Cover 2023 : CINEMA

2023 : CINEMA

En 2023, on va tenter d'approfondir davantage le passé avec, si possible, la découverte de plusieurs classiques, mais aussi de compléter la filmographie de divers réalisateurs aux horizons différents.
Le maître mot sera : curiosité !

Liste de

128 films

créee il y a environ 1 an · modifiée il y a 3 mois

Coupez !
6.7

Coupez ! (2022)

1 h 50 min. Sortie : 17 mai 2022. Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Michel Hazanavicius

Seenzek7 a mis 8/10.

Annotation :

1er janvier

Premier film de l'année et rattrapage de 2022, COUPEZ ! a totalement fonctionné sur moi.
Je n'ai pas vu le film original et ne peut donc pas avoir un avis tout à fait pertinent.
Toutefois, Hazanavicius nous sort un grand film sur le cinéma et l'amour qu'on lui porte. Tout le monde s'amuse et le film tend vers une belle émotion dans son dernier quart d'heure. Le cinéma comme passion, le cinéma comme créateur d'une famille et d'amitiés, le cinéma comme réconciliateur avec soi-même et les autres. Une magnifique déclaration d'amour au cinéma et sa construction, avec ses limites et ses avaries. Hazanavicius s'est en plus entouré d'un superbe casting et offre une belle facture visuelle à l'ensemble.
Très chouette pour débuter l'année !

Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare
6.1

Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012)

Seeking a Friend for the End of the World

1 h 41 min. Sortie : 8 août 2012 (France). Romance, Science-fiction, Comédie dramatique

Film de Lorene Scafaria

Seenzek7 a mis 7/10.

Annotation :

03 janvier

Alors, il s'agit d'une jolie découverte. Peu friand des comédies romantiques en général, je me suis laissé tenté par le pitch plutôt sympa et surtout pour Carell. Bien m'en a pris car JUSQU'A CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SEPARE est assez drôle, mais surtout terriblement touchant dans son propos - qui reste malgré tout convenu. Carell fait des merveilles dans son jeu tout en sobriété désarmante et Knightley s'amuse dans ce film sympathique. La simplicité ainsi que la sincérité de l'ensemble fait des merveilles, surtout dans la dernière demi-heure. Elle vise juste et touche le cœur avec ses quelques très beaux dialogues.

The Player
7.3

The Player (1992)

2 h 04 min. Sortie : 13 mai 1992 (France). Comédie, Policier, Drame

Film de Robert Altman

Seenzek7 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

08 janvier

Premier film d'Altman pour moi et agréable découverte. Altman construit un récit haletant, plutôt bien rythmé même s'il met un peu de temps à démarrer. Surtout, THE PLAYER est malicieux dans son portrait d'un Hollywood gangréné par l'avarice et l'orgueil. Tout le monde se tire dessus. Même si un ton comique est régulièrement utilisé, l'ensemble s'avère davantage caustique et acide.
THE PLAYER fonctionne surtout son scénario en ligne clair, ses caméos qui font que l'ancrage est assuré et son casting irréprochable (Tim Robbins en tête). Tout ça compense un vrai manque de mise en scène - malgré quelques séquences réussies. A titre d'exemple, le long-métrage fictionnel final est mis en scène de la même manière que THE PLAYER !
Confié à un cinéaste plus sûr de sa caméra et de sa direction artistique, le film aurait une classique instantané.

L'Anglais
6.8

L'Anglais (1999)

The Limey

1 h 30 min. Sortie : 4 août 1999. Drame, Policier

Film de Steven Soderbergh

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

10 janvier

On continue la filmographie de Soderbergh l'expérimentateur avec ce film "cubiste" selon lui.
L'ANGLAIS ne fonctionne pas toujours en raison d'un léger manque de crédibilité dans certaines séquences. Pour autant, le montage haché, jouant de flashback et flashforward et de désynchronisation donne un aspect lyrique à un récit simple, mais à la réalité brutale. Ce jeu sur le montage prend toute son ampleur dans une jolie fin plutôt mélancolique qui ne révolutionne rien, mais permet à l'ensemble de gagner en émotion.
A noter les impeccables interprétations d'un superbe casting (Stamp envoi du bois en vieux monsieur qui dézingue à tout va) et la facture technique bien aidé par cette remasterisation de L'Atelier des Images.

Citizen Kane
8

Citizen Kane (1941)

1 h 59 min. Sortie : 3 juillet 1946 (France). Drame

Film de Orson Welles

Seenzek7 a mis 9/10.

Annotation :

11 janvier

Je découvre seulement maintenant CITIZEN KANE et force est de constater que sa place dans les différents top des plus grands films n'est pas volé !
Véritable chef-d'œuvre d'audace, Welles déploie une mise en scène redoutablement inspirée. Elle est percutante, sert toujours le propos en plus d'être magnifique (la photographie de Toland est à tomber). La construction du récit est minutieuse, patiente et passionnante. Le montage est en tout point remarquable ainsi que les différentes transitions.
Et le personnage de Kane est formidable. En s'intéressant à ses dernières paroles, la déconstruction du personnage se veut ludique et met la lumière sur les dérives, les peurs et la chute d'un homme qui avait tout sans rien avoir.
Il n'y pas grand chose à dire sur ce monument tant tout semble maitrisé.
Découvrir CITIZEN KANE à l'époque devait être quelque chose !

Enola Holmes 2
5.8

Enola Holmes 2 (2022)

2 h 09 min. Sortie : 4 novembre 2022. Aventure, Policier, Drame

Film de Harry Bradbeer

Seenzek7 a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

15 janvier

Bien produit, ENOLA HOLMES 2 s'avère sympathique et plaisant à suivre par son rythme ne ralentissant que dans sa résolution. L'enquête possède suffisamment d'intérêt pour maintenir l'attention d'autant que le casting s'amuse et, guilty pleasure, nous aussi. Le ton espiègle et l'énergie de Milly Bobby Brown (bien moins insupportable que dans STRANGER THINGS) emporte la mise.
Le propos féministe est fait avec de gros sabots, mais demeure pertinent avec cet ancrage historique passionnant qui mériterait un film à lui tout seul.
Dommage donc que la réalisation soit si fade et anecdotique, que Sherlock prenne autant de place (même si Cavill tient bien le rôle) et qu'on insère un "Holmesverse" aux forceps tout en ruinant la mythologie de deux personnages majeurs de l'univers de Sherlock Holmes et que les seconds rôles soit si souvent sacrifiés. Reste le caméo final pour introduire un personne vital et passionnant interprété par un acteur que j'adore - ce qui fait plaisir .
Et bien entendu, impossible de ne pas évoquer la partition d'un Daniel Pemberton toujours aussi doué. Il donne le tempo du long-métrage, créer l'amusement et la tension nécessaire. Il FAIT le film. Ce type peut définitivement tout faire pour tout type de film.

Chungking Express
7.7

Chungking Express (1994)

Chung Hing sam lam

1 h 42 min. Sortie : 22 mars 1995 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

18 janvier

Passé une première partie franchement confuse et peu attachante (voir même, mal ou peu développée), la seconde fait office de grand film.
Wong Kar-Wai maîtrise sa mise en scène sensorielle et organique bien que stylisée. Les différents effets (ralentis, ellipses, voix-off, débullage) servent très bien le propos sur la solitude extrême dans une mégalopole et particulièrement Hong-Kong et son quartier Chungking. Etriqué, moite, sale, mais bouillonnant de vie et de passage, ce quartier isole et enterre des êtres en recherche de l'autre et d'amour. Incapable de s'y tenir, nécessiteux d'un ailleurs, chacun s'engouffre dans des désillusions qu'une fin plutôt lumineuse réhausse.
Cette deuxième partie fonctionne donc à merveille et on se laisse porter malgré, parfois, il faut que je le reconnaisse, un léger ennui poli s'installe. Mais rapidement, il se voit envoler par un dialogue, un plan, qui relance l'intérêt et l'intrigue - qui n'en n'est pas une.
Pas totalement emballé, je vais me tourner vers LES ANGES DECHUS pour confirmer ou non mon ressentie du cinéma de Wong Kar-Wai dont je n'avais vu auparavant que THE GRANDMASTER (qui m'avait fait le même effet).

Babe, le cochon devenu berger
5.6

Babe, le cochon devenu berger (1995)

Babe

1 h 29 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Comédie, Drame

Film de Chris Noonan

Seenzek7 a mis 7/10.

Annotation :

18 janvier 2023

BABE rempli parfaitement son contrat de conte morale. D'une belle tenue technique (effets spéciaux pratiques et informatiques), le parcours de ce cochon devenu berger démonte le déterminisme avec mignonnerie et pointe du doigt la vision des animaux par l'Homme.
Bien loin du petit film inoffensif qu'il laisse supposer.
Et on sent bien la patte de Miller au scénario de part les thèmes évoqués, la structure narrative et ses mécanismes.
Du bel ouvrage pour petits et grands !

BAC Nord
6.6

BAC Nord (2020)

1 h 44 min. Sortie : 18 août 2021. Policier, Thriller

Film de Cédric Jimenez

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

20 janvier 2023

Bon, mettons de côté la mauvaise interprétation que pourront avoir ceux ayant une dent contre les cités et autres. Beaucoup y verront une confirmation de leur idéologie, les autres une consternante représentation desdites cités. Malheureusement, le film joue sur les deux tableaux.
Le film de Jimenez se voit toutefois sauvé par la question du point de vue. BAC NORD s'accroche ainsi à celui des policiers de la BAC avec un souci de réalisme souvent extrêmement bien maitrisé (cette séquence d'action centrale est brillante à tous les niveaux). Le scénario se déroule bien, le rythme se tient et l'évolution des personnages est bien géré.
Il pèche malgré tout par quelques temps morts et l'immersion est parfois compliqué par le sur-jeu de Lellouche et l'accent foiré de Civil.
Un bon polar, tendu et efficace qui manque de quelques ingrédient supplémentaires pour le faire monter dans la catégorie des grands du genre.

TÁR
6.7

TÁR (2022)

2 h 38 min. Sortie : 25 janvier 2023 (France). Drame, Musique

Film de Todd Field

Seenzek7 a mis 8/10.

Annotation :

27 janvier

Sacré morceau de cinéma que TAR ! Field façonne un film exigeant et rugueux, mais terriblement hypnotisant. Ses cadres sont millimétrés, son découpage sec et incisif pour atteindre la moelle de son personnage titre. Ogresse fascinante, persuadée de sa grandeur et de sa propre aura, Tár s'autodétruit par sa suffisance. Elle reste malgré tout attachante, de par l'interprétation de Blanchett au-delà des mots et de par la distance prise par Field. Animal tantôt féroce, tantôt apeuré, Tár est un condensé de la beauté admirable des êtres de génie et de leur aspect destructeur. Et le cinéaste (dont TÁR me donne furieusement envie de découvrir ses deux précédents film) ne déteste pas son personnage, mais l'analyse avec finesse au travers d'enjeux contemporains et de sujets épineux.
En conséquence, le film à de nombreux niveaux de lecture tous bien traité dans une narration sans véritable intrigue, tout gravite autour de son personnage éponyme et des répercussions d'actes passées (jamais montrées) et au sein d'une scène pivot savamment déconstruit par la suite.
TÁR ou comment l'ego peut enfermer (soi-même, ses relations sociales, professionnelles et familiales) au lieu d'inspirer les autres et pousser à l'amélioration de sa personne. La cheffe d'orchestre s'aveugle elle-même et se prend le mur, dévorée par sa passion, seule véritable vectrice d'émotions pour elle. A ce titre, il est intéressant de voir comme Field utilise l'art musicale classique dans son long-métrage, seul véritable art capable de correspondre aux ambitions thématiques du cinéaste. Un milieu plutôt hermétique au commun des mortels, il peut vite exclure tout comme Tár exclue tout autre façon de penser ou ses proches de sa propre vie. Devenant elle-même le robot qu'elle a en horreur...
L'ensemble aurait mérité toutefois un léger dégraissage, même si l'ennui ne pointe jamais son nez, ainsi qu'une meilleure tenue de sa narration aux effets pas toujours subtils.
A noter également le superbe jeu de l'ensemble du casting (particulièrement Merlant, géniale d'ambiguïté et de sensibilité) et la très belle photo hivernale de Hoffmeister.
On tient là l'un des grands films de l'année !

Les Banshees d'Inisherin
7.2

Les Banshees d'Inisherin (2022)

The Banshees of Inisherin

1 h 54 min. Sortie : 28 décembre 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Martin McDonagh

Seenzek7 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

30 janvier

Très beau film que nous réalise là McDonagh ! Après le tout aussi réussi THREE BILLBOARDS, il réitère l'expérience avec les mêmes qualités : scénario original, écriture ciselé, dialogues délicieux, casting irréprochable, douce amertume, sujet fort traité avec intelligence, exigeant mais jamais inaccessible. McDonagh fait un cinéma qui remue sur le long terme...
LES BANSHEES D'INISHERIN, en plus de nous en mettre plein les yeux avec ces paysages irlandais, nous les humidifie à quelques occasions au travers le parcours d'un gentil monsieur-tout-le-monde déboussolé par la méchanceté d'un monde qu'il traverse. Incroyable performance de Farrell (ses sourcils n'ont jamais aussi bien servi l'un de ses rôles) pour dépeindre comment le monde dans lequel nous vivons ne laisse pas de place à la gentillesse, la bonté et la naïveté. Si la conclusion est amère, la réalisation de McDonagh et son écriture font que le propos terrasse dans le bon sens afin de pousser à l'action.
Quel l'impact d'une décision sur nos proches ? Penser aux autres ou penser à soi ? Est-il possible de concilier les deux ? Comment gérer ses frustrations, son ego, ses désirs ?
Toutes ces questions sont évoquées et traitées avec un soin tout particulier au travers de très beaux personnages (Siobhan, Dominic et bien entendu Padraic et Colm) et de sublimes dialogues. A voir tout particulièrement l'échange de Padraic et Colm sur la gentillesse et ce qu'il en reste.
Sa contextualisation est également intéressante, et permet de comprendre sans peine le propos du film. C'est simple, mais jamais simpliste car les situations sont toujours très bien amenées et pertinentes quant aux enjeux et thématiques. Vraiment, McDonagh possède une belle plume et maîtrise sa narration d'une main de maître.
Sa mise en scène est peut-être plus classique, mais elle est efficace, avec de beaux cadrages à la poésie certaine et un montage efficace dans son tempo comique.
C'est une belle réussite qui prouve après THREE BILLBOARDS que McDonagh est un grand cinéaste dont les prochains projets seront sans aucun doute excitants !

The Green Knight
6.7

The Green Knight (2021)

2 h 10 min. Sortie : 3 janvier 2022 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de David Lowery

Seenzek7 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

1er février

David Lowery est un cinéaste précieux ! Il maîtrise ses effets pour ne jamais verser dans la démonstration, mais simplement pour aborder la puissance du temps qui passe, notre rapport à la mort et la question de l'honneur. Inutile de rappeler la beauté esthétique de THE GREEN KNIGHT, cependant, saluons l'immense travail du chef opérateur pour saisir l'ampleur de la quête de Gauvain. C'est épique et élégiaque.
Le seul véritable soucis du film se situe dans son rythme et ce malgré un beau travail sur le montage de Lowery lui-même. S'il joue sur la dilatation du temps, il reste que le tout s'essoufle un peu avant la fameuse rencontre finale avec le Chevalier Vert. Certains passages auraient mérité un léger élagage, rien qui n'affecte toutefois en profondeur le long-métrage.
C'est une quête très introspective au final que nous donne à voir Lowery dans un format fable/conte du plus bel effet. C'est bien écrit, un peu nébuleux parfois, mais l'ambiance l'emporte pour saisir ce qu'est être un chevalier - et un humain avant tout - à savoir la résilience et le courage face à l'adversité. Elle qui trouve ses plus beaux représentants dans le temps et la mortalité magnifiés par quelques séquences sublimes dont les 15 dernières minutes assez phénoménales.
Lowery est hors des sentiers battues, même lorsqu'il tourne pour Disney. Il parvient toujours à injecter des concepts forts sans jamais lésiner sur le spectacle, les traitants toujours avec respect et humilité. Il fait un cinéma intime et humble, particulièrement bien mis en scène et dont le désir est d'extériorisé des inquiétudes personnelles. Quelque soit le matériau de base (scénario original ou remake), il traite son sujet avec sérieux, poussant sa réflexion aussi loin que possible. Vraiment, c'est un cinéaste qui fait du bien !
Enfin, un petit mot sur Dev Patel, un acteur assez exceptionnel. Il dégage une aura remarquable dans THE GREEN KNIGHT. Prétentieux au départ, complétement chamboulé par la suite, il interprète très bien le doute existentiel qui ronge Gauvain.

Phantom of the Paradise
7.9

Phantom of the Paradise (1974)

1 h 32 min. Sortie : 25 février 1975 (France). Comédie musicale, Drame, Fantastique

Film de Brian De Palma

Seenzek7 a mis 9/10.

Annotation :

03 février

Sacré morceau de cinéma que ce PHANTOM OF PARADISE !!
C'est électrique, euphorisant et rock. Il cristallise à merveille le mercantilisme du monde musical (mais on se doute que De Palma parle également du cinéma) par le biais de références et de propositions originales assez folles. Le film aurait mérité quelques minutes de plus pour respirer et développer son scénario notamment les relations entre les personnages. Mais De Palma fait preuve d'une telle maîtrise de son matériau... Ses références ne sont jamais gratuites et elles permettent plutôt d'élargir le propos du film de bien des manières. Ces spectateurs qui acceptent sans broncher le spectacle qu'on lui offre au prix de morts (physiques et artistiques), l'envers du décors d'une industrie malfaisante, l'impact du compromis sur œuvre, ce que représente l'intransigeance artistique, etc...
La mise en scène toujours inspirée de De Palma donne de l'envergure aux superbes compositions de Paul Williams et offre de superbes séquences (le plan-séquence du phantom cherchant son costume, l'attentat à la bombe, le choix d'un interprète par Swan et bien d'autres...) Sans parler des séquences musicales proprement hallucinantes.
Une bien belle découverte, plutôt jouissive, d'un film marquant d'un cinéaste avec lequel j'ai toutefois un peu de mal concernant ses autres long-métrages bien que BLOW OUT et L'IMPASSE soient d'immenses monuments.

Les Passagers de la nuit
6.8

Les Passagers de la nuit (2022)

1 h 51 min. Sortie : 4 mai 2022. Comédie dramatique

Film de Mikhaël Hers

Seenzek7 a mis 8/10.

Annotation :

07 février

Doux, cotonneux, nébuleux. LES PASSAGERS DE LA NUIT, c'est tout cela à la fois. C'est sa plus grande force et beauté, mais aussi sa petite faiblesse.
Hers filme les non-dits et les blessures intérieures avec pudeur. Jamais il ne juge n'y regarde ses personnages pour les étudier, mais plutôt pour les consoler. C'est donc tendre, plein d'empathie. Toutefois, il manque comme pour AMANDA un léger quelque chose pour véritablement émouvoir, remuer. Mais est-ce un réel défaut tant ses films reste en tête ? Comme pour Tallulah dont les films infuse en elle et dépendent de son humeur, LES PASSAGERS DE LA NUIT me fait le même effet. J'y pense, j'y revient, mais il ne m'émeut pas en profondeur. Peut-être n'a-t-il pas encore totalement infuser dans mon esprit ou mon cœur ?
Dans tous les cas, Hers déploie une belle saga familiale dans les contours d'une ville chatoyante, oscillant entre crépuscules et aubes d'un jour et d'une vie. La touchante (re)construction de quelques êtres au contact les uns des autres, famille hétéroclite dont chacun est désireux de maintenir une certaine paix malgré les douleurs. C'est vraiment beau et quelques scènes (le joint sur le toit, le repas de "famille") sont d'une telle grâce...
Et la simplicité de l'ensemble démontre avant tout une réelle maitrise de la mise en scène (particulièrement du cadre et de la captation d'une atmosphère) par Hers. J'ai rarement vu un long-métrage saisir le caractère évanescent d'une situation, d'une vie et/ou d'une relation. Il faut dire qu'Hers est bien aidé par la magnifique partition d'Anton Sanko dont les nappes de musique enveloppent le film d'une ambiance mélancolique imparable. Une mélancolie sensible, plutôt positive malgré tout. Une mélancolie qui nous rappelle la fin d'une chose, mais la beauté d'une nouvelle.
Vraiment, à l'écriture de ses mots, je constate que j'ai davantage apprécié LES PASSAGERS DE LA NUIT que je le pense. Je laisse cette note, mais il est certain que j'y reviendrai tant Hers a réussi à capter quelque chose de la vie.

Requiem pour un massacre
8.2

Requiem pour un massacre (1985)

Idi i smotri

2 h 22 min. Sortie : 16 septembre 1987 (France). Drame, Guerre

Film de Elem Klimov

Seenzek7 a mis 9/10.

Annotation :

08 février

Sidérante plongée dans les horreurs de la guerre... Klimov adopte le point de vue de l'adolescent et ne le lâche pas. Son scénario est alors limpide et parfaitement mené pour bâtir un film d'une grande ampleur intimiste sur la destruction de l'innocence et des idéaux. Les prestations sont excellentes de la part ces deux adolescents dont la guerre déformera les visages. La réalisation de Klimov est au diapason avec ce naturalisme, souvent très beau, dans sa première partie et qui vire à la quasi abstraction dans son final éprouvant. Le niveau de réalisme du long-métrage est impressionnant et fait assez froid dans le dos étant donné les conditions de tournage...
Le réalisateur russe ne fait donc pas dans la demi-mesure, y compris dans son propos. S'il manque de subtilité, on ne peut pas lui reprocher de nous mettre en face de la réalité. Et il faut avouer que le cinéaste fait preuve d'une certaine audace dans son découpage et sa mise en scène tout particulièrement avec ses plans fixes sur les visages, ce montage accéléré tentant de réparer l'histoire mais à quel prix ?
REQUIEM POUR UN MASSACRE est un très grand film, radical, dur et nécessaire sur le devoir de regard quant aux méfaits du fascisme et la perte de l'innocence/insouciance.

Cure
7.6

Cure (1997)

Kyua

1 h 55 min. Sortie : 10 novembre 1999 (France). Policier, Thriller, Fantastique

Film de Kiyoshi Kurosawa

Seenzek7 a mis 8/10.

Annotation :

10 février

Un Tokyo fantomatique, spectrale et cradingue. Un policier troublé et par la suite troublant. Un tueur manipulateur à la banalité terrorisante. Une radiographie d'un Japon dont la politesse cache les pires traumatismes et pensées. Voilà pour le cadre de CURE.
Premier film de K. Kurosawa que je vois et premier choc. Pas tant sur le coup qu'après tant l'ambiance si particulière du long-métrage infuse dans l'esprit et marque la rétine. Si le rythme peut rebuter, et si d'ailleurs il s'essouffle dans son second acte, CURE reste un modèle de film poisseux et au malaise palpable. La mise de scène de Kurosawa joue parfaitement de l'absence, du hors champ et de l'invisible pour pétrifié le spectateur. Le découpage est redoutable d'efficacité pour créer une tension insoutenable par moment. Quelques coupes font d'ailleurs l'effet de pique d'effroi et quelques séquences "rêvées" retourne le cerveau. La narration permet d'ailleurs à ces effets de fonctionner avec cette construction minutieuse au travers de la présentation par petites doses de l'antagoniste et de la vie de couple du policier.
Ce jeu du chat et de la souris, puis de la confrontation avec ce mal insidieux n'est ambiguë et ne donne jamais de réponse préfabriquée sur le pourquoi du comment. Il s'agit juste d'une constatation, celle d'un mal se répandant de manière diffus, pénétrant toutes les strates d'une société japonaise gangrénée par les non-dits.
Un film particulier donc, peut-être un peu trop malin et au rythme bancale, qui reste malgré tout en tête plusieurs jours après son visionnage. En tout cas, il donne très envie de découvrir les autres films de Kurosawa ainsi que plus largement les films de la J-Horror que je ne maîtrise absolument pas.

Encanto : La Fantastique Famille Madrigal
6.4

Encanto : La Fantastique Famille Madrigal (2021)

Encanto

1 h 39 min. Sortie : 24 novembre 2021. Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Jared Bush, Byron Howard et Charise Castro Smith

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

17 février

Bon, ce ne sera sûrement pas un classique de Disney, à l'instar de la plupart sortie durant la dernière décennie. Malgré tout, Disney reste Disney et possède donc un savoir-faire. ENCANTO est donc plutôt écrit, plutôt bien troussé dans sa mise en scène jouant des différents pouvoirs et du folklore, et sa demeure somme toute divertissant voir même émouvant. Oui, ENCANTO aurait pu être une véritable décharge émotionnelle s'il avait fait l'objet de davantage de minutie.
Par exemple, le personnage de Bruno est top, mais ne sert vite plus à rien. Et le personnage principal ne semble pas être celui que les auteurs apprécient le plus. C'est assez paradoxale vu le traitement plutôt intelligent des relations familiales et des traumas ayant une répercussions sur tous. Ca manque de consistance et de lien, surtout concernant les chansons partant d'une bonne idée et s'éparpillant par la suite. ENCANTO veut traiter beaucoup de thèmes et de personnages dans un temps réduit si bien que le film semble un fourre-tout au rythme accéléré.
Et étonnamment, le long-métrage s'avère techniquement en deçà des précédentes productions Disney (ces affreux animaux...).
Bref, tout est plutôt réussi, donc rien ne l'est totalement... ENCANTO est donc un beau gâchis d'un potentiel de folie tout juste sauvé par quelques scènes émouvantes et une énergie communicative le rendant un minimum divertissant.

Le Grand Sommeil
7.5

Le Grand Sommeil (1946)

The Big Sleep

1 h 49 min. Sortie : 6 août 1947 (France). Film noir

Film de Howard Hawks

Seenzek7 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

25 février

Peu familier des films noirs de la grande époque, je découvre petit à petit quelques œuvres de ce genre, a priori, fait pour moi. LE GRAND SOMMEIL est donc une belle découverte quoique légèrement décevante la faute à un scénario alambiqué pour, somme toute, pas grand chose. On se perd dans cette histoire nébuleuse aux personnages qui vont et viennent pas toujours de manière cohérente.
Malgré tout, Hawks donne du cachet à cette histoire par une mise scène efficace, jouissant d'une très belle photo. Il dynamise ce scénario très posé reposant principalement sur des dialogues. Ces derniers sont d'ailleurs excellents, d'une banalité confondante et souvent drôle dans la bouche d'un Bogart tout en décontraction (quel personnage que ce Marlowe !) et d'une Bacall flamboyante en femme fatale. Ce sont vraiment les personnages qui font le sel de ce long-métrage qui aurait mérité un scénario un brin plus clair. Ils sont très bien caractérisés par Hawks, écrit avec grand soin (ambigüe, perfectible, cohérent) et donc interprétés par deux grands acteurs leur donnant de la consistance (tics, poses, voix). Vraiment, le travail sur les personnages est passionnant surtout lors des échanges d'amour-vache entre Marlowe et Vivian.
Hâte de voir LE PRIVE pour la version de Marlowe par Gould/Altman.

Sharper
6.2

Sharper (2023)

1 h 56 min. Sortie : 17 février 2023. Drame, Thriller

Film de Benjamin Caron

Seenzek7 a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

28 février

Bon, SHARPER n'est pas une totale déconvenue. La réalisation de Caron est vraiment d'une beau classicisme, sobre et efficace ainsi que la photographie de Charlotte Bruus Christensen, impeccable et captant le mood de chaque protagoniste, et la bande originale de Clint Mansell. On oublie pas non plus le casting, plutôt convaincant. Mais voilà, c'est tout.
Le scénario, alambiqué pour vraiment rien, étant donné que tout est grillé dès le départ... Dès lors, tout ce que déroule sous nos yeux et notre esprit ayant déjà deux trains d'avance. Ca se prend très au sérieux, alors que le scénario grille tous ses effets rapidement. En soit, l'idée est sympa et, à vrai dire, ça se suit agréablement quoiqu'avec un léger ennui, mais franchement, la narration s'avère pataude. Ca se traîne péniblement jusqu'à cette conclusion courue d'avance. Une narration plus linéaire, au montage plus chronologique et moins prétentieux aurait vraiment donné à SHARPER les atours d'un polar classique, mais solide, plutôt que d'avoir un film qui se croit malin. Dommage, les ingrédients étaient réunis pour donner un bon petit film d'autant que les personnages sont intéressants bien que celui de Justice Smith un brin bâclé.
Caron demeure malgré tout un très bon metteur en scène, en espérant le voir sur des projets plus enthousiasmants.

À fleur de peau
6.4

À fleur de peau (1996)

Underneath

1 h 35 min. Sortie : 10 avril 1996 (France). Policier, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Seenzek7 a mis 7/10.

Annotation :

1er mars

Que j'aime le cinéma de Soderbergh ! Avec peu de moyens, Soderbergh parvient toujours à donner de la chair et de l'ampleur à ses films à travers une superbe direction artistique, des effets minutieusement travaillés et un montage brillant. C'est un technicien hors pair en plus d'un artiste intransigeant qui joue avec tous les genres et styles.
C'est rarement spectaculaire, mais toujours intime. Construisant tout autour de ses personnages, ceux-ci sont toujours particulièrement bien brossés. Sans esbrouffe, usant d'une mise en scène inspirée et efficace, Soderbergh rend hommage au bon petit polar à la morale assez nihiliste. Comme le titre l'indique, c'est un film sensible et romantique qui regarde une triste réalité en face.
Peter Gallagher est un acteur très intéressant, dommage que sa réussite des années 90 n'est pas donné davantage par la suite. Il parvient à conférer des sentiments contraires à son personnage et on hésite avec lui.
Soderbergh ne fait pas des films pour la postérité. Il fait des films pour l'Art, il travail avec envie et passion ce qui fait que chacun de ses films sont intéressants.

The Fabelmans
7.3

The Fabelmans (2022)

2 h 31 min. Sortie : 22 février 2023 (France). Drame, Biopic

Film de Steven Spielberg

Seenzek7 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

06 mars

En voilà un très grand film ! Spielberg plonge dans sa jeunesse et exorcise ses blessures dans un récit aussi intime qu'universel. Il fait une fois de plus des merveilles avec sa mise en scène si riche au détour de séquences mémorables.
Il semble faire un film apaisé et conciliateur envers ses parents et le rôle qu'il a pu jouer dans son trauma familial. A travers cette chronique, il parvient aussi à démontrer le pouvoir du cinéma comme révélateur et pansement, mais aussi qu'il déchire intérieurement car entrainant la modification de son propre point de vue sur chaque évènement. Un art qui isole autant qu'il fédère, un art qui sublime autant qu'il saisit une vérité.
D'une beauté folle dans ce qu'il raconte, THE FABELMANS l'est tout autant dans sa réalisation sans fausse note, malicieuse, aux raccords malins et à la splendide photographie. On ne pourra que s'extasier devant l'excellent montage, particulièrement lors de la scène du montage du film familial, point d'orgue du long-métrage. Spielberg et Kushner injecte également beaucoup de malice dans ce film, sans détourner le regard de réalités douloureuses, mais toujours avec un point de vue bien placé. Délicieux moment de cinéma, brillamment incarné par les jeunes acteurs et les plus confirmés comme Williams, Dano ou encore Rogen, tous trois excellents. On ne pourra également que saluer la séquence avec Oncle Boris incarné par Judd Hirsch dont l'interprétation exubérante est émouvante. Spielberg est définitivement l'un des plus grands directeur d'acteurs, rarement vu un acteur mauvais chez lui.
Bref, tout ce que le cinéma devrait être se trouve dans ce film. Et il redonne immédiatement envie de revoir tous les Spielberg, qui y a-t-il de mieux ?

Millennium Mambo
7.2

Millennium Mambo (2001)

Qian xi man po

1 h 45 min. Sortie : 31 octobre 2001 (France). Drame, Romance

Film de Hou Hsiao-Hsien

Seenzek7 a mis 6/10.

Annotation :

07 mars

Difficile constat de ma part. Après avoir été assez déçu de CHUNGKING EXPRESSE, me voilà déçu par une autre œuvre culte du cinéma asiatique, ici taiwanais.
MILLENNIEUM MAMBO m'a paru décousu, sans réel attache émotionnel. L'aspect décousu est volontaire sans aucun doute, il s'agit davantage d'une chronique des errances d'une jeune femme en ce début de siècle. L'expérience se veut sensoriel, mais je n'ai rien ressenti durant les 3/4 du film... Je n'aime pas avoir se ressenti alors que le film possède de bien belles qualités comme son actrice principale, Shu Qi, incroyable de naturel et magnétique. Mais aussi la réalisation de HHH, composant savamment ses plans et jouant d'une imagerie contemplative parfois réussi me faisant penser à du Mann (COLLATERAL, MIAMI VICE et HACKER). Mais le déroulé s'avère long et fastidieux pour décrire les turpitudes de son personnage principal. La longueur des plans joue clairement en la défaveur de MILLENIUM MAMBO.
Pour autant, quelques scènes se dégagent de l'ensemble et marquent. A commencer par cette intro somptueuse sur le rythme de "Pure Person". Cette musique s'avère d'ailleurs à chaque fois le vecteur d'une belle séquence où l'émotion pointe timidement.
Vraiment triste d'être passé à côté, je le reverrai, c'est certain car je pense sincèrement qu'il aurait dû me plaire...

Tout ce que le ciel permet
7.5

Tout ce que le ciel permet (1955)

All That Heaven Allows

1 h 29 min. Sortie : 18 septembre 1963 (France). Drame, Romance

Film de Douglas Sirk

Seenzek7 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

08 mars

Une bien belle découverte que le cinéma de Sirk. TOUT CE QUE LE CIEL PERMET est si beau et si "pur". Ca respire la bienveillance tout en ne mettant jamais de côté les obstacles d'une vie. Un évènement banal décortiqué avec soin dans une mise en scène épurée, mais millimétrée. Chaque séquence, chaque scène, est parsemée de détails que ce soit dans la mise en scène ou l'interprétation de Wyman et d'Hudson. Ils forment un couple de cinéma magique. Leurs tiraillements et leurs contrariétés (bien que dans un cadre bourgeois, ici d'ailleurs gentiment dézingué) possèdent un caractère universel dès plus touchant. Les normes et les conventions sont bafoués pour permettre un bel amour d'exister.
Un très beau mélodrame, candide et pourtant d'une réalité sentimentale toujours juste. Il ne possède aucun bout de gras, va à l'essentiel sans jamais céder à l'emphase ou à la naïveté. Tout juste son rapport quelque peu cliché entre banlieue bourgeoise et campagne naturaliste ainsi que ces personnages caricaturaux (jamais négligés, toujours bien écrit et suffisamment approfondis) pourront-ils faire esquisser un sourire bien souvent déjà pris par la chaleur des sentiments approuvés à l'égard du couple.
J'ai hâte de découvrir plus en profondeur le cinéma de Sirk !

Creed III
5.9

Creed III (2023)

1 h 56 min. Sortie : 1 mars 2023 (France). Drame, Sport

Film de Michael B. Jordan

Seenzek7 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

12 mars

Une très chouette réussite que ce CREED III et de beaux premiers pas derrière la caméra pour Jordan. Il donne une tournure différente à l'univers ROCKY et il quitte définitivement le giron du maître pour voler de ses propres ailes. Jordan assume ses choix esthétiques aux références personnelles et plus pop. Il donne une vraie énergie à son long-métrage, découpe bien, n'en fait pas trop et use de quelques ressorts dramatiques plutôt intéressant dans le paysage hollywoodien actuel. Alors oui, ça reste un pur produit de cette industrie, c'est du divertissement pur, mais ça le fait bien et ça nous prend pas pour des débiles.
L'histoire se tient bien, c'est même parfois touchant, notamment grâce à l'interprétation bestiale de Majors (excellent acteur et antagoniste en l'occurrence). C'est vraiment un Creed vs Dame, leurs évolutions parallèles sont très bien mis en exergue pour questionner la réussite de l'un et le manque de l'autre. En plus, Jordan se permet une petite métaphore à son propre parcours et interroge sa réussite personnelle alors que d'autre restent dans la galère. On sent un homme qui recherche la paix, s'octroyant le droit d'accepter sa réussite et d'élever les autres loin de la jalousie. Une belle démarche pas toujours bien exécuté (des arcs narratifs ne trouvent pas de finalité, ça prend son temps au début pour ensuite accélérer à la fin, une psychologie des personnages assez simplistes), mais intéressante et pertinente.
Un bon film, un bon divertissement. Que demander de plus parfois ?

Bullet Train
6.5

Bullet Train (2022)

2 h 06 min. Sortie : 3 août 2022 (France). Action, Comédie, Thriller

Film de David Leitch

Seenzek7 a mis 6/10.

Annotation :

14 mars

Meh.
Voilà pour BULLET TRAIN. Des idées intéressantes noyées dans un des tunnels de dialogues assez ennuyeux. Ca se suit, mais c'est alambiqué pour pas grand chose. Ces dialogues et ces situations abracadabresques sont sauvés par les acteurs, en mode récréation. Surtout, c'est très pauvre dans l'écriture... C'est plan-plan, très classique, bardé de flashback lourdingue. Du sous-Tarantino et du sous-Ritchie manquant de vitalité et de verve. Si le personnage de Pitt est intéressant, c'est grâce à Pitt et son jeu laid back, cool et décontracte. Pareil pour les rôles de Taylor-Johnson et Tyree Henry.
Surtout, Leitch manque cruellement de savoir-faire dans sa mise en scène. Elle n'est pas réfléchie, il cherche juste la pose iconique ou le cool. Ca n'utilise pas tellement l'environnement et l'action, même si bien découpée et chorégraphiée, demeure plutôt classique. Dommage, c'était le principal argument.
Parfois amusant, BULLET TRAIN est malgré tout une déception vu le casting et l'univers.

Hors d'atteinte
6.3

Hors d'atteinte (1998)

Out of Sight

2 h 03 min. Sortie : 2 décembre 1998 (France). Comédie, Policier, Romance

Film de Steven Soderbergh

Seenzek7 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

14 mars

La vibe de Soderbergh est définitivement la mienne. La définition du cool se trouve dans le personnage de Clooney, superbe dandy criminel. Son duo avec Lopez fonctionne à merveille et cette dernière se montre excellente dans son rôle.
Surtout HORS D'ATTEINTE, en plus de jouir de toutes les qualités techniques de Soderbergh, possède une intrigue passionnante, riche en rebondissements discrets mais délectables tant ils creusent les personnages et approfondissent les relations entre eux. Tous sont très bien écrits.
Soderbergh bâtit également de superbes scènes comme celle entre Clooney et Lopez dans le coffre de la voiture ou au restaurant intelligemment monté sur leurs ébats. La musique de David Holmes donnant encore plus de force à cette vibe jazzy classieuse et cool.
Bref, Soderbergh continue de m'impressionner par sa maîtrise du montage et de son jeu perpétuelle pour conter des histoires certes classiques mais toujours efficace. Hâte de creuser davantage son cinéma avec ses réalisations hors OCEAN des années 2000 entre ERIN BROKOVICH, CHE, THE INFORMANT ou encore SOLARIS et BUBBLE.

Knock at the Cabin
5.7

Knock at the Cabin (2023)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2023 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de M. Night Shyamalan

Seenzek7 a mis 7/10.

Annotation :

15 mars

Ce nouveau cru de Shyamalan renoue avec ses films parmi les plus réussis comme SIGNES ou LE VILLAGE. Pourtant, il n'atteint jamais la réussite de ces deux-là. KNOCK AT THE CABIN est une sorte de relecture de SIGNES, sans la profondeur et la subtilité. C'est prenant, Shyamalan fait preuve d'une élégante mise en scène, souvent très efficace pour faire naître et maintenir la tension, et bien entendu pour créer du sens. En plus, le film est techniquement superbe, bien que le découpage demeure assez pataud, mais le travail de Blaschke à la photographie est chouette. Ca fait plaisir de retrouver ce Shyamalan là ! La première partie est d'ailleurs excellente pour caractériser et mettre en place les enjeux. Le reste devient un peu foutraque et ce n'est pas toujours convaincu comme ces flashbacks ponctuant le récit dont la mécanique reste classique.
Le propos sur le sacrifice et la foi est plutôt bien construit, mais semble survoler les éléments les plus intéressant comme la foi naissante d'Eric, souvent relégué à une part plus sensible de sa personne, surtout que le personnage d'Andrew s'avère assez caricatural. Dommage également que le personnage de Wen soit mis de côté sans parler des antagonistes peu fouillés (sauf Leonard) et la rapidité de l'ensemble.
Mais le long-métrage fonctionne bien, voir même très bien parfois, pour démontrer son propos avant tout humaniste, même si un brin naïf concernant le devenir des personnages restants.

The Pale Blue Eye
6

The Pale Blue Eye (2022)

2 h 08 min. Sortie : 6 janvier 2023 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Scott Cooper

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

20 mars

Une chouette ambiance, bien aidé par une mise en scène classieuse de Cooper, et un casting aux petits oignons sauvent la mise d'un THE PALE BLUE EYE assez lambda au demeurant. Si l'enquête se suit sans réelle déplaisir, on ne la suit pas non plus avec un intérêts dès plus poussé. C'est dommage, l'enquête étant au final un écran de fumée, le long-métrage s'emmêle un peu dans sa dramaturgie plutôt convenue. Par contre, il s'agit d'une origin story franchement réussi de Poe (d'ailleurs interprété avec brio par Henry Melling).
C'est donc assez déçu que je ressors de ce film dont j'attendais au final pas mal de chose. Ce n'est jamais mauvais, c'est certain, il est même parfois très bon. Mais comme son atmosphère, il m'a laissé froid. Si le film joue bien sur le langage et critique avec pertinence l'une des institutions américaine, il n'en demeure pas moins que THE PALE PLUE EYE est très peu divertissant. Peu aimable, le cinéma de Cooper l'est, et je l'apprécie plus ou moins pour ça. Toutefois, le ton élégiaque d'HOSTILES donnait de l'ampleur et de la force émotionnelle comme le faisait la mélancolie de CRAZY HEART alors qu'ici, c'est atone comme le personnage de Bale (très bien interprété par Bale, comme d'habitude) comme pouvait l'être STRICTLY CRIMINAL.
Je n'ai pas encore vu AFFAMES ni LES BRASIERS DE LA COLERE qu'il faut tout deux que je rattrape pour me faire une idée plus complète de son œuvre.

Working Girl
6.2

Working Girl (1988)

1 h 53 min. Sortie : 8 mars 1989 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Mike Nichols

Seenzek7 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

21 mars

Une comédie sympathique, "avant-gardiste", mais aujourd'hui malgré tout un peu vieillotte. WORKING GIRL fonctionne surtout grâce à son excellent casting. Griffith est géniale, toujours attachante, d'une énergie et d'une rythmique comique incroyable, elle tient toutes ses scènes avec talent. Surtout face à Weaver qui s'éclate dans son rôle à contre-emploi. Enfin, Ford casse un peu son image et s'amuse aussi devant la caméra de Nichols et offre quelques chouettes séquences.
WORKING GIRL est donc une bonne petite comédie dramatique, qui tape parfois dans le mille. En plus, Nichols même s'il ne fait pas des merveilles dans ce film, parvient malgré tout à donné un jolie personnalité à son métrage et l'utilisation de décors peu filmés je suppose (Staten Island) et jouit surtout d'une jolie photographie naturaliste de Balhaus.
Un moment agréable, sans être pour autant transcendant.

Drive My Car
7.3

Drive My Car (2021)

Doraibu mai kâ

2 h 59 min. Sortie : 18 août 2021 (France). Drame

Film de Ryusuke Hamaguchi

Seenzek7 a mis 9/10.

Annotation :

26 mars

Un film d'une grâce infini. Tout est doux, tout est tendre de ce film qui traite pourtant de questions difficiles. La vie de couple, les émotions contradictoires, le deuil, la communication, la rédemption, le lâcher-prise, le pardon... Bref, tout un tas de sujets toujours brillamment abordé au moyen d'une mise en scène millimétré, jouant des cadres et du temps avec une simplicité déconcertante. C'est beau tout simplement.
On ne peut pas ne pas parler des acteurs, tous excellents et capables de captiver malgré de longs monologues - il faut dire que les dialogues sont splendides, naturel mais pourtant riche. Le scénario se déroule avec délicatesse tout comme l'ouverture des deux personnages principaux se fait en douceur, dans une ambiance feutrée réconfortante. Un film qui magnifie comme jamais le pouvoir du dialogue pour se sauver de soi-même.
On est bien souvent ému devant tant de pertinence. Le propos n'est jamais asséné, il est toujours déployé en fond, pour impacter le spectateur d'une manière diffuse. Il fait l'effet d'une infusion qui prend toute sa saveur lors du dernier échange entre Yusuke et Misaki, d'une justesse remarquable.
Des vies se déroulent devant nous, des fleuves tumultueux se déversant sans fin jusqu'à qu'une rencontre, une discussion, apaisent et calme ces eaux. Ils continuent de couler en paix à présent, le poids d'une culpabilité enfoui finalement envolé.
DRIVE MY CAR fait un bien fou !

Seenzek7

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