La première fois que j'entends parler d'Heavy Rain, c'était à la pause café avec un collègue aux goûts cinématographiques similaires aux miens. Nous parlions pour la première fois de nos goûts en matière de jeux vidéos pour qu'il finisse par évoquer succinctement Heavy Rain. Ses propos vis à vis de ce jeu furent plutôt brefs et se limitèrent plus ou moins à ces quelques palabres: "Joues-y". Manque de chance, je n'avais pas de PS3 à l'époque. Il me faudra attendre deux années pour rencontrer mon compagnon qui parmi ses innombrables qualités avait celle de posséder ladite console. Et le fameux jeu. H.R s'avère être ainsi l'un des premiers jeux auquel j'ai joué sur PlayStation 3 et surtout le premier que j'ai terminé sur cette plateforme.


Ça peut paraître con mais bien que la jaquette ne fasse pas le jeu et que d'ordinaire je n'y accorde pas vraiment d'attention, celle-ci m'a captivée. Cette lumière froide, cette pluie torrentielle et cet origami sali rendaient l'image à la fois lugubre et attirante. Il n'en fallut pas plus pour me faire ouvrir le boitier et insérer le CD, sans avoir même regardé le dos de la boite pour voir de quoi il en retournait.


Mais alors finalement, de quoi parle Heavy Rain? Un serial killer, surnommé "le tueur aux origamis" kidnappe des enfants que l'on retrouve quelques jours plus tard noyés dans de l'eau de pluie, un origami à proximité de leur dépouille. Les meurtres s'enchaînent sans que la police ne parviennent à démasquer le tueur. C'est alors que le jeune Shaun Mars est à son tour enlevé. Commence alors une course contre la montre pour retrouver l'enfant et le tueur avant l'issue fatale...


Malgré un jeu datant de 2010 les graphismes dans leur globalité m'ont plutôt plus. J'ai particulièrement aimé l'enchaînement de l'histoire, en particulier ce prologue doux avec une once de mélancolie -on sent le drame à venir qui brisera cette famille heureuse et unie. L'intrigue à proprement parler, elle, s'enchaîne bien. Les différents éléments de l'histoire sont répartis entre les 4 personnages que nous serons tour à tour amenés à jouer. Ces derniers sont plus ou moins directement touchés par l'affaire du tueur aux origamis (un père à la recherche de son fils, une femme mystérieuse, un détective privé engagé par les familles des précédentes victimes pour retrouver la trace du tueur, un profiler du FBI chargé de collaborer avec la police locale). Le suspens et la tension sont à leur comble tout au long du jeu. J'ai pour ma part été tenue en haleine par l'intrigue jusqu'à la toute fin. Le fait que nos choix aient un impact sur le déroulement du jeu avec la possibilité d'issues différentes y est pour beaucoup et rajoute une pression des plus bienvenues. L'atmosphère lourde, la musique, cette pluie quasi-incessante, le soleil inexistant, les différents lieux que nous sommes amenés à traverser, pas vraiment fréquentables et les personnages secondaires pas vraiment recommandables contribuent en grosse partie à la réussite de ce jeu.


J'y ai trouvé néanmoins quelques petits "mais". Certains personnages sont réellement attrayants, touchants et attachants (Le père de Shaun et Scott, pour ma part) tandis que d'autres m'ont d'avantage laissée de marbre (L'agent du FBI par exemple). J'ai trouvé le gameplay original et intéressant, quoique décomposer les moindres gestes des personnages était parfois un peu superflus voire poussif et rébarbatif (devoir décomposer tous les gestes pour casser des œufs par exemples). Ce qui m'a chagriné en revanche, sont certaines questions laissées en suspens à la fin du jeu:


J'aurais aimé avoir des explications concernant les rêves d'enfants noyés que fait le père de Scott, de même une explication concernant le fait qu'il s'évanouisse plusieurs fois avant l'enlèvement de son fils pour se retrouver à Carnaby Street un origami dans la main, n'aurait pas été inutile. J'imagine que ces éléments troubles seront laissés à l'interprétation de chacun.


En conclusion, Heavy Rain est un bon jeu qui tient globalement en haleine. J'ai trouvé la durée de vie pour un jeu de ce genre plutôt honorable (j'ai mis huit heures environs à le terminer) avec une potentielle rejouabilité si l'on veut essayer les différentes fins. Une chouette expérience de jeu que je recommande de vivre à ceux qui n'ont néanmoins pas peur des jeux cinématographiques et contemplatifs.

Ulyssia_Skies
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le 15 août 2015

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