Omar Sy dans un rôle plutôt inhabituel, presque plus important pour lui que les spectateurs tant ce « retour au pays », aux origines, semble avoir été écrit pour lui. « Yao » a eu le talent d'excellemment choisir son jeune interprète, touchant et extrêmement convaincant, parfait partenaire de jeu pour l'acteur d' « Intouchables », leur relation se révélant un peu plus complexe qu'on ne pouvait le craindre.
C'est quand même un peu long, Philippe Godeau semblant hésiter entre film populaire et beaucoup plus intimiste, le film ne convainquant totalement dans aucun des deux cas. Mais il exploite bien ses décors, sa lumière et, surtout, se montre respectueux du Sénégal sans jamais l'idéaliser, que ce soit la grande pauvreté ou la corruption locale, même si ce dernier aspect est montré sur un ton très léger. Quelques jolis moments, notamment les échanges entre Sy et Lionel Basse lorsqu'ils parlent littérature.
Un titre dont on n'a pas envie de dire trop de mal sans pouvoir en dire trop de bien non plus, dont on retient surtout quelques paysages magnifiques et cet étonnant gamin : comme je l'écrivais plus haut, aussi honorable soit-il, un film sans doute plus important pour Omar Sy que pour les spectateurs.