[cette note ne vaut pas grand chose. J'entends la note/10. Enfin la notule aussi.]
Points, nœuds, belts. Hinterland tente de rassembler en une seule poignée divers faisceaux qui se repoussent. Dommage, il manque des cartes et des plans urbains, un peu de data visualization.
Neel, ne cache pas d'où il parle, coco d'eg qui n'aime guère la police, arpenteur de barricades, pourtant pas tendre avec les "gauchistes" (lefties en VO ?) progressistes et semble sous-estimer l'extrême-droite. Il a d'ailleurs tendance à glisser les croyances et convictions, bonnes ou mauvaises, sous le tapis d'engrenages plus larges et de la grande machine infernale. La question raciale est alors peu abordée, ou sous une anamorphose qui l'escamote à peu près.
Étasuniens, il raconte évidemment sa vie pour dresser des parallèles, s'enflamme dans du lyrisme (pour ensuite venir critiquer la prose française), tandis que le plus souvent il ne s'embarrasse pas de définitions ou de reposer ses concepts (beaucoup de N.d.t.).
Nous sommes autant dans l'essai que dans le manifeste révolutionnaire.
Par dessus le marché, je n'ai pas les outils économiques ni les instruments sociologiques, encore moins le fourbi politique, à peine le bagage d'actualité pour suivre les méandres, les obliques, peut-être et sûrement, les raccourcis que prend Neel, les sentes qu'il pourrait cacher et donc, partant, d'avoir un véritable regard critique sur l'ouvrage.
Tout cela me paraît de bon sens, le plus souvent convaincant, documenté (effrayant, glaçant), mais peut-être gobè-je tout comme j'ai vu si souvent des gens à qui manquaient les armes, aveugles à la méthode dévoyée, dire à propos de LRdP que tout de même cela ne pouvait pas être le hasard ces pi partout.
Je ne me risquerai donc pas à un résumé, encore moins à une mise dans le contexte ou à des parallèles. En gros, je ne suis pas toujours d'accord sans trop savoir pourquoi, agacé parfois sans comprendre comment.
"Un essai ébouriffant parsemé de fulgurances jubilatoires et de passages agaçants où le jeune géographe communiste déverse ses certitudes." dit une critique d'ailleurs :
https://www.revue-urbanites.fr/lu-pinson-neel/
Une critique d'encore plus ailleurs :
https://polygraphjournal.files.wordpress.com/2020/08/polygraph-28_crais-review.pdf
+ Écrit au début du mandat de Trump, un épilogue 2020 à l'aune du jaune vient enrichir la version française. Répétitif mais c'est le principe.