X-Men Origins : Wolverine par TheScreenAddict
Une déception aussi colossale qu'était l'attente de ce film. La bande-annonce laissait présager des scènes bien mouvementées, d'une incroyable beauté... des scènes efficaces bien présentes dans le film, mais à seulement deux ou trois reprises sur près de deux heures. C'est mince !
D'autant plus que le reste est navrant : le personnage éponyme n'est que le fantôme de lui-même. A la place de la bête assoiffée de sang que nous connaissons, on nous offre un gentil toutou rongé par des principes humains qui ne devraient même pas effleurer sa carapace de monstre. Pourquoi chercher à humaniser ce qui ne l'est pas ? Grossière erreur, emblématique de l'insurmontable difficulté que rencontre l'industrie hollywoodienne à se défaire de l'image niaisement manichéenne du monde qu'elle propose et rabache depuis des décennies. Le personnage de Wolverine est ici insipide, contrairement à celui de Bryan Singer, admirable d'ambiguïté et incarné par le même acteur (qu'on sait capable du meilleur depuis The Fountain). Et les autres acteurs sont d'une fadeur à mourir d'ennui, y compris l'ordure vicieuse que Stryker aurait dû être, et qui l'était sous le règne de Bryan Singer, en la personne du fabuleux Brian Cox.
Quant au scénario, si maigre qu'il pourrait tenir tout entier sur le dos d'un timbre poste, il accumule coupes et incohérences monstrueuses avec une frénésie à la limite du supportable. Chuck Norris, avec ses rôles de bourrin américain enragé, nous faisait bien rire. Notre nouveau Wolverine, lui, cherche à repousser toujours plus loin les limites du bourrinage "made in usa", mais avec le sérieux d'un pape constipé. Dommage... Un vent de folie, de délire, l'aurait peut-être sauvé du naufrage. En deux mot, un film plombé par une surenchère qui le dévore parce qu'il ne la contrôle pas, englué dans l'ombre des X-Men de Bryan Singer auquel il tente, en vain, de se raccrocher. Une suite est déjà prévue. Espérons qu'elle ne répètera pas les mêmes faux pas...