Il y a un an, avec Yakuza 7 : Like a dragon, je mettais le pied dans la saga des Yakuza, sans savoir que je passerais toute une année (par ailleurs très difficile sur le plan personnel) à suivre avec délectation les évolutions de Kyriu et ses amis.
Comme chez Dumas, les derniers tomes jouent davantage sur le pathos. Il se passe toujours autant de choses, mais la bonhommie qu'ont acquise les personnages, et le plaisir de la narration font que l'on parle davantage, que cela met davantage de temps à avancer. Et s'il y a une critique que je pourrais faire à ce dernier opus qui suive Kyriu, c'est d'être un peu verbeux. Il y a vraiment beaucoup de cinématiques, au moins autant que dans le 7, mais ce n'est pas toujours autant justifié.
On sent cependant que les auteurs, pour dire au revoir à leur personnage, ont tenu à nous mijoter un épisode de derrière les fagots : l'intrigue se déroule en partie près d'Hiroshima, à Onomishi, ville étagée dont les collines couvertes de pagodes tombent gracieusement vers la mer, et la rade abritant un chantier naval. Côté casting, que dire sinon qu'un rôle de plus en plus central à mesure que l'histoire avance est tenu par Beat Takeshi ? On peut juste déplorer une quasi-absence de Majima et Saejima (ils devaient prendre des vacances ?). Et une séquence vraiment mémorable dans le dernier chapitre, impliquant la sortie des eaux d'une réplique du croiseur Yamato.
Les combats sont un peu répétitifs, c'est dû au fait d'avoir supprimé les armes de l'inventaire permanent. Dommage.
Les musiques sont bien, le jeu des hôtesses a été simplifié (au point de perde en intérêt), on retrouve des personnages de Yakuza 0 et Yakuza Kiwami 1, histoire de boucler la boucle proprement. Il y a aussi beaucoup d'interrogations sur la paternité. De manière générale, les quêtes annexes sont moins loufoques que dans des opus précédents, sans pour autant manquer d'intérêt. Tout cela va avec l'âge qu'ait censé avoir Kyriu (qui pourtant bouge très peu, physiquement, d'un épisode à l'autre) : 48 ans. L'âge de passer le témoin...
Comme d'habitude, il y a beaucoup d'antagonistes mémorables. Le dénouement traîne peut-être un peu en longueur, mais est satisfaisant. Après une telle saga, on comprend que les développeurs aient voulu prendre le temps. C'est toujours un peu comme ça, les fins de série. Frustrant.
Yakuza 6 est un bel opus, soigné, riche et assez nostalgique, qui clôt le cycle de Kyriu. On y trouve beaucoup de moments mémorables.
Je suis vraiment content d'avoir découvert cette série. Qui sait, si j'ai une autre année à y passer, peut-être la referai-je un jour ?