65 années d'innovation

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Duke Ellington est l'un des plus grands compositeurs de l'histoire du jazz. Dans les années 1930, son "big band" (orchestre de jazz) était l'un des plus fameux de la musique swing, un genre qui donne une sensation de balancement. Ellington at Newport est un album live d'un concert donné par ce big band, où l'on trouve trompettes, saxophones, clarinettes, trombone, chant, contrebasse, batterie, ainsi que le piano joué par Ellington. A l'époque où l'album est enregistré, ce style de jazz est en perte de popularité au profit du bebop.

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Avec Chuck Berry, Fats Domino et Bo Diddley, Little Richard fait partie des musiciens noirs qui ont été les pionniers du rock'n'roll aux Etats-Unis à partir du milieu des années 1950. Ce genre musical dérivé du blues, du gospel et de la country aura une influence considérable sur la musique ultérieure. Chanteur et pianiste, Little Richard était réputé pour son exubérance et son énergie. Son premier album, paru en 1957, contient deux de ses grands classiques, aussi monstrueux l'un que l'autre : "Tutti Frutti" et "Long Tall Sally". D'autres morceaux comme "Slippin' and Slidin'", "Rip it Up" ou "Jenny Jenny" sont également réjouissants. Les saxophones qui accompagnent ses compositions leur donnent une certaine chaleur.

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Art Blakey est l'un des plus grands batteurs de l'histoire du jazz. Il a joué un rôle majeur dans le développement des styles bebop et hard bop. Sur l'album Moanin', il est accompagné du trompettiste Lee Morgan, du saxophoniste tenor Benny Golson, du pianiste Bobby Timmons et du bassiste Jymie Merritt. Ce disque exceptionnel est caractéristique du style hard bop : la virtuosité du héritée du bebop va de pair avec l'incorporation d'influences blues et gospel.

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Le quartet du pianiste Dave Brubeck inclut Paul Desmond au saxophone alto, Eugene Wright à la contrebasse et Joe Morello à la batterie. Time Out est l'un des albums les plus importants et les plus beaux de l'histoire du jazz. S'inscrivant dans le registre du cool jazz, il s'en extrait à travers des expérimentations en termes de signature rythmique : par exemple, "Blue rondo a la Turk" démarre en 9/8, "Take Five" est entièrement joué en 5/4 et "Kathy's Waltz" passe du 4/4 au 3/4. Les partitions de piano sur ces trois morceaux et les parties de saxophone qui se calent dessus sont un délice.

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Premier album de la chanteuse états-unienne Jamesetta Hawkins alias Etta James, il est remarquable par la diversité des styles auxquels se rattachent les reprises qui le composent : blues, soul, pop, R&B. Cela en fait une bonne occasion de s'immerger dans plusieurs pans de la culture américaine, avec le fil conducteur de la voix puissante, profonde et riche en contrastes d'Etta James. Le titre éponyme "At Last", repris de façon très personnelle, est devenu la signature d'Etta James et sa version a elle-même été souvent reprise par la suite.

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Le jazzman John Coltrane vient de quitter le quintette de Miles Davis pour voler définitivement de ses propres ailes. Ce nouvel album est considéré à l'époque comme non orthodoxe en raison de l'usage d'un saxophone soprano, plus petit et aigu que le saxophone tenor habituel. On comprend que John Coltrane ait été fasciné par ce son, qui a quelque chose de magique. Il est accompagné d'un piano tout aussi ensorcelant, d'une contrebasse et d'une batterie. Le titre éponyme (signé Rodgers and Hammerstein) est un magnifique exemple de jazz modal, s'affranchissant de la tonalité : Coltrane poursuit en cela les expérimentations du maître Davis. La face B revisite deux morceaux de Ira et George Gerschwin dont le classique "Summertime".

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Jacques Brel est l'un des plus grands compositeurs et interprètes de chansons francophones. Cet album contient son lot de perles, dans la lignée de ses précédents albums La Valse à Mille Temps et Marieke. "Le Plat Pays" est une ode touchante à la Flandre. "Les Bourgeois", "Madeleine" et "Bruxelles" forment une belle triplette de chansons légères et entraînantes, avec des galeries de personnages finement décrits et un art du récit parfaitement maîtrisé.

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Deuxième album de Bob Dylan, le meilleur de la période antérieure à l'électrification de son folk (qui débutera en 1965 avec Highway 61 Revisited). Agé de seulement 21 ans, le chanteur originaire du Minesotta est déjà un prodige. La célèbre "Blowin' in the Wind", inspirée d'un air traditionnel chanté par les esclaves noirs, est l'archétype de la "protest song". Mais ce n'est pas seule perle de l'album : des titres comme "Girl from the North Country", "Masters of War", "A Hard Rain's a-Gonna Fall" ou "Don't Think Twice, It's All Right" restent parmi les plus belles mélodies du répertoire de Dylan.

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Stan Getz est l'un des plus grands saxophonistes du jazz, à tel point qu'il était surnommé "The Sound" pour sa sonorité douce et feutrée qui a contribué à caractériser le cool jazz. João Gilberto, quant à lui, est un musicien brésilien considéré comme le principal créateur de la bossa nova, genre ayant émergé dans les années 1950 en croisant la traditionnelle samba avec le cool jazz. Ce n'est donc pas un hasard que ces deux-là se soient rencontrés et aient voulu enregistrer un album ensemble. L'album inclut également d'autres musiciens comme le pianiste brésilien Antonio Carlos Jobim ou Astrud Gilberto, épouse de João, qui chante sur "The Girl from Ipanema".

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Rubber Soul est l'entrée fracassante dans la période de "maturité" des Beatles. Album de l'herbe et des expérimentations pré-psychédéliques, c'est aussi une oeuvre introspective où les artistes accouchent de leurs déboires et réflexions existentielles. La subtilité pop des Fab Four se trouve à son apogée tandis que la guitare électrique amène un dynamisme rock, rebelle et déjanté. Rubber Soul contient certaines des meilleures chansons des Beatles : l'exotique "Norwegian Wood", la poignante "In My Life" et la soupirante "Girl" notamment. Chaque membre du groupe s'accomplit dans ses aspirations tout en apportant une touche personnelle au travail des autres. Epaulés par le producteur George Martin, les quatre garçons deviennent les véritables maîtres des studios EMI. Rubber Soul marque un tournant dans l'histoire des Beatles et du rock en général.

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Le troisième album du duo new-yorkais Simon & Garfunkel est l'apogée de leur courte carrière. Tout en maintenant une unité de ton résolument ancrée dans le folk, le duo fait des incursions dans les musiques du monde, la pop, le blues, le rock et même la musique expérimentale. Tandis que leur palette stylistique et instrumentale se diversifie, les mélodies de Paul Simon sont toujours aussi belles, raffinées, poignantes. Une poésie lyrique, fort bien servie par la voix angélique d'Art Garfunkel, se dégage des paroles. "A Poem on the Underground Wall" et "Flowers Never Bend with the Rainfall" en particulier sont transcendantes. Tout l'album est habité d'une âme chaleureuse et sublime.

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Objet culte autant pour son contenu musical que pour la pochette signée Andy Wahrol, le premier album du Velvet Underground est un chef d'oeuvre de rock expérimental. Si le magnifique "Sunday Morning" est un réveil en gueule de bois, les dix titres suivants semblent constituer les flash-backs d'une soirée mouvementée, de l'acquisition de drogue auprès d'un dealer sur "I'm waiting for the man" à une amnésie chaotique sur "European Son". De géniales expérimentations sulfureuses comme "Venus in Furs", "Heroin" et "The Black Angel's Death Song" offrent un contraste saisissant avec les morceaux doux chantés par Nico. La légende raconte que les 10 000 personnes ayant acheté l'album à sa sortie ont toutes formé un groupe. Le groupe de Lou Reed pouvait-il se douter de l'impact que leur rock d'avant-garde aurait sur la production musicale des décennies suivantes ?

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Voilà où réside la quintessence de la musique électronique : dans les deux albums sortis par le duo new-yorkais Silver Apples en 1968 (Silver Apples) et 1969 (Contact). Ils furent parmi les premiers à réaliser de la musique électronique en dehors du cadre de la musique dite "savante". Accompagné du batteur Danny Taylor, l'aventurier sonore Simeon trace des trajectoires sinusoïdales ou brisées sur un synthétiseur de sa fabrication composé de 12 oscillateurs. Cela paraissait complètement farfelu à l'époque et ça sonne encore avant-gardiste aujourd'hui, mais cette musique garde un côté indubitablement pop. Pour s'en convaincre, on prêtera attention au chant guilleret et à la flûte de "Seagreen Serenades".

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Le premier album de King Crimson est souvent considéré comme l'oeuvre fondatrice du rock progressif. C'est donc une porte d'entrée de choix pour s'initier au genre. Seul le passage à vide de "Moonchild" peut laisser un peu dubitatif, tout le reste de l'album est grandiose. Il y a de quoi être cloué sur place par la puissance de "21st Century Schizoid Man", qui avec son saxophone et son chant criard, semble annoncer Van der Graaf Generator. On est ensuite subjugué par la délicatesse de "I Talk to the Wind". Mais le plus grand choc est "Epitaph", dont la guitare cristalline enrobe avec grâce le chant plaintif et la batterie impitoyable. Cette musique aussi sublime que prodigieuse résonne directement dans l'âme.

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Trompettiste hors pair, Miles Davis a été à la pointe de nombreuses innovations dans le jazz. Bitches Brew est un album ahurissant où le jazz devient plus expérimental que jamais. Dans la lignée d'une série d'albums ayant commencé avec Miles in the Sky (1968), Miles Davis définit le son du "jazz fusion" et intègre pour cela des instruments qui ne font pas partie des formations traditionnelles de jazz, comme la guitare électrique de John McLaughlin ou le piano électrique de Chick Corea. C'est sans doute ce qui explique que cet album aura une influence dépassant la sphère du jazz (Thom Yorke l'a ainsi cité parmi les influences de OK Computer). La structure des morceaux est complexe et révèle des coups d'éclats magistraux, surgissant notamment de la trompette de Davis, qui reste le maître de ces sentiers parfois chaotiques.

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I, II, III… et IV. Voilà le chef d'œuvre absolu de Led Zeppelin, groupe britannique souvent catégorisé en "hard rock" et précurseur du heavy metal. "Black Dog", "Rock and Roll" et "When the Levee Breaks" sont des morceaux d'une puissance rarement égalée, d'un tempérament de feu, inaltérable, qui ont le don de suspendre l'atmosphère. La sublime "Stairway to Heaven", qui commence tranquillement avec une flûte et une guitare acoustique pour monter en intensité jusqu'à un climax poignant, est l'un des morceaux les mieux composés de tous les temps. Le folk acoustique de "Going to Californica", la celtique "The Battle of Evermore" et la métronomique "Misty Mountain Hop" ont également leur propre tempérament dans cet ensemble brillant, homogène par-delà ses contrastes.

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David Bowie, chanteur énergique et poète égaré, incarne l'esprit glam du début des années 1970. Son album Ziggy Stardust développe à la perfection les caractéristiques de ce style : rythmes péchus hérités du rock'n'roll, utilisation poussée du piano, grandiloquence romantique. Les paroles bien senties, où araignées et extraterrestres apparaissent sur une toile de fond apocalyptique, en font un album-concept cohérent. C'est surtout une oeuvre remarquable par la qualité de chacun de ses morceaux. "Starman", "Lady Stardust" et "Rock & Roll Suicide" en particulier sont sublimes. La sophistication de la production permet de dégager un "son Ziggy" unique au monde, sur lequel le saxophone et les arrangements orchestraux impriment durablement leur marque. Ziggy Stardust est non seulement le meilleur album de David Bowie, mais aussi l'un des plus grands albums de rock de l'Histoire.

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Le chant a capella au début embarque l'auditeur dans un univers merveilleux, ancré dans la mythologie de l'Angleterre médiévale. Sur huit morceaux, quatre font entre 8 et 12 minutes. Les structures complexes, les contre-points superbes et les montées en intensité érigent trois d'entre eux en idéaux possibles du rock progressif. Certains passages instrumentaux comme le solo de piano qui introduit l'indétrônable "Firth of Fifth" sont merveilleux. Plus court, "I Know What I Like" est passionnant malgré son allure sévère et hermétique. La gentillette "More Fool Me", le dépaysement instrumental "After the Ordeal" de Steve Hackett ainsi que le subtil rappel "Aisle of Plenty" ont également leur place ici.

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Autobahn marque le début d'une nouvelle aventure pour Kraftwerk et pour la musique en générale. Jusque-là, le groupe allemand était connu pour sa musique expérimentale labellisée "Krautrock". On trouve sur Autobahn des prolongements de ce style, notamment sur le bucolique "Morgenspaziergang". Mais surtout, Kraftwerk développe la musique électronique comme jamais elle ne l'avait été jusque-là (il y eut des pionniers comme Silver Apples, dans un style différent), en lui donnant des consonances expérimentales mais aussi pop, notamment sur le titre éponyme, l'exceptionnel "Autobahn". Celui-ci réussit avec brio à retranscrire les impressions d'un trajet sur l'asphalte et son rythme caractéristique baptisé "motorik" fera école.

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L’album Horses s’est vite imposé comme une pierre angulaire de la scène punk qui a amené une nouvelle manière de jouer le rock au milieu des années 1970. Artiste protéiforme, Patti Smith adopte une attitude de frontwoman passionnée et hors de contrôle très caractéristique de l’esprit punk, notamment sur les morceaux de bravoure "Gloria" et "Horses". Pourtant, l’album se laisse difficilement enfermer dans les cases. Il présente des ouvertures sur le jazz vocal et le reggae. Avant-gardiste, il a eu une influence considérable non seulement sur le punk rock mais également sur le rock alternatif des années 1980 et 1990.

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Rejeté par la critique à l'époque, cet album est aujourd'hui reconnu pour l'influence majeure qu'il a exercé sur le punk rock, y compris sur des groupes comme The Clash et les Sex Pistols. Les frères Ramone sont en effet parfois considérés comme le premier groupe de punk. Par opposition à la sophistication et à la virtuosité du rock progressif, ce style privilégie les chansons courtes, simples et accrocheuses au point de paraître bâclées, avec beaucoup d'énergie et le minimum syndical en termes d'instruments. Les thèmes abordés sont subversifs. "Blitzkrieg Pop" est un morceau mythique dans le genre.

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Au sommet de son art, Pink Floyd décide de construire un album-concept à partir de La Ferme des Animaux de George Orwell, superbe roman traitant des rapports de domination dans une société. Il en résulte trois longs morceaux épiques matérialisant chacun la place d'un animal allégorique ("Dogs", "Pigs", "Sheep"), entourés d'un petit morceau acoustique inoffensif coupé en deux ("Pigs on the Wing"). A part les bruits d'animaux, les sons que l'on entend proviennent d'instruments basiques mais transformés jusqu'à la dénaturation, y compris la voix. Les soli de guitare sont grandioses, le jeu de claviers de Rick Wright est fantastique et la batterie prend vraiment aux tripes. Résultat d'une collaboration remarquable entre les différents membres du groupe, cet album déroutant et sans concessions peut être considéré comme le chef d'oeuvre ultime du rock progressif.

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Herman Poole Blount alias Sun Ra est un compositeur et pianiste de jazz originaire de l'Alabama qui fut l'un des grands initiateurs du free jazz et a également été précurseur dans l'utilisation de synthétiseurs. Lanquidity est un album aussi étrange que fascinant qui donne l'impression d'une grande richesse à travers son hybridation des genres (avec des influences funk notamment) et les nombreux musiciens invités (notamment le saxophoniste John Gilmore). Il a un côté avant-gardiste proche de la magie mais aussi une certaine chaleur tranquillisante.

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La vague punk aura été de courte durée. Il n’aura pas fallu plus de deux ans aux Stranglers pour réconcilier les antagonismes et combler le fossé qui paraissait être un gouffre entre punk rock et rock progressif. Sur cet album d’un groupe qui était au départ associé à la scène punk anglaise, on entend en effet des ingrédients plus estampillés prog : solos de clavier épiques (« The Raven »), roulements de tambours atypiques (« Genetix), polyphonies exemplaires (« Baroque Bordello »), morceaux instrumentaux (« Longships »), sonorités extra-terrestes (« Meninblack »). L’album traverse différents registres, du rock énervé (« Nuclear Device ») à la ballade mortifère (« Don’t Bring Harry ») en passant par la pop (« Duchess »). Fruit d’audace et d’inspiration, The Raven est l’un des albums les plus frais de l’époque.

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C'est incroyable le nombre de groupes qui, directement ou non, ont été influencés par Joy Division. Aujourd'hui encore, on retrouve de nombreuses réminiscences de cette ambiance de cathédrale ou d'outre-tombe. La voix tourmentée de Ian Curtis, le son de caisse claire si particulier de Stephen Morris, la guitare métallique de Bernard Sumner et la basse un peu plus rassurante de Peter Hook ont imprimé un son unique que l'on a baptisé "cold wave" par opposition à la "new wave" plus commerciale. Leur deuxième album Closer est plus étrange, plus froid et plus nihiliste que leur précédent chef d'oeuvre Unknown Pleasures. Le travail sur les rythmiques a été poussé plus loin, les ambiances sont encore plus disparates et les claviers davantage présents. Ce sera aussi le dernier album du groupe culte de Manchester : Ian Curtis s'est suicidé avant sa parution.

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Entraîné dans le sillon des groupes anglais de la deuxième moitié des années 1970, Marquis de Sade fait partie des groupes français les plus renommés parmi ceux qui ont composé du post-punk avec des paroles en anglais. Mené par le chanteur Philippe Pascal, ce groupe originaire de Rennes n'a pas réinventé le genre mais l'a développé avec talent en imposant sa propre patte sonore, marquée notamment par l'intégration de cuivres. Leur deuxième album Rue de Siam propose une version assez groovy et accrocheuses du post-punk, proche de la new wave, qui baigne dans une douce obscurité.

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Troisième et dernier volet de la trilogie gothique du célèbre groupe mené par Robert Smith, après Seventeen Second et Faith. Il faut être préparé psychologiquement pour se prendre dans la gueule cette cold wave torturée et possédée, comme soufflée par le Diable en personne. Les morceaux gardent un côté mélodieux mais celui-ci est quelque peu désincarné, distant, presque irréel. Le delay dans la voix de Robert Smith sur "A Short Term Effect" est la définition auditive du terme "glauque". Sur "The Figurehead", il répète de façon sentencieuse "I will never clean again", faisant référence à ses problèmes de drogue.

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Artiste états-unien reconnaissable par sa voix rocailleuse, Tom Waits rentre difficilement dans les cases. Swordfishtrombones, son huitième album, développe un genre de rock expérimental avec des éléments folk, blues et jazz. De nombreux instruments assez inhabituels y sont intégrés, dont certains donnent une coloration assez exotique. Un titre comme "Shore Leave" est un petit bijou venu d'on ne sait où.

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Le trash metal... Ce genre violent de heavy metal, aux paroles subversives ou apocalyptiques, s'est incarné dans les années 1980 dans les "Big Four" : Megadeth, Metallica, Anthrax et Slayer. Ride the Lightning, le deuxième album de Metallical, fait partie des classiques du genre. Derrière son côté brutal, il a un côté mélodieux et une certaine sophistication, tandis que le premier album du groupe misait davantage sur les tempos rapides pour faire oeuvre de puissance.

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Originaires d’Ecosse, les frères Jim et William Reid créent The Jesus and Mary Chain en 1984. Dans une région en plein déclin industriel, ils trouvent dans le rock une forme d’exutoire. Leur premier album Psychocandy est devenu culte, ce qui se comprend aisément. Un talent mélodique digne des Beach Boys s'y conjugue avec de l’expérimental noisy à la Velvet Underground. Le style pratiqué par le groupe est d’ailleurs qualifié de « noise pop », ce qui caractérise cette coexistence d'éléments dissonants et mélodieux et sera une influence majeure du shoegazing à la fin de la décennie. Des morceaux comme « Just Like Honey » ou « Cut Dead » sonnent comme des classiques dès la première écoute. D'autres moins évidents comme « The Living End » ou « In a Hole » présentent un son qui paraît plus trituré et embrouillé, avec les mélodies en arrière-plan.