Je lirai. 2023

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(Terminé) 10

Si je gardais du premier volume de la Recherche le souvenir d’une invraisemblable quantité de pages dont j’avais l’impression de ne faire que les apercevoir derrière un voile, sans parvenir à m’y glisser autant que je ne l’aurais voulu, et ce malgré un style qui certes réclame une attention soutenue mais qui, de boucles en circonvolutions, une fois en selle élaborait des notions d’une grande clarté, sonnant si juste, et si ce voile qui me séparait d’elles portait le nom d’épuisement (se retrouver à relire plusieurs fois de nombreux passages après avoir réalisé que j’étais perdu) et d’indiscipline (je gardais encore à l’époque la mauvaise habitude d’écouter de la musique pendant mes lectures), je suis heureux de pouvoir témoigner que le nombre de ces pages s’est réduit comme peau de chagrin une fois abordé le second volume.

Est-ce que cela tient à des dispositions différentes de ma part depuis 2021 ? Au sursaut de rigueur qui m’a fait abandonner le combo musique + bouquinade ? Ou bien également aux émois nouveaux du jeune narrateur qui, en prise avec une adolescence qui frappe à l’aveugle, tourbillonnent en tous sens, en net contraste avec l’étrange dichotomie Enfance/Vie mondaine de Swann du volume précédent ? Sur ce volume, que de scènes mémorables qui colorièrent ma journée de nuances vives, des rêves éperdus que notre protagoniste vient mettre à l’épreuve de la réalité, des sublimes désillusions qui s’ensuivent, d’investigations en interne de notions logées en moi, pour les rendre si claires, foisonnantes… Oui, si je devais résumer l’impression que me laissent les meilleurs passages du livre, ce serait ce ressenti d’une lumière intérieure qui éclaire des pans entiers de conscience, des plus petites mesquineries aux grands élans nobles – tout à la fois expertement raillés et amoureusement approfondis jusqu’à leur honteuse origine.

Je m’abonne, je lirai le prochain quand il sortira.

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(Terminé) 5