Ce n’est pas sur le terrain du récit qu’on cherchera une évolution dans ce second volet consacré aux mutants. Quête des origines relativement insipide pour Wolverine, poursuite du trio amoureux vaguement esquissé, et lutte avec les hommes et leur intolérance crasse, tout n’est que prolongement du premier opus.
Tout au plus y ajoute-t-on des éléments qui enfoncent le clou de la facilité inhérente au blockbuster : des enfants à sauver, et une possible fin du monde, puisque le Cerebro va potentiellement détruire tous les mutants, puis, bien entendu, l’humanité toute entière. C’est lassant, tout de même.
On pourra reconnaitre le mérite de la coalition passagère entre les frères ennemis, et le sacrifice d’un des personnages principaux, mais on ne peut pas dire non plus que cela sauve la trame générale.


L’intérêt réside surtout dans la mise en scène. Bryan Singer prend ses marques et décide de se faire plaisir. Ce n’est pas toujours du meilleur goût, au débotté de certains plans (le dessous d’une bière où sont cachés deux cachets, le point de vue depuis un frigo, en contre-plongée, exemple type du plan alambiqué et inutile…), mais certaines séquences se distinguent.
C’est la belle ouverture, attaque de la maison blanche par un spectre bondissant dans des fumerolles noires, la prise d’assaut de l’école, dans une ambiance nocturne qui permet de décliner les différentes aptitudes des mutants, et surtout l’évasion de Magneto. Travail sur la finesse du dispositif, l’intrusion du métal sous forme liquide, et trajet des balles formées pour exploser la structure dans une ambiance jouant sur le blanc du plastique et l’obscurité qui l’encadre, sont autant de petits plaisir au service d’une scène assez jubilatoire.


On oubliera donc, si l’on peut, le récit encadrant, ses grossières ficelles à coup de sérum permettant de justifier un peu n’importe quoi, pour se concentrer sur ces moments où le blockbuster peut occasionner de jolies saillies visuelles, à l’image de la séquence consacrée à Quicksilver dans Days of Future Past.


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Sergent_Pepper
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le 14 mai 2016

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Sergent_Pepper

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