J'ai traduit le titre pour vous : Kankyō Ongaku signifie simplement musique d'environnement. C'est donc une compilation de musiques Ambient / Environnementales / New Age japonaises de 1980 à 1999
Voici un album qui a suscité l’intérêt de la presse musicale, récoltant d'excellentes critiques un peu partout, en plus d'Anthony Fantano, qui lui a servi un "decent 8", ce qui n'est pas mal du tout. Il faut croire que le minimalisme japonais plaît à tous ces gens, notamment grâce à l'engouement qu'il y a autour du grand Ryuichi Sakamoto, passé maître dans l'art du piano. Il apparaît d'ailleurs sur deux morceaux, un en solo et l'autre avec son ancien groupe Yellow Magic Orchestra, dans lequel il était claviériste.
Une compilation donc, élaboré par un certain Spencer Doran, du groupe d'ambient/new age Visible Cloaks. De toute évidence, on ressent un minima l'esprit japonais dans leur compositions, notamment dans Reassamblage paru 2 ans plus tôt. Il faut saluer l'effort de recherche monstrueux qui a été fait par Doran, ça n'a pas dû être évident de sélectionner 23 morceaux de minimalisme japonais sur 2 décennies, parce que nos amis nippons ont toujours été présents dans la course à l'ambient.
Le fer de lance au pays du soleil levant est Hiroshi Yoshimura (Track 3 CD2), qui a bien dû réaliser 2 albums qui ne sont pas loin du statut culte dans le genre. Comme dis plus haut, Sakamoto fait 2 apparitions (Track 8 CD2 et track bonus sur la version LP), mais aussi, et le plus connu de tous, Joe Hisaishi (Track 4 CD1) qui a composé énormément d'OST, pour les longs métrages d'animation du Studio Ghibli, ou alors pour Takeshi Kitano. Yasuaki Shimizu (celui du fameux album de jazz Kakashi
https://www.senscritique.com/album/Kakashi/19260867) a le droit lui aussi à un tout petit morceau de 80 secondes, celui qui ouvre le second CD.
C'est bien sans être splendide, mais ce qui est intéressant avec le concept du Various Artists, c'est lorsqu'on découvre des petites perles cachées, comme le deuxième morceau du premier CD Glass Chattering qui porte bien son nom, ou tiens, pour encore citer Sakamoto, le morceau de YMO, Loom qui sort vraiment du lot, car plus sombre que ce qu'on a entendu avant, en plus d'être avant-gardiste car sorti qu'en 1981. Et puis sinon Seiko 3 et Apple Star du CD 2, et surtout Original BGM, qui clôture l'album sur 15 minutes, tout en apesanteur, magnifique (et qui me fait penser à Structures from Silence de Steve Roach, qui lui, est sorti 1 mois plus tôt).