Curiosités expérimentales / déviantes / WTF qui valent le détour

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Brillante et amoureuse du cinéma, Germaine Dulac réalise plusieurs œuvres fort personnelles, dont son fameux "La Souriante Madame Beudet", avant de se lancer dans ce tournage, sur un scénario d'Antonin Artaud. Le film baigne dans des brumes impressionnistes que parcourt le fil surréaliste de l'histoire, déconcertant et beau comme un rêve étrange.

La projection apportera incompréhension et animosité, tant du grand public que des surréalistes, avant que Luis Buñuel et les années passant permettent au film d'être apprécié et reconnu à sa juste valeur.

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Un rêve très esthétique et parsemé de symboles psychologiques, d'où l'on retient bien d'autres choses que l’emblématique affiche et les masques miroirs. La construction cyclique est un modèle du genre, qui inspirera grandement le Lost Highway de David Lynch notamment.

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Vera Chytilova et ses héroïnes hurlent leur envie de liberté dans un des joyaux, probablement le plus beau, de la Nouvelle Vague tchécoslovaque. La beauté formelle comme le propos subversif sont les témoins d'une décennie artistique hors du commun pour le pays.

"Les Fruits du paradis", 2 ans plus tard, confirmeront le talent d'une réalisatrice unique, et c'est avec d'autant plus de regrets que l'on constate l'immense difficulté à mettre la main sur les films sortis durant les difficiles années qui ont suivi.

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Récit librement autobiographique, cauchemardesque et doucement expérimental de la cure de désintoxication de Conrad Rooks en Europe. L'intrigue somme toute très simple s'entrecoupe de visions, hallucinations, souvenirs et délires liés à ses addictions à tout un tas de produits rigolos, et où l'on croise un joli bestiaire de guests plus ou moins évidents : outre notre Jean-Louis Barrault national (oui oui le mime dans les Enfants du Paradis) dans le rôle du docteur, citons William S. Burroughs, Allen Ginsberg, Ornette Coleman (qui a composé une BO mais qui n'a pas été utilisée), Ravi Shankar (qui a composé la BO qui a été utilisée), Moondog (qui n'a rien composé mais qui a un look marrant) ou encore Hervé Villechaize (oui oui le nain dans l'Île Fantastique).

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Premier épisode d'une trilogie de films plus ou moins indépendants, reprenant les mêmes personnages dans des situations différentes. La rébellion de Malcolm McDowell et de ses comparses dans leur internat se fait en crescendo jusqu'à un dénouement aussi tragique qu'absurde, au son des Troubadours du Roi Baudoin (un excellent choix).

If est sans doute l'épisode le moins extravagant, même s'il est déjà joliment décalé, et la suite est tout aussi appréciable.

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Un bandit en cavale se réfugie chez un rockeur mystique et gourou, interprété par Mick Jagger et secondé entre autres par Anita Pallenberg. La relation mouvante entre les 2 (et plus) personnages a pour décor une maison sombre propice aux expériences psychédéliques plus ou moins bien portées à l'écran. Le "Memo from Turner" que chante Jagger a d'ailleurs bercé ma jeunesse.

PS: Dans ma version DVD, le film s'appelle "Vanilla".

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Adapté d'une nouvelle du surréaliste Vítězslav Nezval, le film doit sans doute son autorisation de sortie à sa critique du clergé ainsi qu'aux faveurs du régime envers Nezval. Qu'un tel film ait pu être diffusé reste tout de même surprenant, tant les thèmes abordés baignent dans l'occulte et le tabou, et la construction onirique est peu académique.

La jeune Valérie rencontre un garçon étrange alors que des hommes de Dieu peu catholiques arrivent en ville. La grâce de l'héroïne, le romantisme étrange, l'épice des interdits, la magnifique bande son, les imperfections, beaucoup de choses rendent ce film totalement unique et fascinant, lui conférant un statut culte.

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2 ans après avoir provoqué les foudres du public mexicain avec son "Fando y Lis", Alejandro Jodorowsky propose ce western initiatique parsemé d'ésotérisme. Les salles étasuniennes, le jugeant indiffusable devant le grand public, auront l'idée de le projeter à minuit, ce qui donnera naissance au phénomène des Midnight Movies.

Le film se compose de 2 parties : une errance dans le désert à la recherche des grands maîtres, et une rédemption presque messianique. En plus du caractère peu commun du film, on baigne dans une ambiance étrange, limite malsaine face aux figurants estropiés, mais c'est clairement ce qui fait tout le charme.

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Co-fondateur du mouvement "Panique" en compagnie entre autres de Topor et Jodorowsky, Arrabal est, à leur instar, un touche-à-tout qui a multiplié les supports artistiques avec brio.

Pour son premier long métrage, il évoque son traumatisme de jeunesse d'avoir vu son père disparaître sous le régime de Franco, à travers les yeux du jeune héros. Son angoisse de découvrir le rôle de sa mère pieuse dans ce drame se dilue dans des visions psychédéliques cauchemardesques & glauques qui s’entremêlent de façon malsaine dans l'intrigue.

Lire sa lettre à Franco en parallèle peut aider à retomber sur ses 2 pieds pour un peu mieux cibler les motivations du bonhomme.

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Violée, bannie, délaissée, une jeune femme pactise avec le Diable pour avoir sa revanche. D'abord déconcertantes, les très belles images vivent, se fixent puis volent à l'écran, alternent entre les styles, tantôt expérimental, tantôt érotique, souvent les deux. C'est très esthétique, joliment étrange, un peu triste.

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Entre un Deliverance malsain au possible et un Excalibur déjà kitsch, John Boorman sort cet OVNI d'anticipation qui déchaîne les passions : chef d’œuvre incompris ou nanard mal vieilli selon les goûts, avec pour seul point d'accord le ridicule du look de Sean Connery. Le film a le mérite de ne pas laisser indifférent, se regarde très bien, et ne ressemble à absolument rien de connu.