J'ai beaucoup aimé cette comédie au scénario facétieux, portée par Ramzy Bédia, très convaincant dans son rôle d'écrivain peu inspiré.
L'intrigue est culottée : le fils d'un immigré algérien - port-de-boucain, de surcroît, il fallait le trouver ! - , auteur de Le Choc toxique, parvient, à la surprise de tous, à décrocher le Goncourt, à la suite de quoi il va devoir affronter l'opprobre de toute sa famille qui se reconnaît assez vite dans son "roman" malgré les dénégations de l'auteur. Toutes les scènes s'enchaînent dans un rythme pétillant d'humour et de malice. Le ton est moqueur, parfois potache ; on ne s'y ennuie à aucun moment. Mais au-delà de la légèreté du propos, Baya Kasmi (réalisatrice et co-scénariste) aborde avec ironie mais aussi avec pertinence, clarté et surtout beaucoup d'humanité les thèmes de l'identité, du non-dit entre parents et enfants, du poids des traditions, des tabous religieux et sexuels.
Youssef sait être un fils attentif et aimant vis à vis de ses parents, capable de gérer en public ses angoisses et obsessions, aidé pour cela par sa pétulante et très dynamique éditrice (Noémie Lvovsky parfaite dans son rôle). Mais le mentir-vrai n'est pas facile pour tous ; Youssef va nous montrer avec brio comment échapper à une situation qu'il n'avait pas imaginée et qui pourrissait son quotidien.
A voir sans hésiter.