Carnet de bord des films vus en 2023

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On attaque l'année 2023 avec un paradoxal clin d’œil à 2022 puisque c'est l'année durant laquelle est censé se dérouler l'histoire dystopique de ce film de science-fiction. Passé l'attitude de mâle alpha du personnage principal interprété par un Charlton Heston tout en virilité, c'est un univers cauchemardesque qui se met en place et une vision bien pessimiste de l'avenir de l'humanité qui paraît malgré l'anachronisme bien plausible malheureusement. La nature est un luxe, les jeunes femmes sont devenus des "mobiliers" pour les riches hommes. Le peuple s'entasse dans des cages d'escaliers pendant que l'écart avec les ultra-riches se creuse dans un abîme insondable. L'intrigue policière se transforme en révélation de complot comme un reflet radical de l'exploitation de l'homme par l'homme. Rien que pour la scène de suicide assisté du vieux bibliothécaire qui est l'un des plus beau plaidoyer du cinéma pour la nature et l'écologie, le film vaut le coup d’œil, bien qu'à l'évidence un peu daté sur la forme.

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Un bon biopic sur la forme avec un montage judicieux qui évite de tomber dans les travers et passages obligés du genre. On suit l'histoire du caricaturiste John Callahan que je ne connaissais pas et qui doit lutter contre son addiction à l'alcool et par la même contre ses propres démons. A commencé par ce sentiment d'abandon qui lui donne une bonne excuse pour sombré et trouver le coupable idéal, sa mère dont il ne sait que trois choses. Quatre en vérité. Le film est inspirant pour toute personne qui ne voit en leur existence qu'une longue suite de déception alors qu'il leur appartient peut-être d'en faire un épanouissement personnel. Gus Van Sant arrive à insuffler cet espoir sans pathos et surtout malgré que la solution que semble principalement évoquer le mentor des AA (alcooliques anonymes) se trouverait auprès d'un esprit supérieur. Passer outre cela en tant qu'athée, la vie de cet homme reste inspirant en soi. Encore une fois, Joaquin Phoenix est parfait et Jonah Hill n'est pas non plus en reste.

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Quelle prouesse d'acteur de la part de Robert De Niro qui retrouve son réalisateur fétiche, Martin Scorsese, pour un rôle à contre-emploi. Du contre-emploi, il en est de même pour un Jerry Lewis d'une froideur qu'on a pas l'habitude de voir chez cet acteur au performance souvent clownesque dans le bon sens du terme. Un film donc atypique surtout dans la filmographie du réalisateur qui en tire une satire croustillante mais parfois aussi malaisante sur les affres de la célébrité et son pouvoir aveuglant. La complexité du récit réside surtout dans la personnalité du personnage principal qui agace autant qu'il fait pitié. Tout réside aussi dans cette phrase incroyable qui fait tellement écho aujourd'hui avec les vedettes de télé-réalité et les réseaux sociaux: "je préfère une heure de célébrité plutôt que tout une vie misérable" (je cite de tête). Tout est là et rend le film intemporel. Un destin plein d'amertume d'un raté qui se voyait au sommet et près à tout pour y parvenir. Martin Scorsese montre tout son talent de metteur en scène avec les scènes dans sa chambre transformé en plateau télé et les flash-back où ses rêves de gloire se mêlent à la réalité.

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Un classique du polar à la française réalisé par Gilles Grangier qui devait faire déjà avec les envies et humeurs du grand mais néanmoins caractériel Lino Ventura et n'hésita pas comme à son habitude d'imposer sa patte sur dialogue et scénario. Un dialogue signé d'ailleurs Michel Audiard. L'intrigue est prenante comme un bon polar même si au départ la prestation de Robert Hirsch agace mais c'est pour rendre encore plus sympathique celle de ce livreur de journaux, crieur public, qui suit son petit bonhomme de chemin jusqu'à la rencontre de Didier qui tente devant lui de mettre fin à ses jours. S'en suit une histoire de quiproquo parfois et de manipulation un peu tiré par les cheveux mais à l'issue jubilatoire. Lino dans toute sa splendeur en bourru au grand cœur prie au piège.

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A l'heure de #meetoo, les films dénonçant le matriarcat et les violences faites aux femmes sont nombreux. Dans ce film thriller/horreur, l'utilisation de la science fiction est judicieusement utilisé. Une femme échappe à son tortionnaire de compagnon dans une scène d'ouverture des plus haletante. Elle apprend ensuite que celui-ci à mis fin à ses jours. Quelques temps après, c'est en homme invisible qu'il revient la hanté (le titre révèle déjà tout). Une très bonne idée et qui de mieux que Elisabeth Moss (La Servante Écarlate) pour le rôle principal. Globalement le film est sous tension quasi permanente renvoyant au mieux la réalité des victimes d'actes de violence et harcèlement. C'est aussi une descente aux enfers. Dommage cependant que tout cela soit aseptisé par une froideur extrême dans la mise en scène.

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Une vision en carton pâte et un peu trop scolaire de l’œuvre de Victor Hugo. La voix off très littéraire et littéral dans le texte n'aide pas. Heureusement le casting fait beaucoup et quel plaisir de voir Jen Gabin en Jean Valjean. C'est moins le cas de voir le bon Bourvil en Thénardier qu'il joue bien mais qu'on a pas l'habitude de voir en fripouille malhonnête.

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Inspiré d'une œuvre de Durrenmatt, The Pledge est un conte cynique et dramatique porté par une énième performance du génial Jack Nicholson. L'acteur-réalisateur Sean Penn se révèle sur la forme assez formelle et beaucoup plus accès sur le sensible que sur le sordide. Peu de tension dans ce policier. Ce n'est pas plus mal pour une histoire baser sur une affaire de meurtre d'enfant. En revanche la musique de Hans Zimmer n'est pas très inspiré et ne sert pas trop le film.

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On a connu Ridley Scott plus flamboyant mais ce film reste vraiment intéressant par son sujet judicieusement mené basé sur l'histoire vraie de deux écuyers au XIVeme siècle se battant en duel après l'accusation de viol d'une femme. La même histoire est alors montré du point de vue de chacun de ces principaux protagonistes. Quand l'Histoire fait écho aux maux actuels.

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Film noir et glauque de Leslie Stevens de 1960 où deux voyous-vagabonds prennent en chasse une femme bourgeoise, magnifique blonde stéréotypé au premier abord. Là où le film est intéressant c'est qu'il montre un personnage féminin plus complexe et qui illustre le malaise d'une femme au foyer typique, laisser à son foyer, entretenue mais sans amour et dans l'ennuie des beaux quartiers. Concernant les deux frappes qui l'espionnent de la maison voisine abandonnée, on retiendra surtout l'emprise du personnage joué par Warren Oates, manipulateur mais qui se fera prendre par son propre jeu. On voit aussi s'illustrer le mépris de classe entre les personnages auquel on est confronté d'entrée par la scène où les deux hommes s'imposent dans la voiture d'un commercial bourgeois pour suivre Ann. Celui-ci leur expose sa théorie selon laquelle les Hommes sont divisés en groupe qui ne doivent pas se mélanger. On retrouve cette dénonciation même dans les actes de bontés de la pauvre Ann, croyant bien faire. Ann elle-même est vu comme un objet de désir auxquels les deux hommes n'auraient pas le droit. Mais bien sûr ils ne l'entendent pas de cette façon. Dommage que la fin soit un peu bâclé mais donne au moins le dernier acte à la bonne personne.

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J'aime bien le cinéma de Xavier Beauvois. Un cinéma qui prend son temps et qui saisit les petits moments de vies qui bout à bout font une histoire plus prenante jusqu'à l'acte qui fera tout basculé. C'est en tout cas encore une fois le cas ici. Mais le problème c'est qu'ici le montage paraît trop abrupte. On passe d'un instant à l'autre jusqu'à ce que tout soit interrompu. Rien est alors vraiment creusé. Il y a des moments intéressants surtout dans le cercle privé. Pour ce qui est du métier de gendarme du personnage principal, on voit juste ce dont on se doutait: ces journées sont chargés. Puis tout bascule à cause d'un accident. En voulant empêcher un agriculteur (presque un ami) de se suicider, il tire à la cuisse, l'homme meurt. Voilà. C'est con quand même, tué quelqu'un pour qu'il ne se suicide pas. Bon on a envie d'y croire parce qu'au final on s'est attaché à ce petit cercle familial et parce que Jérémie Renier joue bien. Désespéré, le gendarme quitte tout pour aller faire un périple marin qui le conduirait vers la rédemption. Sur le papier, c'est un peu facile mais heureusement cela laisse place à de très beau plan de cinéma et illustre les méandres sombres de la culpabilité de cet homme seul face à l'océan et qui pourra compter sur le soutien compréhensif de ses proches. Bref pas le meilleur Beauvois mais tout n'est pas à jeter.

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Très déçu par ce film au casting alléchant avec un réalisateur dont j'avais plutôt bien aimé notamment le premier film. Ca commence plutôt bien mais ensuite le propos est brouillon, certaines scènes comme le conseil de classe auraient pu être intéressante mais elles sont brouillonnes et baclés. Et cette fin est affligeante. Pourtant Michel Leclerc soulève pas mal de questions essentielles sur le sujet. Dommage.

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Surpris de voir une moyenne aussi basse pour un film qui fait largement le job avec des bons acteurs en particulier bien sur Christian Bale et aussi Harry Melling en Edgar Allan Poe. L'univers sombre et gothique de l'époque et plutôt bien rendu. On pourra reprocher une fin assez bâclé mais la mise en scène est plutôt juste et l'ambiance prenante.

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Bon pas terrible ce téléfilm. L'idée est pas trop mal sur le papier même si l’issue du film parait presque ridicule et surtout est l'image d'un personnel soignant incapable qui se laisse complétement avoir dans cet hôpital psychiatrique. Il y a seulement Xavier Dolan qui tire son épingle du jeu même si il surjoue quelque fois. Je n'ai pas aimé non plus le travail de chef opérateur, avec une patine fade surtout sur les flashbacks qui semblent artificiels.

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Une comédie policière sympathique, un peu farfelu y compris par son scénario parfois incohérent. On est loin, bien loin d'une chronique sociale réaliste et je ne pense pas que c'était toute façon le but du réalisateur (du moins je l'espère). Isabelle Huppert semble s'être bien amusé dans se rôle de trafiquante sur le tard à la Heisenberg féminin. Reste qu'on en retire pas grand chose de tout ça, voir qu'on peut y voir pas mal de cliché sur la communauté arabe et chinoise, se qui est assez gênant si l'on prend le film au premier degré.

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Bien avant le très bon film Un Monde parfait de Clint Eastwood, le réalisateur anglais Charles Crichton nous conte l'histoire d'un kidnappeur malgré lui incarné par le très bon Dirk Bogarde. L'acteur livre une performance sensible d'un ancien marin devenu meurtrier d'un crime passionnel dont le seul témoin est cet enfant en fuite lui aussi. S'en suit un road movie dans l'Angleterre encore marqué par les déflagrations de la guerre. En témoigne aussi cet enfant que l'on suppose orphelin de guerre, battu par sa famille d'accueil, qui décide de fuguer auprès de celui qui semblait pourtant être son ultime tortionnaire mais qui s’avéra être son sauveur. Rapt est de la veine de ses films d'après guerre à l'image du "Voleur de Bicyclette" ou encore de "Allemagne année zéro" où tout est à reconstruire y compris le temps de l'innocence. Quoi de mieux qu'un enfant pour symboliser cela et insuffler un nouveau départ.

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Film emblématique du réalisateur espagnol qui nous a quitté il y a peu ce qu'il en ressort c'est une infinie tristesse. C'est une histoire de deuil, celui en particulier d'une petite fille qui en veut à son père jusqu'à souhaiter sa mort. Une mort qui ouvre le film et qui domine toute l'intrigue. Ponette de Jacques Doillon n'est pas loin. On y voit aussi l'écho de l'histoire tumultueuse et militariste de l'Espagne. Dommage que le film souffre parfois d'une ambiance plombante mise à part la chanson bien connu qui elle-même résonne avec l'absence de l'être aimé (la mère) mais avec un brin de légèreté salvateur.

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Michel Deville laisse en héritage un cinéma audacieux et léger mais intelligent. Ce film illustre à merveille son cinéma et il fait partie de ces cinéastes dont je voudrais plus creusé la filmographie. Miou-Miou est admirable dans ce rôle de lectrice espiègle et libre. L'érotisme plus ou moins subtile passe par les corps mais aussi par la lecture elle-même, la voix d'abord puis certains textes. C'est un bel hommage à la littérature, au pouvoir des mots. Maria Casarès y est rayonnante en générale pimpante, à la vivacité de jeu communicative. La mise en scène et l'enchainement des scènes rendent le récit vivant. On se sent bien dans ce film comme dans un cocon où l'on viendrait nous susurrer une jolie histoire. Quoique celle-ci se finisse dans une certaine désillusion par sa scène finale où les notables (masculins) comptent détourner l'art vertueux de la lectrice pour leur malsain plaisir. On pense parfois à Emmanuel Mouret digne héritier du cinéaste.

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Depuis quelques temps les films sur des plus ou moins jeunes enfants en souffrance, installés dans des foyers, se multiplient. D'Emmanuelle Bercot avec La Tête haute en passant par Benni de Nora Fingscheidt et j'en passe. Mais si certaines scènes se ressemblent, beaucoup de ces films se transcendent à leur manière par la force de leur sujet. Et ici, le film d'Emmanuelle Nicot ne fait pas exception en s'attaquant au sujet difficile de l'inceste et de la pédophilie. Un sujet hautement délicat et qui aurait pu plonger dans le sordide et le voyeurisme. Mais dès la scène d'ouverture, on sent que la réalisatrice a voulu trouver le juste chemin entre tension du récit et délicatesse d'une enfance en reconstruction. Le générique commence alors que l'on entend les cris de rage du père interpellé par la police et de sa fille qui ne comprend pas ce qu'il se passe. Apparait Dalva, maquillé et habillé comme une femme. Difficile de connaitre son âge réel mais pas de savoir que tout cela semble bien anachronique pour elle. Le mal qu'a subit Dalva est physique mais aussi psychologique tant l'emprise que ce père qu'elle appelle Jacques est forte sur elle. Avec beaucoup d'émotion mais sans pathos Emmanuelle Nicot montre une équipe d'éducateurs parfois peu formée mais volontaire pour aider une petite fille à retrouver son enfance. Alexis Manenti découvert dans Les Misérables de Ladj Ly joue parfaitement son rôle et montre la difficulté du métier entre mise à distance et complicité de compassion. Un film fort portrait par une jeune actrice touchante.

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Le réalisateur de "La Nuit du 12" et de "Harry, un ami qui vous veut du bien" signe ici pour moi son film le plus abouti et où toute la froideur de son cinéma est utilisé à merveille. Plus qu'un polar construit sous forme de puzzle, cette histoire se dévoile dans sa fin comme un révélateur d'une crise à la fois sociale et sentimentale qui traverse les continents dans un monde en crise où tout le monde essaye de survivre et d'avoir sa part du gâteau. La construction de l'intrigue pourtant déjà vu reste efficace avec une même histoire raconté du point de vu de chacun des personnages. Le spectateur est alors accroché à une histoire où les pièces du puzzle se regroupe peu à peu sans se douter de la fin si ce n'est dans le dernier portrait. Ici le hasard fait mal les choses et fait basculer le sordide d'une affaire de tromperie en fait divers glauque. Le casting est imposant et largement à la hauteur.

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Il y a des passages assez drôles surtout grâce à François Civil, j'ai adoré le passage où ils vont chercher de la drogue à revendre dans une cité. Mais sinon pas mal de choses agaçantes notamment avec Pierre Niney pas toujours à son avantage, qui surjoue parfois.

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Le cinéma de Hong Sang-Soo m'intrigue beaucoup par son regard minimaliste de la mise scène de la vie quotidienne et son exploration des sentiments à la manière d'un Rohmer. Ce court film dans un noir et blanc photogénique laisse un peu sur ça fin mais normal puisqu'il s'agit apparemment d'une introduction. Celle d'un amour de jeunesse dont la pureté se confronte à la réalité d'un avenir incertain. C'est délicat mais parfois déconcertant.

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Je ne suis pas un grand lecteur de Stephen King, je sais même que ce dernier n'était pas très fan de l'adaptation de Shining par Kubrick. C'est pourtant comme de gens un film que j'adore. Savoir donc qu'il y avait une suite littéraire mais par conséquent aussi cinématographique me faisait redouter le pire. Et le pire n'est pas forcément arrivé mais le tout laisse à désirer. Car l'intrigue est assez prenante mais en vérité affilié ce récit à Shining me paraît bancale. On a l'impression d'une intrusion du monde de Marvel. C'est parfois tiré par les cheveux et la fin essaie de boucler la boucle mais de façon maladroite. Sinon Ewan McGregor est très bon.

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Un film dépaysant à peu de bilan carbone puisque c'est au fond de la forêt situé derrière son jardin que Mathieu trouve la paix alors que le burn-out manque de l'emporter. Entre un couple à la dérive, un travail avec un patron envahissant et bordélique et enfin un père adepte du chantage affectif, ça fait trop de gens qui compte sur Mathieu. Alors quand il décide de tout abandonner pour suivre un cerf qui le conduit dans ce petit coin de paradis naturel, c'est tout un microcosme social qui est bousculé. La bonne idée de ce film est surtout d'exprimer une envie profonde qui nous touche plus ou moins de vouloir tout abandonner. C'est la course infernale de nos vies dans laquelle on a envie souvent de faire pause voir de tout stopper. Remettre les choses en perspective ou juste se poser. La joie de Mathieu (Jeremie Renier) est alors communicative à ce moment. Le problème c'est qu'en dehors de ce principe, le reste du film patauge un peu. Heureusement que les personnages secondaires dont ceux interprétés par le très bon Samir Guesmi ou encore Jean-Luc Bideau sont fort et attachant. Et puis les effets spéciaux avec les animaux (le cerf et l'oiseau) ne sont pas terrible. Reste aussi qu'à la fin à part une parenthèse enchantée (ce qui est déjà ça) il ne reste pas grand chose à retenir de cette histoire.

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Inspirés d'une œuvre d'Henry James, Les Envoutés ne tient en haleine presque que par la performance de ses deux acteurs Sara Giraudeau et Nicolas Duvauchelle. Un couple dont à du mal à croire tellement il est soudain et si ce n'est des scènes de sexe habitées et judicieusement "orchestrées". Le romantisme qui est sensé dominé cette histoire est masqué par la personnalité troublante et jalouse d'Ana qui se cherche et met à rude épreuve ses proches (voir le spectateur). C'est la mort aussi qui rode dans ce récit légèrement fantastique où les êtres chers viennent vous rendre une dernière visite avant de passer de vie à trépas. La froideur de la mise en scène ne sert pas forcément à prendre en considération les enjeux sentimentaux de ce récit au dénouement soudain bien que plausible avec le recul.

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J'avais oublié de le mettre dans ma liste, bon film oubliable, une sorte de téléfilm sur fond de lendemain d'occupation et d'adultère. Passé trouble retrouvé d'une mère. C'est vu et revu et en mieux.

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Bon heureusement qu'Alain Chabat est là sinon je n'aurais pas tenu longtemps dans cette histoire un peu niée d'un homme sans véritable problème, avec un restaurant qui tourne bien, deux fils qui l'aiment. Sur un coup de tête, il décide de partir en Corée du Sud rejoindre une inconnue avec laquelle il échange sur instagram. Tout ça pour ça, la rencontre est décevante et montre tout le coté gênant de cette mésaventure. La mise en scène des réseaux sociaux avec les images et messages portés à l'écran est intéressante mais bon ça fait léger comme point positif.

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Celui qui s'en sort le mieux dans cette histoire de cité et sorcellerie c'est surtout Kaaris qui joue plutôt bien. Pour le reste, l'idée de départ est pas trop mauvaise mais pas très bien exploité. L'histoire prend une drôle de tournure et déçoit. Notamment le rôle de la sœur des deux frères ennemis, aveuglé par son grand frère Ibrahim alors qu'il est à l'origine de toute l'embrouille. Quant au traitement des violences de banlieue rien de bien neuf.

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Curieux de voir comment l’œuvre de Robert Linhart allait bien pouvoir être adapté, la seule présence de Swann Arlaud en rôle principal et la dévotion du réalisateur à ce livre majeur m'avait rassuré. Comme attendu, le scénario prend pas mal de liberté avec le récit de l'auteur étant donné qu'il s'agit presque d'un essai sociologique mais personnifié par le témoignage personnel du principal protagoniste. La femme de Robert par exemple joué par Mélanie Thierry est fictive (en tout cas la vraie femme de Robert Linhart ne s'y reconnait pas). Mathias Gokalp a choisi aussi de mettre plus en avant les ouvrières avec des seconds rôles féminins revendiquant leurs droits, sorte d'actualisation des enjeux de l'histoire. On y retrouve aussi moins la concurrence entre ouvriers pour laisser plus la place aux poids des contre-maîtres et la malignité du patron. Globalement le film montre bien la complexité de la situation de ce jeune professeur de philosophie engagé à l'extrême gauche, établi chez Citroën pour créer un soulèvement mais qui n'a pas le même statut que les autres ouvriers. Lui pourra toujours se retirer pour retourner vers la bourgeoisie et son métier mais les autres n'ont pas cet échappatoire. On y voit aussi tout le mécanisme pour briser la moindre avancée sociale post-mai 68 et la diversité ethnique effacé par un sort commun (même si il y a des différences clairement montré entre les blancs et les autres bien entendu). A terme, le film se fait tout de même parfois trop pédagogique et naïf. Mais sa naïveté est brisé par la présence d'un traitre insoupçonné dans les rangs des ouvriers. Reste à la fin une note d'espoir, une ouverture à laquelle il faudrait avoir la force de croire surtout ces derniers temps où même dans les plus grandes démocraties les révoltes sont muselées. Le mérite de cette adaptation est de remettre en avant une œuvre littéraire trop peu connu qui fait pourtant bien écho surtout ces temps-ci.

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L'ambiguïté des sentiments à toujours source principale d'inspiration pour André Téchiné. Ce grand directeur d'acteurs peut compter sur deux interprètes en pleine essor qui on su s'installer dans le paysage cinémathèque français et tout particulièrement dans la complexité de leurs rôles respectifs. Mais le problème c'est que le scénario est un peu mince et tout est dévoilée dans la bande annonce presque. De plus, des pistes sont ouvertes comme pour le rôle de Marcel, le propriétaire mais pour n'aboutire à pas grand chose. Reste de belles scènes dans la contemplation de la nature qui prend une place majeure dans les derniers films du réalisateur.

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Un film intéressant sur la radicalisation dans les années 90 avant le 11 septembre. François Damiens montre ici tout le talent dramatique de son jeu qu'on avait déjà pu voir dans Suzanne notamment. Malheureusement le film pêche par sa volonté de vouloir trop en faire, trop en dire sur le sujet. Avec surtout la deuxième partie centré sur le fils qui reprend la quête du père pour retrouver sa soeur et qui se perd en Afghanistan. On est aussi un peu mal à l'aise avec une certaine passivité de la mère qui semble voir un peu trop vite le départ de sa fille comme un choix légitime et anodin.