Cover Journal d'écoute : 2021

Journal d'écoute : 2021

On reprend la même recette et on recommence ! Sauf que cette année je vais essayer de moins parler et aller droit au but au lieu de partir dans de la prose.

Liste de

267 albums

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a presque 2 ans

Whole Lotta Red
6.4

Whole Lotta Red (2020)

Sortie : 25 décembre 2020 (France).

Album de Playboi Carti

Keith Morrison a mis 5/10.

Annotation :

Score : 4.9

Pour un album qui a été teasé à outrance pendant près de deux ans, "Whole Lotta Red" donne l'impression d'être étonnement peu abouti. Comme beaucoup de monde je présume, j'ai toujours écouté la musique de Playboi Carti pour la vibe, chose que j'ai généralement du mal à faire mais avec lui, je ne sais pas pourquoi, ça a toujours fonctionné. Je me laisse porter et j'accepte de ne pas chercher à tout ressentir, comprendre ou interpréter. Mais sur ce second opus, j'ai l'impression d'écouter un truc – et j'utilise très rarement ce terme – très bruyant, trop chargé et en même temps pas du tout achevé comme si le rappeur et ses producteurs ont cru que coller deux-trois sons ensemble, laisser Playboi Carti faire des ad-libs tout du long et recouvrir le tout de basses saturées pour cacher le vide omniprésent dans la production fonctionnerait. Et ça ne fonctionne pas. Écouter la première partie de l'album est une corvée. Il y a parfois des idées comme le sample de Bach sur "Vamp Anthem" pour coller à l'ambiance faussement punk et goth que Carti veut créer ici, mais aucune ne porte vraiment ses fruits. À partir de "New N3on", "Whole Lotta Red" semble enfin décoller, on retrouve ce sens de la mélodie particulier caractéristique du rappeur souvent enveloppé dans des synthés qui font plus ou moins leur effet, mais après 12 morceaux, c'est trop peu, trop tard. Sur son premier album, "Die Lit", Playboi Carti avait réussi à développer le son présenté sur sa mixtape éponyme et était allé plus loin que la simple "vibe" en commençant à se créer un univers bien à lui. Sur son second album, il le fait peut-être esthétiquement, mais certainement pas musicalement. Et c'est dommage. Mais bon, peut-être que c'est juste que je ne comprend pas ce que le rappeur a voulu faire et je laisserai ses fans m'expliquer en détails pourquoi "Whole Lotta Red" est l'album le plus révolutionnaire depuis "Yeezus".

Ce que je retiens : "Control", "New N3on", "ILoveUIHateU".

Heaux Tales
6.7

Heaux Tales (2021)

Sortie : 8 janvier 2021 (France).

Album de Jazmine Sullivan

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 8.4

"Heaux Tales" est une nouvelle fois la preuve que Jazmine Sullivan est une artiste à part dans le paysage R&B contemporain mais qui reçoit trop peu de fleurs non seulement pour sa voix absolument sensationnelle, qui peut passer d'un flow enjoué à de grandes envolées vocales émotives, ses qualités d'auteures-compositrices démontrées dans des textes – parfois drôles et culottés, parfois intimes et à fleur de peau – et surtout sa capacité à être chez elle sur n'importe quel style de R&B. Sur "Heaux Tales", chaque morceau a son identité musicale et a une histoire qui lui est liée, présentée sous forme de témoignage. Tout au long de l'EP, Jazmine Sullivan revêt le costume de différents personnages : celui de la "gold digger" sur la ballade "The Other Side", de l'amoureuse trahie et esseulée sur le R&B acoustique de "Girl Like Me", de l'amante qui n'a clairement pas sa langue dans sa poche sur le morceau de pop urbaine très efficace "Put It Down" – rappelant le travail de Victoria Monét – ou la neo-soul joueuse de "On It". Le clou du spectacle est sans aucun doute "Lost One", une composition très épurée où résonnent, en boucle, quelques notes de guitares électriques nostalgiques qui évoquent le troisième album de Frank Ocean, "Blonde". Sur cette simple production, Sullivan y chante le discours sacrément égoïste mais puissamment honnête d'une femme qui a blessé son ex-compagnon et lui fait un étrange mea culpa en le suppliant de ne pas être trop heureux sans elle. Toutes ces chansons et tous ces sujets pourraient constituer une collection de stéréotypes si elles avaient été écrites et chantées par quelqu'un d'autre. Mais Jazmine Sullivan apporte un regard dénué d'un quelconque jugement sur chaque histoire, choisissant plutôt de faire ressortir leur humanité, que cela plaise ou non. En résulte une galerie de portraits vrais et honnêtes qui met en avant l'approche singulière de Jazmine Sullivan dans la façon dont elle traîte les thématiques de ses chansons et intronise la chanteuse comme étant l'une des artistes de R&B les plus créatives et intéressantes de sa génération.

Ce que je retiens : "Lost One", "Pick Up Your Feelings", "The Other Side".

Song of Sage: Post Panic!
7.3

Song of Sage: Post Panic! (2020)

Sortie : 22 décembre 2020 (France).

Album de Navy Blue

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.5

Sage Elsesser est un très bon lyriciste et son second album "Song of Sage: Post Panic!" montre toute la promesse du rappeur sur un fond de hip-hop lo-fi abstrait. Les boucles et les samples se répètent, la musique se veut volontairement morne pour coller à l'état d'esprit de l'artiste et ses textes qu'il livre comme un flow de pensées qui ne s'arrête plus. "This is more to me than making music, this is therapeutic" confie Navy Blue sur “Alignment” et on ne peut que le croire. "Song of Sage: Post Panic!" apparaît comme un disque personnel que le rappeur a fait pour lui et personne d'autre et pourtant, il y a quelque chose de thérapeutique pour l'auditeur ici aussi. Ce qu'écrit et rappe Navy Blue est important. Il est juste dommage que cela se perde dans une production et un flow monotone qui empêchent ces textes d'avoir un véritable impact, même si je comprend que c'était tout à fait l'intention de l'artiste.

Ce que je retiens : "Aunt Gerry's Fried Chicken", "Self Harm", "224".

Letter to You
6.8

Letter to You (2020)

Sortie : 23 octobre 2020 (France). Rock, Classic Rock, Arena Rock

Album de Bruce Springsteen

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.2

Commencer l'année avec un nouvel album du Boss – oui, j'avais quelques semaines de retard – qui ravive l'énergie et la nostalgie de ses plus grands albums est un plaisir indicible ! Bruce Springstreen a retrouvé le E-Street Band pour enregistrer un album qui reprend certaines des premières chansons qu'il avait écrites mais qui n'avaient jamais eu le droit à un enregistrement digne de ce nom ("Janey Needs a Shooter", “If I Was the Priest”, "Song for Orphans"), créant un contraste amusant et réjouissant entre le Springsteen naïf à l'ambition démangeante des débuts et celui qui a gagné en maturité et en expérience qui les chante à présent, et de nouveaux morceaux. Sur ces derniers, le Boss laisse transparaître le portrait d'un artiste qui vieillit petit à petit mais qui ne rejette jamais cela, célébrant les nombreux musiciens qui ont pu croiser et partager un peu de son chemin ("House of a Thousand Guitars", "Ghosts", "Last Man Standing") et abordant leurs disparitions avec une luicidité rassurante, un sentiment de paix et même un peu de spiritualité ("One Minute You’re Here", "I'll See You In My Dreams", "The Power of a Prayer"). Fidèle à lui-même, Springsteen n'oublie pas pour autant d'inclure un petit morceau qui critique la politique américaine de Trump ("Rainmaker") et une piste-titre qui rejoint le bastillon des glorieux hymnes rock fédérateurs de l'artiste américain qui nous rappelle pourquoi on aime autant ce bon vieux Bruce !

Ce que je retiens : "One Minute You're Here", "Letter to You", "Last Man Standing".

Live from the Royal Albert Hall (Live)
8.7

Live from the Royal Albert Hall (Live) (2021)

Sortie : 15 janvier 2021 (France).

Live de RY X et London Contemporary Orchestra

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 8.5

La musique de RY X ne gagne qu'en intensité et en splendeur jouée en live. L'artiste allonge ses morceaux, les enrichit d'arrangements qui leur ajoutent encore plus de profondeur, fusionne musique folk, électronique et orchestrale d'une main de maître – et encore mieux que sur ses albums. Un spectacle et une expérience grandioses !

Nobody Is Listening
6.2

Nobody Is Listening (2021)

Sortie : 15 janvier 2021 (France).

Album de ZAYN

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.3

ZAYN se satisfait de peu. Alors qu'il pourrait travailler avec tous les plus grands producteurs et artistes du monde entier – on se rappelle de la surprise de voir Malay produire une grande partie de son premier album – il préfère s'adonner à un R&B lo-fi et peu produit, confectionnant ce type de chansons lentes et agréables que l'on trouverait dans n'importe quelle playlist qui contient le mot "chill" dans son titre. C'est en réalité rassurant de voir un chanteur qui aurait pu facilement rentrer dans une case refuser cela et juste faire ce qu'il veut. La sincérité de Zayn Malik tout au long de ce troisième album permet de faire fonctionner le tout, ne revendiquant pas de grandes ambitions artistiques et créant simplement de la musique qu'il aime et qui lui ressemble. Son disque précédent, "Icarus Falls", laissait présager cela, mais dans une version bordélique longue de 30 pistes. "Nobody Is Listening" quant à lui est très concis, court et cohérent. C'est un album qui va droit au but, qui révèle très rapidement ce qu'il nous réserve et qui fait son travail. Il s'écoute agréablement bien, riche de nombreuses guitares chaleureuses et de la voix de ZAYN qui est un sacré atout. Par moment, l'artiste essaye des petites choses, toujours avec aucune prétention, qui permettent d'ajouter de la saveur au disque : l'inclusion de chants traditionnels en urdu sur "Tightrope", un essai de rap sur "Calamity", une collaboration au groove séduisant avec Syd sur "When Love's Around". Il paraît maintenant clair que Zayn Malik ne produira pas un second "Mind Of Mind", son premier album prometteur où il mélangeait des influences mainstreams avec un R&B lent, mélancolique et halluciné, créant un son bien à lui et laissant présager une carrière impressionnante. Ce ne sera pas le cas et même s'il y a une certaine facilité dans la musique que propose le chanteur britannique aujourd'hui, ce R&B posé lui va bien et s'écoute avec plaisir. Que demander de plus ?

Ce que je retiens : "Tightrope", "When Love's Around", "Sweat".

Amusing Her Feelings
6.3

Amusing Her Feelings (2021)

Sortie : 15 janvier 2021 (France).

Album de dvsn

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.7

4 nouveaux morceaux qui n'ajoutent pas grand chose à l'album original mais la voix de Daniel Daley fait des miracles, la production de Nineteen85 est toujours aussi propre, une petite collaboration entre dvsn et Miguel fait bien plaisir et la reprise de "Use Somebody" des Kings Of Leon est un parti pris intéressant et au résultat plutôt surprenant.

Ce que je retiens : "Use Somebody"

Anywhere But Here
6.6

Anywhere But Here (2021)

Sortie : 15 janvier 2021 (France).

Album de Nyck Caution

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.6

Après plusieurs écoutes – la première s'étant révélée très décevante – je trouve que cet album est vraiment pas si mal ! "Anywhere But Here" a une production assez posée qui rend ce nouveau projet de Nyck Caution agréable à jouer et est quand même ponctué de moments plus uptempos qui ajoutent du rythme au projet. Le truc, c'est que Nyck Caution est un rappeur que je range dans la même catégorie que Russ, Vic Mensa ou Kota The Friend – qui est d'ailleurs présent ici – c'est-à-dire ce type d'artistes qui sont objectivement des rappeurs et lyricistes solides et qui une fois de temps en temps sortent un morceau un peu surprenant mais qui sont sinon très à l'aise dans la petite sphère musicale qu'ils se sont créés et ne semblent pas avoir envie d'en sortir. Du coup, c'est frustrant car il y a du potentiel sur ce premier album solo de Nyck Caution mais même les collaborations qui pourraient apporter quelque chose de nouveau et d'excitant au disque tombent à plat – et celles avec Denzel Curry et Jake Lutrell ne sont vraiment pas terribles. "Anywhere But Here" s'écoute bien et est plaisant si on apprécie ce type de rap posé qui se veut introspectif sans aller trop en profondeur.

Ce que je retiens : "Motion Sickness", "Anywhere But Here", "Product Of My Environment".

Drunk Tank Pink
6.8

Drunk Tank Pink (2021)

Sortie : 15 janvier 2021 (France).

Album de shame

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.1

Ce qui est bien avec les débuts d'année qui sont généralement assez calmes c'est que ça me permet de me pencher sur des albums que je n'aurais probablement pas écoutés autrement. 2021 semble avoir débuté sur le signe de la post-punk avec deux albums sortis à une semaine d'intervalle, "Wellfare Jazz" de Viagra Boys et "Drunk Tank Pink" de shame. Le second est celui qui aborde le plus ouvertement les critères du genre, c'est un disque sombre et claustrophobique qui détonne pas mal du premier opus du groupe anglais qui se voulait plus désinvolte. Des deux projets que j'ai cité, c'est peut-être celui vers lequel je retourne le moins car la production est moins originale mais du point de vue des textes et de la capacité de shame à créer une ambiance c'est le plus réussi des deux.

Ce que je retiens : "Water in the Well", "Born in Luton", "Station Wagon".

Welfare Jazz
6.9

Welfare Jazz (2021)

Sortie : 8 janvier 2021 (France). Post-Punk, Art Punk

Album de Viagra Boys

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.3

Et donc, le second album de post-punk de ce début d'année est celui des suédois de Viagra Boys, un disque ne semble pas tellement être fidèle au genre dans lequel on l'a rangé mais propose plutôt un de rock déjanté qui part un peu dans tous les sens. Sur ce second opus, on se retrouve notamment face à une country hallucinée ("In Spite of Ourselves"), une disco déglinguée ("Girls & Boys") et les morceaux sont ponctués d'un saxophone un peu usé qui vient faire vivre ce jazz d'assisté social (un solo notable au début de "Cold Play"). La voix de Sebastian Murphy semble venir d'une autre époque et appartenir autant qu'à un rock des années 70 qu'à un blues old school ("Into The Sun"), ajoutant une texture supplémentaire à un album qui mélange déjà pas mal d'influences ensemble. "Welfare Jazz" est un disque bourré d'originalité qui est un vrai plaisir à écouter et permet d'alléger le côté parfois – volontairement – lourd de l'aspect social et politique de la post-punk.

Ce que je retiens : "Into The Sun", "Boys & Girls", "Creatures".

J.T.
5.9

J.T. (2021)

Sortie : 4 janvier 2021 (France). Americana

Album de Steve Earle & The Dukes

Keith Morrison a mis 5/10.

Annotation :

Score : 5.6

Je dois avouer que le style country/Americana bien traditionnel n'est vraiment pas mon genre de prédilection donc je pense que c'est en grande partie cela qui m'a fait défaut. "J.T." m'a surtout intéressé grâce à son concept bouleversant – Steve Earle reprend des chansons de son fils Justin Townes – et on peut sentir que l'enregistrement de ce disque a été quelque chose de carthartique et de significatif pour l'artiste américain. Le tout est interprété et orchestré avec soin mais le côté "live band" de "J.T." dissimule énormément l'émotion de chaque reprise, ce qui n'était pas forcément ce dont à quoi je m'attendais. Et ce n'était peut-être pas le but de Steve Earle qui souhaitait plutôt célébrer la vie et l'œuvre de son fils ? Et si c'est le cas, c'est une très belle intention mais par conséquent cet album parlera problablement davantage aux amateurs du genre.

Ce que je retiens : "Harlem River Blues", "They Killed John Henry".

Tungsten

Tungsten (2021)

Sortie : 13 janvier 2021 (France).

Album de Healy

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.4

Sur la piste d'ouverture de son second album, Healy nous promet que tout va bien. Sa voix ne semble pas très enjouée et suggère une certaine ironie. Pourtant la musique elle a quelque chose de rêveur, d'apaisant, qui fait l'effet d'un souffle profond que l'on prend à la fin d'une journée. "Tungsten" existe quelque part dans cet entre deux. Entre un sentiment de désabusement face à une réalité morose et un émerveillement sans limite pour les petites choses qui nous apportent du réconfort et la force d'une imagination qui nous permet de s'évader du quotidien. Cette superposition est aussi musicale : mi-chanteur, mi-rappeur, Healy mélange une pop indie lumineuse et psychédélique avec un R&B vulnérable et planant. En contre-balançant une mélancolie existentielle avec un optimisme rassurant et sincère, l'artiste livre un album qui nous rappelle que même quand tout semble perdu, éventuellement, les problèmes se résoudront et une page se tournera. Le tout sur des productions colorées "faites maison" qui ajoutent une bonne dose de surréalisme à des textes qui, avec un contraste saisissant, manquent parfois de fantaisie. Et c'est cette manière de toujours se positionner sur cet entre-deux qui fait de "Tungsten" un album touchant et réconfortant.

Ce que je retiens : "Everything's Fine", "Part of Me", "Back in Time".

Home
6.3

Home (2021)

Sortie : 21 janvier 2021 (France).

Album de Rhye

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.1

Force est de constater que la musique de Rhye n'a pas été particulièrement captivante depuis le départ de Robin Hannibal après leur premier album, "Woman". Milosh continue donc en solo à composer une musique électronique douce et symphonique, très relaxante et parfois légèrement dansante et enjouée ("Safeword", "Come In Closer", "My Heart Bleeds"). C'est toujours très bien produit avec une retenue agréable et des instrumentations parfaitement mesurée, mais là où "Woman" nous plongeait dans une rêverie séduisante, "Home" suit le chemin de "Blood", le second opus de Rhye, et finit par ressembler plus à un album de producteur montrant les capacités musicales de celui-ci qu'à une œuvre qui cherche à entraîner l'auditeur dans l'univers et les sentiments de l'artiste. Et au niveau du travail de production, on va pas se mentir c'est impeccable et si c'est cela que vous cherchez, vous allez vous régaler. Mais "Home" n'offre, à nouveau, rien de plus que cela et je dois dire que je commence à m'ennuyer un peu.

Ce que je retiens : "Black Rain", "Beautiful", "Holy".

Madre (Single)
6.9

Madre (Single) (2021)

Sortie : 22 janvier 2021 (France).

Single de Arca

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.0

Après les 100 remixes pour "Riquiqí", Arca continue son exploration musicale post-"KiCk i" avec un EP qui décompose un seul et même morceau, "Madre", et montre son évolution. Il s'agit de ce genre de projet qui nous permet d'avoir un bref aperçu du processus créatif d'une artiste mystérieuse, quelque chose qui est toujours intéressant même si la musique en elle-même ne laisse pas une trace indélébile sur l'auditeur.

Lost In America (EP)
7.3

Lost In America (EP) (2021)

Sortie : 22 janvier 2021 (France).

EP de Lo Village

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 8.1

Inspirés par les événements qui se sont déroulés l'année dernière aux États-Unis, les membres de Lo Village les évoque ouvertement livrant des témoignages bruts où leur colère et incompréhension sont palpables ("But personally I’m over saying rest in peace/Rest in peace to the police!/They ain’t doing shit but killing us anyway/How about you do the job you trained 6 months for/And stop murdering motherfuckers with a dream"). Ces morceaux mis en musique avec le mélange habituel de R&B et de hip-hop du groupe prouve qu'Ama, Kane et Charles n'en abandonnent par pour autant leur capacité à écrire des punchlines et des refrains accrocheurs sur des productions à la fois efficaces et créatives. C'est en tout point une réussite.

Ce que je retiens : "Terry Crews", "Out the Window".

Collapsed in Sunbeams
7.1

Collapsed in Sunbeams (2021)

Sortie : 29 janvier 2021 (France).

Album de Arlo Parks

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 8.2

"Making rainbows out of something painful" chante Arlo Parks sur la dernière piste de son premier album. Une conclusion pleine d'optimisme, de gaieté et d'espoir qui résume parfaitement un disque sur lequel la chanteuse et poétesse anglaise raconte sur des morceaux lumineux et chaleureux à l'influence néo-soul très prononcée les expériences pas souvent évidentes d'une jeune adulte avec une maturité incroyable ("Green Eyes", "Black Dog"). La plume d'Arlo Parks est impressionnante, ses textes sont imagés et racontent des situations de manière très détaillée et évoquent ainsi des sentiments sur lesquels il est compliqué de mettre des mots. Sa voix l'est tout autant, sa douceur et son innocence pouvant la révéler aussi vulnérable et triste ("Caroline", "Eugene") que forte et assurée ("Hurt", "Too Good"). La seule chose que l'on pourrait reprocher à "Collapsed In Sunbeams" est peut-être un léger manque de variété, l'album étant très linéaire. Mais la subtilité semble être l'une des plus grandes forces d'Arlo Parks qui arrive à intégrer quelques influences musicales dans un disque très cohésif, ce qui rend les écoutes addictives et excitantes : un soupçon de hip-hop sur "Bluish" et "Too Good", un peu de trip-hop à la Portishead sur "For Violet", un faux-semblant de folk sur "Black Dog", un élan plus pop sur "Just Go". Bien sûr, le plus fou dans tout ça, c'est qu'Arlo Parks n'a que vingt ans. Si "Collapsed In Sunbeams" est ce qu'elle arrive à faire à un si jeune âge, la suite s'annonce très très prometteuse !

Ce que je retiens : "Bluish", "Black Dog", "Eugene".

Sound Ancestors
7

Sound Ancestors (2021)

Sortie : 29 janvier 2021 (France).

Album de Madlib

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score 7.4

"Sound Ancestors" est pour moi plus une "vibe" qu'un album, mais pour le coup c'est une "vibe" méticuleusement bien confectionnée, qui révèle pleins de sonorités et de samples variés dans un écrin familier composé de beats et de percussions qui donnent à ces productions un aspect de classique. Autant dire que ces 41 minutes s'écoutent avec un plaisir et une excitation difficilement duplicable !

Ce que je retiens : "Latino Negro", "Road Of The Lonely Ones", "Chino".

Not Your Muse
7.1

Not Your Muse (2021)

Sortie : 29 janvier 2021 (France). Pop, Soul, Funk / Soul

Album de Celeste

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 7.7

Si tous les avant-goûts que nous a proposés Celeste de ce premier album ne m'avaient guère séduit, "Not Your Muse" est l'exemple parfait d'un projet qui prend du sens en le prenant dans son entièreté. Le premier opus de la chanteuse anglaise est un disque très cohésif qui prend le temps de révéler toutes les subtilités de la voix, de l'interprétation et de l'écriture de Celeste. Atout majeur de cet album, le timbre chaleureux et légèrement rauque de l'artiste est au coeur de "Not Your Muse", comme si tout a été bâti autour des performances vocales et des mélodies subtilement et magnifiquement bien portées par la chanteuse. Les compositions où se mêlent pop, soul et jazz enveloppent la voix de Celeste dans un écrin somptueux qui renforce la classe, la délicatesse et le charme de ses interprétations. Que l'artiste choisisse plutôt la carte de la simplicité et de la lenteur avec "Not Your Muse" ou "Ideal Woman" ou nous offre des élans pop efficaces comme "Tonight Tonight", sa voix et la production dirigée par Jamie Hartman, John Hill et Josh Crocker sont toujours séduisantes et impeccables. On aurait peut-être apprécié quelques prises de risques supplémentaires, le disque bonus composé de nombreux singles et collaborations sortis ces deux dernières années prouve que Celeste a le talent et l'oreille nécessaire pour amener sa néo-soul plus loin et l'enrichir davantage. Mais en tant que premier album qui s'est sacrément fait attendre, "Not Your Muse" remplit amplement et joliment bien sa mission !

Ce que je retiens : "Tonight Tonight", "Not Your Muse", "Tell Me Something I Don’t Know".

140 BPM 2
5.5

140 BPM 2 (2021)

Sortie : 5 février 2021 (France).

Album de Hamza

Keith Morrison a mis 5/10.

Annotation :

Score : 5.6

Hamza a voulu tester un truc différent pour son deuxième album et évoluer un peu musicalement en s'essayant à la drill, mettant de côté le hip-hop teinté de R&B américain qui avait bien fonctionné sur "Paradise". Cool pour lui, dommage pour nous ! Je n'avais déjà pas particulièrement apprécié l'EP qui avait précédé la sortie de cet album trouvant les productions peu ambitieuses et la disparition du côté mélodieux de la musique d'Hamza regrettable car mettant en avant ses textes vides qui ne constituent pas tout à fait une force pour lui – sauf quand le rappeur joue la carte de l'humour et de l'autodérision, ce qui arrive trop rarement sur "140 BPM 2". Du coup, je vous laisse imaginer ce que je pense d'un album qui étale sur 13 pistes ce que Hamza avait déjà proposé avec un EP composé de 3 morceaux passables, même si la production est légèrement plus intéressante ici sans non plus être marquante.

Ce que je retiens : "Réel", "PTSD".

Homegrown
7.1

Homegrown (2021)

Sortie : 5 février 2021 (France).

Album de VanJess

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.0

Un EP de bonne facture de la part du duo nigériano-américain qui, après son premier album "Silk Canvas", continue de peaufiner son R&B à l'influence du début des années 2000 avec une touche dansante très entraînante. Peut-être est-ce le fait que "DYSFUNCTIONAL" était destiné à apparaître sur l'album de KAYTRANADA ou la présence importante des invités, mais il est cependant difficile d'échapper au sentiment d'écouter une compilation de chansons mises les unes à côté des autres, là où le premier opus de VanJess offrait une expérience vraiment cohérente et sans temps morts. "Homegrown" apparaît plus comme un EP qui nous permet d'attendre la suite avec quelques très bons morceaux qu'une œuvre à part entière dans leur discographie.

Ce que je retiens : "DYSFUNCTIONAL", "Caught Up", "Slow Down".

Tyron
6.9

Tyron (2021)

Sortie : 5 février 2021 (France). Trap

Album de slowthai

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 8.2

Suite à un dérapage lors d'une cérémonie de remise de prix, Tyron Frampton s'est retrouvé dans la pire position imaginable pour un artiste aujourd'hui : "canceled". Face à cela et à un profil qui ne faisait que monter dans le paysage musical et public anglais, le rappeur a choisi de prendre du recul. C'est cela qui a inspiré "TYRON", un second album divisé en deux parties afin de montrer la dualité de l'artiste mais aussi des répercussions provoquées par un coup de projecteur soudain. Dans un premier temps, slowthai fait du slowthai, l'index bien levé au "qu'en-dira-t-on". Puis dans un second, Tyron Frampton prend le devant de la scène et met de côté les excentricités et les beats qui font trembler les murs pour montrer que, derrière tout cela, il y a un individu qui essaye d'apprendre de ses erreurs et d'être une force pour tous les gens qui l'écoutent. C'est ce côté plus posé qui m'avait séduit au départ sur "Nothing Great About Britain" avant que je finisse par rentrer complètement dans l'univers survolté de l'enfant terrible du rap anglais qui, sous son attitude désinvolte, se révèle souvent touchant.

Mais à ma grande surprise, sur "TYRON", c'est la face A où slowthai est fidèle à lui-même, remonté comme une pile électrique, que je trouve le plus aboutie et le plus réussie. Le rappeur de Northampton propose un quart d'heure d'un hip-hop bruyant, décalé et explosif intense, sans temps mort, qui remplit l’auditeur d’énergie. Puis la seconde partie arrive et même si cela lui permet de déconstruire l'attitude "no fucks given" de la première en se montrant plus vulnérable, plus honnête, plus humain, cela ne fonctionne réellement que sur les trois derniers morceaux qui sont vraiment, pour le coup, phénoménaux et la meilleure chose que slowthai ait faite à ce jour. "TYRON" est un album plus ambitieux que "Nothing Great About Britain" mais moins constant. Ce second opus constitue un passage obligatoire pour slowthai, le moment où il fait tomber le masque pour montrer qu'il y a beaucoup plus de choses que l'on pourrait penser sous la surface. C'est toujours touchant et bien orchestré, c'est toujours prometteur pour la suite, c'est peut-être pas aussi excitant que le premier album, mais c'est toujours slowthai et il a quelque chose qui donne juste vraiment envie de croire en lui.

Ce que je retiens : "nhs", "feel a way", "MAZZA".

EP2! (EP)
6.5

EP2! (EP) (2021)

Sortie : 12 février 2021 (France).

EP de JPEGMAFIA

Keith Morrison a mis 5/10.

Annotation :

Score : 5.5

Moins bon que l'EP précédent qui était déjà lui-même moins bon que "All My Heroes Are Cornballs". JPEGMAFIA essaye de faire évoluer sa musique mais cela donne l'impression qu'il n'est pas tout à fait certain de ce qu'il veut faire avec, vers quoi il souhaite se diriger. Ce qui est sûr, c'est que ça manque énormément de saveur.

Ce que je retiens : "PANIC ROOM!".

Table for Two (EP)
6.7

Table for Two (EP) (2021)

Sortie : 12 février 2021 (France).

EP de Lucky Daye

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.3

Avec "Table for Two", Lucky Daye propose une collection de duos avec différentes artistes montantes de la soul et du R&B. Une occasion pour le chanteur américain de continuer à tester de nouvelles sonorités pour enrichir sa palette musicale après deux excellents EPs et un premier album que j'ai trouvé un peu tiède en comparaison. Six artistes se succèdent face à Lucky Daye et qu'elles soient plus orientées vers la pop (YEBBA) ou le R&B (tout le reste), l'alchimie fonctionne à chaque fois montrant la versatilité de l'artiste. Cet EP nous laisse un peu sur notre faim toutefois... mais peut-être que c'est en réalité une bonne chose.

Ce que je retiens : "Falling in Love", "My Window".

Calambre
6.8

Calambre (2020)

Sortie : 2 octobre 2020 (France). Pop, Salsa, Jazz

Album de Nathy Peluso

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.4

"Calambre" peut signifier "crampe" ou "décharge électrique" en espagnol. Il semblerait que le titre du premier opus de la rappeuse et chanteuse argentine Nathy Peluso se rapproche de cette seconde traduction. Cet album démontre une ambition impressionnante et un tempérament de feu particulièrement palpables sur les morceaux les plus gonflés à bloc du disque ("SANA SANA", "BUSINESS WOMAN"). "Calambre" est un mix intelligent d'influences musicales différentes qui prouve que Nathy Peluso ne se montre pas seulement audacieuse dans ses textes crus et rentre-dedans mais aussi dans la direction musicale variée de ses chansons. Se croisent sur ce premier disque un hip-hop agressif sur lequel la rappeuse expose son flow, de la salsa ("PURO VENENO"), du R&B à la tendance américaine du début des années 2000 ("LLAMAME", "SUGGA" qui évoque certaines productions de The Neptunes), du tango et du reggaeton ("AMOR SALVAJE"). Tout ne fonctionne pas toujours mais quand ça le fait, ça fonctionne vraiment bien et l'artiste argentine impressionne. Nathy Peluso livre des performances énergiques et versatiles et rend ainsi justice au titre de son premier album. Aucun doute sur le fait que l'on va beaucoup voir ce nom dans les mois à venir.

Ce que je retiens : "BUENOS AIRES", "DELITO", "LLAMAME".

Super Monster
6.6

Super Monster (2021)

Sortie : 12 février 2021 (France).

Album de Claud

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.4

C'est très mignon mais c'est à peu près tout.

Key tracks : "Guard Down", "Ana", "Gold"

Bang (EP)
5.8

Bang (EP) (2021)

Sortie : 12 février 2021 (France).

EP de Rita Ora et Imanbek

Keith Morrison a mis 6/10.

Annotation :

Score : 6.7

Autant vous dire que je ne m'attendais pas à ce qu'une collaboration entre Rita Ora et Imanbek donne un EP plaisant à écouter. Trigger warning cependant, ils samplent "Axel F" sur "Bang Bang".

Key track : "Big"

Conflict of Interest
7.4

Conflict of Interest (2021)

Sortie : 19 février 2021 (France).

Album de Ghetts

Keith Morrison a mis 8/10.

Annotation :

Score : 7.9

Évoluant dans le rap game anglais depuis plus de 15 ans à présent, Ghetts n'avait jamais livré ce "moment" qui lui permettrait de s'affirmer comme un poids lourd du hip-hop made in Britain. Avec "Conflict of Interest", un troisième album sur lequel le rappeur montre et démontre avec une passion et une énergie impressionnante ses talents de storyteller à travers 16 morceaux sur lesquels il se révèle tour à tour féroce et assuré puis porteur d'une grande sensibilité et humanité, Ghetts semble avoir enfin signé ce projet qu'on attendait de lui. Outre son flow infatigable et sa plume à la fois cinglante et émotive, l'artiste anglais révèle une musicalité parfaitement dosée et exploitée à travers "Conflict of Interest". Les productions sont souvent dans un premier temps "beat heavy" et épurée, laissant la place au flow de Ghetts et à ses invités, puis laissent apparaître des détails savoureux qui ajoutent un impact supplémentaire mais subtile aux morceaux. Cela peut être quelques violons pour clore l'intense "Autobiography", un cuivre et des cordes menaçants sur "Skengman", ou la voix angélique d'Emeli Sande, le saxophone lointain et le côté orchestrale de "Sonya". Grâce à cette retenue dans la production et dans ses performances, Ghetts signe avec "Conflict of Interest" un album qui fait son effet petit à petit au lieu de mettre un coup de poing à l'auditeur. C'est un disque habité par une vraie urgence mais qui prend pourtant le temps de partager ses récits et délivrer ses messages et son émotion. C'est quelque chose d'assez rare et c'est ce qui fait qu'il reste en nous car en faisant les choses lentement, Ghetts laisse à l'auditeur le temps d'écouter et de ressentir.

Ce que je retiens : "Mozambique", "Hop Out", "Sonya".

Subconsciously

Subconsciously (2021)

Sortie : 5 février 2021 (France).

Album de Black Coffee

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.4

Tout au long de "Subconsciously", Black Coffee insuffle à ses beats house des influences apportées par le beau casting de collaborateurs présents sur cet album. C'est une façon magistrale pour le DJ sud africain d'imposer sa touche, ses invités ne lui volant jamais la vedette et semblant prendre un réel plaisir à plonger dans son univers dansant et festif. Parmi les collaborations les plus réussies, on note notamment "10 Missed Calls" avec Jozzy et Pharrell Williams qui nous laisse dans un premier temps croire que Black Coffee va essayer sa main à une production à la Neptunes avant d'évoluer vers un morceau de house comme il sait si bien les faire, le redoutablement accrocheur "Flava" et ses cuivres mémorables avec Una Rams et Tellaman, le brûlant et langoureux "SBCNCSLY" avec Sabrina Claudio, l'élan plus pop de "Ready For You" porté par la voix de Celeste comme on l'a rarement entendue, le mélancolique et très beau "Wish You Were Here" avec Msaki et l'inattendu "I'm Fallin" avec RY X, collaboration sur laquelle les deux musiciens mélangent avec brio leurs styles respectifs pourtant bien différents.

Key tracks : "Flava", "10 Missed Calls", "Wish You Were Here"

times
7

times (2021)

Sortie : 19 février 2021 (France). Deep House, Electronic, Electro

Album de SG Lewis

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.6

Le retour en vogue flambloyant de la disco était partout l'année dernière, de Jessie Ware à Dua Lipa en passant par Róisín Murphy et Doja Cat. Le DJ et producteur anglais SG Lewis flirte depuis longtemps avec ces sonorités nostalgiques. Avec son premier album, il embrasse complètement l'influence des années Studio 54, allant même jusqu'à inviter une des figures clés de cette période démesurée, Nile Rodgers. "times" est un mélange glorieux entre des sonorités rétros, nostalgiques et pourtant, il semblerait, intemporelles avec une production électronique très fraîche et actuelle. L'album est court mais va droit au but : les morceaux dansants se succèdent, qu'ils cherchent parfois à créer une atmosphère légèrement mélancolique et cosmique ("Time", "Back to Earth") ou à être des bangers sans concession ("Impact"). Étrangement, ce sont les pistes qui portent le plus ouvertement cette influence disco que je trouve les moins réussies sur "times" ("Feed The Fire", "One More"), SG Lewis excellant vraiment lorsqu'il utilise cette source d'inspiration pour s'amuser davantage avec sa musique et s'essayer à des choses inédites ("Chemicals", "Impact"). À une époque où danser est devenu un acte presque redouté, "times" est une bande-son parfaite pour nous rappeler à quel point la musique calibrée pour les dancefloors peut être un fantastique échappatoire. Quand une voix annonce dès les premières secondes de l'album "There was harmony in the music, there was harmony in the behavior of the people, and we had a good time.", il est impossible de se dire qu'elle adresse uniquement la nostalgie de l'ère du disco et cela nous laisse espérer que nous pourrons rapidement la conjuger au présent.

Ce que je retiens : "Chemicals", "Impact", "Heartbreak On The Dancefloor".

Butter-Fly (EP)
7

Butter-Fly (EP) (2021)

Sortie : 19 février 2021 (France).

EP de Lava La Rue

Keith Morrison a mis 7/10.

Annotation :

Score : 7.5

Chanteuse, rappeuse et artiste plasticienne, la musique de Lava La Rue reflète cette pluridisciplinarité qui fait son identité. "Butter-Fly" est un EP principalement composé de morceaux rêveurs, planants et psychédéliques qui sont assez difficiles à classer, laissant entrevoir autant une influence de rock indie et de pop que de R&B dans la voix chantée de l'artiste et de hip-hop dans ses élans rappés. C'est en tous cas un projet qui met l'eau à la bouche et laisse entrevoir du très bon pour la suite.

Ce que je retiens : "Angel", "Lift You Up".

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