Zeus et l'érection : vous avez 1h45.

Senscritique m’a fait découvrir des perles et vivre de nombreuses expériences. J’ai compris que mes lacunes étaient énormes. Zardoz en faisait partie. Fan de SF, de Connery, de Boorman, je ne connaissais même pas cette œuvre.

Fichtre, que c’est vieux ! Foutre, quel bordel ! Non de Zeus, que c’est intéressant !

Il est clair qu’il faut se faire violence pour rester accroché. Esthétiquement, c’est un délire typique des années 70 en mode Hippies au pouvoir. Les fringues, les délires pseudo mytstico-bouddiste, les caléïdoscopes d’émotions, ces seins à la david Hamilton, ces barbes, ces poils, ce cuir latexifié … plusieurs fois on sent que le film aurait pu basculer dans un porno vintage avec en Guest star Brigitte Lahaie. Je comprend que l’on rit, qu’on décline l’expression WTF toutes les 5 minutes. Les effets spéciaux, minimalistes, encadrent une représentation assez naïve, ou niaise, d’un futur improbable.

A aucun moment je ne m’attendais à ça. C’est barré, simpliste, crédule, faussement mystique, parfois incisif et très pertinent quant aux critiques évoquées. Une véritable expérience donc, qu’il faut mener au bout. Car, en toute sincérité, je ne regrette absolument pas cette heure quarante cinq. Ce n’est pas un très bon film, techniquement parlant, mais c’est foutrement intéressant. Ce Zardoz questionne sur le concept même de dieu, cet eugénisme, cette culture confisquée, cette volonté de se couper de la bestialité humaine, incarnée par sa sexualité et l’érection du mâle qui serait le Mal … On aurait dit un loft story dans un camp Hippie, après une bonne dose de joints échangés.

Pour Beethoven, pour Connery en cuir et poil les mains accrochés à une paire de sein, pour le délire, pour le témoignage d’une époque complètement révolue, pour la culture, sa confiscation, pour le massacre, pour le délire, il faut voir Zardoz. Ô combien moins réussi esthétiquement parlant que les réalisations actuelles, Ô combien plus ridicule, mais Ô combien plus intéressant et même, soyons fou, percutant.
Bond devient un pénis sur patte. Charlotte rampling est froidement éblouissante. L’humanité est folle. Le pain est vert. La magie est la clé. Les diamants sont éternels. Les questions sont multiples et, si on sait être patient, les réponses arrivent. Et la mort. Merde, mais quel pied que cette expérience ! Quoi ? la mort ? Le film ? A vous de voir.

Il fut un temps où la SF nous questionnait après s’être contentée de nous divertir à force de soucoupes volantes et de monstres venus de l’espace. Il fut un temps où la SF était sans concession et non pixélisée. Zardoz n’ira pas vous chercher. Vous irez à lui.
Aqualudo
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le 29 janv. 2014

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Aqualudo

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