Dès la première minute, on se croirait dans Terminator 2. L’esthétique est presque identique (des éclairages violets pour éviter le bleu de Cameron), les scènes d’holocauste se télescopent immédiatement, et les robots en question ont un petit quelque chose de T-1000. Mais dans la mise en scène, tout va bien, les scènes d’action sont bien emballées. J’en viens maintenant au corps principal du film : son scénario. C’est probablement là que se situe ses limites, qui lui permettent quand même d’atteindre un niveau tout à fait décent. Mais avec autant de personnages secondaires, il ne fallait pas s’attendre à plus. Petit imbroglio temporel se focalisant sur un acte déterminant de la lutte contre les mutants (l’assassinat du concepteur des robots par Mystique), Logan doit donc réunir toute la fine équipe afin de la convaincre (elle échappe au contrôle de tout le monde) et faire au mieux pour arranger les choses. Une idée assez large et pas compliquée qui permet surtout de ménager plusieurs grosses scènes d’action, qui ont parfois le bon goût d’être impressionnantes (l’évasion de magneto, enfin une scène où la 3D se justifie pleinement, ou encore l’assaut final avec ce fameux stade volant que nous avions aperçu en bande annonce). Magneto qui se révèle d’ailleurs toujours le personnage le plus intéressant, sauf dans ce final. Le problème, c’est que le scénario l’a toujours incarné comme vecteur d’une idée (depuis le commencement de la saga), celle de combattre les humains coûte que coûte. Ici, les données du problème ont changé, mais pas lui, ce qui le fait basculer d’un coup de la case des méchants visionnaires à celui des méchants bornés. Un petit manque de subtilité dommageable à sa carrure, mais comme on s’en arrête là, pas le temps d’entamer davantage son aura. On ajoute quelques gags à destination des initiés (Logan et les détecteurs de métaux), des personnages toujours bien esquissés. Il est intéressant de noter que pour le personnage du professeur Xavier, Mc Avoy et Stewart parviennent tous les deux à l’interpréter avec charisme, lui donnant des variations émotionnelles plutôt appréciables durant leur temps d’apparition. Fassbender est toujours impeccable (on regrette qu’il n’ait pas eu droit au face à face avec McKellen, et ses détracteurs pourront se calmer, il ne chiale pas dans ce film), et pas besoin de parler de la performance de Jackman. Mystique étant clairement à l’avantage, Jennifer Lawrence donne un peu plus que dans l’opus précédent, sans pour autant briller davantage. J’ai quand même envie de dire bravo à Omar Sy. Bravo, car avec la loooourde promo française qui n’a cessé de le mettre en avant, il faut acclamer les 5 minutes pendant lesquelles il apparaît dans le film. 5 minutes d’action où il a le temps de mourir, à l’image de ce mutant qui s’adaptait dans First Class (et qui était de couleur lui aussi). Omar, bonne chance pour ta carrière de figurant à Hollywood ! Mais ne soyons pas mauvaise langue, ce sont les distributeurs qui ont créé cette attente d'un opportunisme commercial complètement ridicule. Pas grand-chose à ajouter, moins de proximité sentimentale mais des personnages toujours bien définis, le nouveau X men est un divertissement à la hauteur des intentions, sans toutefois surpasser son prédécesseur. On ajoute à cela les petites moqueries sur Nixon (ah la la, quand le film fait toujours la part belle à Kennedy en en faisant un mutant, et qu’on montre Nixon toujours comme un gros lâche…), mais rien qui ne viennent entraver la bonne marche du spectacle. Une grosse machine qui tourne.
Voracinéphile
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2014 et Les meilleurs films Marvel

Créée

le 21 mai 2014

Critique lue 744 fois

7 j'aime

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 744 fois

7

D'autres avis sur X-Men: Days of Future Past

X-Men: Days of Future Past
Hypérion
6

X-Men : Classe de rattrapage

Les histoires de voyage dans le temps, c'est toujours un peu le bordel scénaristique. Une histoire de voyage dans le temps adossé à un univers cinématographique étendu tel que celui de la franchise...

le 29 mai 2014

69 j'aime

13

X-Men: Days of Future Past
Before-Sunrise
7

"Je suis passé pour être présent dans ton futur"

Je dois admettre ma déception devant ce dernier opus consacré aux X-Men. Pourtant, la scène d’introduction, combat génial entre les X-Men du futur et les vilaines sentinelles, lance le film avec...

le 21 mai 2014

67 j'aime

24

X-Men: Days of Future Past
Vivienn
4

Case Départ

L'avantage de X-Men : Days of Future Past, c'est qu'il permet de se rendre compte à quel point X-Men : First Class était un excellent film. Rien qu'à l'annonce de cette suite, le retour de Bryan...

le 25 mai 2014

56 j'aime

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

99 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36