https://www.youtube.com/watch?v=0uQ_X6nQ8xk

L'encre coule, le sang se répand, la feuille buvard
Absorbe l'émotion, sac d'images dans ma mémoire.
Je parle de ce que mes proches vivent et de ce que je vois
Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive
Je parle du quotidien, écoute bien mes phrases font pas rire,
Rire, sourire, certains l'ont perdu.
Je pense à Momo qui m'a dit « à plus », jamais je ne l'ai revu.
Tenter le diable pour sortir de la galère, t'as gagné frère,
Mais c'est toujours la misère pour ceux qui poussent derrière.
Pouce ! Pousser au milieu d'un champ de béton,
Grandir dans un parking et voir les grands faire chauffer leurs canons.
L'épidémie, ça fait gamberger. En deux temps trois mouvements.
On découpe, on défonce, on empale, on fend.
A tour de bras, on veut rester vivants.

Ouais, c'est la vie, et parle pas de Zombies ici.

Bien avant ma naissance, déjà, ils gémissaient.
Titubaient en marée inhumaine à peine j'apprenais à marcher.
Dieu merci, j'ai grandi.
Je suis malin
et c'est pas demain ma fin.
La fin, la faim, la faim justifie les moyens
Par la force des choses on est végétariens,
Et l'éternité pour manger de la viande disent les Anciens.
Alors on tient jusqu'à demain, après on verra bien.
On marche dans l'ombre du malin du soir au matin,
Tapis dans un coin, couteau à la main, bandit de grand chemin.
Chemin, chemin, y'en a pas deux pour être un dieu.
Frapper comme une enclume, pas tomber les yeux, l'envieux toujours en veut
Une route pour y entrer, deux pour s'en sortir, pour s'enfuir.
Réussir, s'évanouir, devenir un souvenir.
Souvenir, être si jeune, en avoir plein le répertoire
Des gars rayés de la carte qu'on efface comme un tableau. Ciao, c'est le noir.
Croire en qui, en quoi, ces mecs sont tous des miroirs,
Vont dans le même sens, veulent s'en mettre plein les tiroirs.
Et on passe notre vie ici, on y finit
Avant de connaître l'enfer
Sur Terre, on poursuit un Paradis.
Fiction, désillusion trop forte, sors le chichon
La réalité tape trop dur, besoin d'évasion.
Évasion, évasion, effort d'imagination, ici tout est gris,
Les murs, les esprits, ces gars, la nuit.
On veut s'échapper de la prison, la horde rapplique, on passe à l'action,
Fausse diversion, un jour tu pètes les plombs.
Les plombs, certains chanceux les choppe dans la cervelle.
D'autres les esquivent, c'est con. C'est une guerre fraternelle.
Les armes poussent comme la mauvaise herbe.
L'image du rôdeur se propage comme la gangrène sème ses graines.
Graines, graines, graines morts-vivants, qu'espériez-vous? Tout jeunes
On leur apprend que pour être un sur-homme faut plus être vivant.
Du franc tireur discret, au groupe organisé la racine devient champs,
Trop grand, impossible à arrêter.
Arrêté, poisseux au départ, chanceux à la sortie,
Depuis des mois, le bruit court, leur réputation grandit.
Leurs assauts font plus peur, c'est la routine, vulgaire épine,
Fine esquisse à l'encre de Chine, figurine qui parfois s'anime.
S'anime, animé d'une furieuse envie de défoncer,
Le noir tombé, qu'importe le temps qu'il fait, on jette les dés, faut flamber,
Perdre ou gagner,
Tomber ou pas, pour tout, pour rien on prend le risque, pas grave cousin.
De toute façon dans les deux cas, on s'en sort bien.
Vivre comme un chien ou un Prince, y'a pas photo.
On fait un choix, fait griller ces salauds pour protéger nos peaux.
Manque de pot, on rêve en noir et blanc et c'est moche
La cible est loin, la flèche ricoche
Le diable rajoute une encoche, les mecs cochent
Leur propre case, décoche et c'est trash
J'entends les cloches,
Les coups de pioche, creuser un trou c'est trop fastoche.
Fastoche, facile, les roustons du maccab' docile
Les mémés c'est la hantise
Elles puent de dingue et c'est malsain.
Tchac! Coups de rasoir c'est notre turbin.
Ça c'est toute la journée, lendemain après lendemain.
Lendemain? C'est pas le problème, on vit au jour le jour.
On n'a pas le temps ou alors, on en perd, les Autres le prennent.
Demain, c'est loin, on n'est pas pressés, au fur et à mesure.
On avance en surveillant nos fesses pour parler au futur.
Futur, le futur changera pas grand-chose.
Les générations prochaines seront pires que nous, leur vie sera plus morose.
Notre avenir, c'est la minute d'après le but, anticiper,
Prévenir avant de se faire clouer.
Clouer, cloué sur un banc, rien d'autre à faire, on boit de la bière.
On siffle les gazières qui n'ont pas de frère.
Les murs nous tiennent comme du papier tue-mouches.
On est là, jamais on s'en sortira, Satan nous tient avec sa fourche.
Fourche, enfourcher les risques seconde après seconde.
Chaque occasion est une pierre de plus ajoutée à nos frondes.
Face à leurs glaires, certains désespèrent, beaucoup touchent terre.
Les obstinés refusent le combat suicidaire...
Sidérés, les dieux regardent l'humain se diriger vers le mauvais
Côté de l'éternité d'un pas ferme et décidé,
Préféreront rôder en bas en haut, on va s'emmerder.
Y'a qu'ici que les anges vendent la fumée.
Fumée, encore une bouffée, le voile est tombé.
La tête sur l'oreiller, la merde un instant estompée
Par la fenêtre, un cri fait son entrée, un homme se fait bouffer
Un enfant se fait serrer, et personne pour le protéger...
Menotté, pieds et poings liés par la fatalité,
Prisonnier du donjon, le destin est le geôlier.
Mon pote, l'arène on a grandit avec les jeux.
Gladiateur courageux, mais la vie est coriace, on lutte comme on peut.

(Merci à Shurik'n)
DjeeVanCleef
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le 11 sept. 2014

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