Ca faisait quelque temps que j'avais envie de jouer à ce jeu, ça doit faire un peu plus d'un an que j'ai Bioshock Infinite mais je n'ai toujours pas eu le temps d'y jouer... Et puis j'ai eu l'occasion d'avoir celui-ci et le 2, alors autant y jouer avant même si les histoires sont apparemment indépendantes. Petite avant-garde de l'amie qui m'a conseillé le jeu : « ça fait super peur, c'est très stressant, je ne peux pas y jouer sans avoir quelqu'un à côté de moi ». Moi qui suis capable de flipper juste parce que je sais qu'un tigre peut me sauter dessus à tout moment dans Tomb Raider, ça ne me rassurait pas trop. Je suis partie sans avoir trop d'espoir, m'attendant à quitter le jeu au bout d'une demi-heure et jurant de ne plus jamais le toucher.


Et puis... On s'y prend vite, à ce jeu. On incarne Jack, rescapé d'un accident d'avion qui entre dans un phare pour se réfugier... Et se retrouve vite dans une cité sous-marine utopique de base appelée Rapture. Les décors font rêver... vite fait parce que c'est quand même un peu délabré, les habitants sont tous bizarres, vous agressent sans raison, les lieux sont plus morts et abandonnés que vivants et joyeux... Enfin, à peine arrivés, un dénommé Atlas vous parle par radio. Comment sait-il que vous êtes là, comment vous voit-il, pourquoi vous parle-t-il, aucune idée. On apprend en gros qu'un certain Andrew Ryan a fondé la ville, avec des idéaux que j'ai pas trop compris, que c'est parti en live comme toute cité utopique, mais j'ai pas compris pourquoi non plus.


Et c'est là qu'est le gros point noir du jeu pour moi. Le scénario est vraiment une bonne idée. Les dystopies, c'est banal comme sujet, mais souvent intéressant. Une cité sous-marine où plusieurs ressources circulent et où les gens peuvent avoir des pouvoirs (appelés plasmids), c'est sympa. Le problème, c'est que dans le jeu, on n'y comprend rien. En tout cas, moi, je n'ai rien compris. La seule façon qu'on a d'apprendre l'histoire de Rapture, c'est à travers les différents messages radio et audio laissés un peu partout. Mais ce n'est pas suffisant. Qui est Suchong ? Qui est Tenenbaum ? Qui est Fontaine ? Eh bien même après avoir fini le jeu, je n'en suis pas sûre. Certains d'entre eux étaient des scientifiques ou chirurgiens travaillant sur la modification de l'ADN... Il manque de la précision. Je ne demande pas un résumé tout mâché mais avec cette méthode, c'est trop dur à suivre, et finalement on avance dans le jeu sans tout comprendre ce qui est bien dommage. Surtout que la moitié du temps, un ennemi vient nous attaquer alors qu'on essaye d'écouter un message (même si on essaye de rester dans un coin tranquille) du coup on ne suit plus rien. J'ai quand même compris certains trucs en lisant le résumé sur Wikipedia, c'est dire... (comme LE principe de base de Rapture : une ville sans limites imposées aux scientifiques et artistes, c'est pour ça que ça dégénère).


C'est malheureusement tout le long comme ça... Certains aspects sont maladroits, et ça gâche une histoire pourtant riche. Atlas nous demande au bout de cinq minutes de l'aider à retrouver sa famille, sans contexte ni rien, et c'est censé être normal ? Jamais le personnage n'a pour but de sortir, puisqu'il est censé venir d'ailleurs ? Pourquoi Ryan intervient le plus naturellement du monde en mode « coucou je suis le méchant et je viens de le dire par message radio lol » ? Et du coup, bah... ça gâche le twist, pourtant génial. Parce qu'on ne s'est pas attaché à notre personnage. A aucun moment on est au courant de son background, de ses émotions, rien. Du coup quand Ryan nous apprend que les 3-4 photos qu'on a vues en flash depuis le début du jeu, nous faisant penser que Jack avait une famille, c'était du faux et qu'en fait il vient de Rapture, et bien... On s'en fout. Se dire qu'on est un esclave depuis le début et qu'on obéit malgré nous à Ryan et Fontaine/Atlas, ça fait un choc, mais le reste aurait tellement pu être mieux fait ! Mais cette trame m'a tout de suite rappelé Westworld qui pour le coup l'a beaucoup mieux maîtrisée.


Les plasmids sont vraiment sympas, moi qui ne suis généralement pas fan des jeux avec des pouvoirs un peu sortis de nulle part comme ça, j'ai vite pris goût et je me suis vite adaptée. Dans Dishonored par exemple, j'avais très peur de dépenser mes pouvoirs et gaspiller ma mana. Ici, je n'ai pas du tout fait attention au niveau d'EVE, lequel n'est jamais descendu en-dessous de 3 ou 4 il me semble ! Est-ce que c'est une évolution de ma méthode de jeu ou est-ce que c'est dû au jeu, je ne sais pas. On le prend vite en main, c'est bien expliqué, on comprend tout de suite l'utilité de combiner les vraies armes aux pouvoirs. Sauf au-delà d'un certain niveau, où les pouvoirs seront juste proposés dans le Gatherer's Garden sans moyen de les tester avant l'achat... Et dépenser 50 ADAM pour un truc dont je ne sais pas l'utilité que j'en aurai, ça me plaît moyen.


Et c'est là que le jeu est vraiment bien fait. Il y a plusieurs exemples comme ça tout au long du jeu mais voilà celui qui m'a le plus marqué. Après avoir récupéré un bout d'antidote pour échapper aux injonctions de Fontaine, l'ADN de notre personnage bugge un peu. Impossible de choisir le plasmid en cours, les plasmids (qu'on possède ou non) switchent tout seuls jusqu'à ce qu'on trouve le reste de l'antidote. Et j'ai adoré cette partie, car elle m'a fait découvrir, un peu tard malheureusement, des plasmids vraiment utiles et adaptés à ma méthode de jeu (notamment le freeze, qui était pourtant mon pouvoir préféré dans un autre jeu).


Il va sans dire que j'aime beaucoup l'ambiance et le décor, c'est magnifique surtout pour l'époque. On se croirait tout de suite dans les années 20-50, un peu différemment et bien plus sombre mais l'esprit est là, et toutes ces couleurs au milieu de toutes ces ténèbres font vraiment plaisir à voir. Les bruitages sont bien faits, on se croit toujours entouré même si souvent les ennemis sont au loin ou derrière les murs. Un peu trop d'ennemis à mon goût cependant... Ils ne sont vraiment pas difficiles à battre (une première pour moi), mais ne pas pouvoir entrer dans une pièce sans avoir 3 débiles qui vous tombent dessus, c'est lourd à la longue, un peu plus de variété dans la présence et le nombre des ennemis serait apprécié. Les tourelles et les caméras de sécurité sont aussi bien énervantes à la longue, surtout quand les moyens de les éliminer sont une perte de temps (hack) ou de vie et de munitions (destruction). Mais sur la globalité du jeu, je n'ai pas du tout eu peur, au contraire, l'ambiance me faisait bien rire. Mention spéciale à Sander Cohen, et à cette magnifique scène de combat sur fond de Valse des Fleurs, du grand art.


Venons-en au truc inoubliable : les Little Sisters et les Big Daddys. Après une première rencontre bien effrayante (le Big Daddy qui MASSACRE un Splicer qui ose s'attaquer à la petite fille), c'est avec appréhension qu'on continue l'aventure... On nous présente plus tard les Little Sisters, qui portent plein d'ADAM, indispensables pour avoir des réserves et une variété de plasmids sur soi. (là je pense que c'est plus un prétexte pour justifier l'existence de l'ADAM et la difficulté pour s'en procurer, parce que je vois pas pourquoi ces filles sont transformées en monstre ou pourquoi elles transportent de l'ADAM) Un choix à faire donc : récolter tout l'ADAM et donc tuer les Little Sisters, ou les sauver et en récupérer quand même, mais un peu moins ? Ces choix vous amèneront à deux fins différentes. Malheureusement, Wikipedia me dit que tuer ne serait-ce qu'une seule petite fille apporte une fin négative. Bien dommage car je n'avais pas compris tout de suite que les sauver nous apportait quand même de l'ADAM, sinon je les aurais sauvées tout le long, mais comme le jeu ne cessait de me répéter que j'avais ABSOLUMENT besoin d'ADAM, j'ai fini par en tuer quelques-unes.


Venons-en donc aux Big Daddys. Avec pour seule indication d'Atlas « tu dois tuer le Big Daddy avant de tuer la Little Sister », et la scène du début en tête, on n'ose quand même pas trop s'attaquer à ce truc a priori invincible. Puis comme le jeu nous rappelle qu'on a vraiment besoin d'ADAM, j'ai fini par me lancer... Et alors, je ne sais pas si le jeu est juste fait comme ça, si je n'ai juste rien compris, mais j'ai l'impression que c'est obligatoire d'utiliser les Vita Chambers pour venir à bout de ces Big Daddys. Alors c'est bien pratique que la vie de l'ennemi reste au même point quand nous, on ressuscite tranquillement. Est-ce que c'est vraiment comme ça qu'il faut jouer ? Pas sûr. N'empêche, s'attaquer à un Big Daddy en étant juste à côté d'une Vita Chamber, et donc le tuer au bout de 20 essais en perdant peu de vie et de munitions, c'est sympa. Et on se rend compte qu'il n'est pas si impressionnant. Un autre point que j'ai adoré, c'est que le Big Daddy, créature la plus dangereuse du jeu, reste inoffensive tant que vous ne l'attaquez pas, lui et la Little Sister. (bon après, il suffit de se battre un peu trop près de lui pour qu'il se sente agressé...) Prenez garde également à ce que la Little Sister ne soit pas cachée au moment où vous décidez de tuer le Big Daddy, sinon tout ça n'aura servi à rien.


Donc en résumé, une très bonne expérience, je vais y retourner dans pas longtemps, mais c'est vraiment dommage que le scénario n'ait pas été plus explicite, sinon le jeu aurait vraiment pu approcher la perfection.

Oriane
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le 21 sept. 2017

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