Woody Allen, le non-caméléon.
C’est un magnifique travail d’investigation que nous livre Woody Allen dans Zelig. Ou plutôt avant Zelig , car c’est le travail qu’il a du faire en amont de celui-ci qui a payé. En rassemblant de nombreuses images d’archive, il réussit à établir un documentaire extrêmement intéressant sur cet homme bien méconnu bien qu’absolument extraordinaire qu’était Léonard Zelig.
Léonard Zelig, petit homme aux lunettes rondes, typique de l’intellectuel new-yorkais des années 1920, possédait en effet la capacité à se transformer pour ressembler parfaitement à ce qui l’entoure. Entouré d’un docteur, il le devient ; entouré d’un rabbin, il le devient. Il faut avouer que cela semble assez extraordinaire et que l’on croit assez vite au canular malgré la réputation de ce film de Woody Allen. Mais les images finissent par nous convaincre. Léonard Zelig se transforme en indien à une telle vitesse qu’il faut bien admettre qu’il était doté de ces capacités.
Le problème qu’avait Léonard Zelig semble presque évident : il n’avait pas de personnalité. Il va donc être pris en charge par le docteur …, qui bien moins connue que Freud, a néanmoins un mérite presque égal puisqu’elle a parfaitement réussi à faire ressortir la personnalité de celui-ci. Il ne se transforme plus, il existe et ce par et à travers leur histoire d’amour. On découvre un homme amusant, pince-sans-rire qui marquera son époque.
Bien qu’exceptionnel, Léonard Zelig a des limites puisqu’il va être attiré, et ce malgré son origine juive, par le nazisme. On le retrouve au premier rang d’un discours d’Hitler. Magnifique est son retour à son premier amour. Léonard Zelig nous donne une vraie leçon d’optimisme. On peut tout transformer, on peut tout faire, comme le prouve son magnifique exploit d’aviation, il suffit d’aimer. Pareillement, c’est une leçon de cinéma que nous fournit Woody Allen. Ou plutôt une leçon de documentation puisque tout y est parfaitement expliqué. Les experts et ceux qui l’ont connu nous éclairent sur la vie de cet homme et sa personnalité. Léonard Zelig, par l’intermédiaire et le talent de Woody Allen, aura marqué ma vie d’une sa personnalité riche qui mérite à être connue. Je vous le recommande.