Beauté sublimée et sauvagerie sonore : quelques repères dans les marges du noise et du rock
La musique "noise" (le terme musique est peut être galvaudé ici) est généralement considérée, souvent à juste titre, comme inaudible, chiante, douloureuse.
Les boss japonais comme Hijokaidan et Merzbow n'iraient pas dire le contraire, incluant délibérément une notion de douleur, une relation ...
Liste de 15 albums
créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a plus d’un an
Between the Dead (2005)
Sortie : 2005 (France). Electronic, Rock, Experimental
Album de The Goslings
toma Uberwenig a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Voix fantomatiques flottant dans un torrent condensé de sonorités brutales, entre grésillement électriques, guitares saturées noyées dans une avalanche d'effets, et pourtant, la mélancolie est là, assumée fièrement, entre puissance et beauté.
Grandeur of Hair (2006)
Sortie : 29 juillet 2006 (France). Noise rock, Shoegaze, Noise
Album de The Goslings
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Certainement leur meilleur album. Là où dans Between the Dead, la séparation était plus claire entre puissance virile et beauté éthérée suivant les morceaux, ici, tout se mêle dans une profonde unité, une sombre clarté (hum) électrisée où tout transpire la puissance, la tristesse, la beauté. Attention, écoute attentive et solitaire recommandée!
The White House (1995)
Sortie : août 1995 (France).
Album de The Dead C
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Les morceaux sont longs, s'installent de façon oblique, insidieuse. La brutalité du son est presque en contradiction avec la dimension classique des riffs répétés encore et encore... Puis la sauce prend, le coeur se fissure, la magie opère. Ici aussi, à écouter distraitement, on pourrait y voir du sous Sonic Youth mal produit, alors qu'il se passe quelque chose de fort. Eteindre la lumière, et se laisser emporter...
I Said, This Is the Son of Nihilism (1995)
Sortie : 1995 (France).
Album de Keiji Haino
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Haino est sombre et torturé, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué en voyant ses pochettes noires, ses lunettes noires, ses habits noirs...etc. Oscillant entre tempête sonore à coups de guitare hurlante et moments intimistes, entre murmures et hurlements, la mélancolie est là pour qui sait l'entendre, la chercher. Ses premiers albums réussissent le pari d'être beaux, puissants, et bouleversants à la fois. Ecoutez aussi Watashi Dake et Nijumu, dans une veine analogue, absolument indispensables.
Orange Canyon Mind (2005)
Sortie : 2005 (France).
Album de Skullflower
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Et là on déborde de la thématique de la liste, car Skullflower est un condensé de puissance brute, flottant dans les marges du rock, saturé de cette électricité brute et délibérée, presque psychédélique. Et cet album est mon préféré.
Black Vase (2005)
Sortie : 3 août 2005 (France). Electronic, Power Electronics, Industrial
Album de Prurient
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Prurient est un peu dans une lignée analogue à Skullflower ou Wolf Eyes. On s'en prend plein la gueule et ça ne débande pas. Le fantôme du rock hante le disque, torturé, hurlant, une vraie tuerie, pour qui a l'audace de s'aventurer là où le rock cède la place à autre chose, plus menaçant, tendu, et puissant.
Burned Mind (2004)
Sortie : 28 septembre 2004 (France).
Album de Wolf Eyes
toma Uberwenig a mis 8/10.
Annotation :
Et bon, on ne pouvait pas ne pas mentionner un des meilleurs Wolf Eyes, mon troisième joker, arpentant les même chemins extrêmes que Skullflower et Prurient, sans pour autant leur ressembler, dansant avec la limite externe du rock en restant dans sa périphérie.
Thank Your Lucky Stars (1990)
Sortie : juillet 1990 (France).
Album de Whitehouse
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Oui, je triche, j'avais dit que je ne mettrais pas de whitehouse, et j'ai menti.
Néanmoins, Thank You Lucky Stars a tout à fait sa place ici, car une énergie qui tient plus du punk que de la noise traverse le morceau-titre. Il n'est donc pas étonnant de trouver un Steve Albini bien en forme à la production. Au résultat, un morceau qui joue sur la puissance plus que l'agression, et une pièce à part dans la discographie massive de Whitehouse.
Afro Noise I (2011)
Sortie : 23 novembre 2011 (France). Abstract, Experimental, Electronic
Album de Cut Hands
toma Uberwenig a mis 8/10.
Annotation :
Sur chacun des deux albums (que j'ai entendu tout au moins) de Cut Hands, le projet tribal du petit teigneux de chez Whitehouse, il y a un morceau qui réunit transe, rock, vaudou, noise, extase sonore.
Est ce que c'est vraiment à sa place dans cette liste ? ...mouais, pas tout à fait, j'avoue.
’77 LIVE (Live) (1991)
Sortie : 15 août 1991 (France). Rock, Psychedelic Rock
Live de Les Rallizes Dénudés
toma Uberwenig a mis 9/10.
Annotation :
Si globalement, les sublimes Rallizes Dénudés sont trop "rock" pour cette liste, on trouve néanmoins souvent des dérives dans le noise brut nous rappelant qu'avant Keiji Haino, il y avait ce groupe mythique.
Et ce '77 Live représente à merveille cette tendance à la transgression sonore, cette capacité à dériver dans des océans d'électricité pure, sans renier leurs racines rock psyché mâtiné de pop.
Un grand disque d'un groupe gigantesque.
The First Annual Report of Throbbing Gristle (1987)
Sortie : 1987 (France).
Album de Throbbing Gristle
toma Uberwenig a mis 8/10.
Annotation :
Throbbing Gristle est assurément un de mes groupes préférés, et j'ai du coup souvent tendance à l'incruster dans toutes mes listes musicales, généralement à propos d'ailleurs, TG étant un vivier de créativité transcendant les cases et les étiquettes, et peut-être l'influence majeure de tout ce qui vient après dans les musiques des marges.
Mais pour cette liste spécifiquement, faute de trouver sur album l'exceptionnelle version de Discipline qui circule en vidéo sur youtube (https://www.youtube.com/watch?v=Y8klW9trVTQ), je vais me rabattre de bon coeur sur l'excellent Very Friendly.
Get Out (1999)
Sortie : octobre 1999 (France). Noise, Abstract, Experimental
Album de Pita
toma Uberwenig a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La musique de Peter Rehberg me laisse généralement tiède, pas vraiment de marbre, mais sans vraiment me secouer non plus. Et Get Out ne fait pas exception... à un morceau près.
Véritable cri du coeur, tout commence de façon mélancolique et dissonante, une sorte de mélodie aux sons étranges, sample inversé évoquant le western et la séparation. Ca dure un certain temps, quand soudain, le son explose dans torrent de saturation, hurlant sa mélancolie secrète, dans une spirale de déchirement sonore et émotionnel. Au delà de la brutalité de l'ensemble flotte cette tristesse magnifiée le traitement brut du son.
Travail de composition, moment de magie accidentel, difficile de jauger, reste que le morceau est purement indispensable!
C'est visiblement premier disque d'une trilogie, avec Get Off, fonctionnant sur le même principe sans atteindre l'état de grâce de l'originel, le morceau clé de voûte pâlissant à la comparaison, et Get Down que je n'ai pas encore écouté.
[untitled] (1980)
Sortie : 5 avril 1980 (France). Rock, Punk, Lo-Fi
Compilation de The Slits
toma Uberwenig a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Bäbi (1977)
Sortie : 1977 (France).
Album de Milford Graves
toma Uberwenig a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bon, soit mes souvenirs me trompent, soit SC se trompe sur la date (j'avais et et j'ai toujours en mémoire 1968 comme date, mais bon, je ne me rappelle de mon prénom qu'une fois sur deux, donc...). Reste que Bäbi Music est la perle susmentionnée qui m'avait poussé à mettre dans ma liste un disque que je n'avais pas écouté.
Pour le reste, rien n'a changé, c'est le pont qui libère le free du jazz, et rend possible Borbetomagus. Et ça, c'est quelque chose, bordel!!
Soundtracks for the Blind (1996)
Sortie : 22 octobre 1996 (France). Rock, Ambient, Industrial
Album de Swans
toma Uberwenig a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.