
Je crois qu'à chaque nouvelle production From Software que j'ai entamée, j'ai étalé ma rage au monde entier. Après avoir commencé par Sekiro (mon jeu préféré du studio), je me suis arraché les cheveux dans le Vieux Yarnham de Bloodborne, j'ai perdu de l'espérance de vie dans les DLC de Dark Souls III, et j'ai arrêté l'expérience Dark Souls Remastered par quatre fois. J'ai toutefois terminé tous ces jeux, parce qu'ils m'attiraient. Parce que malgré le gros sel que j'ai déversé sur le premier épisode, son ambiance incroyable m'a fait regretter mes abandons (même si je garde de profondes cicatrices). Ces jeux ont de nombreux défauts, mais leurs qualités les surpassent. Si j'avais arrêté Bloodborne, je n'aurais jamais connu le château de Cainhurst. Si j'avais abandonné Dark Souls, j'aurais loupé Anor Londo.
Et on en arrive au problème de Dark Souls II. Rien ne m'y retient. Dès le début du jeu, on retrouve le défauts du premier opus, mais en version accentuée ; les problèmes de hitboxes méritent à eux seul un jeu à boire, le level-design est aussi inspiré qu'une cover karaoké, la direction artistique est assez fade, et le jeu se résume en un triste mot : la quantité. Les autres productions FS, si elles sont cruelles, ont cet avantage de ne pas imposer une expérience trop indigeste : les zones ne sont jamais trop longues, les ennemis rarement trop nombreux. C'est pour cette raison que je me souviens de presque chaque mob des autres jeux ; il y en a peu, et ils marquent.
Ici, vous allez affronter des hordes, que dis-je, des armées. J'ai compris cela dans la zone du "Quai de la désolation". En une petit quart d'heure d'exploration, j'ai pu compter une quarantaine d'ennemis. Pour comparer ; le "Hameau du Crépuscule" du premier opus fait bien le triple de taille pour quasiment le même nombre d'ennemis (à vue de nez, hein). C'est absolument immense, c'est bien trop. Surtout dans un jeu où le moindre combat est une purge absolue, dans laquelle vous ne saurez jamais vraiment ce qu'il s'est passé (encore une fois, les hitbox n'ont aucun sens, et les mobs arrivent toujours par palette). Et ce genre de zones, vous allez en voir.
La force des jeux FS, c'est de proposer une expérience aussi exigeante qu'envoûtante. J'ai maudit le studio entier dans certaines zones de leurs autres jeux, mais j'avais toujours cette petite voix qui me disait "Tu es sûr que tu veux arrêter ? T'as pas envie de voir la suite ?". Je pense même que la colère ressentie dans ces jeux témoigne de la frustration non pas de perdre, mais de ne pas pouvoir continuer à explorer ces univers.
Dark Souls II ne m'aura même pas fait rager ; il m'aura juste ennuyé, ce qui est bien pire. Je trouve cet épisode réellement sans saveur (même la sacro-sainte Majula n'aura pas su me satisfaire). Pour une fois, j'arrête le jeu en me disant que je ne louperai rien. Je n'ai pas cette petite voix, et cela m'attriste. Cet épisode m'a battu, car il n'a absolument rien créé en moi pour le continuer. Pour la note, c'est un 3 objectif, car il ne fait aucun doute que les qualités du jeu auront su plaire à d'autres.