Après ce jeu de mot de l'enfer, passons au sujet le plus important : Est-on face à un Assassin's Creed au vieux japon, ou est-ce qu'on est dans quelque chose d'original ?


Bizarrement, Ghost of Tsushima n'apporte rien de nouveau, mais il l'apporte frais. La ou Assassin's Creed s'embourbe parfois dans la complexité de son gameplay, et cette volonté à remplir beaucoup trop de choses avec du vide ou des side-gameplay inutiles (vous en faites pas, Kingdom Hearts 3 restera le boss à jamais), Ghost Of Tsushima semble avoir reposé les bases.


Et que ça fait du bien. De l'infiltration tout juste dosée, mais aussi des combats sympa et très plaisant à jouer. Le timing n'est pas trop dur ni trop facile à choper, on apprécie grandement la palette des coups de samouraï pour briller en combat. Les combats en 1v1 sont facile, les combats à 5v1 beaucoup plus durs, du point de vue gameplay, Ghost of Tsushima est extrêmement efficace alors qu'il n'invente rien de nouveau.
La mini map dirigée au sens du vent est une brillante idée. C'est un camouflage, mais ça fonctionne. On a pas l'impression de suivre un GPS, et ça oriente nos yeux sur le jeu plutôt que sur la map en bas. Une idée à la con mais qui abouti sur un système beaucoup plus visuel et agréable.


Les duels contre les boss sont super classes, uniquement basé sur le timing mais dieu que c'est plaisant à jouer. On est loin des sacs à PV qu'on peut trouver dans certains jeux, ici le but est de frapper juste et bien sans se faire dégommer la santé fragile au passage.
Le système d'honneur pour régénérer sa vie ou faire des coups puissants et bien foutu, on a le choix entre survivre et passer à l'action.
D'ailleurs, ce système d'honneur récompense l'offensive, tout comme l'a fait Control et ça marche très bien. Si on est dans la merde on le restera tant qu'on ne décide pas de faire face au danger.


D'un point de vue narration, Ghost of Tsushima se tient. Les sides story sont plus ou moins intéressantes selon les perso, mais encore une fois, la grande force de Ghost Of Tsushima c'est qu'il ne s'éparpille pas : Une main story, et 4 sides story de 9 chapitres chacune, et c'est tout : Le vieil archer à la poursuite de son élève dissident, la voleuse qui cherche à retrouver son frère, la doyenne guerrière qui veut venger la mort de sa famille, et le moine qui cherche à protéger sa communauté. Point. Et encore une fois, que ça fait du bien. Peu d'histoire, mais plutôt bien écrite, on s'intéresse et on s'attache aux personnages.
Les quelques side-side quests de personnages randoms sont aléatoires, parfois c'est hyper nul, parfois c'est assez touchant, mais c'est en général très rapide et répétitif. Il y en a assez peu dans le jeu, encore une fois, Sucker Punch ayant privilégié la qualité à la quantité, pour le bien.


La main story quand à elle oscille entre moment un peu ennuyeux et véritable scène de drame japonais, le "gros méchant" de l'histoire est un peu grotesque, et le combat final un peu en dessous des attentes, mais il faut quand même avouer que ça fait plaisir de voir un peu de mise en scène bien faite sur certains points, et quelques twists qui touchent fort.


La scène finale que je ne divulgacherai pas ici est incroyable de force et m'a personnellement mouillé les yeux très fort.


Et coté esthétique, le jeu se rapproche beaucoup plus d'un Breathe of the Wild que d'un Assassin's Creed. Et tant mieux. Même si ça va mieux dans Valhalla, AC ou Horizon ont la facheuse tendance à mettre du fouilli visuel et topographique, avec zéro plaines plates.
Fort heureusement, Ghost of Tsushima est dans l'équilibre : Forêt fouillie à coté de grandes plaines désertes et monochromes, cluster d'environnement qui se répète au premier coup d'oeil, la biome changeant du tout en tout entre 2 régions. Pas réaliste pour un sous mais tellement plus joli que les bordels joyeusement colorés mais tristement répétitif de la majorité des open world de ces 10 dernières années.


Le point le plus fort du jeu réside dans l'ambiance : Ce souffle de japon qui nous traverse des narines aux orteils à chaque détour et galopade dans les forets d'or de Ginko ou les champs de mumuches blanches, les duels de toutes beautés dans des lacs éclairés à la bougie sur nénuphares, ou au soleil couchant sous un érable géant, ou encore faire des haïku au bruit du vent. Une véritable ôde au pays et à sa culture, ça fonctionne hyper bien, et c'est très réussi.


Le jeu n'est pas exempt de défaut : Le plus gros est l'incroyable mollesse du jeu à ses débuts. Il faut s'accrocher les premières heures, n'ayant débloqué aucune capacité de gameplay, on a vite l'impression qu'on se retrouve face à un jeu très linéaire un peu brouillon ou on doit juste taper du mongol en martelant carré. La première région est un peu laborieuse de ce point de vue, et on ne comprend pas trop comment on va arriver à la fin sans mourir d'ennui. Le jeu ne se réveille que bien trop tard, passé son premier quart (et 10h pour y arriver, ben ça fait long).
Certains combats ou passage du jeu sont pas super engageants, certaines batailles forcés sont un peu longuettes.
Le jeu devient parfois répétitif, notamment sur les arbres à renard. Les sanctuaires sont assez relou mais le point de vue final vaut presque la peine qu'on s'emmerde à faire une 20eme session d'escalade ennuyeuse.


En bref, Ghost of Tsushima est effectivement un Assassin's Creed au japon, mais y a appliqué un concept hyper simple : la pureté.
Pureté de la narration, se résumant en quelques trames.
Pureté de l'environnement, clair, très porté sur l'horizon et la profondeur de vision, et incroyablement joli.
Pureté du gameplay, en ne gardant que le sabre et l'arc plutôt que 400 playstyle différents, en réduisant au maximum le coté RPG pour retourner à un jeu d'action standard beaucoup plus digeste, se basant quasi-uniquement sur le cosmétique pour le loot.


Et ouf, ça fait beaucoup de bien de voir un open world avec sa pâte esthétique qui lui ait propre et qui n'essaie pas de faire son The Witcher 3 à lui, mais juste un open world efficace et qui reste concentré sur l'essentiel. Merci les gars, on apprécie.

CeriseKat
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le 14 mai 2021

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CeriseKat

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