Cover Journal cinéphile d'un pro-Japanimation : édition 2021 !

Journal cinéphile d'un pro-Japanimation : édition 2021 !

Qu'on soit tous d'accord, 2020 a été une belle année de merde qui ne manquera pratiquement à personne (ou presque) et je pense que tout le monde est pressé de passer à autre chose si tenté qu'on sort le plus vite possible de la crise mondiale de Covid-19 dans laquelle on est encore embourbé.

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184 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 3 mois

Rescue Dawn
6.6

Rescue Dawn (2006)

2 h. Sortie : 5 juin 2008 (France). Biopic, Guerre, Drame

Film de Werner Herzog

Maximemaxf Valentine a mis 6/10.

Annotation :

Vu le 2 Janvier

Si Rescue Dawn était sorti 15 ans plus tôt au minimum, je pense qu’il aurait marqué davantage les mémoires. Car lorsque l’on passe après quasi tout le monde avec la guerre du Vietnam comme cadre de fond et qu’on en a abordé de très nombreux aspects avant, c’est difficile d’apposer à son tour son empreinte. Werner Herzog, avec son obsession d’une nature dominante, belle, fascinante et destructrice avait les moyens pour y parvenir sans mal mais à notre surprise, il ne prendra que peu de risque avec la captivité du lieutenant Dieter Dengler entre les mains des Vietcongs au Laos et en fera assez facilement une figure héroïque dans ses deux premiers tiers, comme un phare éclairant la voie à travers la brume de la folie. Alors que paradoxalement on a un Christian Bale aussi doué pour les changements physiques extrêmes que pour l’acting, et un Herzog toujours très inspiré avec sa caméra et pour faire vivre même une histoire assez conventionnelle. En réussissant tantôt à capter la soudure du groupe de prisonnier (l’anniversaire surprise), tantôt à montrer les dislocations subsistant entre divers membres (Eugène, personnage Herzogien par excellence dont l’influence va se ressentir) ou tout simplement pour donner une vie et montrer la domination du grand vert autour de cette prison de bambou (les fois ou la caméra se relève pour révéler la domination de la nature même sur les Vietcongs est très parlant à ce sujet). Puis intervient un dernier tiers qui dévoile enfin le visage qu’on reconnait si bien chez Herzog, la jungle vietnamienne devient pleinement un ennemi à part entière ou le vert et ses nombreux maux influent sur la psyché de nos fuyards en nous ramenant à cette atmosphère dénué de repère pour l’homme. Au point que ce dernier semble même abandonné depuis le ciel, seul échappatoire à l’enfer vert (parabole évident avec la foi de nos soldats américains en fuite) mais cette volonté de retourner à la source des grands jours du cinéma d’Herzog est bien atténué par cette fin un peu trop festive et joyeux pour être bien raccord avec ce qui a précédé. Un Herzog mineur qui se justifie plus pour ses qualités techniques que pour son histoire.

6/10

Les Âmes vagabondes
4.9

Les Âmes vagabondes (2013)

The Host

2 h 05 min. Sortie : 17 avril 2013 (France). Aventure, Romance, Science-fiction

Film de Andrew Niccol

Maximemaxf Valentine a mis 3/10.

Annotation :

Vu le 3 Janvier

Twilight ayant atteint d’excellent score au box-office, les exécutifs espéraient probablement réitérer l’exploit en transposant le roman de SF de Stephenie Meyer, en comptant sur la fanbase de la saga de vampire, et en faisant venir en prime Andrew Niccol derrière la caméra pour ce mixage avec L’invasion des profanateurs de sépulture. Heureusement, Les âmes vagabondes fut un échec commercial et un ratage critique et même si je ne l’ai pas autant détesté que je le craignais, on est bien face à un produit made in Twilight. Avec une progression notable : Twilight ridiculisait l’image des vampires et des loup-garou sur fond de romance niaiseuse et si mal écrite que ça en devenait dérangeant, Les âmes vagabondes délaisse cruellement le plein potentiel de son univers de SF pour un demi huit-clos apathique sur fond de carré amoureux plus gnangnan et dépouillé qu’autre chose sans être insultant ou méprisable. Des idées de fond subsistent bel et bien (la remise en question de Vagabonde/Gaby quant au rapport entre les humains et son peuple) mais Andrew Niccol ne crée aucun squelette autour du background des survivants humain qui puisse nous permettre d’avoir de l’empathie à leur égard. Plus lamentable, la menace des envahisseurs ne se ressent jamais puisqu’en dehors de la Traqueuse jouée par Diane Kruger, tous semble indifférent à la fuite de l’un des leurs et ne semblent même pas plus choqué que ça par la suite d’un acte de répression extrême de ladite Traqueuse. De plus, on trouve vite des limites narratifs à se centrer principalement sur le quotidien des survivants tant il y a peu à raconter. Et cela en raison des personnages creux (les deux loves interests interchangeable) ou tête à claque (Mélanie bien que moins inconsciente et gourde qu’une certaine Bella Swan), ainsi que des dialogues faibles voire au ras des pâquerettes quant les amourettes interviennent ou que les bons sentiments sont de la partie, sans parler des bons points qui méritaient un traitement bien plus important (la méfiance constante des survivants à l’égard de Gaby, les tentatives d’assassinats), ou des revirements qui ne sont pas crédible (Ian qui avait pourtant participé à la première tentative de meurtre). Ça ne tient pas sur la durée, c’est trop éparse et l’aspect romance ne fait qu’enterrer ce qui avait néanmoins une base intéressante, mais on a eu bien pire que ça dans le même genre.

3/10

La Guerre des étoiles
7.7

La Guerre des étoiles (1977)

Star Wars

2 h 01 min. Sortie : 19 octobre 1977 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de George Lucas

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

Revu en Blu-Ray le 5 Janvier

Redécouvrir le tout premier film de la plus prolifique et populaire des licences de science-fiction me conforte sur deux choses : la première c’est à quel point les haineux à l’égard de la Prélogie peuvent être d’une mauvaise foi sur les défauts de celle-ci quand on sait que certains étaient présent avec le tout premier film de la saga (une direction d’acteur loin d’être parfaite, des dialogues simplistes) et la seconde c’est que malgré ma vision légèrement blasée face à ce tout premier épisode (c’est le SW que j’aimais le moins plus jeune, pour information, et avec les retouches made in Lucas) : La guerre des étoiles a changé la face du monde à jamais. Un Nouvel espoir est porteur d’une histoire si épaisse, et il est annonciateur d’une destinée si grande pour ses héros et son antagoniste qu’il est impossible de ne pas avoir le regard penché sur leurs débuts, leurs premiers contacts, leurs premiers échanges, que le moindre détail peut devenir symbolique de l’évolution psychologique de ses personnages (le plan des deux soleils de Tatooine contemplé par un naïf Luke, et son thème musical signifiant son désir de liberté et d’aventure) ou de la richesse de cette galaxie lointaine, très lointaine. Georges Lucas a le mérite d’être très direct et limpide avec ce qu’il installe, il instaure une religion mystique oubliée et même moquée par bon nombre de gens (Han Solo, un parfait athéiste vis-à-vis de la Force, les généraux de l’Empire calomniant aussi son existence et qui démontre la hausse de la militarisation entre les 2 trilogies), il laisse des portes ouvertes sur tout ce qu’implique ses événements (la bataille de Yavin considéré comme l’an zéro dans la chronologie de cet univers) et surtout on ressent une transition puissante et totalement pertinente une fois qu’on passe de la Prélogie (+ Rogue One) et qu’on arrive à Un Nouvel Espoir. Le rite initiatique de Luke brille par l’innocence et la sincérité de son manichéisme assumé, la simplicité apparente de ses héros, la musique de Williams qu’on ne présente plus et bien sur son imaginaire inégalable. Sans être mon film préféré de la licence, il est très certainement le plus iconique d’entre tous.

9/10

American Graffiti
6.7

American Graffiti (1973)

1 h 50 min. Sortie : 1 mars 1974 (France). Comédie dramatique

Film de George Lucas

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Vu le 7 Janvier

Avant que Georges Lucas n’enterre le Nouvel Hollywood avec la plus populaire des franchises de l’histoire, il était lui-même un adepte du cinéma indépendant comme nombre de ses confrères tel Coppola, Scorsese, Hooper, Penn et compagnie. Et si THX 1138 n’a pas été un succès, American Graffiti permet à Lucas de décoller totalement en délivrant un portrait à la fois drôle, nostalgique et beau sur une jeunesse l’espace d’une nuit précédent leur possible départ pour l’université et les adieux à leur ville natale. Découpé en 4 arcs narratifs équilibrés temporellement, Georges Lucas aborde aussi bien la fragilité d’un couple sur le point de se séparer que les intrigues d’un casse-cou en fin de course et raconte chacun de ces arcs aussi bien sous l’œil de la mélancolie et de la tendresse (la scène de danse au bal entre Laurie et Steve, pleine de souvenirs et mêlant amertume et amour) que celle de la comédie (la partie de soirée entre Curtis et le trio de voyou). Que ça soit simplement prendre contact avec une femme dont a un coup de cœur la veille et qui détermine une décision impactant notre vie, une rencontre hasardeuse menant à une soirée commune en pleine tempête ou l’envie de s’affirmer en tant qu’homme, chacun sait ou aller et comment nous mettre à leur place bien que les rôles peuvent être vu comme des stéréotypes avec nos standards actuels. Et cela passe sur la confiance dans ses images (que Lucas semble avoir perdu avec le début de sa Prélogie), et la mise en scène, ainsi qu’en des personnages partageant un but différent et se croisant et se retrouvant malgré eux (l’émission de radio de Wolman Jack écouté simultanément par chacun de nos 4 jeune adulte), le fait qu’une bonne partie du film se déroule en ville avec ces voitures se croisant et se recroisant continuellement fait corps avec le propos qui accompagne les aventures et mésaventures d’une soirée. Malgré tout je ne suis pas un enfant des années 60 et comme American Graffiti touche énormément à la culture de cette période, le charme opère moins avec moi qu’avec d’autres et l’intrigue de John, bien que drôle en soit, m’emporte moins que celle du trio de départ. American Graffiti reste tout de même un film très intéressant tant pour ce que Lucas aurait pu devenir en restant sur cette voie que pour ses thématiques qui, elles, n’ont clairement pas ridés au fil des années.

7/10

Aladdin
7.5

Aladdin (1992)

1 h 30 min. Sortie : 10 novembre 1993 (France). Animation, Musique, Romance

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements

Maximemaxf Valentine a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revu en Blu-Ray le 10 Janvier

La patate d’enfer que ça fout dés qu’on arrive au bout ! Iconisé comme l’un des Disney les plus symboliques de l’âge d’or des studios durant les années 90, Aladdin a fédéré son public et bien des fans avec la patte colorée et ultra-énergique du duo Musker/Clements, sa comédie débordante, sa musique extasiant et ses personnages. Mais plus que tout, c’est à quel point Aladdin fait corps et âme avec son potentiel narratif et ne se limite pas qu’à une immense attraction esthétique : si Friend Like me est un modèle de montage et de découpage fluide (l’animation du Génie assuré par Eric Goldberg fait partie des meilleures choses faites chez Disney) et que le Génie est un show-man indétrônable, que Jasmine et Aladdin fonctionnent si bien en tant que personnage à part entière et en tant que couple, ou qu’on prend plaisir à voir Jafar et Iago dans le fourberies les plus crasseuses, c’est parce qu’au-delà du délire, des multiples références du Génie à la pop-culture ou encore de son second degré parfois un peu de trop, Aladdin ne devient jamais une parodie de lui-même. Les chansons ont toujours à dire sur leurs personnages (l’arrogance d’Aladdin qui est contrebalancé avec sa bonté naturelle suite à la chanson qui l’introduit, sa demeure en hauteur et sa vue imprenable symbolisant son envie de se hisser à un meilleur rang social), l’environnement ou chacun évolue répond à leurs desseins (le bleu est dominant mais a toujours des nuances subtils selon l’ambiance d’une séquence), le doublage (VF comme VO) rend honneur à chacun des personnages et la quête de liberté est propre à tout à chacun. L’émancipation de Jasmine comme celle du Génie, ou même du tapis (dont la retranscription des émotions était un des défis de taille de ce film) sans parler d’Aladdin est au cœur même de leur décision et de leur parcours. Même Jafar consent à cette voie d’une certaine façon en devenant une némésis de taille par son envie d’écraser le monde par la force et son vrai visage là ou Aladdin est adepte du subterfuge et du spectacle pour masquer la honte qu’il éprouve vis-à-vis de lui-même. Aladdin, c’est aussi bien un grand spectacle éclatant qu’un magnifique conte qui conserve toujours une place de choix au sein des meilleurs classiques d’animation Disney.

9,5/10

La Dernière Séance
7.6

La Dernière Séance (1971)

The Last Picture Show

1 h 58 min. Sortie : 14 avril 1972 (France). Drame

Film de Peter Bogdanovich

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

Vu le 11 Janvier

Portrait amère et aride d’une jeunesse texane confronté plus d’une fois aux mœurs de l’ancienne génération, Peter Bogdanovitch en dit déjà long avec ses premiers plans d’ouverture qui présentent Anarene comme une ville fantôme (plans sur lesquels se terminera La Dernière Séance). L’influence des adultes et le manque d’intimité des personnages au sein de la ville en disent long sur leur incapacité à s’épanouir et à accomplir ce qu’ils désirent. Soit à cause de l’expérience des uns (Lois Farrow incitant Jacy à revoir son jugement vis-à-vis de Duane, Sam le Lion partageant une expérience au dénouement malheureux au bord d’un lac), soit parce qu’ils sont rattachés à d’anciennes mœurs et à une impossibilité de jugement et de tolérance envers la génération qui les suit (le mariage et la fugue tantôt stoppé par dénigrement social du père). C’en est au point ou l’interdit devient une porte de sortie incertaine mais presque délivreur que ça soit pour l’épanouissement sexuel (Jacy rejoignant un club de nudiste et se mettant à nue dans l’espoir de connaître sa première expérience malgré sa pudeur abandonnée), ou simplement par quête de repère dans une ville ou ils ne se sentent jamais reconnu et qui ne leur donne même pas des miettes sur leur avenir (la relation adultère de Sonny avec Ruth). En plus de faire la part belle aux acteurs ayant déjà fait leur preuve à ce moment-ci (Ellen Burstyn, Ben Johnson) comme à ceux qui se dévoileront à ce moment-là (Jeff Bridges touchant dans la perdition de son personnage). Bogdanovitch y apporte également des réflexions brèves mais plausible en tant qu’ancien critique quant au changement abordé par la ville (la fermeture du cinéma faisant écho à la démocratisation de la télévision en fin de film et aussi au deuil de l’amour heureux de nos personnages) mais il montre aussi de la tendresse envers certains adultes comme Sam le Lion à l’évocation d’un amour bref mais sincère, brisé par le désir de sécurité sociale au détriment du bonheur. Regret et cycle de recommencement faussement bousculé par les derniers plans se voulant pleine d’espoir avant d’être considéré comme une chimère par les premiers plans du film comme si les lieux étaient condamnés à une répétition sans fin, La Dernière séance est intraitable dans son propos et se classe parmi les films les plus maîtrisé et parlant durant l’ère du Nouvel Hollywood.

8/10

L'Empire contre-attaque
8.1

L'Empire contre-attaque (1980)

Star Wars Episode V: The Empire Strikes Back

2 h 04 min. Sortie : 20 août 1980 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de Irvin Kershner

Maximemaxf Valentine a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revu en Blu-Ray le 15 Janvier

Qu’est-ce que l’on peut rajouter de plus vis à vis de L’Empire contre-attaque quand on sait que chacun est déjà passé avant soit ? Ce serait vulgaire de dire que ce cinquième épisode réussit uniquement en donnant plus que son prédécesseur. Par contre on peut sans crainte dire que ce deuxième épisode à la première trilogie éblouit par son habilité à équilibrer sa noirceur et son humour, à faire ressentir bien des choses tant par ses décors que son sens de la couleur que par une direction d’acteur clairement supérieure à son aîné, et surtout à retranscrire l’intensité des combats (la bataille de Hoth figure parmi les meilleurs de la saga) ainsi que faire ressentir la puissance spirituelle de la Force. Irvin Kershner nous invite à mûrir et à découvrir un univers plus large qu’il ne l’était qu’avec le premier opus (la confrontation dans la grotte qui a eu maint écho par la suite, la présence infinie et illimitée de la Force), mais nous ramène aussi à la cruelle et impitoyable réalité de la force dominante de l’Empire Intergalactique sur l’Alliance Rebelle (en comparaison, la flotte rebelle est fort minime en comparaison des monstres spatiaux de l’Empire, sans parler de leur moyen technologique supérieur sur Hoth). A côté, si l’entraînement de Luke le confine à l’immobilité et le conduira la remise en question de ses fondamentaux, la fuite du Faucon Millénium en perpétuels péripéties étoffe tout autant Han et Leia dans leur relation chaotique et amoureuse et confirme que Han est un véritable meneur au sein de l’équipe. Au point que sa capture créer une véritable fissure au sein du groupe face à la menace présente et que le face à face à multiple sens contre Vador aboutit à une réévaluation cruciale de tout ce que l’on pensait savoir en plus de faire un bon pied de nez au manichéisme auquel on rattache trop souvent la saga. A la fois extension irréprochable de son univers et un virement de ton parfaitement embrassée plongeant ses personnages inoubliables dans la tourmente émotionnelle et spirituelle, L’Empire Contre-Attaque mérite les galons qui lui sont attribués et reste à ce jour un modèle de ce que doit être un grand film de la saga Star Wars.

10/10

Le Retour du Jedi
7.7

Le Retour du Jedi (1983)

Star Wars Episode VI: Return of the Jedi

2 h 14 min. Sortie : 19 octobre 1983 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de Richard Marquand

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Revu en Blu-Ray le 16 Janvier

Voyant que son bébé lui échappait, George Lucas reprend la main sur la saga et fait un retour en arrière si gros que Le Retour du Jedi se retrouve handicapé dès son carton de texte en renouant avec les enjeux du premier film mais avec moins de surprise, moins de danger et surtout un esprit qui se veut plus familial et accessible, voire trop (pas la peine de s’attarder sur les Ewoks, tout le monde a déjà fait le tour). Pourtant ce sixième épisode est loin d’être mesquin en qualités puisqu’il y a des arcs qu’il réussit à aboutir avec succès (la mort de Yoda, un des moments les plus solennels de la saga à mes yeux, sans parler du conflit intérieur de Dark Vador et de Luke confirmant son statut de représentant de la lumière dans la voie du Jedi) et surtout il y a une connexion qui subsiste avec nos héros (même si Han et Leia n’ont plus beaucoup de chose à dire et manquent l’occasion d’avoir une conclusion à la hauteur des attentes du V) et certaines menaces qui tiennent la cadence. L’Empereur Palpatine en premier lieu confirmant aussi bien son talent de fin stratège que de manipulateur, et permettant de maintenir du suspens sur certains aspects d’une bataille finale certes très adroitement monté et découpé mais souvent handicapé par sa redite et un ridicule jamais très éloigné (plus familial ne signifie pas plus enfantin : les Ewoks ridiculisant constamment la menace Impériale durant le dernier tiers). D’autant que le premier tiers prend trop de temps à se résoudre malgré un vrai poids fort suscité par la clique de Jabba le Hutt et le but simple mais pertinent de nos héros (encore que je trouve à redire au plan de Luke qui envoit tout le monde se faire capturer les uns après les autres), et que malgré des indices et de l’ambiguïté visuelle ici et là (la tenue noire de Luke faisant écho à celle de son père pour marquer la liaison), on aurait pu avoir une bien meilleur conclusion digne sans la mainmise totale de Lucas... et sans qu’on ait certaines retouches qui dénaturent (j’accepte les plans sur Coruscant et Naboo sans problème, mais le double “Non” de Vador lorsque l’Empereur s’en prend à Luke... ça passe pas).

7/10

La Barbe à papa
8

La Barbe à papa (1973)

Paper Moon

1 h 42 min. Sortie : 13 décembre 1973 (France). Comédie dramatique, Road movie

Film de Peter Bogdanovich

Maximemaxf Valentine a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu le 17 Janvier

Un road-movie comme on en voit plus à l’heure actuelle. Moses et Addie, un escroc des grands chemins à la petite semaine et une orpheline en quête d’un repère paternel, sont tous deux des personnes issues de la Grande Dépression au destin croisé dont le regard ne semble jamais dirigé plus loin que sur les occasions qui se présente. La grande réussite de Bogdanovitch est de réussir à faire vivre un tandem chaotique ou l’affection développé l’un envers l’autre passe aussi bien par la longueur des plans lors de leurs discussion (les séquences en voiture ou chamailleries, conseils et orchestration sont de mises) que par l’ampleur de leurs combines toujours plus risqué (la hausse du prix de la Bible devant une femme financièrement aisé jusqu’à la participation audacieuse à une revente d’alcool illégal). La Barbe à Papa parle aussi bien du rapport de ce duo financièrement malaisé dans cette période trouble que des rencontres faites durant ce road-movie (Trixie, danseuse de cabaret au choix de vie frivole, le flic corrompu complice de trafic illégal) en dressant un portrait à la fois mélancolique et attendri à leur égard. Mais pas au prix d’une édulcoration quelconque : Addie fume, jurent souvent comme un charretier et semble grandir trop vite sans avoir le temps de vivre sa petite enfance (le choix de Tatum O’Neal, fille de Ryan O’Neal tenant le rôle principal n’est pas innocent, à n’en pas douter). Tandis que Moses ne se prive pas de prendre du bon temps malgré la présence de celle-ci, simplement par envie d’oublier sa vie morne et à l’avenir sans cesse incertain. Bogdanovitch jongle entre affection, comédie et dureté avec un mélange savant et en évitant tout manichéisme et simplisme dans un magnifique road-movie ou le père et la fille O’Neal portent à eux seuls ce voyage à travers une Amérique démunie et en proie à leurs propres démons. A classer parmi les incontournable du Nouvel Hollywood !

9,5/10

Lamu : Un rêve sans fin
7.3

Lamu : Un rêve sans fin (1984)

Urusei Yatsura 2 Byûtifuru Dorîmâ

1 h 38 min. Sortie : 11 février 1984 (Japon). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii

Maximemaxf Valentine a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu le 19 Janvier

Après un premier film conventionnel pour le compte du studio Pierrot, Mamoru Oshii s’éloigne largement des codes fondés de Lamu pour délivrer avec ce deuxième film une première expérience onirique et étrange qui comporte déjà grandement sa patte personnelle d’auteur en animation japonaise. Un néophyte du manga ou de l’animé aura du mal à trouver des repères en peu de temps, les dialogues sont un peu trop démonstratifs sur le parti pris onirique et le rythme a encore quelques maladresses de gestion mais pour le reste c’est une appropriation plus que surprenante de l’univers de Takahashi. Partant d’une journée d’organisation survolté de la fête du lycée Tomobiki, Oshii joue avec les plates-bandes de l’animé avec cette journée qui n’en finit pas de se répéter pour confronter Lamu, Ataru, Sakura, Tendô et le reste de la bande à un cycle sans fin ou leur notion du temps et de l’espace finissent par ne plus avoir cours. Le chemin du retour ramenant constamment sur leurs pas les élèves de l’école, les personnages plus âgés disparaissant comme si le temps les avait effacés, la longue contemplation des néons lumineux lors d’une traversée en Taxi ou de Lamu devant un Aquarium aux représentations simple lors d’une sortie en solitaire, un groupe mit sur un pied d’égalité et réduit à ceux de spectateurs d’événements faisant fi de toute cohérence, l’étrangeté et la réflexion face au temps qui passe, qui nous effraie et nous dominent, priment étonnamment sur la loufoquerie dont jouit l’œuvre d’origine bien que la camaraderie du groupe restent réel et intact fasse au surréalisme des événements. Graphiquement très honorable encore maintenant, inspiré et très efficace à la réalisation, surprenant à bien des égards et disposant de moult moment suspendu dont Oshii a le secret (un nouveau quotidien banal qui s’installe au sein de la bande après le rebondissement majeur malgré la situation improbable), il n’a peut-être pas tous les moyens pour se libérer de l’influence de l’œuvre d’origine (en témoigne le responsable de ce foutoir dans lequel Oshii s’identifie très probablement) mais il montre une maîtrise suffisamment étonnante pour en délivrer une vision intime et aborder des propos qui ne seraient pas éborgné en temps normal. Un grand artiste a vu le jour et il n’en était encore qu’à ses débuts.

7,5/10

M. Peabody et Sherman : Les Voyages dans le temps
6.1

M. Peabody et Sherman : Les Voyages dans le temps (2014)

Mr. Peabody & Sherman

1 h 32 min. Sortie : 12 février 2014 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Rob Minkoff

Maximemaxf Valentine a mis 5/10.

Annotation :

Vu le 21 Janvier

Si 2014 a marqué le retour en puissance de Dreamworks sur le plan qualitatif avec le génial Dragons 2, il n’a pas pour autant empêché la mise en pratique d’une énième comédie d’animation souvent handicapé par le manque de répercussion des actions et l’imbécilité des gags infantiles. Ce ne serait pas compliqué de ramener Mr.Peabody et Sherman à cela rien qu’en voyant comme Minkoff joue avec la notion du voyage dans le temps : le fait même qu’un chien doué de parole comme Peabody et Sherman s’amusent à côtoyer De Vinci, rencontrent Marie-Antoinette ou prennent part à la Guerre de Troie devraient amener un minimum de conséquence au présent. Si les interactions étaient marrantes, mais ça l’est rarement puisqu’on tombe souvent dans le calembour stupide (le Dénil... Nil, Déni, z’avez compris ?), le gag visuel puéril (l’éjection depuis le cul du sphinx) ou les personnages historiques caricaturaux lorgnant sur l’hystérie (même si certains s’en sortent comme Agamemnon et ses allusions plutôt drôle sur les récits de la Grèce Antique). Etrangement le film ne s’en tire pas si mal lorsqu’il montre des brefs instants ou scènes ou la parenté entre Sherman et Peabody ainsi que leur relation père/fils est abordé. Cela s’en sortirait mieux si Penny, le troisième membre de l’équipe, ne passait pas pour une pétasse dans le premier tiers étant donné que l’on doit passer par ses railleries envers Sherman pour qu’il y ait un début de piste, et que sa transition niveau caractère ne fonctionne pas des masses. Heureusement, Peabody sauve à lui seul une grande partie du film par son caractère et son écriture. Surdoué, surprotecteur, père improvisé auprès d’un humain et surtout tellement compétent que ça en devient absurde (la démonstration musicale) alors qu’il est traité en égal par la quasi intégralité des personnages humains, il relève plus d’une fois le niveau de l’ensemble et apporte même les rares passages touchants du film (le flash-back en animation différé par rapport à celle en synthèse assez inégalement géré dans ce film). Finalement, si on fait abstraction des règles temporels habituel et qu’on accepte le délire malgré son inégalité intégral, c’est regardable en tant que tel et il faut pas en demander plus.

5/10

John McCabe
7.4

John McCabe (1971)

McCabe and Mrs Miller

2 h. Sortie : 19 décembre 1971 (France). Drame, Western

Film de Robert Altman

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Vu le 22 Janvier

Suite au succès de M.A.S.H., Robert Altman obtient les droits pour adapter le roman d’Edmund Naughton selon sa vision et délivre un western froid, glaçant et à l’antithèse de tout code habituel dans le genre. Tout est représenté par le titre de son antihéros John McCabe : portée sur la boisson et doté d’un sens des affaires plus que discutable en plus d’être désintéressé par sa propre entreprise une fois accomplie. Au point qu’il doit compter sur la venue d’une prostituée de luxe au grand cœur plus consciencieuse et engagée que lui, et qu’en dépit de sa relation ambivalente avec celle-ci : Altman ne le rapproche jamais du mythe du héros et déconstruira ce mythe dans un final calme et violent éclipsant un McCabe qui ne marquera la mémoire de personne. Si à côté la métaphore des créateurs indépendants contre les studios lors du Nouvel Hollywood n’est pas spécialement subtile, l’esthétique contrastée entre les décors désaturée et salissant et une nature belle et dominante dénote davantage de cette volonté d’enterrer toute embellissement du grand Ouest. La photo très jaunie de Zsigmond, la saleté et le chantier général ainsi que l’absence de temporalité précise nous perd entièrement dans la fondation de Presbyterian Church. Mais ce n’est pas pour autant qu’il marque toujours des points, puisqu’il recourt souvent avec un brin d’excès sur les morceaux de Leonard Cohen pour exprimer la mélancolie ambiante. Et personnellement, l’ayant vu dans un état de semi-fatigue, j’ai eu bien du mal à adhérer au rythme terre à terre et à la temporalité diluée, en plus du fait que McCabe peinait à m’inspirer de la sympathie malgré la volonté de l’humaniser très clairement ici. En tant que film métaphorique et initiant la relecture d’un genre très codifié, John McCabe a beaucoup d’importance mais il m’a bien moins emballé que bien d’autres films de la période du Nouvel Hollywood malgré ses qualités visuels et ses innovations technique (le zoom particulièrement).

7/10

Le Peuple Loup
7.8

Le Peuple Loup (2020)

Wolfwalkers

1 h 40 min. Sortie : 20 octobre 2021 (France). Fantastique, Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Tomm Moore et Ross Stewart

Maximemaxf Valentine a mis 9/10.

Annotation :

Vu le 26 Janvier

Cartoon Saloon confirme définitivement avec Le Peuple loup que le studio irlandais détient un véritable talent pour conter des histoires classiques sublimés par le langage visuel et l’immersion esthétique. Si Tomm Moore et Ross Stewart ne font pas briller leur récit par son originalité ni par son bad guy qui semble être un mauvais décalque de Frollo et Radcliffe de chez Disney, ils comblent ces couacs par le langage visuel de l’animation et en exploitant encore plus leur style graphique comme fait précédemment sur le petit bijou Parvana. On délaisse le mélange réalité/fiction pour embrasser l’aspect du conte à pleine dent (avec le contexte historique davantage en cadre d’ouverture) et continuer de jouer avec les contrastes géométriques (la ville de Kilkany qui est aussi carré que rude et dure dans ses croyances, sa peur, ses superstitions et son racisme anti-anglais) et sur les couleurs passant par la confrontation (la forêt des loups est infiniment plus charmante et embellie par sa patte graphique et ses décors aux crayonnés simples mais toujours ultra justes en comparaison de la civilisation humaine) et un minimalisme justifié (l’adaptation de Robyn dans sa nouvelle peau démontrée par des traits prenants fluidement forme par l’odorat, l’ouïe et l’instinct) quand ce ne sont pas les instants d’évasion ou à l’inverse de panique de foule qui nous submergent. La confrontation enfance/adulte qui jalonne les 3 précédents films se poursuit avec la relation père/fille entre Robyn et Bill Goodfellowe tant par l’affection partagée que par leur vision commune finissant par grandement diverger lorsque le monde de conte s’entremêle pleinement avec l’austérité quotidienne guettant Robyn. En plus de compter sur de très bons comédiens et une alchimie fonctionnant à plusieurs échelles de personnages, une belle musique de Bruno Coulais, un climax réussi et une sombreur maîtrisé toujours bienvenu dans l’animation occidentale et grand public, Le Peuple loup permet à Cartoon Saloon de continuer leur chemin sur la voie qualitative de leur production animée. En espérant qu’il trouvera un succès financier pour permettre à la boîte de continuer sur leur lancée.

8,5/10

Croix de fer
7.8

Croix de fer (1977)

Cross of Iron

2 h 12 min. Sortie : 18 janvier 1978 (France). Action, Drame, Guerre

Film de Sam Peckinpah

Maximemaxf Valentine a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu le 27 Janvier

Ce rire bon Dieu, non mais ce rire :

https://www.youtube.com/watch?v=ZUXVG_i-CSs

10/10

Misery
7.5

Misery (1990)

1 h 47 min. Sortie : 13 février 1991 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Rob Reiner

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

Vu le 29 Janvier

Entre deux films du Nouvel Hollywood et les films récents, j’en profite pour rattraper les rares adaptations du maître de l’épouvante au cinéma qui me manquent à mon tableau de chasse. Misery se place dans le haut du panier en confrontant un auteur à succès voulant entamer un tournant dans sa carrière face à une infirmière doublée d’une fanatique vouant un amour psychotique à l’héroïne éponyme et à l’instabilité psychologique de plus en plus palpable. Rob Reiner a ce talent pour décrire par l’image le cadre social et l’environnement de ses personnages, leur donner un impact différent à l’écran (trois plans pour montrer le train de vie chic et élégant de Paul Sheldon) et pour graduer la menace sans faire d’Annie Wilkes une caricature qu’il aurait été facile de pointer du doigt. Ceci tient à deux choses : l’incroyable Kathy Bates qui réussit à trouver un équilibre très délicat entre l’hystérie colérique et soudaine de l’infirmière et son amour se changeant en fanatisme quasi-religieux envers Sheldon et l’héroïne des romans à l’eau de rose, et la seconde tient du rapport qui s’établit entre Sheldon et Annie et tout ce que ce rapport démontre. En premier lieu, en plus d’être prisonnier de sa plus grande admiratrice, c’est une métaphore très visible de son enchaînement à son œuvre que Reiner dévoile durant sa captivité, incapable malgré lui de tourner la page sans que ça n’entraîne la colère de son public (les transitions en fondu lors d’un lent travelling s’éloignant d’un Sheldon en train d’écrire un roman pour sa survie). Le tout gagne en perversion justifié dans le rapport de manipulation qu’entretient Sheldon afin d’éviter la moindre bourrasque de la lunatique infirmière reconvertie en geôlier. Si Misery n’épargne pas certains poncifs du genre horrifique (l’enquête du vieux shérif en sous-intrigue qui bat de l’aile en milieu de film) et certaines répliques excessives, il reste un très solide morceau tant parmi les adaptations des romans de King qu’en tant que film d’horreur psychologique.

8/10

Troll 2
4

Troll 2 (1990)

1 h 35 min. Sortie : 3 octobre 1990 (Italie). Comédie, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Claudio Fragasso

Maximemaxf Valentine a mis 1/10.

Annotation :

Vu le 1er Février

Fausse suite à un film d’exploitation méconnu, Troll 2 passionne le public depuis sa popularisation non par qualité cinématographique mais parce qu’il est une énigme vivante avec son mauvais goût constant et sa tentative sincère mais foirée à échelle cosmique de parler de l’Amérique profonde par le prisme d’une famille lambda. A peine ont entre dans une histoire pour enfant glauque à souhait raconter à un gosse en deuil par son grand-père que Claudio Fragasso brise notre suspension consentie de l’incrédulité par la présence physique du papi pourtant décédé et revenu en spectre, qui est une excuse à lui seul pour se fendre la poire sur l’absence de règle et de cohérence de cet univers. L’incroyable invraisemblable ne s’arrête pas, entre une caractérisation extrême poussive de la petite famille de Joshua (tous plus mauvais les uns que les autres mais chacun à leur façon), des gobelins déguisés en humain allant du jeu mono-expressif et figé comme des statues (Fragasso ayant oublié qu’il devait diriger un plateau) au cabotinage digne des Guignols de l’info, sans parler d’une nourriture verdâtre chlorophylle infect qui serait douteuse pour n’importe quel esprit sain mais pas dans cet univers ou ça paraît normal pour les non-Gobelins. Je ne m’étendrais pas sur l’aspect vegan/végétarien du sous-texte qui tente d’en ressortir parce qu’on est si occupé à tenter de comprendre : comment des faux raccords si absurdes ont pu passer ? Pourquoi le comportement d’un personnage évolue en un éclair sans qu’on ne sache pourquoi (le binoclard qui voit une blonde s’enfuir en vêtement déchiré et semble pressé de tremper son morceau de maïs) ? Pourquoi cette tornade de pop-corn dans un camping-car ? Pourquoi les gobelins n’attaquent pas en masse et ne forcent par la fratrie à se soumettre à leur magie alors qu’il n’y a que 5 étrangers parmi eux ? Comment peut-on prendre des costumes pareils au sérieux tant ils font carnaval ? Est-ce que les yeux de la mère vont sortir de leur orbite à force de s’écarquiller ? Pourquoi les amis du binoclard ne partent pas à sa recherche alors qu’il était sorti fumé et qu’il est parti depuis plus d’une journée ? Qu’est-ce que c’est que ce lait caillé dégueulasse ? Jusqu’où les pouvoir du grand-père vont ? Bref, autant de rire nanardesque que d’interrogation sur tous ces éléments dont le sens est dépouillé et qui achève d’en faire un échec magnifique.

1/10

La Dernière Corvée
7.3

La Dernière Corvée (1973)

The Last Detail

1 h 44 min. Sortie : 11 mai 1974 (France). Comédie dramatique

Film de Hal Ashby

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Vu le 3 Février

Bien que souvent mis de côté en comparaison d’un Altman, d’un Coppola ou d’un Scorsese, Hal Ashby a néanmoins quelques œuvres cinématographiques remarqués qui rejoint le courant du Nouvel Hollywood par leur volonté de mettre des sujets considérés comme tabou bien avant la révolution culturelle dans le paysage d’Hollywood. La Dernière corvée en fait partie, puisqu'il met en scène deux marins chargé d’escorter un jeunot cleptomane à la case prison et qu’entre-temps ils vont s’employer à rendre son séjour le plus agréable possible. Rien que les voir bafouer l’autorité de leur propre hiérarchie et profiter des plaisirs simples aident à comprendre comment Buddusky et Mulhouse, porté par le formidable Jack Nicholson et Otis Young, considèrent négativement leurs supérieurs et leur milieu militaire au point d’afficher un écœurement profond envers l’armée qu’ils servent. Ashby va jouer de cela pour aborder tantôt le désintérêt de ce jeune détenu à en devenir, la soif de respect, la rébellion interne envers la hiérarchie (la première nuit à l’hôtel en dit beaucoup), le besoin d’affirmation de soi (la soirée au bordel) ou encore la virilité (Meadows, peinant à se fâcher contre quoique ce soit et confronté à un Buddusky capable de fulminer facilement). Mais malgré certains bons rires et une complicité sincère entre le trio, La Dernière Corvée a ce défaut propice à certains films de la Nouvelle Vague à force d’être si froid et cru envers la réalité qu’il dépeigne que ça en devient assez plombant. Et qu’Ashby, en dépit de ses compétences, ne réussit pas à combler cela par sa maîtrise technique qui souffre de légers pépins par moment. Il faut lui reconnaître une audace réelle en assumant jusqu’au bout son idée et la tournure que prendra les décisions des deux marins, mais comme pour John McCabe il y a d’autres films de cet âge d’or qui me parlent et m’intéressent plus.

7/10

Game Night
6.2

Game Night (2018)

1 h 39 min. Sortie : 18 avril 2018 (France). Comédie, Policier, Thriller

Film de John Francis Daley et Jonathan Goldstein

Maximemaxf Valentine a mis 3/10.

Annotation :

Vu le 5 Février

Est-ce que Game Night est vraiment censé être une comédie noire ? J’avais esquivé la sortie de ce film après avoir vu la BA qui reflétait, à mes yeux, une grosse fausse promesse avec un concept qui n’aurait jamais été très creusé entre les mains d’un d’inconnu chez la Warner, et ça s’est confirmé. Francis Daley et Goldstein affichent référence culturelles et/ou moderne au fil des conversations, et tentent d’afficher une dynamique de groupe avec Max, Annie et leurs amis mais ça ne prend jamais étant donné que le problème de l’un sort de nulle part et se règle facilement, qu’un autre suscite plus les baffes qu’autre chose et que le dilemme entre Max et Annie est traité de façon si lambda qu’on se demande si cette aventure leur a vraiment apporté quoique ce soit. Surtout quand on voit à quel point certains semblent manquer de bonne conscience (vouloir sauver son frère, c’est une chose mais envoyer d’anciens témoins à la mort pour ça... désolé mais non), que la mise en scène est souvent grotesque (ces gros plans rapprochés sur l’agent de police avec une tête de psychopathe tellement suspecte qu’on le grille une bonne heure avant un twist pas du tout prévisible) quand elle n’est pas automatique, et une difficulté à décider s'il faut prendre la murder party au sérieux ou à la déconnade tant peu d’élément sont propice à susciter le rire entre la musique sérieuse (et pas ouf) de Cliff Martinez, la photographie assez terne, l’implication de Brooks dans une histoire de contrebande ou bon nombres de vies sont en jeu et ou ça n’est jamais traité avec un réel second degrés, il y a vrai souci de ton qui empêche de profiter sereinement du film. Encore plus avec un twist grillé de loin, qu’il y a quand même un mort à déplorer en bout de course, que cette manie de référencé à foison devient vite une excuse pour se donner un air cool mais finit par rendre plus superficiel cette comédie rarement drôle ou inspiré et au final, j’en retire personnellement pas grand-chose de positif. Un beau loupé facilement oubliable qui aurait gagné à assumer soit pleinement la comédie, soit à rester dans ses enjeux plus graves au lieu de rester le cul entre deux chaises.

3/10

Apocalypse Now
8.3

Apocalypse Now (1979)

2 h 27 min. Sortie : 26 septembre 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Francis Ford Coppola

Maximemaxf Valentine a mis 10/10.

Annotation :

Revu en Blu-Ray et Final Cut le 7 Février

Là je ne vois vraiment pas ce que je peux ajouter à l’édifice de ce que beaucoup considèrent comme une chapelle sixtine du septième art. Quand on revoit une pièce aussi sacralisée et portée sur un panthéon et qu’on rejoint à son tour le club des adorateurs, on peut difficilement se contenter de rajouter des superlatifs pour clamer tout ce qu’incarne une référence parmi les références comme Apocalypse Now. Au mieux on peut chercher à trouver des points sur lesquels chipoter et contrebalancer un peu (les dix minutes à la plantation française, sans être un ventre mou elles dépeignent légèrement sur le surréalisme général du voyage) et à rappeler de bonne foi que la perfection n’existe pas dans un film même les plus déifiés. Et pourtant ça n’est pas pour rien que Coppola a dit de sa propre bouche qu’Apocalypse Now n’est pas un film sur le Vietnam, mais que c’était le Vietnam : Francis Ford Coppola se place largement au-dessus du cadre et du sujet initial pour délivrer une épopée fantasmagorique dans les tréfonds de l’âme humaine inimitable qui ne sera pas égalé de sitôt. Conférant une symbolique sans pareille à la remontée du fleuve et ses diverses haltes, liant l’image précédente à la suivante dans le moindre détail visuel ou sonore, nous perdant dans une pesanteur à peine croyable à chaque image jusqu’à nous interroger sur le sens même de ce voyage (Kurtz est-il bel et bien fou ou lucide sur sa situation et la nature humaine ? Quel sens reste-t-il à une mission donnée par un ordre supérieur quand celui-ci n’a plus d’emprise sur votre esprit et que même le concerné souhaite qu’on le mette à mort ? La lutte a t-elle encore un sens lorsqu’un supérieur comme Kilmore semble plus déconnecté qu’autre chose de celle-ci durant et après une attaque ? Ou si cela doit mener à une énième et inévitable humiliation comme les français l’ont si souvent vécu dans le cas de la plantation ?) et on en ressort avec la sensation d’avoir été ailleurs et d’en garder des images au-delà de la simple contemplation ou de la simple beauté de surface. Apocalypse Now, c’est énormément de chose impossible à retranscrire en quelques lignes, sauf pour confirmer qu’on a un des représentants les plus importants du Nouvel Hollywood, du film de guerre et de l’âge d’or de Coppola.

10/10

La dolce vita
7.8

La dolce vita (1960)

2 h 54 min. Sortie : 11 mai 1960 (France). Comédie dramatique

Film de Federico Fellini

Maximemaxf Valentine a mis 5/10.

Annotation :

Vu le 11 Février

On pourra dire que je n’ai pas de sensibilité et que je suis passé à côté de l’œuvre maîtresse de Federico Fellini, mais je dis ça comme ça : montrer la vacuité et la superficialité de la bourgeoisie romaine et dénoncer les artifices dans lesquels Marcello se noie au fil de ses rencontrer, ça ne peut pas prendre près de 3 heures quand il n’y a pas de fil rouge et que le tout est pensé comme une succession de sketch italien alors que tout se déroule dans un ordre chronologique. Mais histoire de voir le verre à moitié plein, Fellini m’a néanmoins convaincu de son talent pour la narration visuelle et réussi à garder éveiller le plus désintéressé des spectateurs par des instants d’étrangeté ou d’égarement pour ses personnages et ces peoples (la plongée de Sylvia dans la fontaine de Trevi, le trompettiste qui fait venir les ballons à lui à la fin de son numéro au night-club, l’échange entre Marcelo et Maddalena par écho de voix). Pas des images qui ont nécessairement du sens logique, mais qui marquent et font corps de manière gracieuse et aérien et qui bénéficient d’un soin musical signé Nino Rota déjà fort de belle composition avant de venir donner plus d’âme à la fratrie Corleone. Malgré cela, le talent de metteur en scène et une très belle musique ça ne fait pas toujours tout. En dehors de cela, tout m'a paru si étiré et rallongé auprès de ces bulles bourgeoises détaché de toute notion du réelle et si peu empathique que ça m’a inlassablement emmerdé sur la durée. Le fait de le voir avec un coup de fatigue ne m’a pas aidé, je l’avoue, mais par moment j’ai eu la sensation de passer du coq à l’âne (le coup de gueule ultime entre Emma et Marcello juste après la nuit passé à la villa, sans qu’on ne sache comment on en est arrivé là) sans trop comprendre comment à cause de cette construction en sketch tant la structure semble réduite. Si à la limite on suivait Marcello tenter de trouver une échappatoire à sa vie de paparazzi au contact de ces différentes femmes, mais même pas, c’est quasiment un errement dans lequel je ne me retrouve personnellement pas et ne m’identifie pas. Je comprends très bien qu’il soit qualifié de classique et je ne ferme par la porte à une nouvelle chance d’ici quelques années. Mais là tout de suite, ça me laisse aussi indifférent qu’un Hou Hsiao-Hsien. Vraiment ça ne marche pas.

5/10

La Mission
6.2

La Mission (2020)

News of the World

1 h 58 min. Sortie : 10 février 2021 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Paul Greengrass

Maximemaxf Valentine a mis 8/10.

Annotation :

Vu le 14 Février

Revirement surprenant de Paul Greengrass après être revenu en 2016 à la saga Jason Bourne qui l’a popularisé et avoir renoué avec son cinéma engagé via Un 22 Juillet, en abordant ici le voyage d’un ex capitaine texan pour porter les dernières nouvelles du pays à travers les villes les plus isolées, et qui sera amené à conduire une orpheline élevée par une tribu indienne et victime d’une nouvelle perte. Si la base du récit n’est pas douée de nouveauté, c’est dans la manière très apaisante et posée avec laquelle Paul Greengrass va raconter leur voyage qui permet à La Mission de se démarquer. Un parti pris à contre-pied quand on connait les habitudes du cinéaste britannique, mais ce n’est pas pour autant qu’il n'aura rien à dire : au gré de ses rencontres, Jefferson et Johanna se confrontent aux démons subsistant chez les sudistes après une défaite qu’ils ont subis comme une humiliation durant la guerre. D’une ville en construction gouvernée par un despote autocentré en passant par des habitants insatisfaits des changements de l’Amérique profonde qui s’annonçaient à l’époque, Greengrass dépasse le ventre mou du premier tiers en donnant un coup de fouet bienvenu dans une Amérique en pleine évolution et dans lequel Jefferson et Johanna tentent d’y trouver une place. En dépit de leur écart de langage qui trouve un très bon début de surpassement dans le deuxième tiers et contribue à ces moments d’entente mutuelle exprimant sans forcer leur complicité. Plus surprenant encore, on est devant un western beaucoup plus reposant pour l’esprit et les mirettes que ce à quoi nous avait habitué Greengrass auparavant. L’image est sublimée tant par les panoramas et la réalisation apaisée de Greengrass que l’excellent travail du chef op’ Dariusz Wolski et la partition de James Newton Howard certes moins marquante que d’autres mais en très bon accord avec l’esthétique ambiant et le parcours suivi par les deux voyageurs sans que la pose graphique n’entrave leur relation. Sans lourdeur ni esprit tire-larme, une vraie complicité se ressent chez le duo (beaucoup aidé également par l’investissement de Tom Hanks et Helena Zengel) et il en ressort un road-movie bien loin de surfer sur une vague nostalgique ou un sentiment de redite que beaucoup décrient, selon moi, à tort, avec la dernière réalisation de Greengrass. Vraiment très bon !

8/10

Les Chiens de paille
7.6

Les Chiens de paille (1971)

Straw Dogs

1 h 53 min. Sortie : 9 février 1972 (France). Drame, Thriller

Film de Sam Peckinpah

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu le 16 Février

Même éloigné du western aux allures de crépuscule, Sam Peckinpah n’est pas plus tendre avec ses héros et l’entourage de ceux-ci lorsqu’ils partent s’installer en Angleterre par quête de tranquillité. Les premières prémisses annoncent par touche éparse le harcèlement qui va tourmenter les Summer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire (le passif amoureux de jeunesse entre Amy et Charlie Venner, l’idiot du village incompris et considéré comme un pervers par ses semblables) et de plus en plus mettre à mal l’état d’esprit supposément sophistiqué et civilisé de David, campé par un Dustin Hoffman aussi troublé qu’embrouillant par son revirement, certes longuement annoncé, mais éclatant par l’ampleur du dernier tiers et la manière avec laquelle Peckinpah le remet finalement au même niveau que ses nouveaux voisins fort peu accommodant et intrusifs avant l’heure. D’ailleurs on retrouve la patte évidente des films du Nouvel Hollywood bouleversant sans mal les conventions et montrant ardemment plus qu’on ne le faisait auparavant (la poitrine d’Amy dévoilé au moment ou elle part prendre un bain, la violence très cru aussi bien dans le climax que l’atroce scène de viol) et avec toujours cette nervosité qui se manifeste lorsque ça tourne au désastre et à la fureur chez Peckinpah. Tendu, perturbant, déstabilisant et très à charge contre l’homme supposé civilisé capable de retomber dans ses bas instincts quand sa survie en dépend, Chien de paille est une autre réussite de sa filmographie à ne pas manquer.

8,5/10

Des hommes d'honneur
6.5

Des hommes d'honneur (1992)

A Few Good Men

2 h 18 min. Sortie : 16 décembre 1992 (France). Drame, Thriller

Film de Rob Reiner

Maximemaxf Valentine a mis 7/10.

Annotation :

Vu le 18 Février

Marquant les débuts de scénariste d’Aaron Sorkin dont les talents de dialoguistes se confirment ici avec l’adaptation de sa pièce, Des hommes d’honneur nous emmène en terrain trouble et miné en abordant un sujet quasi avant-gardiste sur le code moral militaire et les pratiques illégales en interne. Pour cela, Reiner et Sorkin ne séparent jamais réellement les deux parties en deux camps distincts dans ce scandale militaire : il ne s’agit pas d’un face à face à proprement parler, mais d’une confrontation entre idéologie sur l’honneur militaire et le devoir d’un marine vis-à-vis de sa hiérarchie, et de sa mise en accusation selon ses actes. Downey et Dawson doivent-ils être blâmés pour avoir entraîné sans le vouloir la mort de l’un des leurs par bizutage ? N’est-ce pas plutôt les supérieurs et ceux qui ont donné cet ordre secrètement qui doivent être inculpés ? Est-ce que chacun n’a finalement pas un rôle à jouer dans ce scandale militaire ? Au fil des témoins qui sont interrogés pour reconstituer les faits, ces questions sont soulevées de plus en plus sérieusement et pointent davantage le fonctionnement de la hiérarchie militaire au sein des marines que le fait de savoir si, oui ou non, les deux accusés sont coupables ou non. La culpabilité ne se limitant d’ailleurs pas qu’à eux mais également à certains des contributaires de cette mort malheureuse (le lieutenant au service de Nicholson) ou la non culpabilité discutable des responsables. Cela donne un sujet tumultueux mais toujours bon à creuser sur le grand écran quand c’est bien fait. Même si l’ensemble souffre d’une réalisation assez fonctionnelle et que le rôle de Demi Moore peine à dépasser celle qui doit pousser au cul l’avocat excentrique qu’est Kaffee une partie du temps. Par contre, Tom Cruise et Jack Nicholson en face à face dans le final, ça n’a pas de prix.

7/10

Kung Pow : Enter the Fist
6

Kung Pow : Enter the Fist (2002)

1 h 21 min. Sortie : 25 janvier 2002 (États-Unis). Comédie, Arts martiaux

Film de Steve Oedekerk

Maximemaxf Valentine a mis 1/10.

Annotation :

Vu le 21 Février

C'est "La Classe américaine" mais toutes les qualités en moins, en complètement crétinisant, ou le doublage je m'en foutiste aussi bien en VO qu'en VF fatigue et insupporte très vite une fois passé les premières minutes, doté de dialogues idiot et d'un montage passant du coq à l'âne, sans intrigue, aux gags pénibles et ou Steve Oedekerk démontre qu'il ne sait pas du tout comment fonctionne une bonne parodie. Aucune envie de parler en détail, je m'en retourne voir le premier Hot Shots et La Classe Américaine.

1/10

Le Lauréat
7.8

Le Lauréat (1967)

The Graduate

1 h 46 min. Sortie : 4 septembre 1968 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Mike Nichols

Maximemaxf Valentine a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu le 22 Février

S’il fallait se limiter à quelques films pour dater l’aube du Nouvel Hollywood, les principaux seraient sans doute Bonnie and Clyde d’Arthur Penn et Le Lauréat de Mike Nichols. Ce dernier, pour mettre l’emphase sur la bourgeoisie cadrée et baignant dans l’artifice, le mal-être social de son nouveau diplômé (joué par un Dustin Hoffman définitivement grandement talentueux) et l’adultère sans passion ni réel amour ou encore pour évoquer le sexe avec pudeur, emploie un langage visuel neuf et adéquat ou les idées fusent sans peine. La caméra en plan rapproché suit Benjamin de félicitation en félicitation superflu et aussitôt effacé dans le vent plus opprimé et mal à l’aise qu’autre chose face à cette surenchère de réussite scolaire et sociale, les longs plans sans coupes aux conversations maladroites et à peine voulus par Mrs. Robinson montrent son désir de conserver le statut actuel établi avec le diplômé, la lente marche de Benjamin en combinaison ridicule de plongée et sa descente dans la piscine démontre le réveil lent mais réel que va connaître le jeune homme au fil de sa relation avec la mère et la fille Robinson, et ce sans parler des cuts rapides ou du parallèle des images au montage avec un sens du lien virevoltant. Nichols fait beaucoup rire durant le premier tiers, joue sur l’inexpérience de Benjamin mais réussit à changer de cap le plus naturellement du monde lorsqu’une romance réelle promettant le salut à notre héros intervient et prennent des proportions nettement plus importantes pour tous. Le Lauréat réussit à démentir nos attentes tant par ses innovations scéniques que par le revirement de ton plus grave abordé dans la deuxième moitié, jusqu’à une conclusion qui laisse libre cours au jugement sur le choix final face à l’inextricable situation qui s’est construite après les événements de la première moitié de film. Un gros morceau et une très bonne porte d’entrée pour découvrir cet âge d’or.

9,5/10

Innocents
6.5

Innocents (2003)

The Dreamers

1 h 55 min. Sortie : 10 décembre 2003 (France). Drame, Romance

Film de Bernardo Bertolucci

Maximemaxf Valentine a mis 5/10.

Annotation :

Vu le 24 Février

Ce n'est surement pas fait avec mauvaise volonté, mais pour ce qui est vendu comme une histoire d'amour sulfureuse et interdite sur fond de révolution étudioante durant Mai 68, Bernard Bertolucci ne réussit finalement à en tirer grand-chose. Pourtant il démontre en quelques séquences qu'il maîtrise le cadre et son environnement dans ce qu'il veut faire passer à l'image, dans ce rapport amoureux et sexuel à la limite de l'inceste (si ça n'en est pas déjà) ou Matthew se retrouve mêlé (la scène du bain avec ce reflet inversé, la scène de sexe filmé hors-champ entre Matthew et Isabelle, la charge des CRS en image saccadées signant la mort très probable des opposants violent) et montre aussi une sympathe sincère pour la cause cinéphile française durant le prologue du film en allant jusqu'à faire venir Jean-Pierre Léaud pour rejouer son propre rôle lors de la manifestation devant la cinémathèque française après le renvoi de Langlois. Mine de rien, il y a une bonne base. Mais passé ça et l'amour du cinéma qui a réuni notre trio principal, Innocents se perd pendant sa dernière heure dans un quasi huit-clos ou les pérégrinations érotiques de Matthew, Théo et Isabella n'ont d'intéressants que leur absence d'édulcoration mais n'apporte pas grand chose en dehors de la luxure visuelle. Le casting fait le taf mais ne comble pas le manque de profondeur des personnages, et ne propose pas de réflexion sur les sentiments interdit. La toile de fond qui aurait pu être fascinante est survolé après 50 minutes pour un récit patinant sans cesse et délaissant le monde extérieur 90% du temps. Si cela avait pour but de démontrer une envie d'isolement face au contexte de la période, pourquoi pas mais on ne ressent pas cette envie. Il n'en reste du coup qu'un film à la plastique alléchante et intéressante pour ce qu'il aurait pu être, mais finalement très vide en terme de lecture et de sens, ce qui rend Innocents vain.

5/10

L'Homme sans âge
5.8

L'Homme sans âge (2007)

Youth Without Youth

2 h 04 min. Sortie : 14 novembre 2007 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de Francis Ford Coppola

Maximemaxf Valentine a mis 5/10.

Annotation :

Vu le 1er Mars

Une reprise très étrange de la part d'un Francis Ford Coppola qui avait rangé sa caméra 10 ans plus tôt. La première chose qui nous frappe après avoir visionné L'Homme sans âge, c'est que malgré la curiosité ambiante qui se maintient jusqu'aux dernières secondes, il est très difficile de comprendre ou le papa du Parrain, Dracula et Apocalypse Now a bien voulu nous emmener avec cette histoire de rajeunissement soudain et d'hypermnésie tout aussi soudaine. Passé la première heure à voir un Dominique Matei se redécouvrir avec une seconde jeunesse et fuir la Gestapo en raison de son pouvoir récent avec certaines idées valorisantes en terme de mise en image et un Tim Roth plutôt bon, on a la sensation de voir ensuite un autre film totalement différent et dont il est difficile voire impossible de faire un rapprochement avec la première moitié tant les sujets et les questionnements soulevés dans ces deux moitiés sont éloignés et ne se raccordent que par le don acquis par le professeur. Est-il question de la quête d'un professeur sur les origines de la langue ? Sur la solitude qu'implique son incapacité à vieillir ? Sur son impossibilité à se reconstruire en raison de son nouveau statut ? Ou bien sur la répétition de son échec romantique ? Sur un dédoublement de sa propre personne sous forme de conscience ? Tout cela ne va jamais très loin et le plus déstabilisant, c'est qu'au final on revient au point de départ sans que ça n'ait aboutit à grand chose malgré la traversée des époques et les questionnements sur l'avenir de l'homme auquel Matei se confronte. Et si rien de tout cela ne semble être fait avec un réel désintérêt, le film semble si éparpillé en fin de course qu'il y a de quoi rester très perplexe lors du The End. Peut-être y'a t'il un point qui m'a échappé, peut-être est-ce juste un exercice de reprise pour Coppola, mais pour le coup j'en ressors avec l'impression de revoir un grand cinéaste plus indécis que jamais sur un de ses films et qui a du mal à vouloir me dire ce qu'il veut dire avec ce film.

5/10

The Last Movie
6.1

The Last Movie (1971)

1 h 48 min. Sortie : 30 novembre 1988 (France). Drame, Expérimental, Western

Film de Dennis Hopper

Maximemaxf Valentine a mis 4/10.

Annotation :

Vu le 2 Février

Ma dernière plongée dans le Nouvel Hollywood avec ce qui, selon moi, a vraiment signé le premier pas dans la tombe de cet âge glorieux avec l'un des plus gros bide de son époque et un boudage critique et public qui aura ruiné la carrière de réalisateur de Dennis Hooper. Ce qui est à peine étonnant puisque The Last Movie dépasse la limite que peut s'imposer les films de cette période dans leur conception et leur direction : la fin de tournage d'une équipe américaine laissant un impact très négatif sur la population locale, partant dans l'imitation et la soif de luxe et de confort jusqu'à montrer une arrogance semblable à leurs visiteurs. En témoigne le voyage du cascadeur Kansas après le tournage à travers le Pérou, témoin du changement local mais n'y accordant pas tant d'intérêt afin de se focaliser sur sa quête d'une vie plus simple et saine loin de l'étouffant et insolent milieu de l'élite hollywoodienne; au côté d'une autochtone qui ne tardera pas à montrer des signes de superficialité et de matérialisme auquel les américains montrés ici sont rattachés (même si l'envie soudaine d'une piscine sort un peu de nulle part étant donné qu'on ne connait pas grand chose d'elle si ce n'est qu'elle est une ancienne prostituée). Seulement, si les idées et le sous-texte ne sont pas inaccessible, les 1h50 sont montés et découpé de manière trop abstraite et approximatif à mon goût, et son antihéros est finalement assez antipathique et creux à la base au point que les principaux émotions que j'ai ressorti du film sont la lassitude et la non implication émotionnelle. La disparité chronologique qui s'opère ne joue pas en la faveur de The Last Movie qui je pense aurait été plus efficace en gardant une narration plus simple (la perdition est surement voulue mais ça m'a donné l'impression de voir un film qui n'était pas complet et auquel il manquait des bouts importants), on n'a jamais l'occasion de croire à un réel amour entre Kansas et Maria en dehors d'une scène de sexe qui se veut pure mais semble plus voyeuriste et gênant avec ceux qui sont spectateurs malgré eux de la scène, et Dennis Hooper est peut être compétent comme réalisateur mais c'est pas Malick et son envie de faire des envolées lyriques et planantes n'ont pas pris sur moi en raison d'une efficacité insuffisante à mon sens en terme de narration visuel. Et en prime le sexisme dans lequel baigne ce film durant sa deuxième demi-heure m'a, sur le coup, pas mal agacé même en prenant les conventi

Shock Corridor
7.3

Shock Corridor (1963)

1 h 41 min. Sortie : 15 septembre 1965 (France). Drame

Film de Samuel Fuller

Maximemaxf Valentine a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

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Vu le 5 Mars

Noire plongée dans l’Amérique de la fin des 50’S/début 60’ à travers l’enquête tordu et acharné d’un journaliste trop ambitieux pour son bien, prêt à se faire interner dans un asile afin d’établir un contact avec les témoins et d’obtenir la reconnaissance. Shock Corridor choque et met mal à l’aise en faisant des 3 témoins des victimes de leur époque et si névrosé par les démons de l’Amérique qu’ils en perdus la raison (l’embrigadement militaire, la discrimination raciale et la course à l’armement en pleine guerre froide) et se sont retrouvés internés à leur tour. Les rares moments de lucidité de leur part témoignent d’une véritable humanité de la part de Fuller à leur égard, moment d’émotion puissante renforcée par le cadrage qui se resserre auprès du visage lorsque leurs divagations se changent en vérité auprès de Johnny Barrett. Mais il en est de même lorsque leurs crises d’hystérie et de folie se manifeste (Trent, ancien étudiant noir répétant agressivement le manifeste du Ku Klux Klan et pointant ses semblables de peau), Fuller exploitant le corridor et l’établissement psychiatrique de bon gré pour montrer la lente descente et perdition que le journaliste va vivre. Le décor a beau être limité étant donné qu’on est en huit-clos, mais pourtant il y a toujours un petit détail qui donne la sensation que nous ne sommes jamais au même endroit-là où se trouve l’esprit de Barrett, que ça soit dans les plans ou le détail d’une pièce (la salle des nymphomanes et celle de la musicothérapie qui mène à la première grosse chute de Barrett, la fameuse “Rue” devenu représentatif de l’Amérique de l’époque) ou encore la direction d’acteur également réussi ou chacun des témoins, ainsi que Peter Breck, délivrent chacun une performance assez puissante. Les scènes en extérieurs sont moins intéressantes et ne donnent finalement pas assez de relief autour du personnage de Cathy pour égaler le reste des 3 demi-heure, mais Shock Corridor reste une très belle pièce et une très bonne porte d’entrée selon moi pour faire un premier saut du côté de l’oeuvre de Samuel Fuller.

8,5/10

Raya et le Dernier Dragon
6.3

Raya et le Dernier Dragon (2021)

Raya and the Last Dragon

1 h 47 min. Sortie : 4 juin 2021 (France). Aventure, Action, Comédie

Long-métrage d'animation de Don Hall, Carlos López Estrada, Paul Briggs et John Ripa

Maximemaxf Valentine a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Vu et revu le 6 Mars

Critique dans les prochains jours !

9,5/10

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