Et soudain, une chanson d’Elliott Smith.
Ça avait déjà très bien commencé, mais c’est ce détail, la BO sublime, qui m’a totalement convaincue. A mesure que je reconnaissais Between the Bars, No Name, Say Yes, Angeles et Miss Misery, j’étais de plus en plus conquise.
Par le talent du jeune Matt Damon (ayant d’ailleurs co-écrit ce film avec Ben Affleck), qui se fond entièrement dans ce personnage de génie terrifié par l’abandon, à la mémoire photographique et aux répliques ironiques qui cachent mal ses traumatismes. Par les relations qui lient les personnages : celle, très paternelle qu’il entretient avec son psy, veuf, interprété par un Robin Williams criant de vérité ; celle d’amitié-haine qui lie ce dernier à un professeur de mathématiques ; celle amoureuse de Will, à la fois évidente et impossible ; celle d’amitié à la vie à la mort de Will avec ses potes, qui s’avèrent être pour deux d’entre eux les frères Affleck.
Par la réalisation moderne et humaine de Gus Van Sant, qui s’attache aux visages, aux corps, aux lieux, révélant leurs aspects insoupçonnés.
Par les dialogues surtout, pleins d’intelligence et d’humour.
Et par sa fin si pudique et lyrique à la fois, reprise inconsciemment par Six Feet Under des années plus tard.
Alors oui c’est cliché par moment, oui le scénar est prévisible, mais j’ai ris, j’ai pleuré ; j’ai vécu ce film.