelle des films de Bertolucci. Ca parle d’une relation sexuelle et anonyme entre une jeune parisienne et un homme plus âge. C’est jamais profond, c’est juste Bertolucci qui réalise ses fantasmes à nos dépends. Et tout ça, c’est sans parler et sans prendre en compte ce qui s’est passé lors du tournage, c’est dire.

Puis je suis désolé mais je n’ai jamais aimé Jean-Pierre Léaud, systématiquement je le trouve mauvais dans sa carrière adulte. Et je vais dire, c’est pareil pour Marlon Brando, c’est juste pas un bon acteur.

Le Mouchard
7.1

Le Mouchard (1935)

The Informer

1 h 31 min. Sortie : 13 septembre 1935 (France). Policier, Drame

Film de John Ford

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

14/1

Un John Ford des débuts, mettant en scène un irlandais ivrogne qui trahit un ami en cavale afin de toucher la récompense. Il va avoir des remords, s’attirer des ennuis et boire encore plus. John Ford remportera quatre oscars pour ce film, et notamment celui du meilleur réalisateur.

En fait, c’est un film difficilement appréciable étant donné que tous les personnages sont peu aimables. Je n’avais aucune empathie pour le personnage principal, il mérite absolument tout ce qui lui arrive. Et tout ceux autour de lui, ne sont motivés que par la vengeance ou par l’argent de la récompense qu’il a touché. Alors toute cette histoire nous montre la noirceur de l’homme mais ça aurait été bien d’avoir un peu de lumière dans ce film noir. Puis c’est dommage aussi que l’issue du film ne fasse jamais aucun doute, on va de façon biblique vers l’inévitable.

Alexandre Nevski
7.3

Alexandre Nevski (1938)

Александр Невский

1 h 42 min. Sortie : 21 juin 1950 (France). Biopic, Historique, Guerre

Film de Sergueï Eisenstein et Dmitriy Vasilev

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

15/1

C’est une catégorie bien trop sous-estimé, les films de propagande. Au son des chants patriotiques, la Russie repousse l’envahisseur allemand. Staline utilisera ce film pour rallier les soviétiques contre l’invasion germanique en 1941.

C’est une claque visuelle de tout instant, Eisenstein (Le cuirassé Potemkine) c’est très fort. A part Griffith (qu’Eisenstein admire), il n’y a pas grand monde pour faire quelque chose d’aussi impressionnant à l’époque. L’histoire est facile à suivre et attrayante.

Je regrette peut-être juste les épées en papier mâché et les armures en carton pâte, ça fait pas très sérieux. Les scènes de batailles sont trop peu impressionnantes, on a l’impression qu’ils se battent avec des cures-dents. Il y a d’ailleurs une absence totale de sang, c’est davantage une bataille de polochon qu’une guerre médiévale.

The Strangers
7.5

The Strangers (2016)

Goksung

2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Na Hong-Jin

Peaky a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

18/1

Je continue de penser que c’est le meilleur thriller du XXIe siècle. Film démoniaque, il devient tour à tour captivant, angoissant puis même dérangeant. L’ambiance est tellement travaillée, j’en ai encore eu des frissons comme rarement. Le film joue avec nous, on ne sait plus ce qu’on a vu, ce qu’on voit, on doute de tout. J’ai du faire des pauses tellement c’est irrespirable. La gamine qui se met dans des états de trans pas possible, c’est costaud à encaisser.

Je me suis une nouvelle fois fait avoir par la fin, je suis tombé dans les mêmes pièges (j’ai même plongé dedans) alors que les indices étaient bien là. Un grand film.

Je déteste revoir les films que j’ai aimé parce que j’ai une trouille bleue de ne pas retrouver les sensations de la première fois. Je préfère souvent vivre dans le doux souvenir que de me confronter à la réalité. Mais pour celui-ci, je devais faire une exception.

Feux dans la plaine
7.8

Feux dans la plaine (1959)

Nobi

1 h 40 min. Sortie : 11 avril 1961 (France). Drame, Guerre

Film de Kon Ichikawa

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

22/1

Feux dans la plaine illustre les conditions de vie exécrables des soldats japonais sur le font des Philippines, à la fin de la seconde guerre mondiale. Inutile pour son régiment car il est malade, mais pas assez souffrant pour être accepté à l’hôpital déjà surchargé, personne ne veut du soldat Tamura. Son sergent lui demande même de se suicider avec sa grenade. Il va cependant être pris d’un instinct de survie.

C’est brut, terreux, bestial, très dur. Le film sait te mettre mal à l’aise. Les soldats sont coincés entre les américains et la guérilla philippine. Ils n’ont aucun support matériel, n’ont plus de nourriture. Quand ils ne sont pas blessés, c’est la malaria ou la tuberculose qui guète. Il n’y a qu’un seul objectif, rejoindre un point de ralliement pour espérer une évacuation.

Sur l’exact même thème, j’ai largement préféré Under the flag of the rising sun, plus percutant et avec une construction narrative beaucoup plus intéressante.

Shanghai Triad
6.7

Shanghai Triad (1995)

Yao a yao yao dao waipo qiao

1 h 49 min. Sortie : 8 novembre 1995 (France). Drame

Film de Zhāng Yì-Móu

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

20/1

Dans une production Studio Canal, Zhang Yimou est venu récolter l’argent français pour faire son film. C’est l’histoire d’un jeune garçon des campagnes qui débarque à Shanghai. Il va être employé pour servir la nouvelle maitresse d’un grand patron, une chanteuse de cabaret qui aime faire sa diva. Il va être confronté aux milieux interlopes de la ville, le patron trempant dans des affaires criminelles.

Le film est divisé en deux parties, une première à Shanghai, la seconde sur une petite île, où le patron s’est réfugié après une tentative de meurtre. Et alors autant la première partie est catastrophique, autant la seconde est magistrale. Le film prend beaucoup de temps à démarrer, Zhang Yimou se perdant dans la contemplation de sa muse, Gong Li, plus resplendissante que jamais. Les numéros de cabaret et les caprices de la star s’enchainent sans que l’histoire n’avance d’un peu. Puis le jeune acteur est une moule, un empoté pas possible, sans aucun charisme.

Mais alors une fois qu’on débarque sur l’île, le film prend une ampleur émotionnelle totalement insoupçonnée. La qualité d’image est irréprochable, la technique toujours très appréciable. Au fil des minutes, ça grandit, ça grandit, jusqu’à un final assez parfait et très éprouvant. On en reprendrait bien deux heures de plus tellement on a finit par s’investir dans les personnages.

Matilda - La comédie musicale
6

Matilda - La comédie musicale (2022)

Roald Dahl's Matilda: The Musical

1 h 57 min. Sortie : 25 décembre 2022 (France). Comédie musicale, Comédie, Drame

Film de Matthew Warchus

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

24/1

J’ai une maladie grave et ça concerne les comédies musicales. Je suis tellement bon client, faut vraiment que je me soigne. Les numéros musicaux sont d’une jouissance absolue, les chorégraphies sont dingues, les chansons sont entrainantes et entêtantes. Tant qu’on reste côté euphorisant, c’est un bonheur total. Puis Emma Thompson qui donne tout ce qu’elle a, quelle joie, quel talent. Elle n’a jamais eu peur d’écorner totalement son image.

Pour le reste, il y a des scènes ubuesques où on écarquille les yeux en se demandant comment des gens ont pensé que c’était une bonne idée. Mais ça fait presque partie du charme du délire et ça ne m’a pas sorti du film. J’ai toujours beaucoup plus de mal avec les parties dramatiques (mais après tout j’ai pareil sur La La Land alors que c’est un de mes films préférés).

A deux, trois détails près, ça devenait un de mes films préférés de 2022. Je suis un grand malade mais le grand Lloyd Bacon doit être fier qu’on lui rende encore hommage 90 ans après Prologues et 42e rue.

Sugarland Express
6.7

Sugarland Express (1974)

The Sugarland Express

1 h 50 min. Sortie : 12 juin 1974 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Steven Spielberg

Peaky a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

28/1

Encore la semaine passée, je ne connaissais pas ce Spielberg et pourtant il n’est pas du tout mineur dans sa filmo. On est au tout début de la carrière de Steven et après le succès de Duel, il va pousser encore plus loin la maitrise de filmer des plans avec des voitures.

Il livre sa propre version de Bonnie & Clyde, avec un côté bien plus cocasse, presque absurde. On se croirait presque dans un film des frères Coen. Les fuyards retiennent en otage un policier pour les accompagner dans leur road trip, en quête de retrouver leur gosse. Et le capitaine de police ne voulant pas intervenir, il y a toute une procession de voitures de flics qui les suit dans leur périple, c’est très amusant.

On finit par s’attacher à ce couple de fuyards, qui enchainent les mauvaises décisions, s’enfonçant toujours un peu plus. C’est résumé par les paroles du capitaine (« ce sont juste des gamins »). Tout se passe en voiture mais on ne s’ennuie jamais, il y a une diversité incroyable de plans, Steven innove déjà (notamment dans la façon de filmer à l’intérieur d’une voiture).

Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme
6.4

Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme (2010)

Di Renjie: Tong tian di guo

2 h 02 min. Sortie : 20 avril 2011 (France). Action, Arts martiaux, Policier

Film de Tsui Hark

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

27/1

Ca m’a fait un peu fait ni chaud ni froid, je n’ai jamais été convaincu par les personnages. C’est davantage un thriller à enquête avec des twists pas assez d’efficaces, qu’un wu xia pian.

Les VFX ont des cernes sous les yeux tellement ils sont fatigués. Tsui Hark voit grand mais n’a pas les moyens de ses ambitions. C’est dommage parce que les décors « faits mains » sont plutôt réussis et que la production value des temples suffisait amplement à l’action. Par exemple, le monde sous-terrain est, lui, très réussi.

Babylon
7.3

Babylon (2022)

3 h 09 min. Sortie : 18 janvier 2023 (France). Comédie dramatique, Historique

Film de Damien Chazelle

Peaky a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

28/1

Je l’attendais avec une impatience énorme et je n’ai pas été déçu. Damien Chazelle continue son sans faute absolu, toujours accompagné par l’exceptionnel Justin Hurwitz à la musique. Si quelques notes rappelant La La Land suffisent à me faire chavirer, toute la musique fait partie intégrante du film et est presque un acteur à elle seule.

Babylon est un film d’une générosité illimitée, Chazelle veut tout faire, veut trop faire, sans aucune restriction. C’est un film cacophonique, chaotique et pourtant jamais confus. Il arrive à t’entrainer dans sa folie pendant trois heures. C’est un film sur l’histoire du cinéma, qui porte une fascination démesurée, presque effrayante à son art. Et moi ça me va très bien, je n’ai aucun problème avec ça. J’adore regarder des documentaires sur le cinéma, je me complais très bien là-dedans. Y a rien de nombriliste à parler de cinéma quand on fait du cinéma. C’est comme si on reprochait à The Fablemans d’exprimer son amour du cinéma, ça n’a aucun sens.

J’en ressors des images plein de tête, plein de sons, plein de souvenirs, de scènes marquantes. Rien que la première scène avec l’éléphant, elle est ultra efficace ; jusqu’à cette dernière scène avec ce rouge et ce bleu totalement aveuglants. Je vais me souvenir d’un tas de choses pendant longtemps. Ce plan, presque anodin, où Margot Robbie sort du manoir au petit matin après une soirée de tous les excès, ça m’a mis une claque venue de nulle part.

Du côté du négatif, je n’ai pas grand chose. Je dirais que pour un film de trois heures, on ne va pas assez loin dans le développement des personnages. C’est tellement cacophonique pendant longtemps que quand la partie mélancolique-tragique arrive, l’impact émotionnel n’est pas aussi violent que prévu. Je trouve que Brad Pitt et Margot Robbie sont excellents et parfaitement castés mais c’est peut-être dû au fait qu’il y ait trois personnages principaux, le film ne choisit pas entre eux. Aussi, s’il fallait retirer quelque chose, ce serait toute la partie avec Tobey Maguire. Je trouvais que c’était un peu une sous-intrigue par rapport au reste.

Un film démesuré, à l’image de cette époque du pré-code elle aussi totalement démesurée. Le genre de film pour lesquels les salles de cinéma seront éternelles.

Hannibal
5.1

Hannibal (1959)

Annibal

1 h 43 min. Sortie : 29 avril 1960 (France). Action, Drame, Péplum

Film de Edgar G. Ulmer et Carlo Ludovico Bragaglia

Peaky a mis 4/10.

EO
6.9

EO (2022)

1 h 27 min. Sortie : 19 octobre 2022 (France). Drame

Film de Jerzy Skolimowski

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

30/1

Faire un film avec un âne en personnage principal, fallait être un peu fou pour le tenter. Quel travail exceptionnel du dompteur, qui coordonné aux idées de réalisation, nous transmet les émotions de l’animal, nous fait comprendre ses envies, ses peurs. La comparaison avec un cheval par exemple, devient assez cruelle. Et rien qu’avec une astucieuse mise en scène, on peut comprendre ce sentiment chez l’âne.

Les images sont magnifiques et intéressantes, ça fera de beaux fonds d’écran. il y a évidemment du métier chez. Il y a presque du Gaspard Noé parfois chez ce réalisateur polonais, dans la distorsion presque provocante des images.

C’est forcément très peu bavard et je ne jamais été eu le moindre début d’émotion. Et alors ce n’est que mon avis, mais j’ai eu l ‘impression que le film n’avait aucune suite dans ses idées. Je ne vois pas vraiment de progression dans le récit, l’âne continue son petit bout de chemin comme un enchainement de petites scènes sans lien et sans but.

Deep End
7.6

Deep End (1970)

1 h 32 min. Sortie : 15 décembre 1971 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Jerzy Skolimowski

Peaky a mis 6/10.

Annotation :

2/2

Le microcosme de bains public, avec un adolescent qui y est engagé. C’est un lieu de tensions sexuelles ultra développées, jusqu’à la perversité. De nombreuses femmes âgées, voire des hommes, ont les mains baladeuses sur les employés. C’est la découverte de la sexualité pour le jeune homme, qui va tomber amoureux de sa collègue, jusqu’à en faire une maladive fixation.

C’est le même réalisateur polonais qu’EO mais c’est très différent. J’étais assez mal à l’aise devant le film, face à tous ces personnages assez malsains. L’adolescent il est insupportable, il a Asperger c’est pas possible de se comporter comme ça.

Memories of Matsuko
7.3

Memories of Matsuko (2006)

Kiraware Matsuko no isshô

2 h 10 min. Sortie : 27 mai 2006 (Japon). Comédie musicale, Drame

Film de Tetsuya Nakashima

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

6/2

Le style de réalisation est d’une violence absolue, même pour un film japonais. T’en prends plein la figure, je comprends que beaucoup se soient pris une claque. Moi aussi j’ai pris une claque, mais j’ai pas du tout kiffé. C’est chaotique, complètement déjanté, même pour un film japonais. Ca crie dans tous les sens, c’est « in your face » constamment. .

Esthétiquement, c’est vraiment tout ce que je déteste. Rien que la lumière, aveuglante et jamais naturelle, c’est une catastrophe pas possible. Les couleurs sont désaturées au maximum, appuyant cet air irréel. Pareil pour les filtres affreux, que même Jeunet ou Carax n’oseraient pas utilisés. Ca m’a fait beaucoup fait penser à Holy Motors d’ailleurs. Le film est tellement sale, poussiéreux, que j’avais l’impression que la saleté traversait l’écran et m’imprégnait, carrément je toussais.

Je n’ai jamais été touché par l’histoire non plus, la faute à une structure narrative en longs flashbacks (encore une fois, c’est ce que je déteste le plus au cinéma). La meuf enchaîne les pires raclures de la terre, y a un moment faut se poser des questions. C’est déjanté et je comprends qu’on puisse aimer évidemment, c’est hors-normes, original et jusqu’au boutiste. Mais c’est exactement tout ce que n’aime pas, ça ne fait aucun sens (en un coup ça peut partir en comédie musicale, montée comme une bande-annonce d’un film adulte) et ça m’a complètement laissé sur le carreau.

1941
6.1

1941 (1979)

1 h 58 min. Sortie : 12 mars 1980 (France). Action, Comédie, Drame

Film de Steven Spielberg

Peaky a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

4/2

Considéré comme le premier navet de Spielberg, j’ai tout de même (presque) passé un bon moment devant cette comédie satirique souvent efficace. Alors que les américains craignent d’être attaqués sur leur sol après l’épisode de Pearl Harbour, Spielberg tourne au ridicule total les militaires et les marins tous autant qu’ils soient. Ils en prennent tellement pour leur grade, tous plus abrutis les uns que les autres. Les japonais sont incapables d’utiliser une boussole, les américains se battent constamment entre eux.

Alors ridiculiser autant les militaires, c’était peut-être pas la meilleure idée si on veut faire un gros score au box office américain, mais c’est burlesque, très moqueur, nanardesque à souhait et j’ai beaucoup ri. Le scénario loufoque est signé Robert Zemeckis et on retrouve déjà la musique de John Williams, dont la patte musicale se reconnait entre mille. Puis surprise finale, on retrouve les légendes Toshiro Mifune et Christopher Lee au casting.

Un cœur en hiver
7.2

Un cœur en hiver (1992)

1 h 45 min. Sortie : 2 septembre 1992. Drame, Romance

Film de Claude Sautet

Peaky a mis 7/10.

Annotation :

8/2

C’est un pur film de triangle amoureux certes, mais le triangle est d’une justesse rare. C’est même un triangle équilatéral et non isocèle comme c’est trop souvent le cas. Les trois personnages sont tous aussi importants, les liens qui les unissent sont puissants de chaque côté.

J’avais détesté les trois premiers Claude Sautet que j’avais vu, j’avais promis qu’on ne m’y reprendrais plus. Mais voilà, les gens parlent tellement joliment de ses films, que je n’ai pas pu résister. Et j’ai bien fait, parce que celui-ci, je l’ai beaucoup aimé. Déjà faire un film sur des luthiers passionnés, c’est pas du jeu, le violon est tellement un bel instrument. Surtout que les sonates de Ravel correspondent parfaitement aux émotions du film

Emmanuelle Béart n’a jamais été aussi belle que dans ce film, c’est tourné à la même époque que La belle noiseuse d’ailleurs. Daniel Auteuil, c’est quand même systématiquement le même rôle de mec « gentil », très passif. Mais son jeu correspond ici parfaitement au personnage, et d’ailleurs, je trouve le titre très beau, après coup.

The Road Home
6.8

The Road Home (1999)

Wo de fu qin mu qin

1 h 29 min. Sortie : 16 octobre 1999 (Chine). Drame, Romance

Film de Zhāng Yì-Móu

Peaky a mis 8/10.

Annotation :

10/2

C’est un des Zhang Yimou les moins connus et pourtant c’est l’un des plus beaux. Je pensais être arrivé au bout de mes surprises chez le réalisateur chinois. Mais c’était sans compter sur l’étincelante photographie de Hou Yong. C’est toujours une lumière orangée, de coucher de soleil. C’est la fameuse Golden Hour qu’on retrouvera par exemple dans le magnifique Badlands de Malick, là aussi en milieu rural.

Cette photo sublime la romance bucolique entre un instituteur fraichement débarqué et la plus jolie fille du village. Une romance qui se communiquera surtout par des jeux de regards mais aussi via la nourriture. Le film arrive à émouvoir sur des choses qui pourraient paraitre totalement anodines, comme un bol cassé, qui n’a de valeur que le sentiment qu’on lui accorde. Ca peut paraître très niais comme amour, mais c’est très pur et de facto très beau.

C’est le tout premier film de la légende Zhang Zi-Yi, qui deviendra la nouvelle muse de Zhang Yimou. Des rumeurs prétendent que les deux auraient entretenus une relation (on prêtait déjà des relations entre le réalisateur chinois et Gong Li, sa première muse ; et même ensuite entre les deux femmes, pour compléter le triangle parfait).

Hommage au réalisateur iranien Kiarostami, The Road Home un film sur la transmission, transmission du savoir, de l’histoire, des traditions.

Amistad
6.3

Amistad (1997)

2 h 35 min. Sortie : 25 février 1998 (France). Historique

Film de Steven Spielberg

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

12/2

C’est la première fois (et peut-être la seule) où Spielberg se rate complètement. Ca arrive à tout le monde, mais il s’est vraiment fourvoyé sur celui-ci. D’ailleurs, j’ai presque l’impression que Lincoln, suite spirituelle et historique d’Amistad dans la lutte contre l’esclavage, s’excuse presque de ce film.

C’est lourd, long et bien trop peu passionnant. Et pourtant, cette histoire d’esclaves africains qui se sont vengés sur leurs cruels ravisseurs afin de survivre, puis capturés et jugés aux Etats-Unis, avait tous les éléments pour réussir. Mais je trouve l’écriture juste ratée, la façon dont sont représentés les africains, la façon dont ils sont confrontés à l’injustice, à la chrétienté, c’est très lourd, sans aucune subtilité et parfois même catastrophique. Cela aurait pu être un grand « courtroom movie », mais les plaidoiries sont pompeuses, très peu mémorables, à l’image de ce dernier monologue interminable du brave Anthony Hopkins.

Même au niveau des décors, des costumes, de la photographie, de la lumière, c’est très petit. Excepté les beaux bateaux à trois mâts, c’est très pauvre. Même la musique de John Wiliams ne trouve pas sa place, à du peine à se faire entendre. Si Morgan Freeman fait juste acte de présence, j’aime encore assez bien le rôle atypique de Matthew McConaughey mais c’est à peu près tout.

Aftersun
7.2

Aftersun (2022)

1 h 42 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Drame

Film de Charlotte Wells

Peaky a mis 5/10.

Annotation :

16/2

A aucun moment je n’ai été touché par une quelconque émotion, et ce ne sont pas les horribles effets épileptiques qui vont y changer quelque chose. Ca m’a fait juste fait penser au Somewhere de Sofia Coppola. C’est mignon si on veut, mais ça ne me procure que de l’ennui.

En fait, il y a juste une question que je me suis posée du début à la fin. Pourquoi le film tient absolument à être bizarre ? Je veux dire absolument TOUTES les scènes veulent créer de l’ambiguïté dans la relation père-fille. Est-ce que c’est sensé questionner notre regard sur des gestes anodins (comme étaler de la crème solaire à sa fille, dormir dans le même lit, danser à deux) que la société a tendance aujourd’hui à mal interpréter ? J’ai trouvé ça gênant de faire une fixation là-dessus, c’est carrément une obsession (encore une fois, toutes les scènes, sans aucune exception ont pour but de créer une ambiguïté. Ca m’a juste mis mal à l’aise, surtout que ce n’est même pas sensé être le sujet du film.

La Couleur pourpre
7.1

La Couleur pourpre (1985)

The Color Purple

2 h 34 min. Sortie : 10 septembre 1986 (France). Drame

Film de Steven Spielberg

Peaky a mis 4/10.

Annotation :

17/2

A quel moment dans sa carrière, Spielberg s’est-il dit que les films historico-politiques sur la condition noire-américaine, c’était un bon terrain de jeu pour lui ? Je ne sais pas comment il a pu se dire que c’était un bon sujet pour lui. Alors une fois, pour le fun pourquoi pas, mais malgré les échecs il a persisté tout au long de sa carrière, c’est terrible.

C’est très pénible, très peu subtil (le passage en Afrique mon dieu), y a zéro finesse. Malgré toute la violence de l’histoire (inceste, viol, violences conjugales…), on n’est jamais pris par l’émotion. Politiquement ce film ne sert à rien, n’essaie rien. Et quand enfin, les personnages féminins se révoltent et prennent le contrôle, le changement est tellement brusque qu’il n’est jamais crédible. Une bonne dernière demi-heure, après deux heures fatigantes.

Peaky

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