Cover Doomopolis : le doom et ses dérivés sous leurs multiples formes

Doomopolis : le doom et ses dérivés sous leurs multiples formes

En couverture : Saint Vitus - Blessed Night

[EN COURS]

Je n'ai pas réussi à trouver la liste parfaite de doom sur SC alors je tente ma chance en essayant de proposer, au fur et à mesure, un panorama des différentes ambiances qu'il est possible de trouver dans le doom et ...

Afficher plus

Liste de

97 albums

créee il y a presque 9 ans · modifiée il y a environ 3 ans

Black Sabbath
7.8

Black Sabbath (1970)

Sortie : 13 février 1970 (France). Heavy Metal, Blues Rock

Album de Black Sabbath

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Doom Before it Was Cool [Angleterre]

Il est difficile de nier l'influence qu'a eu Black Sabbath sur le doom ainsi que sur son petit frère, le stoner. Dès leur premier album, les anglais posent la base du son lourd et noir du doom.
Écoutez "Sweet Leaf" sur Master of Reality, vous verrez qu'ils ont tout inventé.
Les 4 premiers albums (et principalement l'éponyme et Master of Reality) sont indispensables pour tout fan de son gras qui se respecte.

Volume 1
8.1

Volume 1 (1992)

Sortie : février 1998 (France). Heavy Metal, Doom metal

Album de Pagan Altar

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Prophètes du Heavy Doom Encapuchonné [Royaume-Uni]

Cet album est issu d'une session enregistrée en 1982, c'est pourquoi je le mets ici.
16 ans plus tard, il est enfin réédité autrement que sur une cassette démo et le groupe est enfin reconnu comme l'un des piliers obscurs du doom.
Et pourtant, ça peut paraître surprenant, car Pagan Altar est souvent associé à la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal pour ceux qui suivent pas au fond) avec Iron Maiden, Saxon et Diamond Head. Mais plutôt que de faire une musique lumineuse et grandiloquente comme ses camarades, ils reviennent aux sources du Sabbath et créé une musique heavy occulte, sombre et suffocante.
L'immense Terry Jones au chant, avec son timbre nasillard caractéristique, ainsi que le caractère ultra mélodique des titres de l'album ont permis de donner naissance à un disque culte, un monument qui a profondément influencé l'évolution du doom des caves.

Death Penalty
7.4

Death Penalty (1982)

Sortie : 1982 (France). Doom metal

Album de Witchfinder General

Raton a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Doom "Plus cool que le plus cool de tes potes" [Royaume-Uni]

La paternité de Witchfinder General sur le doom est questionnable car avant tout, le groupe s'ancre stylistiquement dans la NWOBHM.
Toutefois, par certains tics de composition, certaines thématiques et imageries, "Death Penalty" s'affirme comme un précurseur fondamental de la scène doom.
Les riffs y sont simples mais redoutablement efficaces, plus lents que la plupart des standards de l'époque (on est à des kilomètres de Maiden ou d'Angel Witch). La thématique de la sorcellerie et de l'Inquisition est abordée et sera maintes fois reprise dans les classiques doom à venir (Candlemass, The Obsessed, Hour of 13, etc).

Par contre, toute l'influence de la première vague de heavy se fait encore lourdement ressentir : "Death Penalty" est un album basé sur des refrains accrocheurs et des riffs tubesques délicieusement datés. Pour vous faire une idée, cet esprit décontracté se retrouvera plutôt dans la scène stoner californienne (Fu Manchu, Kyuss) une bonne dizaine d'années plus tard.

Trouble
7.5

Trouble (1984)

Psalm 9

Sortie : 1 mars 1984 (France). Heavy Metal, Doom metal

Album de Trouble

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Dusty Old Doom [USA]

Il est temps d'aborder les 4 premiers piliers du doom : Trouble, Saint Vitus, Candlemass et Pentagram. Ils représentent en quelque sorte, la première vague du doom à proprement parler. Dans la mesure où ce sont des classiques qui ont fait couler tant d'encre, je ne vais pas m'étendre démesurément à leur sujet.

Trouble a vieilli, c'est un vieux son poussiéreux qui a son charme mais qui peut ne pas toucher les amateurs de son gras et lourd plus récent. Trouble c'est si vous aimez le vieux son entre hard rock terreux et heavy metal de cave. Quoiqu'il en soit, ce sont des pionniers.

Born Too Late
7.6

Born Too Late (1986)

Sortie : 1986 (France). Doom metal

Album de Saint Vitus

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Trve Heavy Moustache Doom [USA]

Les papas du doom en personne, le groupe bénéficie d'une immense aura dans la scène grâce à leur son vraiment écrasant. En somme, la première chape de plomb doom.
"Born Too Late" est, selon moi, le meilleur album du groupe et de la période Weinrich.
L'éponyme est également très bon, avec Scott Reagers au chant.

Epicus Doomicus Metallicus
7.9

Epicus Doomicus Metallicus (1986)

Sortie : 10 juin 1986 (France). Heavy Metal, Doom metal

Album de Candlemass

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Monastery Epic Doom [Suède]

Tout aussi inévitable que le précédent, "Epicus Doomicus Metallicus" est l'album le plus célèbre du groupe et à juste titre.
Tous les morceaux sont absolument cultes et après seulement deux écoutes vous vous surprendrez à hurler les paroles de "Solitude" dans votre douche.

Par une science aiguë de la composition, un chant possédé et une brillante section rythmique souvent martiale, cet album s'est imposé comme la valeur étalon du doom traditionnel et de l'epic doom.
C'est ce genre d'album à propos duquel on se dit "on ne fera probablement jamais mieux".

Candlemass a très souvent changé de chanteur, donnant différentes colorations au groupe. Le chanteur sur cet opus, Johan Längqvist, n'a participé qu'à cet album et est vite retourné dans un anonymat relatif (il chante dans quelques groupes locaux, dont un de pop).
La période Messiah Marcolin est cultissime également : l'album "Nightfall" en premier.
Robert Lowe (de Solitude Aeturnus) fait du solide boulot également sur le dernier album, "Psalms for the Dead".

Day of Reckoning
7.5

Day of Reckoning (1987)

Sortie : 1987 (France). Doom metal

Album de Pentagram

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Traditional Hairy Proto-Moustache Doom [USA]

Même si leur premier album date de 1985, Pentagram sortait déjà des démos en 1973. On ne rigole pas avec Pentagram, c'est le fondement même du doom. Bobby Liebling est le seul membre fondateur à être resté et ce depuis 1977. Les line-up de Pentagram c'est encore pire que ceux de Death.
Du coup, écoutez Relentless/l'éponyme (c'est les mêmes morceaux mais dans un ordre différent) et/ou Be Forewarned.

Sleep’s Holy Mountain
7.7

Sleep’s Holy Mountain (1992)

Sortie : novembre 1992 (France). Stoner Rock

Album de Sleep

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Gai Luron, Source of All Thing, Sabbath Worshippers Stoner Doom [USA]

Je sais pas comment on dit "gai-luron" en anglais, ça arrive.
Sleep c'est un groupe pilier du stoner-doom et, soyons fous, du doom en général.
Ils débarquent à une époque où les cadors (Vitus, Pentagram et consors) font leur tambouille habituelle et ils proposent quelque chose de nouveau. Avec Cathedral et Electric Wizard ils sont la deuxième vague du doom.
Sleep vénère Black Sabbath et les fans de doom vénèrent les deux. Pourquoi ? Parce que Sleep apporte un vent de fraîcheur à cette scène sérieuse et plombée. Dans le groupe ils sont tout le temps défoncés, ils aiment bien les blagues nulles et ne marchent pas une seule seconde dans le star system (contrairement à Electric Wizard qui dans les années 2000 se prostitua pas mal).

Les types ils en avaient tellement rien à carrer, qu'en 1998, quand ils ont rencontrés des problèmes avec leur label London Records qui refusait de produire leur album Jerusalem (unique piste de 52 minutes en même temps) ils se sont séparés.
Jerusalem sortira peu après par The Music Cartel et London Records regrettera amèrement. En 2003, le groupe, toujours séparé, sort Dopesmoker, la version longue de Jerusalem (oui c'est le même album à quelques petites différences près et 11 minutes de plus).

Pendant le split, Al Cisneros et Chris Hakius ont formé OM et Matt Pike a fondé High on Fire. Et ils ont continué sur la route du succès populaire et critique (bien qu'il faille nuancer pour les sorties récentes d'High on Fire).

Turn Loose the Swans
7.6

Turn Loose the Swans (1993)

Sortie : octobre 1993 (France). Doom metal, Death Metal, Gothic metal

Album de My Dying Bride

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Apôtres du Doom/Death romantique [Royaume-Uni]

Attention monolithe !
My Dying Bride rentre easy dans le top 3 des groupes de doom les plus populaires (avec Candlemass et Electric Wizard). Si vous voulez mettre un premier pas sérieux dans le game, vous êtes au bon endroit.
MDB, à l'instar de Sleep, font partie des premiers à faire véritablement évoluer le doom au début des 90's.
En ajoutant du growl, technique de chant typiquement death, des cordes frottées pour ajouter une instrumentation classique et un chant clair qui préfigure le metal gothique, ils font sortir le doom de sa coquille et créent quelque chose d'inédit.

Quand je les qualifie de romantique, c'est tant au niveau de leurs inspirations classiques qu'au niveau de leur approche de la musique. Mélodies et paroles à fleur de peau, instrus grandiloquentes et émotion palpable c'est la recette de My Dying Bride.

Leur influence dépasse même le doom game et a incité de nombreux groupes de metal à adopter une approche plus introspective et personnelle de leur musique plutôt que de privilégier le shred, les blast beats et la brutalité aveugle.

Ordre d'écoute : Turn Loose the Swans --> The Angel and the Dark River --> The Dreadful Hours --> Songs of Darkness, Words of Light

Transcendence Into the Peripheral
7.7

Transcendence Into the Peripheral (1993)

Sortie : 1 septembre 1993 (France). Ambient, Death Metal, Doom metal

Album de Disembowelment

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Oh Sweet Torture Death Doom [Australie]

Les australiens de diSEMBOWELMENT semblent avoir tout compris au doom. Ils n'ont existé que durant quatre ans, de 1989 à 1993 et livre avec leur seul album une écoute longue et douloureuse, mais dans le bon sens du terme.
diSEMBOWELMENT (qui gagne également le prix de la capitalisation la plus foireuse) livre le death doom le plus torturé qu'il m'ait été donné d'écouter, on est sur l'essence même du conflit intérieur qui caractérise le doom : entre fureur et dépression.

L'album est considéré, à raison, comme l'un, si ce n'est le meilleur album de death doom de tous les temps avant les géants de Katatonia et My Dying Bride.
Alors la prochaine fois que vous voulez lancer en votre sein un conflit intérieur tout en musique, pensez à "Transcendence Into the Peripheral".

The Ethereal Mirror
7.5

The Ethereal Mirror (1993)

Sortie : 17 mai 1993 (France). Doom metal, Stoner Rock, Heavy Metal

Album de Cathedral

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Old School Horrific Stoner Doom with Huge Balls [Angleterre]

Quand Lee Dorrian quitte Napalm Death, il décide de créer un groupe de doom. Il embauche Garry "Gaz" Jennings qui officiait alors dans le groupe de thrash parodique Acid Reign.
Ce qui est bien avec Cathedral c'est qu'on sent que c'est des gros bourrins et ça créé un charme absolu et sincère.
Par la suite, Cathedral sortira ses albums avec une grande régularité et une qualité constante honorable.
La première trilogie est un must-have : Forest of Equilibrium, The Ethereal Mirror et The Carnival Bizarre.

Take as Needed for Pain
7.4

Take as Needed for Pain (1993)

Sortie : 9 septembre 1993 (France). Hardcore punk, Doom metal, Sludge Metal

Album de Eyehategod

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Misanthropic Heroin Sludge [USA]

Pour faire simple, le sludge c'est le résultat du croisement entre doom et punk hardcore. Très souvent on a instru doom et voix HxC.
Les musiciens de sludge sont gros, avec des barbes immenses, une forte odeur de bière/whisky et ils n'aiment pas les gens.
Eyehategod fait partie des pionniers du genre et est un membre honorable de la scène de la Nouvelle Orléans (NOLA) avec Crowbar, Down et Acid Bath.
Si vous accrochez à l'atmosphère délétère de la musique de Eyehategod, leur discographie ne comporte pas d'erreurs alors faites vous plaisir.

Crowbar
7.3

Crowbar (1993)

Sortie : 12 octobre 1993 (France). Sludge Metal

Album de Crowbar

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Hairy Testicles Sludge [USA]

Sauf que je préfère Crowbar à Eyehategod.
Pour leurs riffs éléphantesques, leurs testicules en acier trempé, l'odeur de sueur et la batterie sourde. Crowbar c'est un peu le Wagner du sludge, sans la récupération par les nazis. Crowbar c'est ultra burné.
J'utilise beaucoup de termes masculins, sans offense mesdames mais c'est la première chose à laquelle on pense quand on écoute Crowbar.
Ils ont fait beaucoup de choses excellentes, piochez librement.

Lamentations
7.3

Lamentations (1994)

Sortie : août 1994 (France). Doom metal

Album de Solstice

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Epic Doom Metal qui casse la baraque [Royaume-Uni]

En 1990, Richard Walker, un gros bourrin amateur de crust (il jouait dans Sore Throat) décide de fonder un groupe de doom. Il prend des musiciens qui connaissent le genre et un ex-Doom (douce ironie).
Comme on peut s'en douter, le plan est foireux et le line-up change en permanence jusqu'en 1994 où le groupe parvient à se stabiliser un minimum. Ils en profitent pour sortir Lamentations, véritable perle epic doom émergeant du chaos. Des riffs plombés comme il faut, un chant majestueux assuré par Simon Matravers (ne retenez pas son nom il va quitter le groupe un an après) et une section rythmique parfaitement adaptée.

Après Lamentations, le line-up devient à nouveau confus mais le groupe parvient quand même à sortir un EP 2 ans plus tard et surtout un nouveau LP en 1998 "New Dark Age". L'album se fait une place dans la scène doom et est aujourd'hui considéré comme un album majeur de l'epic doom.

Mais le groupe n'arrive pas à résoudre ses problèmes de stabilité et splitte en 2002. Solstice se reforme en 2007 et c'est toujours autant le bordel.
En 21 années d'existence (1990-2002 et 2007-2016), on dénombre 28 musiciens différents et ce sans compter les musiciens live. Walker reste la seule constante dans un océan de musiciens.
Il est à noter que des musiciens influents de la scène metal ont fait partie de Solstice : Shaun Taylor-Steels (My Dying Bride, Anathema), Tom Phillips (tête pensante de While Heaven Wept), Gian Pyres (Cradle of Filth), Hamish Hamilton Glencross (My Dying Bride, Vallenfyre).

Notons enfin que Richard Walker a également fondé le label The Miskatonic Foundation en 1996 sur lequel est sorti l'immense "Watching from a Distance" de Warning.

When the Kite String Pops
7.8

When the Kite String Pops (1994)

Sortie : 8 août 1994 (France). Stoner Rock, Sludge Metal, Doom metal

Album de Acid Bath

Raton a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Creepy Super High Cult Sludge [USA]

Acid Bath fait partie des groupes majeurs de la première vague du sludge. Ils ont marqués le genre par un style unique à la croisée du hardcore, du grunge naissant, du stoner et du doom.
Après 2 albums cultes, ils se séparent en 1997 après la mort de leur bassiste Audie Pitre. Le fait qu'ils n'aient sorti que 2 albums extrêmement solides a énormément contribué à leur postérité et en fait un groupe très respecté dans le milieu.
Les pochettes des deux albums sont des dessins de serial killer. Chouette.

Through the Darkest Hour
7.4

Through the Darkest Hour (1994)

Sortie : 1994 (France). Doom metal

Album de Solitude Aeturnus

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Fat & Melodic But Dicks-in-Latin Epic Doom [USA]

Ils ont pas vraiment suivi leurs cours de latin mais c'est sans doute le groupe le plus trve de tout l'epic doom.
A part Downfall qui est un peu en deçà des autres, les américains sont des génies de composition.
Through the Darkest Hour est peut être le meilleur album d'epic doom jamais produit (en tout cas à mes yeux).
Chaque titre est la lourdeur incarnée, chaque mélodie, chaque riff est mémorable. Ils arrivent presque à enterrer Candlemass et c'est pas rien.
Solitude Aeturnus c'est gras comme un cochon et épique à souhait.
Du porc-épic doom en fait.

Stormcrowfleet
8

Stormcrowfleet (1995)

Sortie : 1995 (France). Doom metal

Album de Skepticism

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Extrême velouté Funeral Doom [Finlande]

Le souci quand on fait une liste sur le doom avec bientôt 80 entrées c'est qu'il faut trouver des adjectifs un peu inédits et ne pas toujours utiliser "monolithique", "pesant" et "lent".
Si tous ces adjectifs siéent parfaitement à Skepticism, le groupe les transcende avec autant de rage que d'élégance.
Quand on décrit le funeral doom, on s'attend logiquement à une musique infernale et suffocante. Pourtant, Skepticism oeuvre dans un registre presque radieux. Une sorte de tumulte apaisant, si vous voulez.
En fait, si Skepticism était un alignement Dungeons & Dragons, ils seraient Chaotic Good.

Draconian Times
7.6

Draconian Times (1995)

Sortie : 7 juin 1995 (France). Heavy Metal, Gothic metal, Doom metal

Album de Paradise Lost

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Melancolic & Melodic Gothic Metal (with a doom background) [Royaume-Uni]

Lorsque Paradise Lost se forme en 1988, c'est l'un des premiers groupes à jouer du doom/death et le genre se popularise grâce à eux et d'autres groupes (My Dying Bride et Anathema).
Mais c'est pas sur cet aspect que je veux insister. Au fur et à mesure, Paradise Lost délaissent les vocaux gutturaux et les riffs lourds pour s'orienter vers un nouveau genre, qu'ils contribuent à créer également, le metal gothique.
Ce genre qui émerge avec Type O Negative, est à la croisée du doom, du heavy et des mouvances cold wave et post punk et se caractérise par une atmosphère sombre, mélancolique, romantique et éthérée. En gros c'est triste.
J'en parle ici car le doom a vraiment eu une influence considérable sur le metal gothique à tel point que les deux genres sont considérés comme connexes.

Pour ce qui est de Draconian Times, c'est un album culte, qui marque la scission entre deux époques de Paradise Lost et qui façonne de nouveaux sentiers musicaux. Je n'accroche pas du tout à l'esthétique et la musique du groupe mais m'est avis que cet album est à écouter tant il est un témoin du metal gothique et de ses rapports avec le doom.

The Silent Enigma
7.1

The Silent Enigma (1995)

Sortie : 17 août 1995 (France). Doom metal, Death Metal

Album de Anathema

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Doom Death Tourmenté [Royaume-Uni]

Anathema est considéré comme l'un des groupes les plus importants du genre alors qu'ils n'ont pourtant, paradoxalement, sorti que 3 albums de doom sur leurs 12 LP.
En effet, Anathema a contracté très rapidement une Ulverite aiguë, comprenez par-là qu'ils ont changé radicalement de genre après leur période metal. Maintenant ils oeuvrent dans la musique atmosphérique, pas totalement détachée du metal mais plus proche du rock prog.

Mais The Silent Enigma est un album tout ce qu'il y a de plus doom/death, dans ses aspects tempétueux et torturés. C'est un album très dense dans lequel il n'est pas aisé de rentrer. De nombreuses réécoutes seront nécessaires pour capter le talent des frères Cavanagh, têtes pensantes du groupe. Alors ne perdez pas de temps et écoutez-le dès maintenant.
Si vous aimez, commencer par leur trilogie doom : Serenades - The Silent Enigma - Eternity.

NOLA
7.7

NOLA (1995)

Sortie : 15 septembre 1995 (France). Heavy Metal, Southern Rock, Doom metal

Album de Down

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Phil Anselmo Phil Anselmo Southern Stoner-Sludge-Doom (Phil Anselmo) [USA]

A la base c'est Phil Anselmo de Pantera qui décide de lancer un projet (encore un) avec ses potes de Corrosion of Conformity, Superjoint Ritual (un autre de ses projets) et Crowbar. Le gratin de la scène sludge naissante de Louisiane s'amuse donc pendant son temps libre.
Après que Pantera ait sorti Far Beyond Driven et CoC ait réalisé Deliverance, les joyeux drilles composent et livrent cette galette. Ce monstre de testostérone et de sueur du bayou (NOLA signifiant "New-Orleans LouisianA").
C'est pas vraiment du doom à proprement parler mais ça en a la lourdeur et les accents sourds. Down nous apprend qu'on peut faire des tubes avec du southern metal, mais bon, avec Phil Anselmo on est habitués aux surprises (et aux saluts nazis).
Sinon, écoutez tout.

Brave Murder Day
7.7

Brave Murder Day (1996)

Sortie : 1996 (France). Doom metal, Death Metal, Gothic metal

Album de Katatonia

Raton a mis 8/10.

Annotation :

"Ah qu'est-ce qu'on est déprimés au fond de cette boîte" Doom [Suède]

Il sera difficile d'affirmer que je ne suis pas allé écouter Katatonia à reculons.
J'avais un énorme à priori sur le doom death et le groupe n'échappait pas à la règle. Leurs pochettes ne m'attiraient pas, leur imagerie non plus et ma première écoute en a évidemment pâti.
Il a fallu du temps et de nombreuses écoutes pour que "Brave Murder Day" distille son élégance et son intensité dans mes naïves esgourdes.

Katatonia s'emploie à concevoir un syncrétisme habile, façonnant le meilleur des deux genres.
Aussi saturnien que rugueux, aussi douloureux qu’envoûtant, "Brave Murder Day" mérite largement sa place au panthéon du doom tant il parvient à conjuguer la grâce, la lourdeur et la véhémence au sein d'une oeuvre cohérente et aboutie.
L'écoute de Katatonia, et surtout de cet album, est certainement complexe et touffue mais tout aussi indubitablement gratifiante et nécessaire.

Et si vous aviez besoin d'un autre argument : "Day", le troisième morceau de l'album oscille entre rock gothique et dream pop et est sûrement l'un des meilleurs morceaux non-metal composé par un groupe de metal.

Will of the Gods Is Great Power
7.7

Will of the Gods Is Great Power (1996)

Sortie : 1996 (France). Viking Metal, Doom metal

Album de Scald

Raton a mis 7/10.

Annotation :

"Look at my drakkar, my drakkar is amazing" Doom [Russie]

Cet album est un cas intéressant car il aurait pu ne jamais arriver à nos oreilles, ou du moins rester dans l'anonymat le plus complet.
Sorti pour la première fois en 1996 sur cassette, l'album n'a pas vraiment trouvé sa place au sein de la scène. En même temps, une cassette russe d'epic doom avec une pochette moche n'est pas l'exemple type des meilleures ventes metal de l'époque.
Mais l'album est retrouvé par "Wroth Emitter Productions" et republié en 2003 en CD. Au gré des rééditions (surtout en 2005 par "Kyrck Productions & Armour", sans oublier la version 2017 par les excellents "Sarlacc Productions"), l'album gagne en popularité et acquiert petit à petit un statut d'album culte.

Il faut avouer que le syncrétisme entre epic doom traditionnel à la Candlemass / Solitude Aeturnus et esprit viking à la Bathory n'est pas vraiment courant (à l'exception d'Ereb Altor, fondé 10 ans après Scald) et qu'il est particulièrement bien pensé par les Russes (malgré une production cradingue).
D'autant plus qu'il s'agit du seul LP du groupe et que vous y trouverez l'intégralité des compositions publiées du groupe.

Paradise Belongs to You
7

Paradise Belongs to You (1996)

Sortie : décembre 1996 (France). Doom metal

Album de Saturnus

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Death Doom pour la sieste [Danemark]

De toutes les chapelles du doom, c'est probablement le death doom qui m'enthousiasme le moins. J'aime pourtant le death, et le doom fait évidemment partie de mes genres de prédilection, mais le mélange des deux ne trouve que rarement son chemin vers mon cœur.

Alors il y a bien le "Brave Murder Day" de Katatonia ou le "Transcendence Into the Peripheral" de dISEMBOWELMENT qui sont d'excellents albums de doom death, Anathema et My Dying Bride ne sont pas ridicules non plus, mais je peine beaucoup plus à accéder à leur univers et à saisir ce qu'ils essaient de faire passer à travers leur musique.

Saturnus incarne parfaitement mes réticences face au style.
Au départ, j'ai pourtant cru que j'allais être emporté dans l'atmosphère mélancolique des Danois avec un premier morceau bien composé, servi par une instrumentation acoustique forestière élégante et des riffs qui transpirent la morosité.

Mais l'album est beaucoup trop long (1h07) et j'avais déjà décroché à la troisième piste. Tout finit par se ressembler à mes oreilles, le chant devient rapidement pénible avec son absence totale de variations et les interludes folkish ne suffisent pas à me sauver de l'ennui.

Je constate d'ailleurs que c'était Kim Larsen à la guitare pour cet album, qui deviendra juste après le cerveau derrière :Of the Wand & the Moon: projet tout aussi chiant, mais de néofolk cette fois.

Busse Woods
7.4

Busse Woods (1999)

Sortie : 1999 (France). Stoner Rock, Doom metal

Album de Acid King

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Female-Fronted You-Took-Too-Much Doom [USA]

Acid King sont des énormes pointures. Ce sont les premiers à avoir popularisé le chant féminin dans le genre, qui est maintenant un grand classique (Jex Thoth, Avatarium, SubRosa...).
Leur musique sombre, presque nihiliste, teintée de psychédélisme invite à un voyage intérieur, au plus profond de la crasse de ses entrailles.
Acid King, le fuzz qui encrasse.

Times of Grace
8

Times of Grace (1999)

Sortie : 26 avril 1999 (France). Post-Metal, Sludge Metal, Post Rock

Album de Neurosis

Raton a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

(PARENTHÈSE)

Atmospheric Sludge Metal Gargantuesque [USA]

Il ne s'agit pas ici de doom à proprement parler mais d'un genre que le doom a partiellement forgé.
Le sludge atmosphérique, aussi souvent appelé post-metal, s'inspire de l'aspect rentre-dedans du sludge, de l'approche écorchée du hardcore, de la lourdeur incendiaire du doom et des techniques du post-rock.
Le sous-genre se focalise sur des atmosphères riches et denses ainsi que sur des riffs rugueux et fiévreux. Les guitares sont distordues et tissent des crescendos similaires à ceux que l'on retrouve dans le post-rock.
En somme, le sludge atmo est surtout caractérisé par son intensité et son épaisseur.

Neurosis, après avoir livré deux albums de punk hardcore assez médiocres en 1987 et 1990, ont été les pionniers du genre avec leur "Souls At Zero" en 1992, album qui conserve de fortes racines hardcore, avec moins de crescendo que leurs futurs classiques.
Neurosis finit par trouver son credo et se concentre sur la composition d'une musique hallucinante avec un son magmatique, une furie de messe tribale et l'impression folle d'errer en plein chaos pendant près d'une heure.
Le groupe est une véritable catharsis. L'écoute en est pénible, lente et douloureuse mais tellement valorisante.
Si je peux vous conseiller un autre opus, essayez "A Sun That Never Sets", plus écorché, plus à vif que les précédents, il parvient à troubler par sa profonde humanité autant que par sa brutalité monolithique.

Panopticon
7.8

Panopticon (2004)

Sortie : 19 octobre 2004 (France). Rock, Hardcore, Alternative Rock

Album de Isis

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Atmospheric Sludge Metal Dévastateur [USA]

Isis a suivi quelques années après Neurosis, dans le même genre. Toujours aussi dense et apocalyptique, la musique d'Isis s'apprécie à cette heure où les ombres s'épaississent, entre chien et loup.
L'album se concentre autour du thème de la prolifération des nouvelles techniques de surveillance, du rôle qu'entretient le gouvernement avec ce phénomène et la perte de liberté dans la société actuelle. Le terme "Panopticon" étant emprunté à la théorie carcérale philosophique de Jeremy Bentham ainsi qu'à l'analyse qu'en fait Foucault.
Une heure de musique transcendante, tantôt épique, tantôt mélancolique, tantôt hypnotique. Un chef d'oeuvre.

Somewhere Along the Highway
7.8

Somewhere Along the Highway (2006)

Sortie : 24 avril 2006 (France). Post-Metal, Post Rock

Album de Cult of Luna

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Atmospheric Sludge Metal Cyclonique [Suède]

Les titans de Cult of Luna, pourtant arrivés après les autres, ont mis tout le monde d'accord en quelques albums.
Une musique atmosphérique d'une complexité et d'une richesse rare, dont chaque écoute révèle un nouveau pan.
Le groupe a conçu "Somewhere Along the Highway" comme étant un album concept autour de la solitude de l'homme.
Le titre "Finland" est peut être le meilleur morceau de post-metal de tous les temps, aussi déchirant qu'exalté.
Leur dernier album, Mariner, avec Julie Christmas (de Battle of Mice notamment) au chant est une perle également, renouvelant le genre de façon splendide.

Australasia
7.2

Australasia (2003)

Sortie : 4 novembre 2003 (France). Post-Metal

Album de Pelican

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Les vilains petits canards de l'Atmospheric Sludge Metal [USA]

Pelican ce sont les derniers du Big 4 of Post-Metal (je trouve que ça sonne bien comme label).
Ils n'ont pas reçu le même succès critique et populaire que les trois précédents mais ils demeurent néanmoins intéressants.
La plupart du temps, la musique de Pelican est instrumentale. On pourrait croire que ça sied mieux au genre, qui se concentre sur des montées harmoniques instrumentales grandioses. C'est pas étonnant qu'une grande partie des groupes de post rock soient instrumentaux. Mais le post-metal, selon moi, tire une grande force du chant écorché, très influencé par le hardcore/post-hardcore. C'est ce qui lui donne toute sa force et son côté vindicatif.

Pelican, en préférant se concentrer sur les instruments ne parvient déjà pas à atteindre la maestria de ses copains, mais en se privant du chant, manque de faire passer sa musique au niveau supérieur.
Ça reste quand même de bonne facture.

(FIN DE LA PARENTHÈSE)

Dopethrone
7.8

Dopethrone (2000)

Sortie : 25 septembre 2000 (France). Doom metal, Stoner Rock

Album de Electric Wizard

Raton a mis 9/10.

Annotation :

Filthy Fuzzy Satanic Doom (with weed and porn) [Angleterre]

Présenter l'album le plus célèbre du genre ne sert pas à grand chose.
Electric Wizard font dans le doom cradingue occulte, c'est leur marque de fabrique. Leur musique relève d'un tel jusqu'au-boutisme, que l'écoute ressemble plus à une injection directe de crasse par une seringue rouillée qu'à de la musique.
C'est sexuel, malsain mais qu'est-ce que c'est bon.

Il s'avère d'ailleurs que depuis quelques albums, les Anglais ont du mal à se renouveler et ne font que de la redite un brin stérile.
L'écoute de "Dopethrone" peut suffire, mais si jamais vous aimez le gros son lo-fi, Come my Fanatics et Witchcult Today restent des albums très solides.

Gateway
7.4

Gateway (2002)

Sortie : 3 septembre 2002 (France). Stoner Rock, Doom metal

Album de Bongzilla

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Greasy Pot Snail Sludge-Stoner-Doom [USA]

Musicalement, Bongzilla a en effet tout de l'escargot. C'est lent, gras et ça bave beaucoup. Et pour rigoler, ils mettent des samples de médias où ça parle de weed un peu partout. Je sais pas si vous avez besoin d'en savoir beaucoup plus.
A part le fait qu'ils font partie de la clique des "bong" avec Bongripper, Belzebong et Bong. Leurs principaux concurrents sont les "dope" et les "weed". Dans le stoner, être original est une tradition.

Raton

Liste de

Liste vue 6.4K fois

91
86