Tout d'abord, petite séquence nostalgie. En effet, de garde de précieux souvenirs de mes journées passées sur ma N64. D'ailleurs, si véritablement grandi avec cette machine — qui fut un super cadeau pour mes 6 ans —, je m'amuse encore aujourd'hui avec des jeux comme Mario Kart 64 ou Banjo Kazooie sans me lasser. Et je me souviens très bien de la fois où j'ai découvert Turok chez une amie. J'avais peur d'avancer dans le jeu car je ne comprenais pas où il fallait aller et je craignais de me perdre. Malgré cela, un ou deux ans après j'achetais Turok 2: Seeds of Evil. Un choix bien curieux quand on sait que je n'arrivais même pas à faire un dixième du premier monde...


Voilà, j'ai raconté ma vie, maintenant les choses sérieuses peuvent commencer. En fin de compte, pour y avoir rejoué très récemment, mon ressenti durant une partie de Turok 2 n'a presque pas varié depuis mon enfance. En d'autres termes, Seeds of Evil propose un concept ultra-intéressant, un gameplay assez riche pour l'époque... très certainement gâché par une bien trop grande difficulté... entre autre. Après, le charme d'un FPS comme Turok repose essentiellement sur cet aspect hardcore réservé aux plus téméraires des joueurs qui n'ont décidément pas peur de se sentir perdus. Mais bon, il y a des limites : six mondes gigantesques avec 2 ou 3 points de sauvegarde qui se courent après, espacés les uns les autres par plusieurs dizaines de minutes de gameplay, le tout avec des ennemis parfois rapides, solides et armés jusqu'aux dents... mama mia...


Quand je parle de grands niveaux, je n'exagère pas. Si le premier monde se termine en une heure quand on est bon, certains niveaux comme Hive of the Mantids ou le vaisseau du Primagen sont tellement labyrinthiques avec des couloirs dans tous les sens qui se ressemblent tous que j'en ai souvent eu envie de fracasser ma manette à force de ne pas voir le portail de fin... Car le level-design de Turok 2 est aussi ingénieux que bien trop inégal. Techniquement, à part ce brouillard insupportable qui n'aide pas pour la progression, Turok 2 est une réussite absolue, du moins sur N64. Graphiquement, c'est du top niveau avec des éléments de décor très intéressants, un sacré bestiaire etc. Mais voilà, si je parle d'inégalité, c'est bien parce que certains mondes demeurent beaucoup trop répétitifs. Je pense au quatrième : des grottes, des grottes, des grottes, du vert, une rivière jaune dégueulasse... tout se ressemble ou presque et je ne savais jamais où j'étais.


En plus, pour avancer dans le jeu, il ne faut pas uniquement tout détruire autour de nous puisqu'il faut également accomplir une série d'objectifs tels qu'activer des lumières de détresses, dynamiter des stocks de munitions, détruire des portails dans un cimetière etc. ce qui nous force à visiter l'intégralité des mondes. Plus sadique, le jeu nous demande de refaire la plupart des niveaux pour récupérer les six clés (au départ inaccessibles puisque requérant l’acquisition ultérieure d'un quelconque talisman permettant de sauter très haut ou de voyager sur des sortes de chemins aériens et invisibles). Et sincèrement, parcourir une nouvelle fois des mondes comme Lair of the Blind Ones, ça me fait bien chier, mais bon...


Au niveau des armes disponibles, cela va de la griffe de guerre au pistolet, en passant par l'arc, le shotgun ou des trucs complètement farfelus tels que le fusil électrique, le shotgun qui tire des balles qui rebondissent sur les murs ou encore cette arme nucléaire dont on rassemble progressivement les morceaux au fil des niveaux et qui permet d'annihiler tout ce qui bouge autour de nous... sauf les boss... et vu que l'on récupère cette arme à la toute fin du jeu, son utilisation reste assez anecdotique : juste pour le fun en gros... Sinon, le grand dinosaure à chevaucher (armé de plusieurs canons) procure un sacré moment de fun durant le second niveau. Par-contre, vu que Seeds of Evil est assez avare en munitions, on passe beaucoup de temps à tourner en rond à la recherche de recharges diverses. Surtout que des armes comme le minigun ou le fusil plasma partagent les mêmes munitions et sont loin d'être économes puisque l'une tire des grosses rafales tandis que l'autre balance cinq cartouches par tir (le tout avec un réservoir limité à 150 cartouches). Aussi, j'ai souvent eu tendance à tuer le plus de trucs possibles avec les lames en tous genres histoire de garder les munitions pour les gros balourds rencontrés en empruntant certains portails menant à des véritables champs de bataille. De plus, les munitions servent beaucoup à la toute fin de chaque niveau puisque l'on doit protéger les totems d'énergie contre des salves d'ennemis féroces. L'intrigue de Turok 2 repose d'ailleurs sur la protection de ces totems qui servent à tenir le Primagen, sorte d'extraterrestre maléfique chelou et principal antagoniste du jeu, enfermé dans sa prison que l'on visitera une fois en possession des six clés citées plus haut.


D'un point de vue scénaristique, la richesse de l'univers de Turok 2 se ressent pas mal dans les différentes cinématiques, chose assez rare sur N64 : machine pas du tout faite pour l'affichage de vidéos. Ainsi toute l'histoire se développe au fil de la traversée du monde de Turok et on a ainsi droit à une vidéo de présentation avant chaque début des mondes. Après bon, le jeu m'a quand même laissé un sentiment d'inachevé voire de vide car beaucoup trop vaste et trop répétitif. J'aurais ainsi aimé une progression moins tarabiscotée et davantage d'interactions avec les trop rares PNJ du jeu.


Finalement, Turok 2: Seefs of Evil ne parvient pas à égaler les grands FPS de la N64 que sont Perfect Dark et GoldenEye 007. En tout cas, ce n'est pas en terme de maniabilité que Turok 2 va montrer l'exemple car le personnage est d'une lourdeur pas possible et certaines plateformes demandent une dextérité trop délicate. Au passage, je vous conseille de jouer avec la luminosité au maximum car les ralentissements couplés à l'obscurité environnante a de quoi foutre un sacré mal de crâne. Et concernant le multijoueur, il est pas mal du tout, très complet avec pleins de cartes (et il y a même la possibilité de changer la texture des maps), des modes assez funs comme le "frag tag mode" où l'un des joueurs transformé en singe et incapable de prendre une arme va devoir courir en esquivant les tirs des autres joueurs et en allant au checkpoint pour qu'un autre joueur prenne sa place. Mais bon, en terme de fun, on est assez loin du multi de GoldenEye 007 pour ne citer que lui.


En tout cas si vous voulez voir ce que c'est que de la difficulté dans un jeu-vidéo, Turok 2: Seeds of Evil est fait pour vous !

sigmaln
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le 13 mai 2016

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Sig Ln

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