Les Amazones,une tribu de guerrières,se sont réfugiées sur une île invisible du côté de la Turquie pour échapper à la colère d'Arès,le dieu de la guerre,qu'elles ont combattu autrefois.Mais leur vie peinarde est troublée quand la fille de la reine,la princesse Diana,rien à voir avec Spencer,recueille un beau pilote d'avion,américain bien sûr,qui s'est crashé près de son île en fuyant les nazis,car nous sommes,quelle surprise,en pleine Deuxième Guerre Mondiale.La jeune femme,qui a toujours voulu sauver le Monde,car c'est son destin,et qui est aussi un peu émoustillée par le mâle yankee,part avec le gars pour régler leur compte aux boches.Si le but était pour DC Films,la branche ciné de DC Comics,de prouver qu'elle pouvait faire plus débile que son grand concurrent Marvel,la mission est parfaitement réussie,l'idée paraissant être de se mettre à la portée d'un public de mongolos s'enfonçant toujours plus profond dans la dégénérescence mentale.Il est cependant assez triste de constater que Zack Snyder,ici producteur et coscénariste,est aux commandes de cet invraisemblable nanar friqué.C'est naturellement un film féministe,air du temps oblige,et la réalisation a donc échu à une femme,Patty Jenkins,visiblement pas outillée pour ce genre de cinéma.Le ridicule tue à tous les niveaux,d'une mise en scène figée et sans cesse ralentie par des conversations d'une incommensurable stupidité jusqu'à des effets spéciaux régressifs inférieurs à ce qui se faisait il y a quarante ans,en passant par une reconstitution historique d'une application si ostensible qu'elle en est comique,genre "Un village français",des costumes ringards mais très suggestifs,ce qui n'est pas bien du tout car ça instrumentalise le corps féminin,on ne peut pas penser à tout,et des comédiens sous sédatifs qui prennent laborieusement la pose devant des fonds verts,seule la photo,plutôt réaliste dans les tons sombres,échappant au massacre.Mais tout ça ne serait rien sans la qualité étonnante du script et de la narration.Déjà c'était bien la peine de nous souler avec la dimension féministe de l'oeuvre pour nous sortir un "Wonder Woman" alors que le personnage avait fait l'objet d'une série télé cheapos dans les années 70 avec Lynda Carter dans le rôle principal.Eh oui,en ces temps d'obscurantisme on mettait parfois la Femme en vedette.D'ailleurs on a également eu un "Supergirl" dans les eighties,mais le film s'est grave planté,sans doute parce que le public d'antan était misogyne,ce qui a été rattrapé en 2015,avec des spectateurs désormais convertis au progressisme,"Supergirl" devenant une série télé plus ou moins successfull.Le début a de quoi laisser perplexe car on ne bite pas grand-chose au fonctionnement des Amazones.Ces filles ont connu les dieux grecs personnellement,et elles sont toujours là dans les années 40.Il faut en déduire qu'elles sont immortelles et qu'elle ne vieillissent pas,sauf qu'on en voit qui meurent lors de combats,peut-être que seule une mort violente peut les frapper,et que Diana apparait d'abord comme une enfant puis une adolescente,ce qui donne à penser qu'elles arrêtent de vieillir en devenant de jeunes adultes,ce qui est un plan biologique vraiment sympa.On apprend en plus que Diana est la fille d'un dieu,ce qui laisse songeur vu qu'elle est une gamine au début du film,à peu près dans les 30's donc,alors que les Amazones sont censées être cachées sur cette île depuis des siècles,faut croire que leur processus de vieillissement est vraiment très lent.Il vaut mieux ceci dit qu'elles soient immortelles vu qu'elle vivent sans hommes et ne peuvent par conséquent pas se reproduire d'autant,et c'est scandaleux,que vivant à l'écart du monde elles ne bénéficiaient pas de la GPA qui d'ailleurs n'existait pas à l'époque.Et sexuellement,ça se passait comment?Un truc vient immédiatement à l'esprit:leur île,ce serait pas Lesbos par hasard?En tout cas ça ne doit pas être loin,à moins que les godes save the gouines.Bon,c'est pas le tout mais on en apprend des vertes et des pas mûres à propos de la WW2.En préambule,saluons cette lumineuse idée d'avoir sorti du placard toujours ouvert où sont rangées les horreurs de nature à effrayer l'apprenti progressiste ces bons vieux nazis.Franchement,personne n'y pense jamais et c'est dommage parce qu'il y a de quoi faire entre les dignitaires fous,les officiers sadiques et les scientifiques délirants amateurs d'expériences rigolotes.Bref,les historiens de chez DC nous révèlent des informations totalement inédites à propos de ce conflit.Les Alliés,le débarquement en Normandie,la bataille des Ardennes,Monte Casino,le blockhaus de la Chancellerie,tout ça c'est des conneries,du fake news à la pelle,du révisionnisme pour les naïfs.Grâce à "Wonder Woman" on est fixés:la vérité c'est que c'est une gonzesse en jupette qui a gagné cette guerre.Mais attention ce n'est pas n'importe quelle grognasse,la louloute court à plus de 2000 à l'heure,fait des bonds de plusieurs kilomètres,soulève des charges de 40000 kilos et pare les balles,qu'elle voit arriver avec ses pouvoirs extra-sensoriels,avec ses bracelets composés de métaux rares récoltés par des petits chinois payés le millième du SMIC.Précisons quand même que c'est une demi-déesse,et non la fille de Jeff Bezos comme certains vils esprits seraient enclins à le croire.Un peu fastoche de gagner la guerre dans ces conditions,Loana pourrait le faire aussi à ce compte-là.Pour être juste,signalons qu'elle a eu un peu d'aide car son amoureux,le bel espion ricain,attaque les allemands avec elle et emmène sa bande de potes dans l'aventure,une équipe très "diversité friendly" comprenant un chef peau-rouge,un escroc arabe multilingue et un tireur d'élite écossais alcoolo en kilt.Pour convaincantes que soient ces infos historiques,on doit à la vérité de dire qu'elles entrent en complète contradiction avec les recherches d'un autre éminent historien,Quentin Tarantino,qui donne une version très différente des évènements dans son quasi-documentaire "Inglorious basterds".Pour lui,ce sont une jeune juive en cavale,un noir projectionniste de cinéma et un commando de repris de justice israélites qui auraient fait basculer le conflit du bon côté.On ne sait qui croire tant les deux postulats semblent plausibles,au moins se rejoignent-ils sur l'action déterminante de bandes de voleurs,violeurs et assassins,catégories de gens formidables,mis à part Lafont et ses potes de la Carlingue,qui ont ainsi acquis de haute lutte leur rédemption.Reconnaissons toutefois qu'il y a quelques moments relativement drôles quand Diana découvre la civilisation et que les humains découvrent ses capacités.Gal Gadot est une magnifique créature mais son inexpressivité dépasse l'entendement,et elle est desservie par un personnage énervant de poufiasse débile et entêtée à qui on collerait bien une bonne baffe si elle n'était aussi costaude.Elle débite du discours moraliste et puéril du début à la fin,du style "la guerre c'est mal,l'amour c'est bien" ou "le racisme c'est pas terrible mais la solidarité c'est génial",le propos du film étant de déterminer si les hommes méritent ou non d'être sauvés.Heureusement la réponse,lumineuse,nous est délivrée:oui,il faut les sauver,mais ça dépend lesquels.Il y a des gentils qui méritent de vivre et des méchants qu'il faut éliminer,le tri étant effectué par le Parti Démocrate US,l'Open Society,le lobby militaro-industriel,la Epstein Company,les GAFAM et les dieux de l'Olympe embarqués à leur corps défendant dans cette vaseuse affaire.Le héros masculin,relégué au deuxième plan féminisme oblige,est incarné par Chris Pine,l'acteur le plus ahuri de sa génération,qui nous sert là un florilège de ses expressions faciales de mec pas bien réveillé d'une cuite sévère.On repère parmi les seconds rôles une flopée de comédiens ayant beaucoup et mal vieilli comme Connie Nielsen,Robin Wright ou David Thewlis,ce dernier jouant un Arès plus assimilable à Lucifer qu'au dieu de la guerre,mais on n'est plus à ça près.Et puis il y a notre Saïd Taghmaoui national qui poursuit son erratique carrière hollywoodienne et parvient à être bon en dépit d'un personnage à faible exposition et forte dimension caricaturale.Car on a beau prôner à tout bout de scène la tolérance et l'anti-racisme,l'arabe de service est une petite frappe,l'indien est bon pour pister les méchants et faire des feux signalant sa position,tandis que l'écossais est un alcoolique folklo meilleur pour chanter que pour tirer sur l'ennemi.

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le 15 mars 2021

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