BioShock
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BioShock

Jeu de Irrational Games, 2K Marin, 2K Boston et 2K Games (2007Xbox 360)

Quatre fois que je l'ai terminé ce jeu. Ouais mon pote. Quatre fois dont trois fois de suite. Aussitôt terminé aussitôt relancé. Véridique. Rarement un jeu vidéo m'aura rendu autant maboul. Jamais en fait. A tel point que je le connais comme ma poche désormais ; y'a pas un troquet, pas un recoin qui ne me soit inconnu dedans. Au bout d'un moment j'ai même carrément voulu y déménager dans leur foutu jeu, me prendre un petit appart bien peinard dans leur foutue Rapture. Une colocation avec deux trois chrosomes du côté du square Apollon par exemple. Oh ! faut pas trop mal me juger hein, surtout si vous n'y avez jamais joué, soyez un peu compréhensifs je vous prie. C'est pas tout de ma faute non plus. Y'a des mecs foutrement doués pour vous faire quitter la planète derrière tout ça, le sieur Ken Levine notamment, la tête pensante du projet. C'est des marchands de rêves véritables ces gens là, ils vous coincent dans des mondes tellement beaux qu'on en frôle le cauchemar des fois. D'ailleurs je suis certain que les personnes ayant un peu traîné leurs guêtres dans la cité sous marine comprendront un peu mieux mon addictionite aigue.

Ouais j'ai bien écrit cité sous marine mec, t'as bien lu. Je mens pas. Elle est sous l'eau la ville, étanche et magnifique. Sous l'eau avec des buildings (notez que je n'ai pas dit gratte-ciel), sous l'eau avec des néons couleurs pastels, style art déco. Sous l'eau avec des cachalots trouvant leur chemin entre les immeubles, et des poissons colorés ondulant dans les abysses. Du cousu main pour tous les grands rêveurs la ville.

Cette ville, c'est l'accomplissement même d'un grand rêveur, aussi génial qu'inquiétant : Andrew Ryan. Un gonze qui rêve d'édifier une société totalement libérée du joug de l'éthique, de la morale, des états, du communisme, du socialisme et de la religion, et dont le credo serait le libéralisme à tout crin. Une société qui permettraient aux plus forts et aux plus inventifs de tirer leur épingle du jeu tandis les plus faibles et les plus fragiles seraient immédiatement mis à l'index. En clair, une société dans laquelle les plus puissants s'enrichiraient et où les parasites crèveraient. Vaste programme. Impossible programme, qui prend pourtant forme au sortir de la seconde guerre mondiale, lorsque le père Ryan se décide à fonder Rapture, comme ça, en plein milieu de la grande flaque. En dessous.

Et c'est au beau milieu de ce grand nulle part que vous vous échouerez, par hasard, ou pas, juste après que votre zingue se soit abîmé en mer. Vous entrerez dés lors dans ce phare improbable et salutaire qui vous tend les bras et vous vous direz surement que vous l'avez échappé belle. Malheureux miraculé, comme vous aurez tort. Vous constaterez alors très vite que la chienlit a triomphé du rêve de l'ami Ryan, et que ça chauffera rapidement pour vos miches.

Vous entrerez dans une Rapture en déliquescence totale, putride et dangereuse, malsaine et inhospitalière, et pourtant vous vous direz à part vous : quelle grandeur ! Quelle magnificence ! Nombreuses seront les fois ou vous vous égarerez dans la contemplation, à regarder éberlué le monde sous marin vivre par delà les fenêtres. Mais gare, car on en voudra à votre peau, des mecs bizarrement défigurés voudront faire des guirlandes avec vos entrailles. Le père Noel n'existe pas, il ne faudra pas vous laisser faire, il faudra tuer pour vivre. Il vous faudra faire des choix difficiles aussi : tuer ces petites filles innocentes pour améliorer vos chances de survie, ou les laisser vivre au péril de votre vie. Vous choisirez. Vous croirez choisir.

L'histoire de la ville et de ses habitants se débobinera alors comme une pelote de laine, vous vous sentirez gros chat. Vous aurez envie de jouer avec mais vous irez de surprise en surprise, d'effroi en effroi, au fur et à mesure que vous avancerez et que vous récolterez les enregistrements audio disséminés ça et là. Je vous prie de croire que vos oreilles n'en croiront pas leurs yeux à cette histoire. Vos yeux non plus d'ailleurs, et peu importe ce que ça veut dire.

Cette histoire !

Bougrement bien écrite l'histoire vous vous direz alors, pleine de dialogues et de personnages fascinants, pleine de rebondissements et de profondeurs. Profondeur de thème et profondeur d'âme. Profondeurs dans lesquels vous vous enfoncerez avec délice, comme un explorateur des plus denses ténèbres.

Mais reviendrez vous seulement à la surface ?

Vous ne le saurez qu'à la fin.

Il sera alors temps de relancer le jeu depuis le début, histoire de mieux savourer et de mieux comprendre l'ensemble. Et seulement à ce moment là, vous penserez qu'il s'agit peut être du meilleur jeu auquel vous avez jamais joué, du mieux écrit, du plus fascinant et du plus envoûtant univers jamais crée. Pas impossible. Moi en tous cas, je le crois.

Mais pour l'heure il est juste temps de mettre un like à ma critique je vous prie. Vous serez alors bien gentils et fort aimables.

Mais pensez vous vraiment avoir le choix ?
Saint-John
10
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le 19 mai 2014

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