Liste de

27 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a 5 mois

The Big Lebowski
7.7
1.

The Big Lebowski (1998)

1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je ne me lasse pas et ne me lasserais certainement jamais de revoir "The Big Lebowski". Il en rebute certains pour son scénario incompréhensible, mais ces derniers n'ont tout simplement pas compris qu'il n'y avait rien à comprendre. Ce film m'a appris la moindre importance d'un récit lorsqu'il porte des personnages et des situations aussi marquants.
Il n'y a rien à comprendre de ce film. Le récit tiré par les cheveux n'est qu'un prétexte pour installer les personnages, hauts en couleurs, et les situations, cocasses. On se souvient tous des nombreuses scènes cultes du film, il est inutile d'en faire la liste ici. Il parodie "Le Grand Sommeil" de Howard Hawks, auquel je n'ai d'ailleurs pas compris grand-chose même en l'ayant vu au cinéma (et là, le film ne le fait pas exprès, d'être incompréhensible).
Au-delà de tout ça, le message que porte le film me touche particulièrement, au point que ce film devienne pour moi une véritable philosophie. Il montre comment on peut être heureux avec bien peu de chose. Le Dude n'est pas un grand penseur, mais il est loin d'être stupide. Alors pourquoi tout prendre avec détachement, même lorsqu'on lui met la tête dans ses propres chiottes ? Au fond, bien peu de chose lui importe, il n'y a bien que son tapis de salon qui éprouve de l'importance à ses yeux. Il passe son temps à jouer au bowling avec ses amis, traîne dans les supermarchés en peignoirs pour acheter une bouteille de lait avec un chèque de 67 cents. Peut-être a-t-il trouvé là une manière de vivre sereinement, loin du stress infernal d'une vie active.

Apocalypse Now
8.3
2.

Apocalypse Now (1979)

2 h 27 min. Sortie : 26 septembre 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Francis Ford Coppola

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Oeuvre incroyable, Coppola a réalisé un film de guerre complètement fou, dont le surréalisme fait passer Quentin Dupieux pour un petit joueur. Des scènes dantesques, une ambiance indescriptible, et un Marlon Brondo en grande forme !

Il était une fois dans l'Ouest
8.5
3.

Il était une fois dans l'Ouest (1968)

C'era una volta il West

2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western

Film de Sergio Leone

Marius Jouanny a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

A vrai dire, je pourrais aussi bien placer "Il était une fois dans l'Ouest" et "Il était une fois en Amérique" à cette troisième place tellement chacun de ces trois films représentent la quintessence du cinéma de Leone.

Le Voyage de Chihiro
8.4
4.

Le Voyage de Chihiro (2001)

Sen to Chihiro no Kamikakushi

2 h 05 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Marius Jouanny a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Le voyage de Chihiro est l’œuvre la plus profonde, la plus onirique et la plus poétique de Miyazaki. L'univers qui y est développé laisse rêveur tant il est atypique et indescriptible.

Le film me donne des frissons rien que d'y repenser !

+ Voir critique.

Les Lumières de la ville
8.2
5.

Les Lumières de la ville (1931)

City Lights

1 h 27 min. Sortie : 7 avril 1931 (France). Comédie dramatique, Romance, Muet

Film de Charlie Chaplin

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le plus grand film de Chaplin sans aucun doute, et l'un des films les plus émouvants qu'il m'a été donné de voir.

L'histoire d'amour la plus bouleversante de l'histoire du cinéma, sans aucun doute.

Harakiri
8.6
6.

Harakiri (1962)

Seppuku

2 h 13 min. Sortie : 24 juillet 1963 (France). Drame

Film de Masaki Kobayashi

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Par où commencer, si ce n’est par le constat indéniable d’avoir pris la plus grosse claque cinématographique depuis un sacré bout de temps ? Ce « Hara-Kiri » est tellement plus qu’un film de samouraïs… Il traite avant tout de la dignité humaine : celle qu’on a retiré à 10 000 samouraïs devenus sans emploi du jour au lendemain par décision impériale, et qu’ils tentent désespérément de retrouver, par tous les moyens, y compris bien évidemment la pratique qui donne son nom au film. La portée sociale du film est essentielle car elle confère toute la consistance au tragique qui s’insinue peu à peu, dans une logique progressive astucieusement amenée par les enchâssements de récits. Car c’est bien là que réside toute la liqueur du film de Kobayashi : il garde ses meilleures cartes, aussi bien en terme narratif que de mise en scène, pour la dernière partie dont l’explosion iconique et antisystème vaut bien celle d’un film de Leone.

Je vois en lui un Park-Chan-Wook, avec la même obsession du cadre symétrique parfait et du mouvement millimétré, mais dénué de tout maniérisme, de l’enrobage outrancier : le spectacle de « Hara-Kiri » est beau démesuré, il n’en reste pas moins la plupart du temps une très modeste et émouvante plongée historique et sociale. Le générique de début, parcourant les lieux déserts qui seront répandus de sangs et de corps en suspensions dans le combat final, annonce magnifiquement la couleur : avec une maîtrise absolue, Kobayashi compte bien mêler des intentions historiques côtoyant un certain réalisme à la virtuosité formelle époustouflante de son cadre. Dans cette optique, le combat au sommet de cette montagne, avec les herbes hautes courbées par le vent et la fumée comme attestant d’une tension en ébullition, est un paroxysme comme on en voit très peu au cinéma. Mine de rien, en 2H15, Kobayashi atteint et transcende même l’imaginaire du cinéma japonais par l’érosion du pouvoir impérial dans le sang et la fureur : on tient peut-être là le classique nippon ultime, aux côtés des « Sept Samouraïs ».

Blade Runner
7.9
7.

Blade Runner (1982)

1 h 57 min. Sortie : 15 septembre 1982 (France). Science-fiction, Film noir, Thriller

Film de Ridley Scott

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C’est une totale redécouverte sur grand écran pour ce chef-d’oeuvre de la science fiction que je n’avais vu qu’une seule fois durant mes années collège. Et quel chef-d’oeuvre ! Ridley Scott atteint après « Alien » une autre forme d’indicible, de virtuosité filmique à construire un univers gigantesque de toute pièce pour y incorporer des sensations et des thèmes profondément intimistes. Ce « Blade Runner » est à la croisée des chemins, sorte de synthèse hybride et incroyablement cohérente d’un livre de Philip K. Dick dont il s’éloigne dès la première scène, du film noir dont il reprend l’esthétique (toutes les scènes sont nocturnes) et les codes narratifs, et de la science-fiction dont il s’approprie la réflexion sur l’intelligence artificielle. Dans tous ces domaines, il est devenu le maître incontesté. Et ce n’est pas seulement car il déploie une forme visuelle et sonore époustouflante, reflétant aussi bien le registre mélancolique que grandiose de l’oeuvre. C’est surtout car sa narration tout en non-dit engendre des émotions folles portées par des personnages devenus mythiques. Et en vérité je ne parle pas de Deckard, qui est un archétype pertinent mais dont l’importance est moindre à mon avis face à Rachel, symbole de féminité aliénée qui se demène pour échapper à sa condition et surtout Roy, dont le monologue final est l’un des des plus terrassants de l’histoire du cinéma : « I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhäuser Gate. All those moments will be lost in time, like tears in rain. Time to die. »

La Nuit du chasseur
8.1
8.

La Nuit du chasseur (1955)

The Night of the Hunter

1 h 32 min. Sortie : 11 mai 1956 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Charles Laughton

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quand une revue de cinéma ou un site internet fait son top des meilleurs réalisateurs, il est incroyable de voir à quel point Charles Laughton revient souvent, alors qu'il n'a réalisé qu'un seul film, celui-ci ! C'est la meilleure chose qu'on pourrait dire pour en vanter les mérites...

Voyage au bout de l'enfer
8.3
9.

Voyage au bout de l'enfer (1978)

The Deer Hunter

3 h 03 min. Sortie : 7 mars 1979 (France). Drame, Guerre

Film de Michael Cimino

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le film de guerre le plus touchant qu'il m'a été donné de voir. Rien que de me rappeler Christopher Walken avec son bandeau rouge, le regard vitreux dans ce sordide bar du Viet-nam à jouer à la roulette russe, j'en suis tout retourné !

Et s'il pourrait paraitre doublon dans mon top avec "Apocalyspe Now", son approche est tellement différente que les deux films sont incomparables. Et puis, il fallait bien Robert dans mon top 10, c'aurait fait tâche sinon !

The Thing
8
10.

The Thing (1982)

1 h 44 min. Sortie : 3 novembre 1982 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de John Carpenter

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je voulais revoir ce film pour le départager d’« Alien », l’autre chef-d’oeuvre du cinéma de science-fiction horrifique. Ce fut finalement pour mieux constater que la comparaison entre les deux films n’est pas pertinente, si ce n’est pour leur gestion du huis-clos et l’écriture de leurs personnages, caractérisés par petites touches subtiles mais très signifiantes, avec au centre une personnalité forte et radicale. Pour le reste, la multiciplicité des formes de la « chose », qui installe une tension paranoïaque entre les personnages et rend chacune de ses apparitions encore plus révulsante que la précédente, s’éloigne du xénomorphe. Cette disctinction en entraîne une autre essentielle et formelle : alors que le film de Ridley Scott joue sur le hors-champ, John Carpenter prend un malin plaisir à tout montrer dès la première apparition de l’extra-terrestre, déployant avec ardeur son amour des effets spéciaux animatronique. Dès lors comment instaurer de la tension si ce n’est pas par la suggestion ? Puisque la créature peut avoir remplacée n’importe quelle membre de l’expédition, la tension est permanente, totale, organique. Par ailleurs, le panel de comportements humains déployés trouve ainsi une forte signification politique, qui dépasse largement le contexte de guerre froide même s’il y fait référence. John Carpenter signe avec « The Thing » non seulement son film le plus formellement abouti, aux plans-séquences dans les couloirs inoubliables, mais aussi le plus rigoureux sur le plan narratif : en supprimant tout aspect humoristique notamment, il se concentre sur l’essentiel et ne perd jamais sa recherche du sens jusque dans une conclusion à l’ambiguïté radicale.

Il était une fois en Amérique
8.4
11.

Il était une fois en Amérique (1984)

Once Upon a Time in America

3 h 49 min. Sortie : 23 mai 1984. Drame, Gangster

Film de Sergio Leone

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Le Bon, la Brute et le Truand
8.5
12.

Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

Il buono, il brutto, il cattivo

2 h 59 min. Sortie : 8 mars 1968 (France). Western, Aventure

Film de Sergio Leone

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Alien - Le 8ème Passager
8.1
13.

Alien - Le 8ème Passager (1979)

Alien

1 h 57 min. Sortie : 12 septembre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Ridley Scott

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mon premier visionnage d’Alien fut un de mes premiers chocs cinématographique dont je ne me suis toujours pas remis. Devenant instantanément l’un de mes films préférés, il n’a depuis au fil des années et des (nombreux) revisionnages pas baissé dans mon estime. Seulement, c’est en le revoyant sur grand écran que je réalise à quel point le film développe une aura de mystère et de nombreux effets de surprises qui se dissipent lorsqu’on le connaît par cœur. La tension n’est alors plus au firmament : c’est peut-être aussi parce qu’en grandissant, je suis moins impressionné par les procédés horrifiques.

Toujours est-il que ce film ne trône pas à la cinquième place de mon Top 10 pour rien : il reste à mon sens le plus beau, malsain et passionnant univers visuel de science-fiction du cinéma avec 2001. La même équipe que pour le projet avorté d’adaptation de « Dune » par Jodorowsky, composé de Giger, Moebius, Dan O’Bannon et bien d’autres a accompli un travail proprement hallucinant : décors, objets et bestiaire, du face hugger à l’alien lui-même rendent a eux seuls ce hui clos métaphysique et suintant délicieusement par tous les pores. Tout cela est par ailleurs sublimé par la réalisation de Ridley Scott, virtuose tout en servant essentiellement l’efficacité du récit. Mes très légères concessions de ci-dessus pourraient peut-être me faire préférer « Blade Runner » à ce film, un revisionnage me fera trancher.

Métaphore du viol, réflexion plus globale sur la sexualité notamment à travers le personnage androgyne de Sigourney Weaver et cet ordinateur de bord appelé « maman », il y a tellement à dire sur cet « Alien » qu’il faudra bien que je lui consacre un jour une critique avant de réhabiliter dignement ses suites, qui o,nt toutes une place de choix dans ma vie de cinéphile, bien que moindre par rapport à ce premier opus. Tout cela reste à méditer.

La Porte du paradis
7.9
14.

La Porte du paradis (1980)

Heaven's Gate

3 h 39 min. Sortie : 22 mai 1981 (France). Drame, Western

Film de Michael Cimino

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu dans sa version de 3h 40. Énorme claque. De ses débuts ponctués par de magnifiques scènes de danse (entre autres) à sa seconde partie nettement plus violente, on ne voudrait jamais que ça s'arrête. Cimino réalise ici un monument du western, dont les valseurs, le nombre de figurants, la qualité des lumières, l’âpreté de la dramaturgie donne le tournis. Le bougre est arrivé à me passionner notamment avec un triangle amoureux, ce qui est un exploit en soi.

Christopher Walken est d'ailleurs toujours aussi éblouissant, son rôle est quasiment aussi marquant que dans "Voyage au bout de l'enfer". Isabelle Huppert, avec son accent français et son irrésistible manie de faire tourner nos deux hommes en bourrique vaut aussi bien la Claudia Cardinale de "Il était une fois dans l'Ouest".

Un western politique, un western romantique, crépusculaire et pourtant baigné de lumière, sans concession, sans fioriture. Parfait, en somme.

La Poursuite impitoyable
7.9
15.

La Poursuite impitoyable (1966)

The Chase

2 h 15 min. Sortie : 15 septembre 1966 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Arthur Penn

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cela fait presque deux ans que je n'avais pas été à ce point bouleversé par la découverte d'un film. En grand amateur d'Arthur Penn, je m'attendais à quelque chose, mais jamais à ce point-là... La seule chose que je pourrais dire du film dès maintenant (il va falloir laisser décanter) c'est qu'il incarne magnifiquement la transition entre le cinéma holywoodien classique et le Nouvel Hollywood, que son cinéaste amorcera complètement avec son film suivant "Bonnie and Clyde". Celui-ci, dans sa mise en scène, sa représentation de l'amour ses figures masculines fortes incarnés par des acteurs comme Marlon Brondo et (sublime du sublime !) Robert Redford, a encore un pied dans le classicisme. Et c'est ce qui fait une grande partie de son charme, tant il reprend le lyrisme propre à cette mise en scène en le décuplant avec virtuosité (je n'ai jamais autant pleuré devant un film, tout simplement).

Cependant, dans l'analyse très fine qu'il fait des rapports sociaux de la ville qu'il décrit, avec bon nombre de personnages secondaires qui ont chacun un rôle dans cette analyse, il a déjà un pied dans le Nouvel Hollywood. Il y a déjà toute la lucidité sur les rapports de domination et de pouvoir (en l'occurrence, entre un grand exploiteur de pétrole et un ancien fermier en reconversion forcé) que produira ce cinéma tout au long des années 70. Et derrière, il y a le portrait d'une société décadente : l'ensemble du corps social est en effet rendu responsable de la délinquance suicidaire d'un de ses membres. Ce dernier, incarné par Robert Redford, est peut-être d'ailleurs l'une des plus flamboyantes figures d'outsider de toute l'histoire d'Hollywood, bien au-dessus de James Dean et de bien d'autres.

Les Sept Samouraïs
8.5
16.

Les Sept Samouraïs (1954)

Shichinin no samurai

3 h 27 min. Sortie : 30 novembre 1955 (France). Arts martiaux, Aventure, Drame

Film de Akira Kurosawa

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

L'Armée des 12 singes
7.7
17.

L'Armée des 12 singes (1995)

Twelve Monkeys

2 h 09 min. Sortie : 28 février 1996 (France). Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Douze Hommes en colère
8.7
18.

Douze Hommes en colère (1957)

12 Angry Men

1 h 36 min. Sortie : 4 octobre 1957 (France). Policier, Drame

Film de Sidney Lumet

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Huis-clos foudroyant, "12 hommes en colère" mérite bien toutes les louanges qu'on lui fait, quasiment 60 ans après sa sortie. En 1h 30, Sidney Lumet, dont c'est le premier film, construit un microcosme sociétal fascinant, 12 jurés sur le point de rendre leur verdict, mettant en jeu la vie d'un jeune homme de 18 ans. L'écriture tient du génie absolu : la caractérisation de ces douze protagonistes, d'une finesse rare, se fait en parallèle d'un déroulement par coups de théâtres parfaitement orchestré.

Lumet place ces jurés quasiment sur un pied d'égalité, bien que l'excellentissime Henry Fonda se démarque rapidement : il est le seul, au début du film, à douter de la culpabilité du supposé meurtrier. L'atmosphère s'échauffe, faisant sentir ce moment d'étouffement avant l'orage, les voix d'élèvent dans une effusion de répliques cinglantes, portés par des acteurs tous remarquables...

Discrète mais d'une efficacité à toute épreuve, la caméra multiplie quelques plans-séquences bien envoyés, renforçant la virtuosité théâtrale du film. Mais c'est le fond, touffu, vertigineux, qui l'emporte : ce que Lumet dit sur la prétendue impartialité de la justice, sur ces vies placées au banc des accusés qui ne tiennent qu'à un fil, sur les préjugés... Au vu des douze personnalités développées, la démarche est profondément sociologique, et c'est aussi une réussite de ce côté-là. Un cas d'école indispensable, terrassant de pertinence.

La Mort aux trousses
8
19.

La Mort aux trousses (1959)

North by Northwest

2 h 16 min. Sortie : 21 octobre 1959 (France). Action, Aventure, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Rosemary's Baby
7.6
20.

Rosemary's Baby (1968)

2 h 16 min. Sortie : 17 octobre 1968 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Roman Polanski

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Polanski signe avec "Rosemary's Baby" un métrage absolument terrifiant. Cette virtuosité du huis-clos, cette bande-son, ces scènes de cauchemars au hachoir... Il y a une progression dans l'horreur, subtile, pénétrante, comme j'en ai très rarement vu. De l'irritation à la douleur, la paranoïa... Moins marquant toutefois d'un point de vue horrifique qu'un "Exorciste", l'essentiel est ailleurs.

Polanski marque surtout au fer rouge par sa représentation de la grossesse, angoissante comme jamais. On souffre, trépigne, désespère avec Rosemary qui vois le monde autour d'elle s'effriter au fur et à mesure que la douleur lui pénètre les entrailles. Le point de rupture où cette douleur s'arrête brusquement est magistral : l'abomination de sa condition semble enfin la libérer... En apparence. Tout le jeu sur le dualisme spirituel est aussi très réussi : le reversement des codes (ici, les vieux sont anti-cléricaux, Rosemary est croyante) amène parfaitement une conclusion parfaite. La dernière partie du film est effectivement monumental, en dent de scie. Toute la névrose d'une condition sociale se découvre comme la foudre, dans une scène finale dont je ne me remettrais pas de sitôt. Le meilleur film de Polanski qu'il m'a été donné de voir, assurément. Il y synthétise tout son style claustrophobe et fascinant avec génie.

Dernière chose : au vu des événements tragiques survenus un an après la sortie du film (le meurtre de la femme enceinte de Polanski et de quelques-uns de ces amis dans sa maison, par une secte sordide) le film est pourvue d'une aura mystique supplémentaire.

Elephant
7.3
21.

Elephant (2003)

1 h 21 min. Sortie : 22 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Gus Van Sant

Marius Jouanny a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

L'émotion ressentie durant le film est assez inexprimable. Gus Van Sant est parvenue à filmer l'infilmable avec une méticulosité terrifiante. Cette succession de plans-séquences ne fait que renforcer cette atmosphère d'un fatalisme qui laisse sans voix. On s'attache à chacun des personnages, et on souffre littéralement avec eux. On ressort de la dernière séquence lessivé, comme si "Elephant" avait appuyé là ou çà fait mal. Un grand moment de cinéma.

+ Voir critique.

The Dark Knight - Le Chevalier noir
8
22.

The Dark Knight - Le Chevalier noir (2008)

The Dark Knight

2 h 32 min. Sortie : 13 août 2008 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Christopher Nolan

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Fargo
7.7
23.

Fargo (1996)

1 h 38 min. Sortie : 4 septembre 1996 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

L'Homme qui tua Liberty Valance
8
24.

L'Homme qui tua Liberty Valance (1962)

The Man Who Shot Liberty Valance

2 h 03 min. Sortie : 3 octobre 1962 (France). Western

Film de John Ford

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Indiana Jones et la Dernière Croisade
7.7
25.

Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989)

Indiana Jones and the Last Crusade

2 h 07 min. Sortie : 18 octobre 1989 (France). Aventure, Action

Film de Steven Spielberg

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revu, note inchangée (10).

Cela faisait quelques années que je n'avais pas revu ce très grand chef-d'oeuvre du cinéma de Spielberg, le meilleur de la trilogie à mon sens et un sommet de cinéma d'aventure, synthétisant avec génie tout un pan de la mythologie occidentale, du Graal aux nazis. Au-delà du joyeux trip régressif qui me fait retomber en enfance et réciter nombres de répliques par cœur, je ne peux que constater la perfection formelle du film : effets de transitions, plans-séquences discrètement virtuose comme seul Steven sait les faire, rythme effréné, musique de John Williams d'un lyrisme renversant... Tout cela pour servir un récit à l'écriture millimétré, où chaque gag fonctionne à merveille : je n'ai pas de recul pour dire si cela tombe dans la friandise digressive, mais même le flash-back introductif aux allusions un peu forcées raccorde le tout avec grande subtilité, notamment pour la relation père-fils.

Et c'est là que le film est d'ailleurs brillant, en ne se contentant pas d'être un divertissement affriolant de fluidité filmique : comme toute grande mythologie, ce troisième "Indiana Jones" induit un propos émotionnel très puissant. Le rapport à la foi est peut-être assez peu renouvelée par rapport au premier, mais c'est dans la relation entre Jones père et fils que se noue en creux la dramaturgie de l'histoire. Cette croisade est alors moins celle du Graal que de la reconquête de l'amour paternel, dans le mouvement d'une reconnaissance affective mutuelle d'abord laborieuse (le vase de Chine que le père abat sur la tête de son fils sans s'en excuser) puis finalement sublime (la scène du gouffre, où le père appelle enfin son fils par le prénom qu'il souhaite). Bref, sonder l'intimité familiale tout en trucidant des nazis à tout de bras, il n'y avait que Spielberg pour réussir un tel grand écart avec autant de panache.

In the Mood for Love
7.8
26.

In the Mood for Love (2000)

Fa yeung nin wa

1 h 38 min. Sortie : 8 novembre 2000 (France). Drame, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

La Maman et la Putain
7.9
27.

La Maman et la Putain (1973)

3 h 40 min. Sortie : 17 mai 1973. Drame, Romance, Comédie

Film de Jean Eustache

Marius Jouanny a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Liste vue 89.3K fois

52
11