Enième volet d'une franchise en sacrée perte de vitesse, "X-Men:First Class" avait été pour moi une agréable surprise. J'étais donc à la fois excité et méfiant à l'annonce d'une suite directe. Un temps confié à Matthew Vaughn, qui avait imaginé une intrigue tournant autour de l'assassinat de Kennedy, le film sera finalement mis en scène par Bryan Singer (marquant ainsi son grand retour à la série), qui conservera quelques idées de Vaughn en les intégrant à un des arcs narratifs les plus intéressants du comic-book d'origine.

A partir d'une jolie pirouette scénaristique, la Kitty Pryde du comic-book se voie remplacée par un Wolverine plus vendeur mais finalement assez discret, servant avant tout de lien entre les différentes périodes, le film de Singer développant surtout l'amitié contrariée et les rivalités opposant Charles à Eric, tout autant que le parcours de chacun, avec en parallèle l'avènement des tristement célèbres Sentinelles, responsable d'un chaos inimaginable dans un futur affreusement kitsch à peine digne d'une série Z des années 90.

Bien moins complexe que ce que l'on voulait nous faire croire, "X-Men: Days of future past" est finalement bien timide dans ses divers voyages entre les époques, les séquences futuristes semblant un poil artificielles et obligées, comme s'il fallait absolument meubler l'espace et compliquer les choses.

On pourra également regretter une fois encore une caractérisation hasardeuse des personnages, certains ne faisant qu'une simple apparition dans le but de contenter les fans, à l'image d'une Storm parfaitement inutile et d'une Rogue sabrée du montage cinéma, ce qui devrait cependant être réparé avec une version longue prévue pour 2015.

A côté de cela, il faut bien reconnaître que ce nouvel opus a une sacrée gueule, Bryan Singer faisant des merveilles derrière la caméra, offrant quelques morceaux de bravoure tout simplement ahurissant (la grande scène de Quick-Silver est amenée à devenir culte), le cinéaste apprenant également des erreurs de son "Jack le chasseur de géants" en gérant cette fois l'outil 3D comme un chef.

Bien trop conscient de ses effets et de sa soit-disant complexité, "X-Men: Days of future past" en oublie du coup l'essentiel, n'atteignant jamais la puissance émotionnelle d'un "First Class" (la mort de certains X-Men ne fait ni chaud ni froid) ou l'intelligence tranquille du premier opus, mais constitue tout de même un divertissement de très bonne tenue, plutôt bien joué (si Hugh Jackman semble fatigué de jouer inlassablement le même rôle, Fassbender, Lawrence et MacAvoy déchirent), ancré dans un contexte politique et ayant le bon goût d'effacer complètement de notre mémoire et de la série l'ignoble troisième opus.

Créée

le 31 oct. 2014

Critique lue 1K fois

33 j'aime

2 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 1K fois

33
2

D'autres avis sur X-Men: Days of Future Past

X-Men: Days of Future Past
Hypérion
6

X-Men : Classe de rattrapage

Les histoires de voyage dans le temps, c'est toujours un peu le bordel scénaristique. Une histoire de voyage dans le temps adossé à un univers cinématographique étendu tel que celui de la franchise...

le 29 mai 2014

69 j'aime

13

X-Men: Days of Future Past
Before-Sunrise
7

"Je suis passé pour être présent dans ton futur"

Je dois admettre ma déception devant ce dernier opus consacré aux X-Men. Pourtant, la scène d’introduction, combat génial entre les X-Men du futur et les vilaines sentinelles, lance le film avec...

le 21 mai 2014

67 j'aime

24

X-Men: Days of Future Past
Vivienn
4

Case Départ

L'avantage de X-Men : Days of Future Past, c'est qu'il permet de se rendre compte à quel point X-Men : First Class était un excellent film. Rien qu'à l'annonce de cette suite, le retour de Bryan...

le 25 mai 2014

56 j'aime

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20