Marcher, pour vivre à nouveau. Cheryl, trentenaire passée, a tout perdu. Sa mère, son mari et sa fierté. Pour retrouver le goût de vivre, celle-ci prend la décision de faire un périple en solitaire. 1700 kilomètres à pied, le soleil et l’insondable solitude attendent cette jeune femme, en quête de rédemption.
Marcher, pour oublier. Il y a des cicatrices qui ne se referment pas, de mauvais souvenirs que nous ne parvenons pas à chasser de notre mémoire. Marcher est alors l’unique voie pour s’en sortir. Jean-Marc Vallée filme le périple de Cheryl comme si sa vie en dépendait, avec passion. En plaçant des rencontres attrayantes sur son parcours, le réalisateur évite la linéarité d’un récit qui aurait été trop long. Dommage qu’à la fin de ce voyage intérieur, nous ne sentions pas assez la métamorphose d’une femme qui aurait dû radicalement changé.
Marcher, pour se souvenir. Même les moments les plus terribles de notre vie peuvent être constructifs. C’est pourquoi la mère de Cheryl (la pétillante Laura Dern, nominée aux Oscars) la suit partout durant son voyage. Toujours dans le but de dessiner un certain relief narratif, de nombreux flash-backs ponctuent un scénario parfois convenu. Spécialiste de bandes musicales mémorables et harmonieuses (C.R.A.Z.Y., Café de Flore), le cinéaste n’a pas forcément su trouver le son adéquat pour accompagner les tourments intérieurs de son héroïne.
Marcher, pour se dépasser. Tout sauf adepte de la randonnée, Cheryl est campée par une Reese Witherspoon pleine de justesse. Évitant la caricature de la femme droguée et déboussolée, l’actrice se dépasse devant le cadre de Vallée. Pratiquement dans tous les plans, cette dernière prend cette œuvre sur ses épaules sans broncher, et participe grandement à la semi-réussite de Wild.