Cover Dis Cortex, tu veux voir quoi cette nuit ? (Année 2022)

Dis Cortex, tu veux voir quoi cette nuit ? (Année 2022)

"La grandeur des actions humaines se mesure aux films qui les fait naître." Loueur Pastis

En 2022, on va voir si j'arriverai à varier les visionnages et si j'ai toujours autant le sens des priorités dans les films que je regarde.

Liste de

146 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a 2 mois

Hilda et le Roi de la montagne
7.3

Hilda et le Roi de la montagne (2021)

Hilda and the Mountain King

1 h 22 min. Sortie : 30 décembre 2021. Aventure, Comédie, Drame

Long-métrage d'animation de Andy Coyle

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Quand je m'étais lancé dans la saison 2 de la série Hilda, si je n'avais pas oublié beaucoup de choses comme les attachants personnages et l'univers des plus charmants, j'avais en revanche oublié à quel point cette série est apaisante. Alors même que les enjeux de plusieurs épisodes étaient plus gros que d'habitude, il y avait toujours ce sens de l'atmosphère qui rendait ça le plus souvent réconfortant, une vraie invitation à profiter de toute la beauté de la nature et à s'allonger dans l'herbe pour admirer les alentours.

Hilda et le Roi de la montagne, démarrant là où la saison 2 s'est arrêtée, a le mérite de ne pas trop déroger à la règle, malgré une intensité bienvenue signalée dès son générique en labyrinthe des miroirs sous fond de musique Céleste-ienne. Adaptation du dernier comics en date (tout court ?) de Luke Pearson, le film est une continuation logique des thèmes dont la franchise a fait son épine dorsale, particulièrement l'amour maternel. Contrairement à la série, le film fait le choix bienvenue d'un format Cinémascope pour que l'émotion transmise par les personnages dans ce cadre resserré fasse ressentir son impact, les plans beaux comme touchant se succèdent efficacement.

Pour respecter le quota des 80 minutes, sont ajoutés dans l'équation les personnages de la série qui n'avaient pas eu l'occasion de se manifester dans les comics, pour des résultats un peu variable, certains n'ayant pas grand-chose à faire là-dedans (Alfur), d'autres emmenant des parcelles de sujets toujours intéressants à aborder comme la propagande contre un prétendu ennemi dont on ne sait finalement rien, mais qui demeurent le plus souvent des parcelles. Reste un long-métrage reprenant les principales qualités de la série, principalement son atmosphère envoûtante, son mélange entre instants relaxants et épiques et sa faculté à créer des interactions entre personnages aux motivations engageantes.

Le Choc des mondes
5.8

Le Choc des mondes (1951)

When Worlds Collide

1 h 23 min. Sortie : 14 septembre 1951 (États-Unis). Science-fiction, Catastrophe

Film de Rudolph Maté

Nick_Cortex a mis 4/10.

Annotation :

Toujours un faible pour les bons vieux films de science-fiction des années 50, avec leur carton-pâte pour les décors comme pour le charisme des personnages en général, et leurs scénarii qui n'ont aucun sens. Melancholia avant l'heure, ou quand un astre de plus de dix fois la taille de la Terre va percuter notre planète s'il vous plaît. En plus c'est les américains qui découvrent la menace en premier, c'est vous dire que c'est à prendre au sérieux, ce que les représentants des autres pays ne font pas au début. Mais qu'à cela ne tienne, c'est dans une ambiance assez nonchalante que les riches américains bien intentionnés dévouent leur fortune pour exporter autant de monde que possible, s'il n'y en avait pas un égoïste là-dedans, on se serait demandé si ce n'est pas plus farfelu que ce soleil nous tombant sur la tête.

Du coup on a une quarantaine de bondieusards (important, surtout vu que le film s'ouvre avec la Bible) américains dont un seul mioche dont les miches sont vouées à la salvation, et j'aime la façon dont le film semble vouloir parler de la bonté de la nature humaine quand 600 personnes sont employées pour construire le vaisseau qui n'en sauvera que moins de 50 (avec quelques privilégiés automatiquement sélectionnés), alors qu'elles se font promptement hurler dessus qu'il ne reste pas beaucoup de temps, qu'il y a des retards sur l'horaire, etc. Ah et a priori l'humanité ne sera plus représentée que par des américains, vu qu'on ne sait pas ce qu'il advient des autres vaisseaux internationaux.

En vrai c'est un peu rigolo par moments, mais surtout un peu ennuyeux même pour sa durée, avec beaucoup de focus sur un triangle amoureux des plus mal foutus, en tête de file un pilote à la nature si bonne qu'il ne veut pas occuper une place du vaisseau, pensant qu'il y a plus méritant que lui, mais quand il apprend qu'on a rusé pour le faire monter dedans quand même, ben tout va bien, sourire niais. Ça manque du bricolage charmant de ce genre de productions, malgré une destruction des environnements plutôt sympa au milieu et un magnifique matte-painting à la fin donnant l'impression qu'on va assister à une scène mi-animation mi-live-action genre Mary Poppins.

West Side Story
7.1

West Side Story (2021)

2 h 36 min. Sortie : 8 décembre 2021 (France). Comédie musicale, Drame, Romance

Film de Steven Spielberg

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

West Side Story version Spielberg m'a donné envie de revoir West Side Story version Wise et Robbins. Oh, non pas parce que je regrettais cette version tandis que j'assistais à cette nouvelle. Mais bel et bien parce qu'il me paraît fascinant d'observer non seulement ce qui les différencie, mais ce qui les rend complémentaires. Deux adaptations d'un même musical avec un sang à la fois similaire et différent coulant dans les veines de chacun, en tout cas une même verve, le grand Spielberg n'a pas l'intention de nous faire oublier son aîné de 60 ans pile, occasionnant une réadaptation à la fois humble et pleine d'entrain, conjuguant une cinématographie "moderne" au lyrisme général des films des années 60 sur les déboires d'une jeunesse égarée.

Les couleurs pétaradantes de l'original sont troquées contre un jeu plus subtil, mais l'énergie demeure, une énergie à la fois enthousiasmante et déchirante, qui doit beaucoup à l'addition de toutes les petites fibres composant le spectacle. La caméra est inspirée, les acteurs sont à bloc, la gestion de l'espace est au poil. Est injectée cependant une emphase sur l'aspect social pour justifier la relecture, nous faisant revivre une histoire vieille de 60 ans pour la rendre toujours plus intemporelle sur une échelle plus élargie. A y penser, le récit a des sensibilités qui étaient faites pour Steven Spielberg, les thématiques chères au réalisateur sont placées naturellement, avec un cœur gros comme ça.

Si c'est parcouru d'une énergie nous rappelant à quel point Spielberg est un grand enfant (et c'est tout à son honneur), ce n'est pas toujours parcouru par des ondes joyeuses, le cinéma de Spielberg ne s'étant pas paru d'un air aussi triste depuis l'ère de A.I. Car dans ce récit, encore aujourd'hui, ces hommes déchirés par la haine de la différence sont pourtant tous pareils : ce sont des hommes abandonnés, dansant et chantant sur les ruines d'un quartier qui s'effondre, destruction de leur microcosme pour faire comprendre que ce qui les entoure ne veut pas d'eux. West Side Story 2021 est une nouvelle preuve de la superbe polyvalence de son réalisateur, un film ne s'écroulant pas sous le poids de ses influences dans son classicisme, et se donnant plus qu'avec brio une raison d'exister sans éclipser son prédécesseur.

Sur le chemin de la rédemption
7.2

Sur le chemin de la rédemption (2017)

First Reformed

1 h 53 min. Sortie : 23 octobre 2018 (France). Drame, Thriller

Film de Paul Schrader

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

First Reformed est un film assez extrême. L'histoire d'un révérend rongé par la mort de son fils il y a longtemps, et assailli de questionnements dans notre société actuelle (quelque part j'y ai un peu retrouvé ma propre personne emplie de doutes vis-à-vis de, environ, tous les aspects de notre monde et surtout de notre futur), qui ne semble plus constituée, justement, que d'extrêmes. Les grosses sociétés s'enrichissent sur le dos de la nature, les écolos font des attentats-suicides à la bombe faute de mieux, et ne veulent pas d'un enfant promis à grandir dans un avenir sans avenir. On s'apprête à fêter les 250 ans d'une église, l'ambiance aux alentours ne peut pourtant paraître encore plus morte, plus froide, l'espoir semble aux abonnés absents.

Rien de tel pour illustrer ça qu'une atmosphère languissante, un ton contemplatif au format "carré" d'une sobriété étouffante. L'ouverture donne la couleur, l'apparition de cette lumière au bout du tunnel que pourrait représenter l'église après le fondu au noir se fait dans une ambiance tout ce qu'il y a de plus morne et obscure. Le révérend, superbement incarné par Ethan Hawke, aurait l'air d'un nouveau Jésus dans ce film assez riche en symbolisme (dont la subtilité varie, parfois au sein d'une même scène), mais en voie de mourir non pas pour le pardon envers nos péchés, l'amour salvateur comme ultime espoir se manifestant finalement d'une façon différente.

J'avoue que je ne m'attendais pas à la tournure pour laquelle le film a opté en cours de route, mais le résultat n'en est que plus surprenant. First Reformed est un film aux mille réflexions sur les paradoxes de notre temps, et l'air de rien, il laisse une empreinte. Je trouve la contemplation des dialogues particulièrement fascinante lors de la discussion entre Toller et l'époux de Mary (pour ne pas dire "le mari de Mary", comprenez), évocateur du questionnement autour des questions aux réponses inexistantes ou incertaines. Et en plus, c'est visuellement envoûtant.

Solitude
7.8

Solitude (1928)

Lonesome

1 h 09 min. Sortie : 9 décembre 1932 (France). Comédie dramatique, Muet

Film de Pál Fejös

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

J'ai été impressionné par la mise en scène de Pál Fejös pour Solitude, le réalisateur capturant excellemment le dynamisme de la foule qui emporte, qui entraîne, sous ses multiples facettes, comme une masse déshumanisée ou en pleine ferveur, qui engloutit tout à la fois dans l'enfer du travail à la chaîne et dans l'effervescence d'une fête au parc d'attraction. On nous fait suivre deux personnages qui partagent toute l'ironie de se sentir seuls au sein de cette large foule qu'ils ne reconnaissent pas (même quand ils sont invités personnellement aux activités de leur entourage).

Solitude ne dispose pas d'une richesse de scénario, nous proposant en l'espace de 24 heures environ dans la diégèse de découvrir deux personnes qui se trouvent, s'aiment, s'amusent, se voient séparées, et forment un couple à l'alchimie plutôt attachante, c'est fort qu'un film me fasse me soucier de leur sort alors qu'ils ne se connaissent que depuis quelques heures lors de la partie finale, qui a un petit côté Fievel, alors au sein de la foule déchaînée, agissant comme ce qui les fait se perdre de vue. La mise en scène suit efficacement, on ne sait plus trop où donner de la tête, entre la caméra tourbillonnante et les effets de surimpression pour accentuer l'effet d'agression assaillant nos deux tourtereaux.

On en vient à apprécier plus encore ces moments posés où ils ne sont plus qu'eux deux. Occasion manquée de bien utiliser le choix occasionnel du parlant d'ailleurs, donnant plus l'impression qu'il est surtout là pour suivre le mouvement alors que cette nouvelle technologie fascinante faisait son entrée en piste. C'est dommage car il est bien placé lorsque les deux personnages sont seuls sur la plage, ou encore avec la capture du tohu-bohu urbain, mais la pertinence me semble brisée lors du passage au commissariat.

Batman: Soul of the Dragon
5.3

Batman: Soul of the Dragon (2021)

1 h 23 min. Sortie : 17 février 2021 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Sam Liu

Nick_Cortex a mis 4/10.

Les 8 Folles Nuits d'Adam Sandler
4.8

Les 8 Folles Nuits d'Adam Sandler (2002)

Eight Crazy Nights

1 h 16 min. Sortie : 27 novembre 2002 (États-Unis). Animation, Comédie, Drame

Film de Seth Kearsley

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

C'était pas si mal. J'avais entendu de très vilaines choses à propos du film, mais j'ai presque trouvé ça correct au bout du compte, pour une comédie avec et co-écrite par Adam Sandler, c'est à dire avec la bonne dose de cracra traditionnelle qui devait sans doute paraître hilarante aux yeux de l'équipe parce que c'est couplé à un récit de Noël et sous couvert d'une animation 2D de qualité au style évoquant fortement, même studio d'animation oblige, Le Géant de fer. Je dois avouer que ça apporte quelque chose d'à peu près amusant de voir une telle qualité d'animation au service de gags comme un gros plan sur les fesses poilues d'un vieux, mais bon.

Mine de rien, j'apprécie quand même l'effort qui est allé là-dedans. Histoire de contrer la croyance qu'une comédie d'animation pour adulte a toujours une animation faite à l'arrache et pas de volonté dans la direction, ici au moins c'est fluide, y a des idées dans le choix des couleurs et de bons décors, et puis y a quand même une réplique, vanne visuelle ou idée de parodie de temps en temps qui fait mouche grâce à l'exécution. Même musicalement, y a un peu de talent déployé, c'est entraînant, particulièrement Technical Foul qui me fait penser à une chanson qu'on entendrait dans Family Guy.

Par contre le côté plus sérieux m'a désintéressé, principalement parce que le personnage principal a une personnalité qui passe d'un extrême à l'autre trop rapidement (le vieux coup du grincheux anti-esprit des fêtes poussé à l'extrême de sorte à ce qu'il soit un délinquant est pas une mauvaise idée, juste exécutée de façon bancale), parce que l'exposition fait artificiel, et parce que la balance avec la comédie bête et méchante n'est pas bien gérée. Ce genre de mélange peut et a déjà marché, mais en l'occurrence, j'ai un peu fini par me demander s'il valait vraiment prendre ça au sérieux. Potentiel manqué.

The Card Counter
6.7

The Card Counter (2021)

1 h 52 min. Sortie : 29 décembre 2021 (France). Drame, Thriller

Film de Paul Schrader

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

J'ai pas mal repensé à First Reformed tandis que j'assistais à The Card Counter, Paul Schrader nous faisant suivre cette fois également un personnage en plein post-traumatisme reconverti dans quelque chose de particulier et a priori complètement en décalage (révérend pour l'un, compteur de cartes pour l'autre), tenant des notes dans un journal justifiant l'usage d'une voix off en voix-je et semblant se rapprocher un peu plus d'une éventuelle forme d'espoir en entretenant une amitié avec une autre personne. Néanmoins, The Card Counter est un peu (mais toujours quand même) moins lancinant dans sa mise en scène que son aîné, moins économe en mouvements de caméra, plus bruyant dans son atmosphère, comme pour vainement masquer le mal-être des personnages derrière le son d'une machine à sous.

Les silences judicieux sont néanmoins toujours là, le choix d'une voix off non-omnisciente offrant toujours une investigation supplémentaire appréciable dans la psyché du protagoniste incarné par un Oscar Isaac aussi sobre que prenant, et l'exploitation d'une nature humaine fracturée fait toujours autant mouche, rarement dans le trop direct, toujours avec une petite patte unique donnant une nouvelle saveur aux ressorts attendus dont un final d'une violence marquante où l'amour agit une nouvelle fois comme ce qui entretient la petite flamme pas encore complètement morte de l'harmonie salvatrice, mais qui n'éclipsera jamais entièrement le reste.

J'ai été hypnotisé la majeure partie du temps, on suit "simplement" trois personnages voguant de casino en casino tout en partageant leur nature entre eux et aux spectateurs bien que gardant une part de mystère engageante jusqu'au moment où les cartes se retournent finalement. Toujours aussi mordant et dénonciateur, le cinéma de Paul Schrader laisse un petit impact une nouvelle fois, en dépeignant un univers aussi confiné et bruyant que les prisons abritant les tortures, juste plus coloré, plus propice à l'espoir de s'affranchir de la noirceur du monde et d'atteindre le fameux "rêve américain" (avec un artificiel "USA" constamment hurlé).

Tous en scène 2
6.8

Tous en scène 2 (2021)

Sing 2

1 h 52 min. Sortie : 22 décembre 2021. Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Garth Jennings et Christophe Lourdelet

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Annotation complète :
https://www.senscritique.com/activity/247980754

Hôtel Transylvanie - Changements monstres
5.4

Hôtel Transylvanie - Changements monstres (2021)

Hotel Transylvania: Transformania

1 h 28 min. Sortie : 14 janvier 2022. Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Derek Drymon et Jennifer Kluska

Nick_Cortex a mis 4/10.

Annotation :

Je suis très client de la saga Hôtel Transylvanie sur le plan visuel, et ce 4e opus va encore plus loin dans l'énergie cartoonesque que les précédents. C'est assez impressionnant de voir à quel point c'est capable de transposer en 3D quelque chose qui ne semblait marcher qu'en 2D, les animateurs se font clairement plaisir avec les mouvements des personnages, en ne cherchant pas à reproduire le soin absolu du détail que déploie par exemple Disney dans ses films, disons que là, un personnage pourrait rester complètement immobile pour le besoin d'un gag s'il le faut. Le visuel seul m'amuse dans ce film.

Bon par contre pour le reste, ouais, on est clairement face à quelque chose plus proche du DTV (ou en l'occurrence, DTAP - direct to Amazon Prime) de luxe. Je ne pense pas que le concept était automatiquement voué à l'échec en ce qui concerne la faculté de tenir sur tout un long-métrage, je trouve qu'il y a des possibilités qui auraient pu se dessiner s'ils avaient poussé le délire de transformation plus loin, par exemple pourquoi pas réintroduire les monstres dans la société humaine comme on en a des bribes dans les deux premiers films. Je me doute que les films Hôtel Transylvanie ne sont pas des modèles de scénario, mais au moins, le contenu se ressentait, même dans le 3e.

On est plus dans la structure type épisode de série télé là. Drac ment à Johnny donc il fait quelque chose qui dégénère et c'est seulement lorsque Drac apprend son tort que la situation peut être corrigée. Entre-temps, c'est gag sur gag, incluant le reste du gang à Dracula qui semblent être surtout là parce que les animateurs voulaient se faire le kif de voir ce que ça donnerait s'ils étaient humains, et dans une quête prétexte pour voir Drac faire face à toute les faiblesses d'un corps humain. Pourtant ça se veut opus final et passage de relais entre père et fille, et malgré cela les personnages semblent bloqués depuis plusieurs films (Drac vieux jeu, Johnny qui a peur de décevoir le comte), la seule chose intéressante est de voir Johnny pour la première fois si je ne m'abuse pleinement exprimer le sentiment de colère. Sony, la même animation pour des projets plus originaux la prochaine fois, svp.

Larmes de clown
7.6

Larmes de clown (1924)

He Who Gets Slapped

1 h 11 min. Sortie : 9 novembre 1924 (États-Unis). Drame, Thriller, Muet

Film de Victor Sjöström

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

On a toujours su qu'il y a une fine frontière entre "rire avec" et "rire de", et c'est bien la difficulté d'endosser le rôle de clown, ou dans le cas du personnage de Lon Chaney dans ce film, de passer pour un clown avant même de décider de l'être, scientifique ayant travaillé dur dans ses recherches sur l'origine de l'Homme avant de se faire déposséder de tout son travail sans aucun scrupule (avec sa femme qui le trahit par dessus le marché). Avec Larmes de clown, Victor Sjöström nous fait entrer à pieds joints dans la grande tragicomédie de la vie, le monde entier paraissant comme un cirque funeste, pas pour rien qu'on a des transitions avec He jouant avec une grosse boule, anticipant un fondu vers une mappemonde.

Les gifles reçues inspirant notre scientifique à devenir ce pauvre clown qui prend des coups de paume sur les joues annoncent la couleur d'un homme qui n'est pas pris au sérieux même quand il cherche à l'être, revenant douloureusement plus tard dans l'histoire une fois son statut de clown pleinement assumé, jusqu'à ce que le dernier rire soit délivré, dans un sourire franc au milieu des larmes. L'on finit par se demander qui est le vrai clown dans l'histoire, entre rapprochements évidents (la troupe de clowns comparée aux autres scientifiques par la magie du fondu) et propos francs vis à vis de notre nature humaine, ayant toujours besoin de quelqu'un dont elle peut rire.

Point de vue formel, j'apprécie le sens de la grandeur insufflé par Sjöström dans son chapiteau, ne rendant l'aura du cirque que plus écrasante à l'échelle de He, le travail sur les fondus est pertinent donc, et l'éclairage trouve son apothéose lors d'une scène centrale assez poignante avec un He errant seul sur la piste en trouvant son petit cœur en mousse par terre.

Lamb
6.2

Lamb (2021)

1 h 46 min. Sortie : 29 décembre 2021 (France). Drame, Fantastique

Film de Valdimar Jóhannsson

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

Le début de Lamb est emballant, une plongée littéralement glaçante dans une ferme islandaise où grâce à la magie de la caméra de Valdimar Jóhannsson, les multiples ovidés inspirent vraiment quelque chose d'un tant soit peu malsain rien qu'à les regarder. Dans son premier chapitre, le film prend son temps pour instaurer une ambiance d'une certaine froideur, pourtant pas hermétique, dans des longs silences et une atmosphère déshumanisé, jusqu'à ce que la chaleur humaine, pourtant toujours sous un bleu froid, semble revivre lors de l'apparition d'un étrange nouveau-né perdu entre deux espèces. C'est intriguant et en même temps assez envoûtant.

Sauf que le film dure au-delà de ça et que si les deux premiers chapitres font illusion, le parti pris de Jóhannsson contribue selon moi à la faiblesse du film. Le réalisateur / co-scénariste n'interroge que peu l'anormalité de la situation, mais le fait quand même, amenant du rationnel en la personne de Pétur en guise de "third wheel", et je pense que c'est à ce moment-là que j'ai décroché, tant j'ai trouvé sa présence plus longue que nécessaire, n'apportant pas tant que ça à l'intrigue au final (quand bien même, je l'entends, il n'est pas tant superflu que ça vis à vis des thèmes du film) et créant quelque chose de bancal dans le point de vue sur le surnaturel.

Je crois qu'à titre personnel, j'aurais préféré que Valdimar Jóhannsson y aille à fond dans cette situation malsaine qui ne s'explique pas, et pourquoi pas développe un peu ce qu'il essaye d'instaurer dans son chapitre final, parce qu'au-delà d'être un retournement finalement pas si surprenant que ça, ce qui en soi n'est pas si gênant, ça m'a laissé avec une grosse impression de "oui, mais encore ?". Le film m'est paru plus court qu'il ne l'est réellement, et je ne l'ai pas vraiment pris à la positive en l'occurrence. Au final, ce Lamb m'a semblé manquer de consistance, et m'a laissé sur ma faim.

Drive My Car
7.3

Drive My Car (2021)

Doraibu mai kâ

2 h 59 min. Sortie : 18 août 2021 (France). Drame

Film de Ryusuke Hamaguchi

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai plus trop l'habitude de voir des films avoisinant les trois heures faute de temps, mais j'ai cru passer quatre heures devant l'intégralité du film au lieu de trois. En tout cas, j'ai peut-être eu l'impression que le film pouvait s'arrêter plusieurs fois avant que la véritable conclusion n'intervienne, un peu comme s'il voulait tout résoudre dans le didactisme pour rallonger la sauce, didactisme pas spécialement choquant sur le coup car trouvant avec le côté littéraire du théâtre et l'ouverture à la communication, ainsi que la compréhension de soi-même, une bonne façon de l'exploiter, quand bien même une part de moi trouvait qu'un peu plus de "show don't tell" sur la fin aurait été le bienvenu.

Après, je parle de la durée comme si c'était un défaut, alors que non, Drive My Car m'a bien accroché et je ne me suis pas ennuyé. Dans cette impression de dilatation du temps, au point que le prologue du film, en tout cas ce qui précède le générique de début, dure près de trois quarts d'heure, le récit passionne, un récit sur le partage de l'intimité pour mieux se retrouver et avancer. La jeune conductrice de substitution pénètre la bulle de Yusuke personnifiée par sa voiture, où tout se passe (la fuite par crainte de discuter d'une chose grave, l'apprentissage par cœur des répliques de la pièce), pour que les deux s'ouvrent l'un à l'autre. De la même manière que les histoires de la femme décédée de Yusuke, c'est avec l'intimité que le récit avance.

Drive My Car dispose de quelques longs monologues assez scotchant, principalement parce qu'on croit aux personnages et à ce que les acteurs insufflent en eux. Une émotion d'abord volontairement rejetée dans la diégèse du récit, avec Yusuke forçant ses acteurs à répéter les dialogues de la pièce sans y mettre de sentiments, et se trouvant finalement une place alors même que le plus long monologue du film est la récitation d'une histoire à la conclusion jusqu'ici inconnue, et que le mot de la fin est réservé à un personnage muet. J'admire également la richesse du récit, alors que les idées sont au fond plutôt simples, mais suffisamment bien travaillées pour donner continuellement envie de voir où cela va mener.

Scooby-Doo et Courage le chien froussard
5

Scooby-Doo et Courage le chien froussard (2021)

Straight Outta Nowhere: Scooby-Doo! Meets Courage the Cowardly Dog

1 h 12 min. Sortie : 15 septembre 2021 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Cecilia Aranovich

Nick_Cortex a mis 5/10.

Vive les vacances
5.5

Vive les vacances (2015)

Vacation

1 h 39 min. Sortie : 19 août 2015 (France). Comédie, Road movie

Film de John Francis Daley et Jonathan Goldstein

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Comédie typique avec la moitié des gags qui sont très drôles et l'autre moitié qui sont extrêmement (mais alors extrêmement) embarrassants, douteuse sur bien des points, mais je me suis marré plus de fois que je ne voudrais l'admettre, et j'aime la façon de taper sur les doigts de bien des aspects de la famille suburbaine d'aujourd'hui, ainsi que l'espèce de logique semi-cartoonesque mise en place par les deux réalisateurs. Je regrette la trop grosse place prise par la partie bons sentiments familiaux et couple en péril, même si ça contrebalance par le fait que la bonne morale soit quelque part délivrée alors que deux familles se foutent sur la gueule. Puis c'est cathartique de voir un gamin aussi pénible pendant trois quarts d'heure se faire remettre à sa place au moment où on l'espère le plus.

Aya et la Sorcière
4.6

Aya et la Sorcière (2020)

Āya to majo

1 h 22 min. Sortie : 18 novembre 2021 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki

Nick_Cortex a mis 2/10.

Annotation :

Qu'on soit clair, sur le papier, je n'ai rien contre le principe que Ghibli s'essaye aussi à la 3D pour un film. Bien sûr, je n'ai pas envie que la 2D au cinéma prenne sa retraite, et voir l'un des studios maîtres de la 2D japonaise faire la transition temporaire peut faire peur (encore que personne n'a jamais dit que ça irait au-delà du coup unique), mais soit, je comprends l'envie d'évolution. Ce que j'apprécie avec la 3D de ce téléfilm est aussi ce qui constitue sa grosse faiblesse : la tentative de transfuser le style Ghibli. Parce que ça a du mal à s'accommoder à la 3D. Du coup, les mouvements paraissent bizarres, et la luminosité des intérieurs les rend oppressants. Bien sûr, c'est le but qu'on se sente confiné dans la cuisine putride de la sorcière, mais ça ne va guère plus loin que l'intention de base et c'est comme ça partout.

Enfin, si les problèmes se limitaient à l'animation, ce serait beau, or Aya et la Sorcière est une catastrophe à tous les étages, et le fait que ce soit de base un téléfilm, destiné je ne sais comment à nos salles françaises, n'est pas une excuse valable. En fait, pour moi on dirait une démonstration de ce qu'auraient donné plusieurs autres Ghibli s'ils étaient foirés. Il y a un peu de Kiki, il y a un peu du Château Ambulant, par contre ce qu'il n'y a pas, c'est de l'approfondissement de contexte. Ça fait que durant une heure, on regarde d'un air un peu circonspect une gamine tenter de faire sa loi face à une sorcière encore plus insupportable qu'elle.

Ce qui devrait servir de mise en place prend 85% du métrage, ce qui devrait faire la transition vers le gros morceau prend moins de 10%, ledit gros morceau fait deux minutes, et le reste c'est les deux génériques. C'est vide, le film se fiche de son univers, la non-intrigue avance comme un robot et c'est d'un ennui mortel. Et ma récompense à la fin, c'est que la gamine atteint sa finalité qui se résume à avoir les deux gugusses l'ayant adoptée à sa botte, ce dont je me fous éperdument. Aucune magie dans un film Ghibli, ou à défaut une passionnante histoire ou une tranche de vie à l'humanité attachante, c'est comme si tu retirais les dinosaures au parc de dinosaures. Rien ne tient debout, une perte de temps même pas divertissante.

Pauvres humains et ballons de papier
7.4

Pauvres humains et ballons de papier (1937)

Ninjô kami fûsen

1 h 26 min. Sortie : 25 août 1937 (Japon). Drame

Film de Sadao Yamanaka

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est quand même regrettable qu'un cinéaste comme Sadao Yamanaka se soit fait ôter la vie si jeune, rappelant la fragilité de l'être humain comme son dernier film en atteste à sa manière. La truculente drôlerie bon enfant de Sazen Tange laisse place à un drame assez fort (malgré quelques moments drôles toujours présents), mais ce qui n'a pas été égaré entre ces deux films, c'est l'humanité, et la faculté de la dépeindre par le biais des personnages, sous toutes ses facettes, bonnes comme moins bonnes.

Même si la galerie est moins marquante que celle du film susmentionné, il demeure quelque chose d'attachant dans la façon dont Yamanaka les met en scène, dans leur petite rue, tous fragiles d'une manière ou d'une autre, tous des ballons de papier derrière les apparences, ce qui est pleinement exploité par la figure du rōnin ici humilié par l'ancien ami de son père refusant de lui tendre la main malgré ce qu'il doit, et se persuadant tant bien que mal, tout en voulant éviter de perdre la face auprès de sa femme, que tout ira bien, alors qu'il est concrètement sans moyens et sans défense face à ceux qui le tiennent à l'écart.

Un film assez tristounet donc, mais tout comme Sazen Tange donc, un très sympathique film à personnages également, dont les interactions apportent de quoi sourire face à la tragédie, eux-mêmes faisant face à la tragédie en buvant, mangeant et dansant.

Spy Kids
4.5

Spy Kids (2001)

1 h 30 min. Sortie : 18 juillet 2001 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Robert Rodriguez

Nick_Cortex a mis 6/10.

Annotation :

J'aime bien les films qui ressemblent à ce que ça ferait si tu donnais à un réalisateur un gros coffre à jouets en lui donnant carte blanche quant à quoi faire avec, et Spy Kids est dans cet état d'esprit. Le film de Robert Rodriguez m'inspire grandement la sympathie à cet égard, aussi peu élégant soit-il, même quand ce n'est pas juste par rapport à l'âge accusé par les effets spéciaux, même si c'est bourré de charme, notamment dans l'imagination placée dans les décors.

C'est un bon petit délire régressif fait avec une bonne volonté par un grand gamin ne paraissant pas toujours lucide mais sincère, ce qui est rafraîchissant tant ce genre de matériel peut être propice au cynisme, en ce sens ça se démarque d'une production télévisuelle type Gulli faite à l'arrache (puis c'est pas dans une production télévisuelle Gulli qu'on trouvera un thème musical aussi cool, fait par Danny Elfman s'il vous plaît). Ça reste agaçant quand ça s'attarde trop sur les bons sentiments autour des mioches, mais c'est fun avant tout et ça fait pas mal le job de ce côté.

Un monde
7.1

Un monde (2021)

1 h 13 min. Sortie : 26 janvier 2022 (France). Drame

Film de Laura Wandel

Nick_Cortex a mis 9/10.

Annotation :

Toi, là, qui me lis. Il y a des chances qu'on ne se connaisse pas personnellement, mais je peux quand même te dire, pour les besoins de cette annotation, que durant mon enfance, j'ai été un de ces gamins visés par l'intimidation scolaire. Pas au point de me retrouver la tête dans les WC, mais les piques des plus grands, la solitude, les moqueries, j'ai connu ça. Suffisamment en tout cas pour que Un monde agisse comme un film beaucoup trop identifiable pour mes émotions. Pour ainsi dire, je me suis retrouvé à la fois dans la petite (incapacité à me rapprocher des autres enfants, donc envie de rester auprès de sa fratrie) et dans le grand (incapacité à oser parler des problèmes qui se passaient pensant que ça allait empirer et craignant la réaction).

Pas que dans le côté harcèlement scolaire cela dit, plein de situations du film ont évoqué des souvenirs en moi, et c'est là où je trouve l'approche visuelle pertinente. En restant au plus proche de la petite fille, à son échelle avec les alentours régulièrement floutés, Laura Wandel capture bien à quel point l'école paraît comme un monde gigantesque, effrayant et confus, sans raisonnement et sans réponse définitive pour tout. Où la piscine paraît aussi profonde que l'océan pourtant bien plus vaste. J'apprécie que l'on suive le point de vue de la petite sœur du harcelé, et qu'au fur et à mesure, les multiples facettes d'exposition à l'isolement par le rejet des autres sont exposées de manière poignante.

Ainsi, rien ne m'est paru suffisamment poussé pour jurer avec la démarche de la réalisatrice là où je craignais que ça le soit. Car il demeure aussi une subtile part de fiction palpable au milieu de l'approche quasi documentaire, en parlant notamment d'un amour entre frère et sœur que désormais tout un monde sépare, alors qu'il pourrait être la seule vraie lumière contre la cruauté nonchalante pour s'intégrer. Le film gère bien tout cela, démultipliant la force du croisement entre l'innocence et la violence à hauteur d'enfant, une hauteur finalement plus complexe qu'il n'y paraît, en atteste le caractère aussi complet d'un film aussi court. L'expérience m'a terrassé, il faut dire, les deux comédiens enfants sont bouleversants, et sont indissociables de la réussite de l'opération. Un grand petit film.

Le Roi Lion
7.8

Le Roi Lion (1994)

The Lion King

1 h 29 min. Sortie : 9 novembre 1994 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Roger Allers et Rob Minkoff

Nick_Cortex a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Mad God
7.1

Mad God (2021)

1 h 24 min. Sortie : 26 avril 2023 (France). Animation, Épouvante-Horreur, Fantastique

Long-métrage d'animation de Phil Tippett

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bien joué Tippett, je crois que c'est la vision de l'Enfer la plus terrifiante que j'ai vue portée à l'écran depuis longtemps. Une vision de chair et d'industriel, faite de silence et de fureur, au sens de la stop-motion dont l'imagerie pourra évoquer par moments d'autres œuvres pour lesquelles Phil Tippett a offert ses services de spécialiste en designs et effets spéciaux comme Star Wars et RoboCop, au sein de ce maëlstrom putride. Une véritable poésie crado, je suis impressionné par jusqu'à quel point Tippett est parvenu à rendre aussi vivant un monde aussi mort. Ça grouille de détails, parvenant à utiliser des choses pas toujours d'une renversante originalité pour donner un résultat comme il n'en existe aucun autre.

Pas de véritable forme narrative, d'ailleurs j'ai cru comprendre que c'est une extension de courts-métrages, et cela se sent dans les coupes notables entre chaque partie, toujours est-il que ce qu'on savoure le plus, si j'ose dire, c'est son univers chaotique, fruit démentiel de décennies d'expérience en la matière, et qui ne laisse certainement pas indifférent. Une vision viscérale de destruction et de construction, où l'expérimentation de la stop-motion parfois mâtinée d'incrustations d'acteurs réels et autres joyeusetés trouve toute sa place, mettant en scène des marionnettes errantes, œuvrant sans conscience et qui peuvent se voir annihilées sans crier gare, dans un fascinant cauchemar.

Cette plongée dans un enfer organique et riche en fluides corporels est définitivement impressionnante. Un film de tous les extrêmes, qu'ils soient relatifs à notre nature humaine ou relatifs à tout un univers surnaturel glauque, qui pourra sembler familier de temps à autres dans son côté descente dans les ruines d'une civilisation, mais qui reste certainement unique en son genre. En tant qu'expérience, c'est clair que c'est un film devant lequel je peux me dire "c'était passionnant, mais est-ce que j'aurai envie d'y replonger de sitôt, pas sûr". En d'autres termes, c'est insoutenable (la dissection...), et j'ai adoré ça. Selon Phil Tippett, la forme finale de Mad God est le souvenir qu'il laisse, et c'est facile de comprendre où il veut en venir après le visionnage.

Soleil trompeur
7.6

Soleil trompeur (1994)

Utomlyonnye solntsem

2 h 15 min. Sortie : 31 août 1994 (France). Drame, Guerre

Film de Nikita Mikhalkov

Nick_Cortex a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est rigolo de découvrir le cinéma de Nikita Mikhalkov par le biais de ce film, de se renseigner sur le réalisateur ensuite, et d'apprendre la tournure que sa carrière a emprunté depuis plusieurs années, a priori plus démago, conduisant ce Soleil trompeur à engendrer deux suites qui de ce que j'entends seraient un peu l'équivalent de ce que sont Rambo 2 et 3 au film original. Car Soleil trompeur premier du nom (et c'est toujours étonnant pour moi d'écrire ça), même en étant une charge assez évidente contre le stalinisme, demeure relativement pudique dans sa présentation du sujet, rattachant cela à la journée d'une famille sur le point de se fracturer.

C'est toujours un sujet qui me passionne ça, la dissimulation derrière des masques quand les relations s'enveniment en attendant avec une certaine appréhension le moment où tout éclatera, et ce quelque soit le contexte. Le titre prend ainsi des symbolismes multiples, autour d'idées similaires sur les apparences trompeuses (l'espiègle Dmitri cachant quelque chose à laquelle l'introduction nous prépare déjà, Kotov croyant avec ferveur à des lendemains qui chantent), et c'est bien quand le film est assez subtil à ce sujet, moins quand il se sent le besoin de recourir à une boule de foudre. Mais globalement, ça reste élégamment mis en scène, le regard posé par Mikhalkov sur sa sphère familiale en péril (à la fois en tant qu'acteur et réalisateur) est souvent désarmant.

Reste que j'ai quand même trouvé l'ensemble un peu trop long pour son propre bien parfois (plusieurs séquences prenant leur temps pour faire naître une certaine tension tapie dans l'ombre au sein de la sphère familiale y gagnent, d'autres moins), que je n'ai pas particulièrement accroché à l'ambiance de la première heure d'un jovial chaotique et cacophonique, et qu'au final, j'ai eu l'impression qu'il a manqué le déclic pour paraître pleinement bouleversant, quand bien même je reconnais une fin assez forte. Fin qui, de toute évidence, perd un peu de sa superbe contre son gré sachant ce qui attend l'avenir de la franchise (ça non plus, j'en reviens pas de l'avoir écrit).

Showgirls
6.2

Showgirls (1995)

2 h 11 min. Sortie : 10 janvier 1996 (France). Comédie dramatique

Film de Paul Verhoeven

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le moment où on a su que l'humanité a atteint un point de non retour dans la bêtise, c'est quand ce bijou est reparti avec sept Razzie Awards, dont pire film et pire scénario. Gros doigt d'honneur à l'Amérique pudibonde comme Paul Verhoeven en a le secret, il s'agit là d'un de ses meilleurs films, flamboyante représentation du néant recouvert du clinquant de Las Vegas, avec pour atteindre le sommet sexe, violence et argent, mais avec, une nouvelle fois, une balance suffisamment maîtrisée pour ne pas sombrer dans quelque chose de désespérément vulgaire pour prouver un point. Et pourtant, qu'est-ce qu'il est cru et jusqu'au-boutiste, ce film.

Avec la complicité du scénariste de Basic Instinct, Verhoeven rend son histoire évoquant la structure classique du "rise and fall" captivante tout du long. Une succession d'éléments formant deux faces d'une même pièce. Les hommes sont des pervers, les femmes se dévergondent, le sexe est une fin en soi (monnaie d'échange pour grimper les échelons, "récompense" pour une vedette se croyant tout permis), les néons cachent quelque chose de sinistre. Éliminer la concurrence pour être sur le podium et s'attendre à se faire ravir la place de numéro 1 de la même manière semble un cycle naturel et voué à se répéter, au point que Cristal passe pour le personnage le plus sensé du film.

Showgirls est aussi sulfureux qu'il est exhaustif dans sa description d'un monde-spectacle artificiel pour maquiller ce qui restera sordide derrière l'extravagance, avec en tête de file un personnage principal bouleversant par sa naïveté et son impossibilité de fuir son passé, malgré des désespérés "je ne suis pas une p***". Essentiellement assez simple et pourtant riche en sens de lecture, Showgirls est également une grande démonstration de polyvalence. Avec juste ce qu'il faut de démesure verhoevenienne pour frapper là où ça fait mal de sorte à ce que l'on s'en souvienne, complémentant ce dont on ne doute pas de l'existence hors de la fiction. Le temps l'a réhabilité, et avec raison.

Vivo
5.9

Vivo (2021)

1 h 35 min. Sortie : 6 août 2021. Animation, Aventure, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Kirk DeMicco et Brandon Jeffords

Nick_Cortex a mis 7/10.

Annotation :

Dès la première chanson, on reconnaît bien le travail de Lin-Manuel Miranda, pas seulement en tant que chanteur, mais aussi en tant que compositeur et parolier, tant le panache de la chanson d'ouverture porte sa marque, son sens de la consonance, bref, son travail ne se fait pas écraser par l'histoire pour laquelle il opère, ce qui fait bien plaisir. D'autant que Vivo ne manque pas, ben, de vie. La simplicité de son histoire est contrebalancée par un dynamisme ambiant, quand bien même le tout sait quand se poser, quand laisser l'ambiance parler au-delà des mots.

En plus de m'avoir très honnêtement surpris dans son élément déclencheur, le film de Kirk DeMicco sait comment en exploiter les possibilités, tout est dans l'exécution une fois encore. On part certes assez rapidement dans le buddy movie, mais ça a le mérite de ne pas trop tirer sur la corde dans l'optique "personnage en mission accompagné d'un sidekick comic-relief". La dynamique entre le kinkajou et la jeune fille fonctionne notamment dans le caractère de la compréhension mutuelle, j'aime la façon dont le film exploite cela (avec le fait que le kinkajou ne parle le langage humain qu'à l'oreille de l'audience, pas dans la diégèse du film).

Rien de foncièrement renversant dans Vivo, mais le film a beaucoup de charme, les numéros musicaux de même, avec un sympathique éclectisme et une animation qui suit la cadence et la versatilité du son, par contre le milieu du film est un peu trop typique dans le genre péripéties loufoques pour garder la jeune audience captivée, moi personnellement c'est ce qui m'a fait le plus décrocher, mais l'ensemble est plus qu'honorable, et quand le film fonctionne, notamment dans le concerto final de la chanteuse, il fonctionne très bien.

La Panthère des neiges
7.7

La Panthère des neiges (2021)

1 h 32 min. Sortie : 15 décembre 2021. Nature, Animalier

Documentaire de Marie Amiguet et Vincent Munier

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Un seul être vous obsède ; un monde se forme". Je ne suis pas sûr que ce soit la citation exacte, mais c'est en gros ce qui est dit vers la fin de ce fascinant documentaire, qui vise juste. Vincent Munier, obsédé par l'éventuelle découverte d'un animal "légendaire", se laisse ainsi porter, et nous avec, par le monde autour, qui se dessine dans sa simplicité, dans son naturel. C'est la magie d'un documentaire qui marche. On ne sait pas pourquoi c'est aussi beau de se contenter de regarder ces foutus animaux vivre leur vie, chasser leur bouffe, se balader dans les montagnes, mais le fait est que beau, ça l'est.

La Panthère des neiges est un magnifique documentaire, du coup. Une belle façon de revoir sa place au sein de notre monde, par un beau jeu avec les échelles dans la photographie, et par la prise de ces présences invisibles, comme une partie grandeur nature de "Où est Charlie", permettant aussi de se rendre compte à quel point, quand même, qu'est-ce qu'il est beau, notre monde. On admire la quête du naturel, cette volonté de suivre les pistes et de se rendre pourtant soi-même le moins visible possible pour capturer un cliché, comprendre ces animaux pour profiter d'eux dans toute leur pureté.

Dans l'idée, le documentaire ne change pas tellement de ceux voulant nous faire comprendre à quel point notre nature est précieuse et magnifique dans ses environnements pas encore parasités par notre société, quand notre plus grosse préoccupation à l'heure actuelle, c'est de s'entretuer sur Twitter quand un réalisateur connu dit quelque chose à propos de Marvel. Reste que La Panthère des neiges apaise grandement, aidé de la musique de Warren Ellis et Nick Cave, et que dans l'attente d'un mythe comme objectif, avant d'y parvenir en guise d'apothéose, la redécouverte de tout un monde naturel est tout aussi bouleversante.

Telepolis
7.3

Telepolis (2007)

La antena

1 h 39 min. Sortie : 30 janvier 2008 (France). Drame, Fantastique, Science-fiction

Film de Esteban Sapir

Nick_Cortex a mis 8/10.

Annotation :

Surprenant film argentin, Telepolis s'affuble d'une esthétique très inspirée du cinéma pas loin du crépuscule du muet et particulièrement du cinéma expressionniste allemand, Metropolis en tête de file, au-delà de la référence évidente dans le titre français, il y a pas mal d'allusions dans la présentation de cette société et l'imagerie (particulièrement le personnage de la Voix évoquant des images iconiques de Metropolis impliquant le Robot Maria). Cela au service d'une dénonciation du contrôle de l'opinion publique par les médias et leur omniprésence, en l'occurrence la télévision particulièrement (le film est sorti en 2007 après tout). Dans ce film, les personnages vivent télé, et mangent littéralement télé.

Ils sont également muets, ce qui est astucieusement employé dans l'exploitation du style du cinéma muet, les mots ne se contentant pas d'intertitres pour nous spectateurs, ils sont intégrés directement dans la réalité du film, démultipliant le potentiel en jouant littéralement avec les mots, et donnant tout son sens au pouvoir des mots. Car si les personnages sont privés de leur voix, et la seule personne disposant d'une est retenue captive pour servir la manipulation faite par M. Télé, il leur reste toujours les mots, et l'histoire part de là pour aller encore plus loin dans les pistes ouvertes, y compris en incluant un petit garçon audible mais aveugle dans l'équation.

Il y a dix idées la minute dans Telepolis, ne se contentant pas de caresser l'amateur du cinéma expressionniste dans le sens du poil. Tellement d'idées que toutes ne font pas forcément mouche, mais le film d'Esteban Sapir demeure une petite merveille de poésie couplée à un récit dystopique inquiétant et touchant, quelque part entre le conte et la satire, dans les deux cas intemporel (le récit se déroulant en l'an "XX" dans une métropole appelée juste "Ville sans voix"). Bon compromis entre un "simple" récit d'élu apte à renverser un régime et donc à protéger à tout prix contre les méchants, et un grand jeu du détail pour approfondir la lecture qu'on peut en extraire, et pousser à y revenir éventuellement.

La Famille Addams 2 - Une virée d'enfer
4.5

La Famille Addams 2 - Une virée d'enfer (2021)

The Addams Family 2

1 h 33 min. Sortie : 13 octobre 2021 (France). Animation, Comédie, Fantastique

Long-métrage d'animation de Greg Tiernan, Conrad Vernon, Laura Brousseau et Kevin Pavlovic

Nick_Cortex a mis 1/10.

Annotation :

Du sous-Illumination avec encore moins d'âme que dans leurs pires films, c'est dire. Un insupportable bingo des poncifs, avec une satire du monde autour des Addams toujours aussi stérile, et une forme d'inconséquence générale épuisante. Affreux.

The Batman
7

The Batman (2022)

2 h 56 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Action, Drame, Policier

Film de Matt Reeves

Nick_Cortex a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quelle lourde tâche pour Matt Reeves que de nous intéresser à un énième retour de Batman à l'écran sous une incarnation différente, tant on connaît la sauce et tant il est facile de trop se reposer sur ses acquis et ceux du public. C'est pourquoi le réalisateur a la bonne idée de nous situer durant la deuxième année de Bruce Wayne en tant que justicier de la nuit, pas complètement au début, suffisamment pour se faire un nom, mais pas encore assez pour pleinement gagner la confiance d'un Gotham plus sujet à l'auto-cannibalisme que jamais. On sent l'amour pour un Gotham poisseux dont les influences comics semblent assez fortes (on pense notamment à Un Long Halloween et Silence).

C'est aussi l'occasion de pleinement remettre en avant et de justifier le sobriquet de plus grand détective du monde, dans une intrigue de polar où les freaks n'ont pas besoin d'un visage balafré à la Pingouin. Plus que jamais, il semble difficile de se fier à quiconque, y compris à un Batman dont l'image demeure questionnée dans son impact et ses idéaux de "vengeance" même sans tuer. Dans un récit où pistes et fausses pistes s'enchaînent, trois heures paraissent presque bien peu, en tout cas elles sont plus que suffisantes pour enfoncer ses ongles dans les accoudoirs tandis que la première heure en particulier est une brillante suspension du temps dans un monde glauque.

L'on célébrera le retour du côté Detective Comics de DC comme il se doit, mais personnellement, ce que j'ai le plus aimé dans cette itération, c'est à quel point, en même temps que le justicier, elle épouse complétement les ombres. La peur de ce qu'on ne voit pas et de ce qui se trame en dehors de notre champ de vision, la peur de rester constamment dans le flou vis à vis de la morale de ceux qu'on pense connaître, la peur et la rancœur du Riddler (ici terrifiant) de rester dans l'ombre alors que c'est lui dont on ressent constamment la présence même caché, on appréhende les zones sombres et ce qui pourrait en sortir. C'est quelque chose qui tend à manquer dans certains Batman, même parfois chez Nolan, et la manipulation de l'esthétique de Gotham et de l'écriture de Bruce Wayne contribue à cette efficacité nocturne. Il y a sans doute des choses à redire ici et là, mais peu m'importe face au grand moment de frissons que j'ai passé, un pur régal pour le fan de l'homme chauve-souris que je suis.

Nocturna, la nuit magique
6.9

Nocturna, la nuit magique (2007)

1 h 20 min. Sortie : 24 octobre 2007. Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Victor Maldonado et Adrià Garcia

Nick_Cortex a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est pas très connu si je ne m'abuse et c'est bien dommage, Nocturna étant une chouette interprétation enfantine mais pas infantile du royaume de la nuit, donnant vie à ce qui se passe pendant que l'on dort, jusqu'aux moindres détails (je sais à qui je dois reprocher les cheveux en pagaille au réveil maintenant). Forcément, il faudra un peu laisser son esprit cartésien au placard pour éviter de se prendre la tête quant au fonctionnement de cet univers (à tout hasard, comment ça marche pour les adultes notamment), et je pense que le film en a conscience dans la mesure où tout est rattaché au point de vue du petit orphelin Tim.

Prenant le garçon comme centre pour parler aux enfants du sujet du dépassement de la peur, c'est le catalyseur de cette aventure et des péripéties, relativement à sa peur du noir, suggérant que le caractère effrayant de la nuit dépend de comment on la voit. Plutôt fin par moments, notamment en invoquant le deuil en filigrane et la volonté d'aller de l'avant, le récit, en plus d'être attachant avec ses trouvailles truculentes, est réconfortant même s'il manque d'un je-ne-sais-quoi pour que l'alchimie entre Tim et les fabricants de la nuit fonctionne à pleins tubes.

C'est clairement un film que j'aurais aimé connaître à 8 ans. En plus, visuellement c'est très élégant, on appréciera le fait qu'un film sur la peur du noir soit aussi réussi côté éclairages.

Sunshine
6.7

Sunshine (2007)

1 h 47 min. Sortie : 11 avril 2007 (France). Science-fiction, Thriller

Film de Danny Boyle

Nick_Cortex a mis 5/10.

Annotation :

Au tout début c'était pas trop mal, Danny Boyle convoquant l'imagerie de Kubrick et de Scott pour son petit délire spatial qui bénéficie du coup d'images tantôt solaires tantôt froides plutôt flatteuses, avec une musique suffisamment enivrante, qui compense les personnages assez vite réduits à leur fonction et à une incarnation métaphorique sur pattes qui fait qu'on voit venir leur destin gros comme une maison. Au moins je me disais que côté atmosphère, ça se passait bien, qu'il y avait quelque chose pour soutenir cette idée joliment farfelue de bombe pour ranimer le soleil mourant sans trop insister sur un contraste fragile.

Puis le film avance et on se rend compte que ça patine un peu côté scénario, ce presque huis-clos finissant assez téléphoné dans ses péripéties, ce qui en soit passe encore dans l'idée, sauf que la chose tend à se répéter dans la structure du film de survie en vaisseau (fonctionnalité du vaisseau kapout, on répare, on perd quelqu'un, etc.) et étant donné l'aspect fonctionnel des protagonistes (de leur propre aveu comparé au sort de l'humanité toute entière), à mon avis le film ne se concentre pas assez sur les choses plus essentielles. J'aime les dilemmes moraux quant à leur sort n'important pas autant que celui du soleil, mais on finit parfois par oublier cette idée face aux péripéties assez conventionnelles.

Et surtout, le film perd complètement les pédales dans son dernier acte. Le scénariste Alex Garland s'était peut-être dit qu'à force, la structure du survival susmentionnée était trop répétitive, alors autant bazarder un méchant dans le lot. Manque de pot, le méchant est nul et ne vit que pour les besoins d'insister sur une philosophie de comptoir déjà pas trop finaude le reste du temps. Space madness, je veux bien, mais à un moment y a une limite. Le scénario s'écroule, désormais croisement bâtard avec Alien mais en illisible (intention ou pas) et en beaucoup moins intéressant, et la réalisation en pâtit également, multipliant les plans vains. Quel dommage.

Nick_Cortex

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