2020 n'aura décidément rien épargné au cinéma

DISCLAIMER : La note est une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique.


Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis.





Notation :



Feux d’artifice : + + + + +


Mièvrerie : – – –


Ninja Warrior, édition Themyscira : + + +


Fond vert : + + + + + + + + + + + + +



De quoi ça parle ?



70 ans après avoir gagné la Première Guerre Mondiale – parce que la France ne peut jamais rien faire toute seule – Diana Prince (Gal Gadot), toujours pas remise de la perte de l’amour de sa vie, mène une petite existence tranquille et anonyme sur Terre. Elle travaille au Smithsonian Institute de Washington, où elle semble clairement avoir un emploi fictif. Mais personne ne s’en plaint réellement : quand tu prends le métro tous les matins pour supporter tes connards de collègues, autant qu’il y en ait une qui ressemble à Gal Gadot.


Mais ce petit quotidien banal – à peine pimenté par deux trois interventions héroïques, pour sauver un chat ou déjouer un braquage au centre commercial Vélizy 2 – va être bientôt bouleversé par la découverte d’un étrange artefact, une « patte de singe » qui a le pouvoir d’exaucer tous les vœux, y compris les plus idiots. Surtout les plus idiots, même. A partir de là, vous, vous n’aurez qu’un seul souhait : que le film se termine au plus vite.



Les points forts :



Les auteurs de cette fiche avaient plutôt bien aimé le premier volet. Mais là, franchement, c’est dur.


La performance en roue libre de Pedro Pascal, qui nous a un peu rappelée celle de Raul Julia dans Street Fighter. Il interprète Maxwell Lord avec cette même énergie du désespoir, cette même conviction dans le regard qui semble dire « oui, je suis conscient que je joue dans un film de merde, mais je vais tout donner quand même ».


Les affiches promotionnelles étaient vraiment très belles, présageant un film à l’esthétique soignée. Hélas… Mise à part la scène d’ouverture à Themyscira, c’est globalement moche.


Il y a un enfant dans le film et il n’est pas trop agaçant, ce qui est rare au cinéma. En revanche, il n’a pas de personnalité. Du tout.


Alors que le confinement nous a fait découvrir le sport sans public dans les stades, Patty Jenckins innove encore en proposant le sport avec des tribunes pleines, mais où 90% de l’épreuve se déroule en dehors du stade.



Les points faibles :



Malgré son budget et les progrès techniques, si Wonder Woman 1984 était sorti en 1984, tout le monde aurait déjà trouvé ça nul et moche.


Le scénario inutilement con et compliqué, qui part dans tous les sens pour nous faire voyager à travers le monde dans des décors moches en CGI, et nous proposer des combats contre deux méchants pas si méchants, ils ont juste eu une enfance malheureuse quoi. D’ailleurs, on ne va même pas les mettre en taule à la fin, ils ont failli détruire le monde mais bon, ça va, ils ont compris la leçon.


La patte années 80 et le kitsch n’est pas vraiment une excuse pour filmer des scènes d’action aussi mal. Mention spéciale pour la scène de poursuite sur l’autoroute, qui veut rendre hommage aux Aventuriers de l’Arche perdue, mais qui ressemble surtout à une scène coupée du Royaume du crâne de cristal. On ne relèvera pas non plus les gamins qui jouent au foot SUR la route, alors que c’est littéralement un désert bien plus cool pour jouer partout autour. Ni leur absence totale de réaction alors qu’une dizaine camions arrivent à toute vitesse (ce qu’ils ont largement le temps de voir puisque c’est une ligne droite depuis 15 km).


Quand on voit Barbara pour la première fois, il faut à peu près 3,5 secondes pour deviner qu’ils nous font le coup de la “fausse moche” rejetée par les autres (ils lui ont mis des grosses lunettes !) qui va devenir bonasse et attirer tous les regards après une transformation soudaine (elle va acheter une robe, quoi).


Le retour d’entre les morts de Steve Trevor, qui restera inutile tout au long du film. La seule motivation derrière cette idée semblait être « il vient du passé donc il va réagir de manière marrante aux trucs modernes » – un peu comme dans Les Visiteurs quoi, mais en raté et pas drôle.


La scène de relooking de Steve – oh mais c’est un film féministe donc c’est le garçon qui se fait relooker et puis c’est rigolo il a un sac banane !


Barbara / Cheetah aurait pu être intéressante, d’autant plus qu’on sent la petite inspiration Selina Kyle / Catwoman de Batman Returns dans l’écriture du personnage. Au final, il est plutôt mal exploité, ses motivations débiles, et sa forme finale nous rappelle de douloureux souvenirs de la comédie musicale Cats.


Wonder Woman, c’est un peu comme Superman : le problème c’est qu’elle est trop forte. « Comment on va faire pour la rendre plus humaine et faillible ? Attendez… et si elle perdait ses pouvoirs ?! ». Les scénaristes ont bossé.


« Et si on faisait du méchant une sorte d’incarnation de tout ce qu’il y avait de pire dans les années 80… hey, il pourrait faire penser à Donald Trump !! ». Vraiment bossé.


Ce même méchant idiot et ringard connaît le secret mystérieux d’une pierre que les héros, spécialistes du sujet et parlant 18 langues mortes, mettent 45 minutes du film à découvrir. Comment ? Pourquoi s’en embarrasser ?


La bande originale en mode balek total d’Hans Zimmer, qui recycle des morceaux de Batman vs Superman, ou qui va carrément utiliser la musique de John Murphy pour Sunshine pour illustrer une scène sensée être un point culminant du récit. Clairement, travailler pendant le confinement ça ne réussit pas à tout le monde.


Proposer un sport où une enfant n’est pas loin de battre une dizaine de concurrentes adultes n’est pas franchement rendre service au sport féminin.


Enchaîner Soul de Pixar et Wonder Woman 1984 : ascenseur émotionnel de bâtard.



Le saviez-vous ?



Au final, le vrai pouvoir de Wonder Woman, c’est de faire de longues tirades mièvres comme une Miss France.


En ressenti, le film semble encore plus long que Twisted Pair, l’horreur de Neil Breen diffusée à la nuit Nanarland et où les gens avaient applaudi au moment du générique (parce que c’était enfin fini).


Le vrai problème quand on a un avion invisible, c’est de se souvenir où on l’a garé.


Le film comporte pas moins de 13 producteurs crédités au générique. Ceci expliquant peut-être cela.



Les conditions idéales pour voir ce film :



Éventuellement depuis un coma profond. Le discours abominable de Diana à la fin du film vous permettra probablement de vous éveiller en criant : « mais qu’est-ce qu’elle raconte cette conne ?! ».



Ce qu’il faut en retenir :



Décidément, cette année n’aura pas redoré l’image du mot “Amazon(e)”.



Si vous avez aimé ce film, vous aimerez aussi :



Probablement tout, votre niveau d’exigence n’ayant pas l’air très élevé.






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Larrire_Cuisine
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le 28 déc. 2020

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