Dancin' in the desert blowin' up the sun...

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A la cérémonie des oscars 2003 Michael Moore se fait huer parce qu'il dénonce la guerre en Irak:

https://www.youtube.com/watch?v=M7Is43K6lrg

Un an plus tard il revient avec un film qui ne pouvait être compris que dans le cadre de ce conflit.

Chacun a son avis sur Moore, il n'empêche qu'il a donné à l'époque une des scènes d'anthologie sur le sujet lorsqu'il élabore diverses théories quant à ce qui passe dans l'esprit de W. alors qu'il lit une histoire à des enfants.

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Il est peut-être juste que le seul film de guerre de l'ère de Bush fils à approcher la qualité narre les crimes de guerre du père Bush. Pourtant la guerre du golfe première du nom annonce pas mal de choses qui rendent impossible le film de guerre moderne, au premier rang desquels le mono-impérialisme post-guerre froide et l'abolition de la conscription.

J'ai cru longtemps que la mocheté du décor expliquait la nullité des films sur la guerre en Irak, que le désert n'avait pas la luxuriance fascinante de la jungle. Et s'il est vrai que Storaro a magnifié la forêt tropicale dans Apocalypse Now, Full Metal Jacket a lui été tourné dans un site industriel abandonné d'East London... Et pourtant, le talent combiné de Mendes et Deakins fait luire le désert irakien de mille feux.

La guerre du golfe a créé l'empire américain moderne, celui de l'après guerre froide, et il est de ce point de vue normal qu'elle ait été entreprise à l'initiative d'un vieux crocodile de l'état profond comme HW, qui avant d'être vice-président de Reagan et exécuteur de ses basses besognes, a été le directeur de la CIA de Nixon et le héraut de l'opération condor et des guerres sales en Amérique latine. Ses connexions dans le monde du pétrole texan l'ont placé en position optimale pour remplacer la lignée Rockefeller à la tête des services secrets. Ses exploits dans le domaine remontent à 61 et au montage de l'invasion de la baie des cochons pour laquelle HW fit du recrutement (le mettant sur le chemin de certains exilés cubains qui ressurgissent à Dallas en 63, d'où le fait que certains le plaçent aux premières loges de l'assassinat de Kennedy).

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Sorti en 2005, Loose Change fut un phénomène immédiat, non seulement pour ce qu'il expose mais aussi pour son utilisation nouvelle du format internet. A bien des égards, il s'agit du ground zero de la mouvance conspirationniste au 21ème siècle. Symptomatiquement, la version DVD fut produite par le saint-patron de la paranoïa pathologique, Alex Jones... Le documentaire expose les théories basiques des 9/11 truthers, pour la plupart des remarques d'ordre technique, qui, dirais-je, si je voulais être facétieux, s'apparentent aux arguties sur la taille des fours d'Auschwitz...

Alors, suis-je convaincu? Bush a-t-il commis le 11 septembre? Cheney, Rumsfeld et leur clique ont-ils tué 3000 américains pour pouvoir aller tuer 3 millions de bicots et voler des milliards de dollars au passage?

Plus intéressant que les arguments techniques sur lesquels se fonde Avery, sont ceux relatifs à la personnalité des inculpés et autant dire tout de suite qu'ils ont des CV de coupables. Rumsfeld et Cheney en particulier ont grenouillé toute leur vie de reptiles dans les eaux troubles de la défense et des services secrets américains, de Ford à Bush Jr en passant par Reagan. Avant même d'atteindre le sommet de l'ignominie en Irak ils avaient déjà derrière eux une longue carrière dans le mal. Autant dire qu'ils ne méritent aucun bénéfice du doute et que toute la question est de savoir s'ils seraient capables de faire ça, à des blancs cette fois...

C'est pourquoi je pense que oui, Bush a commis le 11 septembre, qu'il l'ait fait ou non. Pas parce que je suis convaincu par les faits, aussi amusante que soit leur discussion, mais surtout parce que je n'ai pas d'illusion quant à ce qu'est prêt à commettre le capitalisme impérialiste pour assurer ses intérêts de classe. C'est l'absence de cette lecture idéologique qui limite cruellement Loose Change, tout comme elle limite Q.

Et, dans le même esprit, Jeffrey Epstein ne s'est pas suicidé...

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Si le film de guerre est devenu in-regardable aujourd'hui, c'est peut-être parce qu'il est devenu si grisâtre et maronnasse qu'il ne peut plus engendrer qu'un fade dégout. Mais cette esthétique est parfaite pour ce genre de thriller, étonnamment intelligent et clair quant à son message: l'empire états-unien est au dernier degré de l'immoralité et ne se hausse qu'en abaissant les autres.

A part ça il s'agit un peu d'un type de films tels qu'on n'en fait plus aujourd'hui et qui ont été brièvement à la mode à l'époque, une sorte de reprise du film dossier à la Pakula, qui a eu ses développements dans la série (The Wire, The Shield, etc.).

On pourrait à la rigueur critiquer le film pour son aspect un peu démonstratif, mais il est impeccable dans son exposition d'un système impérialiste et le fonctionnement de l'état profond.

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Déjà en 2006 le monde est conscient de l'ampleur du programme de torture et de terrorisme déployé par la défense US dans le cadre de leur guerre contre la terreur. Abu Ghraib est dévoilé en avril de 2004. Le massacre d'Haditha en mai 2006. En 2007 est exposé dans toute son étendue le programme de torture de la CIA (cf cette bouse libtardée qu'est The Report). Guantanamo, où sont emprisonnés et torturés sans procès de parfaits innocents et quelques coupables, est la part émergée de cet archipel de la violence impérialiste.

En 2009, Barack Obama reçoit le prix nobel de la paix pour avoir promis de fermer Gitmo: il ne le fera jamais (bravo encore une fois les suédois...). Il est toujours ouvert 20 ans plus tard.

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Peter Berg est vraiment le daubard patriote de première, celui qui a fait de sa carrière un monument à la merde réactionnaire!

Je l'ai vu y'a une semaine j'ai déjà oublié ce qui se passe dans cette daube. Faudra vraiment m'expliquer un jour ce que le monde trouve à Jamie Fox si ce n'est son rictus qui lui donne sa tête à claques signature. Enfin, il faut voir le bon côté des choses, du coup, y'a pas Marky Mark dans le film... On se console comme on peut.

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Body of Lies est un petit peu le Syriana pour les demeurés, ceux qui, l'espace d'un instant, veulent se donner l'air de réfléchir un peu.

Ridley n'est jamais aussi bon que quand il se permet l’héroïsme sans équivoque (Gladiator) ou l'atmosphérique suggestif (Alien, Blade Runner). Réfléchir n'est pas son fort. Quand il tente la subtilité, ça donne des trucs pas très jojo (ce film n'est pas aussi assommant que the Counselor, mais c'est peut-être parce qu'il est moins prétentieux).

Russell Crowe est fantastique et justifie presque de voir le film mais Léo est franchement moyen...

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Whaw, ils savaient vraiment pas où ils voulaient en venir avec ce film! Ça n'a ni queue ni tête tout du long et ça s'écroule sur la ligne d'arrivée face la première dans le cliché. Reste le style, même si Bigelow a fait nettement mieux.

Y'a juste une scène qui m'a fait rire, quand Ralph Fiennes part en mode Hateful Eight et bute ses prisonniers qui tentent de fuir. J'ai cru un instant que le film allait partir dans la satyre un peu fun, un peu trashouille, mais non, on recommence à s'emmerder juste après.

Je me demande d'ailleurs si c'est ce film qui a imposé l'esthétique maronnasse, grisâtre, délavée des films sur la guerre en Irak. Si ici ça passe, le pire exemple est sans doute American Sniper, dont l'étalonnage est une véritable catastrophe de fadeur.

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Le début n'est pas très engageant mais le film trouve son rythme en chemin, pour terminer sur un scène d'action/course poursuite très réussie.

Thématiquement, le film souffre de l'illusion classique: si seulement les gens savaient, avaient su! Hé bien les gens savent et ça ne change rien. Les gens savaient et ça n'a rien changé. Et ça n'a empêché personne d'aller en Libye, peut-être que ça n'empêchera personne d'aller en Iran ou au Vuvuzela...

Sinon, c'est une mise en fiction honnête de la réalité, assez littérale en fait. Le personnage de journaliste clairement inspiré de Judith Miller, l'informateur secret de Curveball (Ahmed Chalaabi et ses prête-noms) et y'a même un faux Paul Bremer...

Certains regrettent l'invention d'un général Tapioca bidon mais bon, vu que c'est Greengrass il fallait un prétexte pour de l'action...

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Zero Dark Thirty a été assez notoirement révisé par la CIA et la défense US, alors que Hurt Locker avait été fait assez librement... peut-être qu'ils ont des cinéphiles à la CIA, parce que ce film est nettement supérieur à son prédécesseur. Le film perd complètement son souffle dans le dernier tiers et l'opération éponyme ressemble plutôt à un homejacking qui tourne mal qu'à une glorieuse opération martiale, mais c'est peut-être le but... en tout cas le film n'est pas très clair: est-ce qu'on est sensé être content à la fin ou bien est-ce que le film admet que toute cette affaire n'était qu'une piteuse enfume meurtrière?

Le personnage, joué avec un chien intersectionnel louable par Jessica Chastain, est basé sur la carrière d'une des "torture queen" de la CIA, Alfreda Bikowski. Cela a eu pour conséquence de relancer au US le débat sur la torture, la critique accusant, non sans raison, de faire un portrait sympatoche des techniques d'interrogation ayant cours à l'époque. Les créateurs du film ont répliqué avec le cliché réactionnaire du "réalisme" et de la "boots on the ground experience"... c'est faible. Surtout qu'il faut se souvenir de l'ampleur du programme d'extraordinary rendition mené à bien par la CIA et le DOD états-uniens sous l'administration Bush (et Obama bien que ce petit futé ait eu l'intelligence, comme pour le reste, de le faire en scred alors qu'il affirmait tout haut le contraire): un vaste réseau de détention arbitraire et de torture couvrant le monde entier dont Abu Graib ne fut que la funeste image publique. Il faut imaginer que si vous étiez suspecté de sympathies terroristes vous pouviez être kidnappé dans les rues de Bagdad, torturé dans un "black site" en Turquie et lâché dans la pampa albanaise une fois votre innocence avérée.

Depuis lors, néanmoins, il est plus ou moins avéré que Ben Laden a été lâché aux US par les services secrets pakistanais, presque au moment de la campagne de réélection d'Obama...

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Là c'est vraiment le fond d'un panier qui met déjà pas la barre très haut. C'est un peu comme si Mel Gibson faisait un film sur la guerre en Afghanistan, virilisme masochiste y compris, le talent en moins... Marky Mark est nul comme à son habitude et le film est à l'image de l'opération qu'il décrit: inutile et foiré. J'ai juste rigolé quand deux pauvres barbus dézinguent un super hélico ricain avec un vieux lance-roquettes soviétique: epic fail!

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JSOC, sorte de Justice League du crime de guerre, est un amalgame des forces spéciales des différentes branches de l'armée US, y inclus DEVGRU alias Seals Team 6... JSOC a cet avantage non négligeable qu'il dépend directement de l'exécutif américain et qu'il est donc à la quasi-disposition du président. En outre, les forces spéciales ont toujours eu la force de la discrétion. Obama en particulier ne devait pas manquer d'en faire usage, surtout dans sa stratégie en Afrique. Finies les interventions Onusiennes lourdaudes et couteuses. Vous prennez deux-trois psychopathes aguerris et vous les envoyez de temps à autre tondre le gazon en terrain hostile. Et si ça ne suffit pas, vous envoyez deux-trois drones pour fignoler le boulot. Tranquillo-pépito...

Captain Philips est réalisé par une bande de libs californiens et c'est logiquement qu'on sent dans ce film le bon vieux paternalisme impérialiste typique... quand les bronzés se prennent inévitablement une balle dans la tête, on a presque l'impression que le film regrette qu'on doive en arriver là... mais vous comprenez, on ne négocie pas avec les terroristes.

D'où ma question, idiote peut-être mais après tout: pourquoi pas? Pourquoi, après tout, ne pas taper quelques millions aux barbus faméliques et les laisser filer en vie? Le pentagone engloutit par an un trilliard de dollars et vous allez me dire que lâcher 5 millions à Abdi et cie va couler le budget, que c'est pour ça qu'on est obligé de redécorer le bateau avec leur matière grise?

Mais me direz-vous, ce serait remettre fondamentalement en question la suprématie blanche à la base de l'impérialisme! Ce serait mettre une équivalence dangereuse entre leur vie et la nôtre. Ne pensez-vous pas que sauver la vie du bon capitaine blanc justifie bien l'expédition ad patres de quelques bougnoules?

Alors je suis désolé, j'ai pas aimé parce que les méchants gagnent. Désolé d'être aussi moralisateur mais ce film sent du cul.

Et alors il faut vraiment faire une intervention pour Paulo et lui acheter un trépied, parce que c'est plus possible!

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Si Lone Survivor est le plus nul, American Sniper est le plus émétique tant ce film fait l'apologie lénifiante d'un mythomane et de sa guerre criminelle.

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Les guerres impérialistes démocrates (plus nombreuses que les guerres républicaines soit dit en passant) ont pour elles cette avantage qu'elles sont plus discrètes (et donc moins gênantes au point de vue médiatique) mais ont surtout pour inconvénient qu'elles sont menées à bien par des agents fort peu cinégéniques: des milices djihadistes (Syrie) ou néo-nazies (Ukraine), des théocraties pétrolières (Yémen), des drones et des mercenaires (Libye).

Car on dira ce qu'on voudra des mercenaires, ce n'est à priori pas une catégorie de personnes fort sympathique... des gens dont le métier est de buter son prochain, ce n'est pas là une base très excitante pour un drame. Vous pouvez essayer de faire pleurer dans les chaumières en leur donnant une femme et des gosses, mais c'est chaud.

Alors, le film est pas mal aidé par le fait que Bay n'a pas la moindre idée de ce qu'il fait... ce qui a pour double avantage que ça lui permet de faire un film america fuck yeah sans autre idéologie que l'idéologie de base de l'impérialisme américain qui veut qu'on ne pose jamais la question du pourquoi du comment, mais aussi un film qui donne à voir la débilité profonde de la propagande martiale au cœur de sa représentation filmique. En général, même dans les films les plus "conscients", le consensus est que l'armée est intouchable et que les soldats sur le terrain sont en fin de compte vertueux. Bay, comme il ne sait pas ce qu'il fait, et comme il a des gouts de beauf, expose au plein jour le grotesque masculinisme de la culture d'une armée de mercenaires qui n'a plus rien à voir avec la troupe des enfants du peuple.

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Étrange impression: il y a du réussi et du raté dans ce film mais il est très difficile de dire quoi est quoi. Ce qui semble réussi pourrait bien être en réalité foiré, de même à l'inverse... Il faudrait vraiment qu'Ang Lee arrête avec ses conneries de gadgets technologiques qui l'empêchent juste de se focaliser sur son véritable talent de metteur en scène, qui ne transparait ici que de façon épisodique.

Parce que sinon, il y a quelque chose à dire en faveur de son portrait d'une jeunesse "white trash" prisonière de l'étreinte culturelle et économique de l'armée. Dommage que le film l'adosse à une apologie en règle de l'héroisme naturel des troupes en situation de combat...

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Je crois déjà avoir noté que Peter Berg était un gros daubard et que Mark Walberg était nul dans autre chose que de la comédie...

Ceci dit, ce film est peut-être la meilleure représentation de la psychologie de terroristes. Les frères Tsarnaiev étant justement présentés comme deux ados demeurés tentant désespérément de donner un sens à leur vie par un acte de violence anomique. Il omet juste de préciser qu'ils ont très probablement été aidés dans leur quête existentielle par des agents du FBI encore plus demeurés qu'eux...

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Dieu sait que j'ai résisté mais je n'y peux rien, j'ai bien aimé... il reste juste un peu trop de scrupule et d'esprit de sérieux au cœur du film, sinon il pouvait devenir un joli festival de trash nawak des familles. L'attaque finale m'a évoqué des souvenirs de Rambo III, et je dis ça comme un compliment.

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Si le film peut s'enorgueillir d'une prestation fascinante de Bale et de présenter Cheney comme l'abominable lézard qu'il est, il ne va pas dans le détail du projet pour le moyen-orient que des gens comme lui et Rumsfeld ruminaient depuis la fin de l'administration HW Bush (un nouveau "Pearl Harbor" pour rétablir l'hégémonie mondiale des US).

Sans aller jusqu'à sous-entendre (ce qui ne me ressemblerait pas...) qu'ils ont causé le 11 septembre, c'est au moins hors de doute qu'ils ont reçu l'événement comme la réalisation de leurs rêves les plus fous!

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Je n'ai pas d'opposition de principe à ce que les libéraux fassent l'autopsie de leur crapulerie... Dans le meilleur des cas, ça peut même donner lieu à des monuments d'introspection comme l'oeuvre Burns/Simmons, qui est lib de fond en comble. Mais dans le domaine du film ça n'a donné que des monuments d'inanité.

Ce film était un petit peu condamné à l'insignifiance, faute d'un parti-pris esthétique. The Wire a 5 saisons pour faire le diagnostic de l'impasse idéologique du capitalisme impérialiste: ce film a deux heures. La mission était impossible, même si le film la prend très au sérieux et la traite avec la gravité nécessaire. Peut-être trop... Syriana, au-delà de son sérieux thématique se permet d'être brillamment romanesque. Zero Dark Thirty est de la propagande disculpatoire mais l'est avec un pathos vibrant. Green Zone est factuellement très informé, mais avance comme un jeu vidéo d'action. The Report est trop sage et ne peut compter que sur une révélation ré-conciliatoire finale très peu satisfaisante (John MacCain et Diane Feinstein sont républicains et démocrates, les libs adorent ce genre de consensus, mais sont surtout deux vieux fossiles monstrueux....).

Adam Driver est comme toujours très bon et la réal est compétente, mais peine à hausser son sujet au-dessus d'un devoir appliqué.

Sinon, je suis content qu'une bonne fois pour toute un film mette un terme au mensonge que la torture a au moins permis d'avoir Bin Laden (Zero Dark Thirty)...