Persona 5: Royal
8.9
Persona 5: Royal

Jeu de Atlus (2019PlayStation 4)

Point de vue d'un vétéran de Persona 5 premier du nom

J'avais déjà beaucoup apprécié l'original (ainsi que les volets précédents, à savoir Persona 3 et 4 sur PS2) et c'est avec plaisir que je me suis replongé dans cette version rallongée.


Au delà du gameplay Shin Megami Tensei (pour la partie RPG), je suis grand fan des social links. Les confidents ont souvent une histoire crédible à partager et sont généralement bien écrits, ce qui leur donne une certaine vraisemblance. C'est très étrange de dire ça au sujet de personnages de fiction, mais on s'y attache!

Etant moi-même souvent amené à déménager depuis mes études universitaires, les scènes d'au revoir aux confidents dans les jeux Persona m'ont toujours fait un petit pincement au cœur.

Ayant joué au Persona 5 de base, la grande interrogation était de savoir si cette réécriture valait l'investissement monétaire (bon ok, je l'ai acheté d'occasion trois ans après sa sortie) et temporel. Après tout, une partie descente de Persona, c'est environ 100 heures de jeu!


Pour ce qui est des changements au niveau des mécanismes de combat, ils ont rendu le jeu plus facile qu'il ne l'était dans l'original. C'est aussi bien plus simple de monter les niveaux (une fois n'est pas coutume, j'ai fini le jeu avec tous mes personnages niveau 99) et moultes activités permettant de booster les stats hors combat ont été ajoutées. Non pas que cette facilité m'ait déplu ceci dit. Je suis de ces joueurs qui jouent aux J-RPG avant tout pour le scénario. Bien qu'aimant un peu de défi, je ne prends pas vraiment de plaisir à me faire démolir par un monstre lambda comme dans Shin Megami Tensei Nocturne.

Le scénario est globalement le même que dans l'original jusqu'à Décembre. Les maigres différences tiennent au social link avec Maruki, quelques scénettes avec Kasumi/Sumire et la refonte de la relation avec Akechi. C'est finalement peu de choses jusqu'au démarrage du troisième trimestre scolaire et j'aurais personnellement aimé un peu plus de modifications scénaristiques (histoire de ne pas avoir l'impression de rejouer à un jeu auquel j'ai déjà joué il y a 4 ans).

Ceci étant dit, l'introduction de deux nouveaux personnages fait merveille. Leur inclusion dans un scénario pré-existant leur création et inclusion était celui de l'éléphant dans le magasin de porcelaine. Atlus a bien su les fondre dans le paysage et rendre leur présence naturelle.

Maruki est sans aucun doute l'ajout le plus important par rapport à la version original (pour peu que l'on opte pour la true ending). Il est aussi un boss final original: nullement mauvais ou démoniaque, il représente simplement un point de vue philosophique différent de celui des Phantom Thieves. La bataille finale n'est qu'un combat entre deux visions opposées du bien.

Kasumi/Sumire est aussi une très bonne addition au jeu (aussi bien son apport au scénario que dans les combat). Son rôle, qui deviendra clef tard dans le jeu, reste cependant très secondaire jusqu'au troisième trimestre. Personnage touchant aux antécédents très intéressants, j'aurais aimé la voir plus que très ponctuellement dans les 3/4 du jeu. Contrairement aux autres social links, elle n'apparaît même pas dans les adieux! Certains social links beaucoup plus fades ont le droit bien plus (ça n'engage que moi, mais j'ai par exemple trouvé Ann très ennuyeuse comme confidente).

Je ne sais pas si je suis le seul, mais elle m'a un peu rappelé Linoa de Final Fantasy VIII, de par le lien privilégié qu'elle entretient avec le personnage principal. Le scénario pousse d'ailleurs clairement à la romance entre les deux (bien plus qu'avec les autres membres féminins des Phantom Thieves). Un autre point commun avec Linoa est qu'à l'instar de l'héroïne du huitième opus de la saga Final Fantasy, elle se retrouve manipulée par le boss de fin.

Contrairement à Maruki et Kasumi/Sumire, Akechi était déjà présent lors du Persona 5 original. Cette fois-ci, le social link n'est plus automatique et monte par les interactions que le joueur choisi ou non d'avoir avec lui. J'ai trouvé que cette réécriture du rapport entre Joker et Akechi permet de mettre en exergue leur rivalité ou du moins d'une façon bien plus prononcée. L'antagonisme mais aussi le respect que les deux personnages se portent sont ainsi mieux exposés.

En ce qui concerne la durée de vie, le troisième trimestre rallonge la durée de vie d'un jeu qui était déjà à l'origine extensif. A une époque où des jeux se terminent en 3 à 4h, on ne va pas se plaindre. Il m'a fallu un peu plus de 100 heures pour finir ma première partie en difficulté normale, mais je ne les ai pas vraiment sentis passer, ce qui est plutôt signe d'un bon jeu (du moins de mon point de vue).

En bref, ce fut un bon moment, mais c'est aussi sans doute parce que j'avais déjà beaucoup aimé le Persona 5 originel. N'ayant jamais pris le temps de refaire une partie en New Game +, Persona 5 Royal m'a permis de me replonger dans cet univers quelques années plus tard. Ceci étant dit, j'aurais aimé quelques changements dans le scénario hérité du Persona 5 de base. Non pas qu'il avait de fortes lacunes, mais pour quelqu'un qui aurait déjà exploré Persona 5 de fond en comble, cela aurait évité les redondances. Néanmoins, Persona 5 Royal reste un très bon J-RPG.

JeanBaptiste2
9
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Créée

le 2 janv. 2023

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